Séance Photo #3

Ici se déroulera la séance de photos numéro trois.
Il y a un maximum de quatre personnes par topic, en comptant le photographe.
Chacun postera à la suite.
Si vous êtes ici, c'est parce qu'on vous a donné un rendez-vous pour participer à la seconde partie du concours.
/!\ Il est possible qu'un ou deux PNJ interviennent (dont le photographe).

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Jour: 24 Octobre
Heure: 9h00
Participants:
+ Rozelynd Heartblade
+ An Mcgee's
+ Edward Cordeiro

Invité

9h00. Sans avoir pris de petit déjeuner. An écouta deux fois le message, les yeux écarquillés, avant de soupirer. Quel genre d'agence faisait ça ? Et surtout pourquoi ? Bande de tarés ! L'asiatique soupira avant de se fourrer sous sa couette. Le 24, hein ? Il noterait ça dans son agenda. Et comme le temps passe vite, le jour de la séance photo finit par arriver. A 8h, l'être errait dans l'appartement en bâillant, un bol de chocolat chaud en main. La télévision fonctionnait et un présentateur déblatérait sur les derniers faits divers. Allez à 8h45 précise, sa personne quitterait les lieux en attendant ses pensées étaient tournées vers sa future tenue. Sauf que la flemme se trouvait souvent être plus forte que tout. Posant son bol sur sa table de chevet, le japonais se gratta la nuque. Depuis qu'il était revenu, sa garde-robe n'avait pas été totalement renouvelée. Cependant certaines tenues restaient fort utile. Etant donné que de nouveaux vêtements seraient proposés, il n'y avait pas grand intérêt à bien s'habiller. Le styliste jugerait probablement son style ringard. Tout en sifflotant, il se glissa dans la salle de bain. La douche fut rapide. Le choix de la tenue aussi. Pantacourt noir, pull magenta avec capuche. En dessous, un tee-shirt blanc. Aux pieds une paire de nike air bleu, blanche, rose. Autant porter quelque chose de confortable, non ? Ses mains se fourrèrent, un instant, dans les poches kangourou et un sourire glissa sur ses lèvres. Ça lui allait parfaitement. Les couleurs passaient bien pour une fille mais l'ensemble avait quelque de chose de plus masculin. L'asiatique se frotta les yeux puis éloigna des mèches qui tombaient devant. Ses cheveux étaient encore humides mais il y avait des sèche-cheveux à l'agence. Les coiffeurs s'occuperaient de ça.

Coup d'oeil à l'heure. Il était temps de passer à la vitesse supérieure ! Rapidement, An fourra ses affaires – téléphone portable, portefeuille, clés, lecteur mp3 joyeusement mélangés - dans un sac noir fait pour être porté en bandoulière, un basique, et quitta l'appartement après avoir éteint la télévision. Le petit brun descendit les escaliers et sauta dans la rue. Le bus le narguait au loin pendant qu'un taxi passait à sa hauteur. Prendre le métro mettrait trop de temps et même si une course de taxi représentait une dépense imprévue, cela restait encore le meilleur moyen d'être à l'heure. Être en retard, le premier jour lui déplaisait énormément. D'un signe de main, il fit signe au véhicule de s'arrêter. Le conducteur ralentit puis s'immobilisa. L'asiatique grimpa dans la voiture et ils filèrent en direction de Manhattan. Déposé non loin des bureaux de l'agence, An remarqua qu'il avait le temps d'aller acheter un petit truc dans une supérette toute proche. Après avoir arpenté les rayons, il finit par en ressortir avec une petite bouteille de jus de fruits et un sac de pains au lait. Les rangeant dans son sac, il pénétra dans le hall de l'agence. A l'accueil, des hôtesses semblaient attendre et veiller à ce que les gens n'entrent pas et sortent comme dans un moulin. Proche d'elles, An souffla gaiement.

« - Bonjour ! Je suis Hye-Rim Hwan. Je viens pour la séance de photos. »

Ses lèvres dessinèrent un joli sourire alors qu'une lueur espiègle éclairait ses prunelles. Quelques mèches sombres tombaient devant son oeil gauche. L'une vérifia son identité et lui indiqua la salle. Après avoir lancé un remerciement, l'asiatique fila. De temps en temps, il jetait des coups d'oeil autour de lui. Au fond, s'il n'était venu, c'était à cause du message. En savoir plus sur Edward Cordeiro était évidemment quelque chose qui l'intéressait. Bien sur, il avait songé à un piège mais maintenant qu'il se trouvait dans les locaux de l'Elite Agency... Coup de chance – ou de malchance – qu'il soit rentré suffisamment tôt pour lire l'annonce de l'agence. La tentation d'arpenter les couloirs de fond en comble était présente mais An la repoussait. Qu'aurait-il trouvé comme bonne excuse ? ' Je me suis perdu ? Vu et revu ! Le petit brun arriva à la porte et toqua par politesse. Deux personnes s'affairaient ici et là mais elles ne lui accordèrent aucune attention. Pas grave. An se laissa tomber à même le sol contre un mur, croisa les jambes et soupira. Tranquillement, il sortit un pain au lait. Ses dents mordirent dedans alors que ses yeux détaillaient l'endroit. En réalité, il était étonné d'avoir été sélectionné. Le prénom féminin, prétendre qu'il était un garçon, les photos envoyés. Il se demandait bien pourquoi il avait été sélectionné. Mais ce qui comptait, c'était l'occasion saisie.

