Reservoir Dogs
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 Abandonne.

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Miguel RiveiraMiguel Riveira
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MessageSujet: Abandonne.   Abandonne. Icon_minitimeMar 15 Sep - 20:03

[ Give up - CSS ]

Centre commercial Azurion. Animaux interdits, même tenus en laisse. Cela explique la présence de ce jeune doberman attaché à un poteau près de l’entrée. Haletant, les yeux brillants, il détecte les passants qui posent un regard attendri sur son pelage propre et noir pour leur lancer un air mutin récompensé de caresses affectueuses. Qu’il est bien élevé ! Sans bouger, sans aboyer, il attend sagement son maître parti faire quelques courses à l’intérieur du magasin. Qui pourrait être le propriétaire d’un si beau spécimen ? Les chiots de cette race sont vendus à des prix exorbitants de nos jours.

Dans le supermarché perdu au milieu des boutiques indépendantes, un trentenaire traîne des pieds sans se soucier un instant du sort de son animal. Il sait qu’Hannibal sauta se débrouiller parfaitement si jamais quelqu’un avait dans l’idée de l’embarquer, alors il continue ses courses, avachi sur son caddie empli de packs de bières, de surgelés, de paquets de pates et de riz et de boîtes de conserve en équilibre comprenant des haricots verts autant que des pâtées pour chien. Sur le pull gris à mailles, un petit pendentif doré tape contre sa poitrine a rythme régulier. Ses jeans, éraflé aux genoux, accentuent encore le côté débraillé du personnage, de même que cette paire de tennis usées par l’asphalte. Yeux rivés sur les rayons, il semble perdu dans ses pensées. Chaque pas est plus difficile que le précédent. Il y repense sans cesse, à cette soirée où il a pu Le revoir, mais également aux messages échangés par la suite. Avait-Il compris son stratagème ? Qui il était réellement, pour qui il travaillait désormais et à quelles fins ? Que ferait-Il ? Il serait certainement pris entre deux feux et ne saurait se décider. Ce serait l’honneur ou le cœur, et le deuxième choix impliquait des sentiments encore présents, une passion qui se raviverait à la moindre étincelle.

Sa marche pensive s’arrête. Il s’est stoppé devant un rayon frais et fixe les dizaines de petits boîtes entassées. Du caviar. Quand en a t-il mangé pour la dernière fois ? Quel est le souvenir qui avait ordonné à ses chevilles de s’immobiliser ? Il ne se rappelle plus. Cela lui arrive, d’oublier certains faits, certains détails sans vraiment le vouloir. Et voila qu’une ombre se penche, toute proche, du côté du saumon fumé. L’espagnol relève le menton, croyant avoir senti quelque chose de connu. Est-ce à cause de Son odeur que Miguel à deviné Sa présence avant même de savoir qui se cache derrière la silhouette qui s’est maintenant détournée de lui ? Ses gestes posés, fatigués, lassés. Sa manière de baisser légèrement le visage quand Il se déplace, ses vêtements sombres recouvrant un corps presque mince, ni trop petit, ni vraiment grand. Quoi qu’il en soit, il s’agit bien de lui et le temps semble s’être arrêté.


- Excusez-moi jeune homme, vous avez l’air de vous y connaître, vous pouvez m’aider ?

Il n’à pu s’en empêcher. La phrase est partie toute seule, débile, mais il fallait bien quelque chose pour attirer l’attention d’un Nikolaï sur la Lune. L’effet est quasi immédiat, même l’homme de main n’aurait songé avoir tant d’impact, et les achats du plus jeune s’écrasaient à présent au sol sous l’effet de surprise alors que quelques clients chuchotaient sur leur passage. Quel maladroit. Au moins, il était prouvé que certaines choses ne changeraient pas. Avec un léger soupir, monsieur Riveira consentit à s’accroupir pour aider le pauvre homme à rassembler ses biens. Un léger sourire en coin, il pouvait détailler à sa guise son interlocuteur peu bavard qui n’avait pas l’air de vouloir prolonger la discussion, et pour cause.

- Je croyais t’avoir dit de te reposer il n’y a pas si longtemps, tu es pâle comme un linge, petit Moustique.

L’inspecteur sait pour le meurtre au cirque. L’hispanique peut le lire dans ses prunelles fugitives, dans ses gestes mal contrôlés et dans ses bredouillements dignes d’un enfant de huit ans. Il sait que celui qu’il à en face de lui est un meurtrier, un tortionnaire, qu’il à orchestré des actes immondes par le passé et qu’il perpétue ce à quoi il est voué. L’inspecteur sait, il croit savoir, et même si tout ce dont on à accusé, ce sont on accuse, et ce dont on accusera Miguel Riveira était vrai , serait-il capable de pointer une arme sur celui qui porte au poignet un bijou gravé de son propre nom ? Un murmure en résumé.

– Tu penses que tu vas tenir le coup ? Il n’est pas trop tard. Abandonne.

Tenir le coup en tant qu'agent de police. Mener à bien une enquête ou laisser filer un suspect capital.
Tenir le coup tant qu'homme balloté par des envies contradictoires. Ignorer son ex petit ami ou retomber avec lui dans l'inconnu.

Et ses pupilles noires, fixes, brûlent de le lui dire.
Abandonne. J'ai gagné la partie avant la Fin.
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MessageSujet: Re: Abandonne.   Abandonne. Icon_minitimeJeu 15 Oct - 16:27



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Dans une foule compacte remontant les escaliers qui s’engouffraient dans le métro, une silhouette fine se détacha du lot, empruntant une petite ruelle pour être à l’abri de tout ce monde, et respirer un peu. C’était jour de courses aujourd’hui, et il avait de nombreux achats à faire. Plus pâle que d’ordinaire, l’inspecteur Kohl ne semblait pas très en forme. Et pour cause, son ex petit ami qu’il avait décidé de rayer de sa vie était soudainement revenu, la bouche en forme de cœur, tout en lui déballant des choses plus absurdes les unes que les autres. Il était hors de question qu’ils se remettent ensemble. Surtout après ce qu’il s’était passé au cirque… Le meurtre. Se rappeler de l’état du cadavre lui donner déjà des nausées, et penser que le présumé auteur de ce massacre était… Lui. Il ne pouvait tout simplement pas le supporter, supporter que c’était ces mêmes bras qui avait démembrés un homme et qui, le soir venu, venait l’enlacer tendrement. Supporter que c’était cette même main qui, sans pitié, appuyait sur la gâchette et qui, le soir venu, lui caressait le visage. Non, décidemment, il ne pouvait pas, ne pouvait plus. Malgré leur passé ensemble, il se devait d’enfouir de nouveau ces sentiments ô combien envahissants.

Silencieux, marchant d’un pas vif malgré son air malade, il tenait un sachet dans sa main. Un sachet blanc, avec des médicaments. Etait-il malade ? Non, pas vraiment. Des cachets antidépresseurs, voilà tout. Au cas où. On ne pouvait tout simplement pas laisser ce bon russe redevenir ce qu’il était quelque temps auparavant. Et c’était aussi de sa faute à Lui. Tout était de sa faute, voilà. Il lui suffisait juste de le blâmer assez pour pouvoir le haïr et arracher ces sentiments d’amour pour lui de son propre corps. Pour l’oublier. Pour aller mieux. Pour pouvoir avancer dans sa vie tumultueuse. La trentaine déjà, et il n’avait rien fait de spécial dans sa vie. Du moins rien de très concret. Il y avait An, sa seule réussite en quelque sorte, son seul lien social stable.