Sa langue passa sur ses lèvres et il loucha sur son petit déjeuner. Même s'il le mangeait, il ne prendrait pas 5 kilos d'un coup. Sa silhouette n'avait rien de très masculin. Ce qui l'avait aidé ces derniers mois. D'une main, il mit sa capuche sur sa tête. Qui serait présent ? Quel genre de personnes ? Comment pourrait-il récolter des informations sur Edward Cordeiro ? Depuis qu'il l'avait approché, il avait beaucoup pensé à essayer d'en savoir plus sur lui. Ce n'était pas raisonnable surtout s'il pensait au danger qui le menaçait. Toutefois la curiosité paraissait être la plus forte. Qui vivra verra ! Ses paupières se baissèrent et il décida d'attendre simplement que quelqu'un daigne s'occuper de lui.

Mais que se tramait-il dans la tête du pauvre Edward Cordeiro ? Lui seul, ainsi que ses membres, le savaient. Du moins la plupart d’entre eux étaient au courant. Lui se réjouissait à la perspective de participer à ce concours de beauté. Il avait besoin de passer le temps, et puis il pourrait approcher de plus près les participant(e)s, chose non négligeable. Certes, cela aurait pu paraître déplacé, voire même dangereux, et surtout ridicule. Quel genre de chef de gang participait à ce genre de choses ? Mais il savait à présent de source sûre qu’il n’était pas le seul idiot à faire ça. Lillianne, chef du gang adverse, avait aussi décidé de faire cela. Quelles étaient ses raisons ? Il n’en était pas sûr, mais il était certain que cela pouvait mettre en péril tout ses plans. Pour le moment, il ne ferait qu’observer les agissements des Alphas, et prendre du bon temps. Il avait délesté toutes ses responsabilités à d’autres membres pour pouvoir être en paix pour toute la durée du concours. Enfin bref, il avait pu faire partie du jury qui déciderait de qui ou non serait pris. Ash, son informateur, avait également commencé à monter des dossiers sur eux. Ils ne s’étaient pas bien cachés, les petits Alpha.

Ce matin-là, il s’était levé de bonne humeur. Il faut dire qu’une des photos avait particulièrement attiré son attention vu que la personne dessus ressemblait à Mayumi, fleur japonaise dont il n’avait pu en sentir le doux parfum depuis des lustres à présent, la belle s’étant enfuie sans le contacter par la suite. Il avait traîné au Gem en espérant pouvoir retrouver son cousin et obtenir son numéro de téléphone, mais il n’y avait aucune trace de lui, ni d’elle. Et l’espagnol n’était pas du genre à s’acharner sur quelqu’un si ce dernier ne souhaitait pas le voir de nouveau. Alors il avait lâché l’affaire, y repensant de temps à autre. Et là, cette photo… Elle était très ressemblante. Trop même. C’était pensif qu’il avait pris une douche rapide. Pas de parfum aujourd’hui, on s’occuperait de lui comme il le fallait à l’agence. Il prit tout de même la peine de se raser et de se coiffer un minimum, pour ne pas avoir l’air d’un pouilleux. Enfilant une tenue simple et décontractée, c’est-à-dire un jean noir, une chemise rouge bordeaux et une veste – tous de luxe -, il avait pris sa propre voiture, avec un garde du corps à ses côtés tout de même. On était jamais trop prudent. Arrivé à l’agence, il commençait à avoir faim et rêvait de pâtisseries en tout genre. On le guida vers la salle numéro trois, où il devrait patienter jusqu’à ce que tout soit fin prêt pour la séance de photographie. Lui s’en frottait les mains.

Assis contre un mur, il y avait quelqu’un qui patientait déjà. Le jeune chef ne sut pas dire de qui il s’agissait, étant donné que l’inconnu avait enfilé une capuche, cachant ainsi une très grande partie de son visage. Pas le moins dérangé du monde par cela, il s’était approché et était à présent debout, à un mètre environ de la personne. A présent, l’art d’engager la conversation.

- Il n’a pas était dit qu’il ne fallait pas manger avant la séance ? Mais je n’aurais pas su résister à un pain au lait si j’avais pris le temps d’en prendre un avec moi…

Glissant contre le mur également, il s’assit par terre, en face de la personne. Des gardes du corps surveillaient l’entrée de la salle. Cela pouvait paraître louche, mais peu de gens ignoraient son statut de chef de gang. Ses yeux verts semblaient pétiller en cet instant, signe qu’il était excité de voir comment se déroulerait la matinée, et le reste du concours. Tête penchée légèrement sur le côté, il observait la jeune personne devant lui d’un air curieux. Quelques mèches cachaient un œil, mais c’était un visage fin. Les traits étaient familiers, nul doute, c’était Mademoiselle Hye-Rim Hwan, jeune homme qu’il avait décidé de sélectionner. Mais était-ce réellement un garçon ? Edward s’était mis en tête de percer le mystère qui entourait la personne face à lui. Mayumi… Etait-ce Mayumi ? Ou bien quelqu’un d’autre ? Un autre cousin éloigné ? On ne pouvait pas ignorer la ressemblance.

- Dites, on ne se serait pas déjà vu quelque part ? Votre visage me semble vraiment familier...

Autant jouer les amnésiques, et il verrait en fonction de la réponse que la jeune fille lui donnerait. En tout cas, avec les sourcils froncés et le regard curieux qu'il lui lançait, personne n'aurait pu douter sa sincérité. Un autre candidat n’allait pas tarder à arriver à leur séance, maintenant qu’il y pensait, et le photographe aussi par la même occasion. Un grand sourire sur les lèvres, il observait l’asiatique patiemment. Si c’était vraiment Mayumi, pourquoi avoir changé de nom et de sexe ? Il voulait en savoir plus, obtenir plus d’informations. Tout cela était intriguant. Et le message qu’il avait reçu également hier… Il se demandait de qui cela venait. Et si, et si… Non, il ne pouvait pas sauter aux conclusions.