Pénétrant à présent dans le supermarché, il attrapa un panier pour déposer son sachet blanc, avant de s’avancer dans les rayons, les parcourant avec lenteur, regardant chaque produit qui l’intéressait et son prix. Du pain, des fruits, des légumes, quelques conserves, de la viande… Il réfléchissait au repas de ce soir, et aux prochains repas qu’il allait préparer, au petit-déjeuner, à ce que son frère, bientôt sa petite sœur à vrai dire, aimerait manger. Cela lui occupait l’esprit, et il semblait pensif, rêveur. Envolés les soucis ! Près des étalages de poissons et des crustacés, il s’était à présent arrêté pour regarder le saumon fumé. Bonne idée. Et Pookie adorait ça. Se baissant, il choisit un sachet avant de se redresser pour partir dans la direction dans laquelle il était venu. Il était perdu dans ses pensées, tellement qu’il n’avait pas remarqué le regard que lui lançait un grand brun, juste à côté de lui. Ce ne fut que quand on l’interpella qu’il s’arrêta, et se retourna. Le timbre de la voix lui avait semblé familier. Il l’avait déjà entendu, il n’y a pas si longtemps que ça, et cette voix faisait vibrer quelque chose en lui, quelque chose de son passé.

Surpris, il en avait lâché son panier, qui s’était écrasé par terre, se renversant, et les produits s’étalèrent de part et d’autres. Heureusement, rien de cassé. Se confondant en excuses, le brun s’abaissa pour tout ramasser, et évitait avec soin le regard de Miguel. Que faisait-il donc là ? Le russe refusait de penser qu’il avait pu le suivre jusqu’ici. L’homme n’était pas si mesquin et manipulateur. Ce ne devait être qu’une coïncidence. Pourquoi le destin s’acharnait-il donc ainsi sur lui ? Il resta silencieux, alors même que son ancien amant s’était baissé pour l’aider à ramasser le tout. C’était également avec soin qu’il évitait de frôler ses doigts, ou n’importe quelle autre partie de son corps.

- Arrête ça. S’il te plaît. Ne joue pas à ça avec moi.

Sa main se referma sur le sachet blanc qu’il glissa avec précipitation dans son panier. Sa voix avait été légèrement faible, et on pouvait y entendre un tremblement. De colère plus qu’autre chose. Le voir si confiant le mettait hors de lui à vrai dire. Abandonne ? Quoi exactement ? Sa vie de nouveau ? Tout foutre en l’air pour des miettes d’amour ? Se redressant vivement, il s’épousseta et vérifia que tout était dans son panier.

- Je regrette. Pour la dernière fois, les messages, tout. Oublie, s’il te plaît. Je ferais de même. C’est une grande ville ici, on ne se croisera probablement plus. Tu m’as dit que tu étais un garde du corps, mais tu m’as mentit par omission. Comment pourrais-je te faire confiance ? Je n’en ai plus assez pour ça.

Tout son être était tendu. Son esprit l’était également. Il aurait aimé être plus tranchant dans sa voix, lui lancer des mots durs, finir tout cela une bonne fois pour toutes. Peut-être était-ce pour cette raison que le Ciel lui avait envoyé Miguel, juste aujourd’hui ? Pour couper les ponts avec lui, une bonne fois pour toutes. Lui dire ses quatre vérités, ce que lui désirait. Toujours, cela avait toujours été l’espagnol qui avait toutes les cartes en main. Nikolaï parfois avait souhaité n’avoir été qu’une passade pour le brun, pour qu’il lâche lui aussi l’affaire, qu’il perde tout intérêt pour lui. Cela aurait été probablement difficile, mais plus facile que la situation dans laquelle il était à présent, coincé de la sorte. Si seulement il pouvait arracher son cœur et l’enfermer dans une boîte, pour ne plus jamais à avoir à ressentir cela !

- Je ne veux plus de ça, tu comprends ? Alors laisse-moi tranquille…

Tout ce temps-là, il avait évité de croiser son regard, par peur de faiblir, par peur de lire dans les prunelles du plus âgé des choses qui le feraient flancher. Les yeux étaient le miroir de l’âme, et cela était vrai pour tous, mêmes les gens les plus inexpressifs. Les dents serrées, il n’avait même pas envie d’attendre sa réponse. Tout ce qu’il voulait à présent, c’était passer à la caisse, payer, reprendre le métro, rentrer chez lui et oublier.