…

Neuf heure de mat’, sérieusement ? Pas bon pas bon. Sans manger en plus, quelle torture ! Elle aurait dû payer la trapéziste pour y aller sous le nom de Evelynelle à sa place. Bon, ils avaient ses photos, et Rozelynd ne ressemblait pas à l’artiste. Elle était grande, noiraude et joyeuse. L’acrobate et plus petite, silencieuse et rousse. Elle soupira, se retirant de ses couvertures, éteignant son ordinateur portable.

À sept heure quanrante-cinq, elle était réveillée, mais toujours au lit. Elle paressait sous des doudous poilus et colorées, attendant qu’un signe pressant pour se tirer des couettes. Cela devant faire presqu’une semaine qu’elle n’avait pas touché à son portable. Elle ne l’avait pas perdu ! La contorsionniste avait seulement oubliée où elle l’avait déposé la dernière fois. Elle avait donc ouvert son ordinateur, posée en équilibre sur ses oreillers et avait téléphoné sur son cellulaire, ce disant qu’elle devait absolument le retrouver. Qui sait, peut être qu’elle avait reçu un message important. Se serait regrettable de ne pas le lire. Ou l’écouter.

Elle bailla sans retenue, profitant de la solitude. La canadienne frotta ses jointures contre ses prunelles mi-closes et appuya sur Enter. Une sonnerie quelconque retentit dans la roulote. Ah. Elle l’avait probablement égaré entre une courte robe et sa nouvelle boite de chocolat tout droit arrivé de Belgique. Elle commandait une vingtaine de cacao par mois, elle alternait entre les pays d’Europe, ne c’étant toujours pas décidé d’où venait les meilleurs. De l’argent jeté par les fenêtres, peut être. Ou elle aura des problèmes de nutritions dans son futur. Lorsqu’elle sera vieille, 30-35 ans quoi. Enfin, ce ne serait pas la première fois.

Écoutant les messages de sa messagerie d’une oreille endormie, elle se positionna en tailleur sur son lit lorsqu’elle entendit parler d’Elite Agency. C’était de loin le plus intéressant de tous les autres. Elle jeta un bref coup d’œil à l’heure sur son ordinateur. Combien de temps elle prendrait à arriver là-bas ? Ce n’était pas à côté. C’était à Manhattan, genre qu’elle était à Bronx ! Elle prendrait sa bagnole noire et des raccourcis. Quoi que… Peu être pas les raccourcis, sans GPS et avec son sens de l’orientation dans le négatif, ce ne serait pas une bonne idée.

Elle plissa ses yeux avec une moue étonnée. Pas manger ? PAS MANGER ? Rozelynd représentait clairement Belzebuth, le péché de la gourmandise ! Elle souffla sur les mèches rebelles qui chatouillaient son visage, découragée. Mais si elle mange avant, personne ne le saura, pas vrai ? Ils ne pourront pas dire qu’elle n’a pas jeûné. Si ? Cette séance de photo, c’était quoi, un fashion show dans des montagnes russes et il ne fallait pas vomir sur les new vêtements ? Ce n’était probablement pas le cas, et puis de toute façon, la jeune fille avait un estomac solide, ce n’était pas quelques loops qui la rendrait malade.

Elle se leva finalement, ouvrant sa petite penderie et attrapa des morceaux de linge au hasard. Tant que cela s’agençait, Rozelynd acceptait de le porter. Elle brossa sa longue crinière qui s’était mêlée durant la nuit, prenant soin de défaire chaque horribles nœuds qui venaient déranger se flot d’encre noir. Avec une pince elle les attacha en hauteur, enroulant quelques mèches autour de sa tête. Elle orna le tout d’un bandeau blanc, pour tenir l’ensemble. Coiffée ainsi, elle semblait avoir les cheveux courts. Sous la nuque. Elle poussa sa frange sur le côté et y posa quelques barrettes pour la tenir en place. Elle enfila ses vêtements ainsi qu’une longue veste noire. Rozelynd mangea rapidement un bol de céréales, qu’elle gouta à peine. Au cas où son ventre oserait crier famine à la séance, elle attrapa quelques pâtisseries et les fourra soigneusement dans son sac à main, pour ne pas les écraser.

Sans rouler comme une dingue, elle se rendit rapidement à Manhattan, cherchant sa destination. Elle vérifia rapidement l’adresse puis s’y rendit. Sans encombre, sans écraser personne. Tout le monde était vivant, encore. Elle stationna sa voiture. Prit son sac à main et se dirigea vers Elite Agency. Elle était trois rues trop loin, elle devait marcher pour s’y rendre. Ses talons hauts se faisaient silencieux sur le trottoir de ciment, alors qu’elle déposait des lunettes fumées sur ses pupilles bleutées. Ses pauvres yeux étaient agressés par la lumière ! Même en plein centre ville ! Elle était sensible.

La jeune fille pénétra dans le bâtiment. Au travers des divers couloirs, elle s’y perdrait. Il y avait tous pleins de portes en plus ! On la redirigea vers la salle appropriée sans problème. Il y avait… Deux personnes assises contre un mur. S’adossant près de l’entrer, elle les détailla discrètement derrière ses verres opaques.

Un jeune garçon… Fille, garçon. Enfin, un androgyne, mangeant quelque chose qui semblait succulent. Elle ne le voyait pas très bien, il portait une capuche et il y avait son copain qui le cachait. U un homme plus costaux. À première vue, Rozelynd aurait dit que c’était un Italien. C’est bien connu, les italiens sont tous des mafieux. Et lui il ressemblait à ça plus qu’autre chose. Il lui rappelait quelqu’un… La petite voyait trop de personnes pour toute les retenir. Mais ce gars-là, on lui avait dit quelque chose à son propos. Oublié. La contorsionniste avait une mémoire trop nulle.