Pouvait-on seulement se forcer à oublier ce que l’on désirait garder ?
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MessageSujet: Re: Abandonne.   Abandonne. Icon_minitimeSam 24 Oct - 22:32

[ There's Only Me - Rob Dougan]

Il avait eu le temps de voir. Ce petit paquet blanc entamé perdu parmi deux boîtes de conserves et un paquet de pâtes, des médicaments, et il avait pu en déchiffrer le nom. Le russe était-il souffrant ? Non... Miguel songea plutôt à des calmants, et cette intuition n'était pas anodine. Il se rappelait clairement avoir pris ce genre de truc en doses répétées chaque jour. Un cachet le matin, deux le midi, cinq le soir. L'écho d'un souvenir où il s'était laissé flanché durant de longues semaines était encore vivace malgré le temps. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'en était pas sorti indemne et, les anti-dépresseurs ne se révélant pas suffisants, il s'était tourné vers la chimie illicite. Heureusement, ou malheureusement, un coup de fil l'avait sauvé du désastre pour le plonger dans un Enfer différent.

Il se leva également.

Accoudé à son caddie, imperturbable, le grand brun fixait le jeune homme qui s'excitait devant lui, visiblement les nerfs à vif. Était-il ainsi tous les jours, où était-ce simplement quand lui se trouvait là ? Mangeait-il correctement, son travail lui laissait-il assez de repos ? Et son chat, il l'avait toujours n'est-ce pas ? Son cousin japonais faisait-il tout son possible pour veiller sur l'état de l'inspecteur ? Il était si pâle, si mince depuis son séjour dans un hôpital tokyoïte, qu'il semblait sur le point de se briser. Oui, il semblait fait de verre, lisse et Poli, transparent et Fragile.

Sans ciller une seconde, l'air distrait et rêveur, Miguel avait l'air de passer outre les accusations. Cependant à ces évocations, il ne put s'empêcher un sourire ironique. Que lui disait-il là ? Il osait ?


- Si tu avais insisté, tu aurais su la vérité. De toute manière, ce n'était pas évident ? Tu me connais assez bien comme ça. Et puis, tant qu'on y est je ne suis pas le seul à cacher des choses. Je pourrais tout aussi bien te blâmer pour ne pas m'avoir précisé que tu es dépressif.

Une mine surprise déforma son alors son visage, une expression feinte qu'il jouait avec habileté, portant une main à son menton, une voix mielleuse sortant de sa bouche de vipère.

- Oh ... mais c'est vrai, j'oubliais... c'est de ma faute. Depuis le départ c'est à cause de moi que tout va de travers. Je t'ai sauvé la vie dans une ruelle sordide pour te la gâcher, j'ai foutu en l'air ton mariage, l'espoir que ta famille avait en toi, ton avenir en tant que flic et ton futur en tant que personne. Alors oui, tu peux parfaitement me punir, ça m'est égal, mais jamais je ne te permettrais d'oublier tout le Mal et le peu de Bien que je t'ai fait.

Détaché de la situation qu'il avait maintes fois jouée dans sa tête, sachant à l'avance ce qui lui serait reproché, il se permit de détacher quelques secondes son regard cacao de son interlocuteur pour attraper ce pour quoi il avait abordé le dénommé Khol. Le contenant métallique émit un fracas en s'échouant au fond de son chariot.

- Je suis dans chacun de tes rêves et de tes cauchemars, pas vrai ? Rassures-toi, je sais ce que ça fait. Tu crois certainement que t'es le seul dans ton cas, parce que tu n'es rien d'autre qu'une loque égoïste maintenant, à ne penser qu'à toi et à tes malheurs, à ignorer quatre vingt dix neuf pour cent de ton entourage. T'es bien loin du Nikolaï que je connaissais, celui qui ne pensait Jamais à lui et Toujours aux autres. Peut être que cette expérience va t'apporter ce qui te manque: un peu de bon sens.

Les mots se choquaient les uns aux autres, sortant de sa gorge sans qu'il ne les arrête, ne prenne le temps de les penser. Un dernière chance, c'était ce qu'il se disait, ce qu'il demandait, ce qu'il avait demandé, encore et encore, et pourtant sa franchise allait bien au delà, dépassant tout ce qu'il avait espéré lui dire pour n'en laisser passer que la matière brute, irréfléchie, celle qui lui avait tant de fois noué l'estomac, accaparé son cerveau et ses nuits, attaqué ses cellules nerveuses jusqu'à provoquer des douleurs dans son être sans raison apparente.

- Si tu persistes à vouloir m'enlever de tes souvenirs, tu vas vraiment m'énerver p'tit Niko... je me fiche que tu perdes tout. Parce qu'au final je serais le seul à être Là.

Comme possédé par une entité sans nom, les paroles avaient pourtant finit par s'essouffler, perdant de leur sauvagerie pour laisser filtrer l'Essentiel.
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MessageSujet: Re: Abandonne.   Abandonne. Icon_minitimeMar 27 Oct - 14:42



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Le jeune russe se sentait de plus en plus crispé en sa présence. Les mots de Miguel étaient tel le tranchant d’une lame, le blessant plus qu’autre chose. Pourquoi devait-il toujours se retrouver dans cette situation ? Pourquoi devait-il donc supporter de se faire abaisser de la sorte ? Non, c’était fini tout cela. Il avait décidé de laisser cette vieille histoire derrière lui, et de ne plus la déterrer. Alors le voir l’accuser, l’injurier de la sorte… C’était tout simplement trop pour lui. Tendu face à lui, il essaya de reprendre contenance, la gorge serrée, l’estomac noué. Voilà, c’était le vrai visage de l’espagnol. Un sale égoïste. Nikolaï aurait aimé le faire taire en cet instant. Un autre jour, peut-être l’aurait-il même frappé, mais il était de nature pacifiste, et n’oserait jamais lever la main sur un être cher. Même si ce dernier semblait vouloir tout faire pour le faire craquer.

- Pourquoi es-tu toujours comme ça ? Ca t’amuse de me piétiner… ? C’est bien toi l’égoïste ! Pourquoi n’étais-tu pas là au réveil ? Oui, évidemment tu as raison, tu es le seul à être là sauf que tu n’as pas été là, quand j’avais le plus besoin de toi ! Je ne t’en ai jamais beaucoup demandé, juste ça… Ca, et tu es partit comme un lâche…

Ses yeux s’embrouillaient rapidement. Aujourd’hui, il pourrait enfin lui dire ce qu’il avait à dire, épancher sa douleur, et tout ce qu’il avait ressentit. Les murs étaient blancs. D’une machine provenait le son d’un bip régulier. Le cardiogramme. Il était encore en vie. Complètement pâteux, il avait ouvert les yeux avec difficulté, un tube enfoncé dans son nez, un bandage serrant étroitement sa tête. Perdu, il avait regardé autour de lui, hagard, avant de se fixer sur un unique point. Une chaise vide. Au niveau de son poignet, une transfusion. L’odeur de désinfectant. Etait-il vraiment vivant ? Il ne savait même pas. Ses lèvres s’étaient ouvertes et un prénom en était sortit, mais personne ne l’entendit.

- Et si tu as des excuses, des explications, je ne veux même pas les entendre, tu comprends ? Ca t’a fait chier de me voir dans cet état tous les jours hein ? Et tu avais raison de culpabiliser, parce que tout était de ta putain de faute ! Alors tu t’es barré, en me laissant quoi ? Ce bracelet de merde ?