Elle glissa ses lunettes sur sa tête. Maintenant, elle voyait beaucoup plus claire. Le petit androgyne ne semblait pas se distinguer d’avantage, mais le second… Elle ferma les yeux et pensa. C’était plutôt avantageux : S’il était là, il n’était pas après Lillianne. Elle expira silencieusement. Journée de merde. Elle avait faim. Elle sortit un petit gâteau aux fraises de son sac à main et croqua dedans à pleine dent. Roziie, à partir de maintenant, tu te nommes Evelynelle, compris ? Des plans pour qu’elle se fasse prendre de toute façon, les deux noms n’étaient pas communs. En plus, ils étaient bizarres. Merci papa, merci maman. Détournant son regard, elle prit son portable. Elle appuyait à une vitesse remarquable sur les touches du mini-claver.

Invité

[ j'avais pas vidé ma corbeille et il était dedans ;xD ]

Une voix. Pas n'importe laquelle. La sienne. Il savait qu'il allait venir mais il ne s'attendait pas une arrivée aussi rapide. An resta immobile, les dents plantées dans son pain au lait. Non mais il allait pas lui faire la morale parce qu'il mangeait tout de même ? Et puis il venait d'avouer qu'il aurait bien mangé avant de partir, non ? L'asiatique retira le pain de sa bouche et attendit. Essayant de montrer vaguement un brin de culpabilité. Pas gagné. Doucement, An leva son visage observant avec curiosité Edward. Est-ce que son visage lui disait quelque chose ? Qu'il avait un sentiment de déjà vu ? L'asiatique espérait à la fois que oui et que non. Oui, parce que cela signifiait une insidieuse victoire. Non, parce que cela serait difficile de le mener en bateau. Timidement, il lui tendit son pain au lait comme s'il était prêt à partager. Ils étaient tous les deux pour le moment. Sensation étrange. Ils s'étaient vus plusieurs fois et il y avait ce sentiment d'être étranger l'un à l'autre. Prêché le faux pour savoir le vrai. Il connaissait bien cette technique et il y avait peu de chances qu'il tombe volontairement dans ce genre de pièges. Ses yeux sombres se plantèrent dans ceux de l'homme. Il n'avait aucune raison d'être embarrassé, de baisser les yeux. Il n'avait rien fait de mal. Alors que répondre à Edward...

« - Hm, je sais pas... » An pencha son visage l'air pensif. « Vous avez jamais été assistant à la fac ? Cours de civilisation espagnole ? Vous êtes espagnol ? Vous avez le type hispanique, je trouve ! »

De l'aplomb ? An n'en manquait jamais et puis le coup du type hispanique était quelque chose de somme toute banal. Il n'allait pas le fixer silencieusement dans le blanc des yeux. Il déblatérait comme si tout était ultra-naturel. Aucune peur. Aucune angoisse. Juste de la curiosité. L'asiatique n'avait pas d'objectifs précis. Il voulait juste en apprendre plus sur les SFU et leur chef. Pourquoi ? Pour satisfaire un intérêt personnel. Curiosity kills the cat. Du moins était ce qu'on lui avait répété. Ed ne le savait pas mais An était réellement, maintenant, ce qu'il était quand ils s'étaient rencontrés au Splendide. Ses lèvres dessinèrent un sourire et sa main fit glisser sa capuche en arrière dévoilant entièrement son visage. N'était-ce pas un peu risqué ? Ed et lui s'étaient rencontrés par deux fois déjà. Toutefois cela ne le souciait pas. Bien au contraire. C'était comme tourner autour de l'homme, essayer de s'infiltrer pour savoir des choses. Ce que ça lui apporterait ? Bonne question. Il ne faisait pas cela pour le faire chanter, encore moins vendre ses informations. Edward l'intriguait. Mais n'y avait-il pas eu aussi du trouble de sa part lors de leur première rencontre ? An essayait de ne pas trop y penser cependant c'était immanquable. Doucement son corps se redressa et ses mains se fourrèrent dans ses poches. Pendant ce court laps de temps, ce bref entretien, quelqu'un s'était glissé dans la salle. Une jeune femme. An la détailla rapidement avant de jeter un oeil à la porte. La nouvelle arrivée semblait avoir fini de passer ses messages. Bizarre, non ? Quel genre de personne envoyait immédiatement un message en entrant dans une pièce sans avoir salué les autres ? Depuis tout petit, il avait pris l'habitude d'observer les gens, de s'interroger sur leur comportement. Soit la personne manquait clairement de politesse, soit il y avait autre chose. Lui, il n'était rien mais le chef des SFU... De toute façon, si l'homme se trouvait là, il y aurait forcément des gens après lui, non ? C'était sa logique.

« - Bonjour mademoiselle ! »

Et un sourire simple glissa sur ses lèvres. Bon, assez resté à ne rien faire. Le petit brun tourna autour du matériel tout en émettant des petits sons admiratifs. Du matériel de pro, il n'en avait vu que dans les magasins. Ça changeait tout là ! Même pour faire les photos de leur profil d'escort, son agence n'avait jamais rien utilisé d'aussi sophistiqué. Combien de temps était-il resté dans cet univers ? 3 ans ? 4 ans ? Les beaux tissus des kimonos. Les billets glissés discrètement dans les obis. Les hommes à la dérive. Chacun pour ses raisons. En tant qu'escort, il n'avait jamais couché avec ses clients. Même si ces derniers payaient plus. Il parlait, sortait avec eux et cela s'arrêtait là. Une ombre triste passa sur ses traits. New-York 2 était une ville intéressante mais son pays lui manquait. Un soupir s'échappa de ses lèvres. Penser à autre chose ! Glissant une main dans ses cheveux, il étudia en silence les tenues des autres candidats. Il n'y avait rien de spécial. Au fond, ils étaient tous arrivés en se disant qu'il faudrait se changer par la suite, non ? Tous égaux. Les joues gonflés, il finit de faire son petit tour tout en trainant des pieds puis il se tourna et regarda ses deux compagnons de fortune en souriant.