Il essuya rapidement ses yeux d’où s’écoulaient des larmes à présent. Ne le lui laissant même pas le temps de dire quoi que ce soit, le russe enchaînait, criant presque à présent. Dans le supermarché, des gens s’arrêtaient pour les regarder, d’un air curieux, d’autres d’un air désapprobateur. Quand il s’était réveillé, des infirmières et un médecin était venu. Il n’arrivait pas à parler. Sa gorge était en feu, ses lèvres sèches. On le rassura, lui disant que tout irait bien, qu’il avait été dans le coma pendant un très long moment. Lui se fichait de tout ça à vrai dire. Essayant de distinguer quelqu’un parmi toutes les personnes qui s’affairaient autour de lui, il ne Le vit pas. Où était-il donc ? Ils allaient sûrement Le prévenir, il n’allait pas tarder à arriver, pour le rassurer. Lui ne souhaitait entendre que de Sa bouche les mots que prononçaient le médecin. Que tout irait bien, que c’était fini…

- Tu as cru que ça réglerait les choses, de disparaître comme ça ? Oui, tu vas sûrement me sortir que tu ne devais pas laisser de traces derrière toi, mais tu ne comptais pas revenir salaud ! Ce bracelet, c’était rien de plus qu’un adieu. Quand comptais-tu revenir exactement ? Et si j’étais parti, de nouveau, sans laisser de traces comme la dernière fois ? Comment aurais-tu pu me retrouver ?

Il avait attendu des heures et des heures, s’empêchant de dormir malgré la terrible fatigue qui souhaitait l’assommer. Le sommeil le prit pourtant, et au réveil, toujours personne. Peut-être était-il partit prendre un café ? La chaise était toujours là, horriblement vide. Il se sentait seul. Plus seul que jamais à vrai dire. Il n’avait cessé d’espérer pourtant. Finalement, ses yeux bleus avaient glissé sur son bracelet. Ce n’était pas le sien. Il le reconnaissait, car c’était lui-même qui l’avait choisi. Sur le métal argenté était gravé Son prénom. Douloureusement, il comprit. Ce n’était pas la peine de continuer d’espérer.

Non, il ne reviendrait pas.

- Tu n’es qu’un lâche, Miguel. Tu ne me laisseras jamais en paix, hein ? J’aurais aimé refaire ma vie un millier de fois si j’aurais pu, mais tu sais bien que je ne peux pas. Tu en connais la raison, et c’est ce qui te donne tant d’orgueil, de confiance en toi ! Mais tu sais quoi, je vais tout faire à présent pour oublier que je t’aime.

Posant rapidement son panier de courses, il défit rapidement le crochet de son bracelet. Son cœur le lançait terriblement. Il sentait les larmes revenir, et c’était tremblant qu’il enlevait le bijou. Pour finalement le balancer à la gueule du plus âgé. Attrapant ses médicaments, il lui lança un regard empli de colère et de ressentiment. Plus jamais ne voudrait-il vivre cela. Revenir d’entre les morts pour se retrouver seul. Et Miguel avait tort. Il n’y avait pas que lui, il y avait An aussi. Il pouvait compter sur An, sur son amour sincère, sur sa bienveillance contrairement à l’espagnol.

- Va te faire foutre maintenant. Je me fiche bien de ce qui peut t’arriver, et je ne veux plus jamais te revoir !

Sans un mot de plus, il tourna les talons et partit d’un pas rapide, courant presque hors du magasin, espérant que le brun ne le suivait pas. Et pour être sûr que ce dernier ne pourrait pas retrouver sa trace, il s’engouffra dans une petite ruelle, courant jusqu’à la prochaine station de métro où il s’engouffra rapidement, prenant le premier train qui venait, ne regardant même pas sa destination. L’important était de s’éloigner le plus de la source de tous ses maux. Dans le wagon, il s’assit et s’essuya de nouveau les yeux. Les autres passagers le regardaient curieusement. Lui, lui se rassurait. Avec le temps, il avait appris à faire cela seul. C’était fini, vraiment fini.
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