« - Hm vous avez déjà fait du mannequinat ? Ça passe comment avec les occidentaux ? » Un sourire doux anima ses lèvres. « J'en fais un peu à Séoul, c'était amusant ~ »

Dit comme ça, on pouvait assumer qu'il était coréen. D'ailleurs, il avait choisi un nom ayant cette consonance exprès. Son petit séjour à Séoul lui avait donné des idées. Bien sur, An avait aucune origine coréenne mais cela, il fallait savoir qu'il était réellement pour s'en douter. Après un mensonge de plus ou de moins... Du moment que cela lui permettait de garder une couverture. Quelque part, c'était aussi terriblement amusant. Il se demandait quand est-ce qu'il serait attrapé en quelque sorte. Le chat et la souris.

Kevin était arrivé en trombe, plein d’entrain, comme à son habitude. Il taquina une jeune candidate qui mangeait un gâteau. Ce n’était pas interdit ça, avant une séance ? Mais lui s’en fichait. Il rencontra les deux autres, les salua, se présenta. Sympathique le Kevin. Et toujours ce méga sourire sur les lèvres. Quelques minutes plus tard et hop, il avait poussé les trois personnes vers les loges qui leur étaient réservées. Un coup de maquillage, de coiffage, et c’était partit ! L’asiatique était le premier à sortir.

La séance photo avait commencé depuis un moment à présent. L’asiatique était vêtu de vêtements au style un peu gavroche, ainsi que de talons. Difficile de savoir s’il était une fille ou un garçon, la tenue accentuant davantage encore son côté androgyne. Le seul homme, lui, était vêtu dans un style plutôt étudiant de la fac, décontracté, jean déchiré, veste. Les piercings ne l’aidaient pas à avoir l’air d’un homme sérieux, ou même mafieux. La dernière, elle, était vêtue dans un style high school. Vêtements à carreaux, jupe, chemise. Le groupe collait bien ensemble. A croire que les stylistes avaient fait exprès de les assortir. En tout cas, ils étaient vraiment détonants ensemble. Les premières photos furent consacrées à l’asiatique. Il bougeait dans tous les sens, n’avait aucun problème à poser, à avoir différentes expression de visage. C’en était impressionnant à vrai dire. Comme un poisson dans l’eau. Kevin passa ainsi assez de temps sur lui, le photographier étant un vrai plaisir.

Dans la salle, on pouvait voir plusieurs gardes du corps. Etaient-ce des membres du staff ? De la sécurité ? Difficile à dire, mais ils étaient un peu trop nombreux pour une simple agence de mannequinat non ? Après tout, les trois modèles n’étaient pas célèbres, il n’y avait donc aucun moyen qu’une horde de fans arrivent en criant, papiers et stylos dans la main pour obtenir des autographes. C’était assez étrange.

Du coin de l’œil, le photographe pouvait voir l’homme et la troisième candidate discuter. Ou plutôt, l’homme parlait, et la plus petite l’écoutait. Il ne savait exactement ce qu’il disait, mais n’était pas intéressé. Pourtant, la discussion avait de quoi piquer la curiosité. En effet, Edward semblait provoquer la petite, lançant en l’air des petites menaces à propos d’un certain chef Alpha. Allait-il vraiment lui arriver quelque chose ? Non, pas vraiment. Edward aimait bien taquiner, embêter les autres. Son objectif n’était pas celui de faire tomber le gang adverse, du moins pas immédiatement. Pour l’instant, il allait se contenter de jouer avec le feu, même si c’était de trop près.

La séance continuait donc tranquillement. Cependant, une ombre était venue, s’était glissée dans les coulisses pour aller fouiller dans les sacs de chacun. Vraisemblablement, portefeuilles et téléphones portables avaient disparus. Les candidats n’étaient pas encore au courant, sauf l’asiatique, qui juste après sa séance, demanda à aller boire un peu d’eau. Elle envoya un texto à une certaine personne, avant de revenir et de s’excuser. La séance pouvait ainsi reprendre. Tout d’abord, ce serait Edward. Ensuite, ce serait la petite. Et pour finir, des photos de groupe. Peut-être deux heures s’étaient écoulées à présent. La faim commençait à se faire sentir chez certains candidats, comme le grand hispanique, qui ne disait rien pour le moment et se contentait d’écouter les instructions du photographe. Son attention dérivait cependant.

Une certaine tension régnait. Minime, mais tout de même présente. Chacun semblait dans ses pensées à présent. Kevin, lui, continuait à prendre des photos. Il gardait toujours la même pêche, et encourageait les candidats à en faire autant. Non, ils étaient vraiment charmants tous les trois ensemble. Voilà, mets donc un bras autour de lui, prend une pose lascive. Toi, assise par terre. L’air de poupée, parfait ! Autant dire que le jeune homme s’éclatait. Peut-être même était-il le seul ? Qui sait. Les minutes défilèrent de nouveau, et finalement, le grand brun avait parlé. Il avait faim. Ne pouvaient-ils pas faire une pause ?

- Aucun problème. Je pense que j’en ai terminé de toute manière. On vous envoie les photos après le tri ! Il y a une cafétéria à cet étage si vous voulez manger. Suffit d’y passer, ce sera gratuit pour vous ! Merci pour la séance en tout cas, c’était du bon boulot !

Avec un large sourire, le brun regardait encore quelques clichés qu’il avait pris, et se résolut à commencer à ranger le matériel. Le fond blanc, ainsi que les spots, resteraient en place pour la séance de demain. D’ailleurs, ce n’était pas lui qui s’en chargeait. Il avait déjà fait assez ainsi, selon ses supérieurs. Ce devait donc être une japonaise qui s’occupait des photos de la séance numéro trois. Saluant l’équipe, il quitta rapidement les lieux pour retourner dans son laboratoire développer les photos, et les retoucher ici et là surtout. Non pas qu’il aimait retoucher, mais il y avait toujours quelques petites imperfections que l’on pouvait changer, et la patronne voulait des photos parfaites, à la qualité irréprochable. Il avait encore du pain sur la planche, et surtout, un délai assez court avant de rendre tout son travail.

Soupir sur les lèvres. Le photographe était à présent partit, laissant les candidats vaquer à leurs occupations. Que feraient-ils donc de leurs affaires perdus ? Le suspect était-il dans la salle ? Ou bien était-ce quelqu’un d’autre ?

La troisième jeune fille qui ne semblait pas vraiment apprécier le grand brun, qu’allait-elle faire ? Et le petit asiatique ?

Difficile à dire.

EXIT Kevin

Il babillait, mais il babillait ! Quel était cet horrible son ? Se boss aux allures hispaniques qui s’était approché d’elle, petit contorsionniste mentalement perturbée, qui aimerait bien l’emmener dans un coin sombre. Trèèès loin, détaché de la civilisation New Yorkaise, pour que personne ne l’entende. Lui qui hurlerait, ou elle qui rigolerait comme une hystérique ? Comment le savoir, sous ses couvertures si babies et ses tenues excentriques qui passaient de sweet lolita à fond de ruelles, avait de nombreuses idées noires. Ô mais elle n’était pas une jeune fille logique, elle se contredisait sans cesse. Une journée elle pourrait avouer qu’elle aime bien le poisson, et la semaine suivante, dire le contraire. Tout cela, mais dans le fond, elle déteste ! Hypocrite jusqu’à la pointe de ses longs ongles de duchesse, Rozelynd mentait. Mais lorsqu’il a osé lui écraser la tête, seulement la touché. Elle détestait que quelqu’un pose le moindre doigt sur elle, sur sa tête de surcroit. Et c’était, malgré tout, en toute sincérité qu’elle a débité un « Ôte tes sales pattes, horrible personnage ! » Elle était presque polie, de sa voix faible mais fluette, accentué par cet anglais plus ou moins bon. La contorsionniste n’est pas anglophone, sa langue maternelle est le français, mais pourtant, son langage pourrait laisser croire qu’elle est originaire de pays fort fort lointains. Froids, ayant parfois une mauvaise histoire, ou seulement une exécrable réputation. Si ce n’était des gardes du corps, et de Lillianne qui voulait qu’elle fasse « Comme si ne rien était. », elle planterait, en ce moment même, ses infâmes griffes entre les côtes, un poing sur la cage thoracique ou bien une balle dans l’estomac. Tirer dans le ventre pour, ensuite, tranquillement remonté jusqu’à la tête. Voila. Voila seulement à quoi pensait la petite chose en jupette cramoisie à légers froufrous. Mais agirait-elle ? Non. Seulement parce que c’était contre ce que Lillianne avait dit. He oui, il lui arrivait d’écouter son supérieur, pas toujours, mais cette fois-ci. De plus, elle ne voulait pas se faire descendre par les gardes du corps, par un geste aussi bête que de cracher sur Edward, Ô non ! Ses boites de chocolats venaient tout juste d’arriver ! Pas question de crevé avant de les avoir dégustés !

Elle ne poussa pas un son de toute la séance photo. Rozelynd était silencieuse, mais avait facilement remarqué les grimaces que lui adressait le boss. La styliste, très gentille, avait eu la mauvaise idée de l’équipé de beaux talons hauts ! Les mignons, ils étaient noirs et ne grimpaient sur ses chevilles mais, le talon… Le plus important là-dedans ! Lui, il était pointu et la jeune femme qui les portait était un peu trop rancunière. Ne lui est-il pas arrivé d’écraser le pied de se bon cher Edward, par accident, à quelques reprises ? Le photographe leur faisait prendre des pauses, un peu n’importe quoi et, lors du déplacement, la Lady évitait // se prenait malencontreusement les souliers dans le grand homme. Oupss ! Pardon ! Murmurait la contorsionniste alors qu’elle plantait l’aiguille dans la chaussure du méchant. Son regard était suppliant, très désolé. Belle vaniteuse. La noiraude ne l’aimait, et c’était réciproque. « C’est la vie. » Lui avait-elle susurrer, alors qu’elle levait le pied pour aller se remettre en place. Mais l’avait-il seulement comprise ? Peut être qu’il ne parlait pas le français, après tout. Ce ne serait pas étonnant, pour elle.

Ses grands yeux bleus scrutait la pièce, et lorsque Kevin quitta la pièce pour aller trafiquer ses photos – Oui parce que tout le monde sait qu’il y a toujours des retouches à faire -, elle détala avec ses jambes élancées, attrapant gracieusement son sac à main. Elle en retira d’abord une sucette aux pommes vertes, qu’elle mangea sur le champ, puis son… Portable ? Elle serra le rebord de son sac plus fort. Rozelynd déplaça son contenu, pas de flingue, ni de… De portefeuille. Qui voudrait voler un portefeuille Hello Kitty ? C’était probablement le truc le plus nunuche de sa sacoche, mais il avait disparu ! Elle serra les dents. Le coupable n’est-il pas évident ? Elle se jeta sans attendre, non pas sur le coupable, mais sur ses vêtement qu’elle avait aimablement étendus sur le sol. D’accord, tous les morceaux étaient-là, elle n’aurait pas besoin de retourner chez elle nue, heureusement. Elle se changea rapidement, détacha son chignon puis détressa ses cheveux. Super. Maintenant, ses mèches étaient toutes ondulées ! Elle prit un élastique de son sac à main, ils n’étaient pas disparus, eux ! Puis elle remonta une couette sur le côté, l’attacha. Répéta la même action de l’autre côté de la tête. Coiffure Lil’ Girl Harajuku 101, deux queues de cheval, quoi de plus simple ? Elle soupira, et prit une inspiration. La petite n’était pas en colère, mais elle était violente. La nuance était particulièrement mince, puisqu’elle balança carrément son sac à main dans la porte d’une cabine d’essayage. Elle jeta un coup d’œil amical à la styliste, qui elle, ne croyait pas demoiselle si « gentille » que cela. Dommage.

Elle aperçu Edward, elle se dirigea vers lui et se stoppa à quelques pas. Sa démarche différente ne laissait pas les bodyguards indifférent. Ils devaient savoir que, le bras droit Alpha était une poupée de porcelaine, une salope qui avait plus d’un tour dans son sac. Mais là, elle ne tenait dans ses mains, bras le long de son corps, elle tapota l’épaule du concerné pour qu’il se retourne. Son visage était neutre, même pas un sourcil froncé, ou une ride de contrariété. Elle leva légèrement la vers, pour le regarder d’avantage. Lillianne était mieux. Si l’on ignorait que c’était sa patronne, sérieusement, Lillianne avait de loin plus de classe que lui. C’est comme ça.

« Où sont-ils ? Je sais que c’est de ta faute ! Tu ne veux pas que je l’appelle, que je lui dise que tu es là !? T’es con ou quoi ? Elle n’est pas stupide ! À moins que tu crois vraiment qu’elle va me dire de te mettre une balle entre les yeux ? As-tu à se point quelque chose à te reprocher, Edward ? »

Elle n’avait pas bougé d’un poil, elle était toujours à une distance sécuritaire de Cordeiro, mais ses grandes prunelles, très expressives d’ailleurs, n’étaient pas plissés sous la colère, mais grandes ouvertes. Comme les démons aux yeux clairs dans les films d’horreur, derrière quelques mèches noires elle observait le patron qui, un peu plus grand qu’elle, lui obligeait à lever le menton. Elle plongea sa main dans l’une des pochettes de sa veste. Les gardes du corps avaient des fourmis dans le complet, ou quoi ? Elle ne va pas sortir une arme quelconque ! Voyons, elle était gauchère, et c’est de sa main droite qu’elle attrapa une friandise pour la manger, presque toute crue. Fraises. Elle hocha les épaules, toujours à l’intention du monsieur.

« C’mon ! Ce n’est pas drôle, je dois appeler my Sweetheart ! Je sais que l’un de tes hommes m’a volé ! C’est certainement pas le p’tit ! T’es le fautif, tu sens mauvais et, avec tes bodyguards, tu fais tâche ! Alors, redonne ! »

Invité

Fini. Le photographe était parti. Ils avaient cessé de poser devant l'objectif et étaient libérés en quelque sorte. La séance avait été pleine d'imprévus. La disparition de son portable. De son portefeuille. Les clins d'oeil de l'espagnol. C'était uniquement pour l'embêter, n'est-ce pas ? Ce genre d'homme ne pouvait pas être intéressé par sa personne mais An savait qu'elle avait le chic pour craquer pour ces hommes. Masochiste assurément. Passant une main dans ses cheveux, elle se dirigea rapidement vers la loge avec la seule envie de se changer. Cependant elle fut interceptée par la styliste à qui elle avait emprunté le téléphone portable. Un homme avait laissé un message. Apparemment, il n'était pas content de la savoir ici et il disait qu'il venait la chercher. Ce qui signifiait que Nikolaï l'attendrait aux abords de l'agence. Elle remercia la femme et entra dans la pièce. Là, c’était clair pour le coup. Pas le temps de s'éterniser ici, parce qu'il y avait pire que de louper un repas, c'était la colère de la mer calme. Ses vêtements passe-partout furent passés en quatrième vitesse et alors qu'elle récupérait son sac, ses yeux croisèrent un instant son reflet. Cependant, ce n'était pas ses yeux qu'elle fixait, son esprit pensait aux siens. A ses yeux verts. Ses lèvres dessinèrent un faible sourire. Etait-ce le charme qui avait opéré ? Pourquoi lui ? Et s'il y avait bien une chose qu'elle ne pouvait pas avouer à Niko, c'était bien cela. Toutefois il ne s'agissait que d'une attirance physique et elle n'avait aucunement l'intention de l'avouer. Ni à son grand frère qui ne supporterait pas de savoir cela, ni à une autre personne. Sa main droite se glissa dans ses cheveux qu'elle ébouriffa brusquement. Elle n'était qu'une petite chose, digne d'un intérêt secondaire ou temporaire si monsieur s'ennuyait trop. Pourquoi se prendre la tête pour un homme ? Pour un playboy qui plus est ? Sa silhouette et son corps n'avaient rien de semblable à ceux des femmes que côtoyaient le SFU, le résultat était déjà clair, non ? Agacée par sa stupidité, l'asiatique quitta la pièce. Tout avait été extrêmement rapide. Son esprit était focalisé sur autre chose et elle aurait été incapable de dire s'il y avait eu du mouvement dans la pièce. Elle n'avait pas sa place ici en ce moment. Il pouvait se passer n'importe quoi dans la pièce, peu importait. Elle se sentait fatiguée. Venir avait été une erreur finalement. La prochaine fois, non… La prochaine fois, elle ferait taire sa curiosité. En attendant, plusieurs options se présentaient et alors qu'elle réfléchissait dans le couloir, elle était loin de se douter de ce qui se passait dans la salle. Rester et chercher ses affaires. Partir et devoir calmer son grand frère. Aller manger.

La morale passerait mieux le ventre plein, non ? Glissant ses mains dans ses poches, An traina les pieds jusqu'à la cafeteria croisant quelques personnes. La faim n'était pas spécialement au rendez-vous. Au contraire, son estomac se transformait en sac de noeuds mais elle ne devait pas paniquer. Elle pénétra dans la salle et se dirigea vers les sandwichs. Sa main droite en prit un et elle le porta à ses lèvres mordant dedans. Mais il n'était pas question de rester à trainer dans cette pièce et l'asiatique sortit pour aller s'asseoir dans une salle vide. Edward semblait connaître l'autre jeune femme. N'avait-il pas échangé quelques mots ? Et puis il n'avait pas arrêté de l'embêter. Un sentiment d’animosité entre eux. Ses yeux se baissèrent sur son repas. Il fallait vraiment qu'elle cesse de penser à lui. Ce genre d'homme n'apportait que des ennuis. Pourtant, elle ne pensait pas qu’il soit à l’origine de la disparition de ses affaires. Elle lui avait laissé un message de son portable après tout. Le SFU aurait très bien pu trouver son identité comme ça. Ou même, il aurait pu essayer de savoir la vérité au Splendide. Ses yeux se plissèrent. C’était aussi ridicule d’organiser une séance juste pour voler des affaires personnelles. Est-ce que les SFU avaient du temps à perdre en faisant cela ? An en doutait sincèrement. Les gardes du corps n’avaient pas bougé pendant la séance et leur chef non plus. Cela signifiait qu’il y avait encore autre chose derrière. Qu’il y avait encore une autre personne et cette personne avait tout simplement profité de la pagaille en quelque sorte pour se glisser dans la loge. D'un coup, la japonaise engouffra le sandwich mangeant d'une façon telle qu'elle aurait pu s'étouffer. Elle n'avait même pas prêté attention à la garniture. Elle avait mangé comme pour combler quelque chose. Une sorte d'angoisse. Après une fouille dans son sac, elle en sortit sa bouteille qu'elle finit. Maintenant, il fallait rentrer. Se redressant, il mit sa capuche sur sa tête. Mains dans les poches, tête baissée, Hye Rim marcha rapidement jusqu'à l'accueil prenant soin d'éviter tout le monde. Il n'avait pas l'intention de s'attarder par ici. Mais à la vue des standardistes, une hésitation surgit. Est-ce qu'il pouvait réellement partir ainsi ? Ses yeux se posèrent sur les jeunes femmes. Doucement, il se rapprocha et leur demanda s'il pouvait laisser un mot et leur demander de le transmettre à monsieur Cordeiro. Bien qu'elles semblèrent étonnées, elles ne posèrent aucune question. Elles se contentèrent d'acquiescer et lui donnèrent un bristol ainsi qu'un stylo. Rapidement, An écrivit quelques mots avant de tout leur rendre en les remerciant et en leur souhaitant une bonne journée au passage. Ces mots, il les comprendrait sûrement.

J'espère que nous aurons l'occasion de manger un macaron aux framboises. Un jour.
La dernière fois, nous n'avions pas pu.

PS : Vous êtes mieux en costume.

Sa silhouette fila dehors pour disparaître dans le flot humain qui alimentait l'artère. Une seule question tournait dans sa tête : « Qui avait intérêt à voler les affaires ? ». Sûrement pas un mafieux.

[ SORTIE D'AN ]

La séance était enfin terminée. Il était temps. Ses pieds étaient mal au point. La petite avait décidé de lui écraser les pieds à chaque fois qu’elle en avait l’occasion, c’est-à-dire à chaque changement de position. Lançant un mauvais regard à la petite, il regarda l’asiatique disparaître. Un soupir traversa ses lèvres et il décida d’aller se changer évidemment. Ses petits tours ne semblaient pas vraiment avoir marché, mais il n’abandonnait pas. Edward Cordeiro avait plus d’un tour dans son sac, dragueur qu’il était. De retour aux loges, il se changea avec lenteur, enfilant donc son éternel costume. Faisant le nœud de sa cravate, il chercha son portable dans sa poche.

- …

Fouillant son autre poche, il ne le trouva pas. Les vidant une à une, il fut bien obligé de se rendre compte que ses affaires avaient disparu. Son portefeuille n’était pas là non plus. Regardant les demoiselles qui étaient stylistes et coiffeuses d’un œil noir, il se dirigea vers elles et les attrapa par les épaules, les secouant légèrement alors son expression se faisait plus colérique à présent. Qui sait se qui pourrait arriver si ses affaires tombaient entre de mauvaises mains ? Il avait des numéros de téléphone important, extrêmement important. Et ses papiers d’identité, mon dieu… Rien que d’y penser, il était déconfit. Comment cela avait-il pu arriver ?

- C’est vous qui avez pris mes affaires, hein ?

Cependant, les demoiselles, plus qu’effrayées par son air, secouèrent la tête. En y réfléchissant, ce n’était pas possible que ce soit un employé de l’Elite Agency. Après tout, il l’avait dans sa poche, cette entreprise, et tout le monde savait très bien qu’il était comme le chef de la boîte. D’un œil morne, il les lâcha et remit ses poches en place, avant de sortir de la pièce, se retrouvant de nouveau dans la pièce au fond blanc. Se passant une main dans les cheveux d’un air agacé, il les ébouriffa sans faire attention et allait se diriger vers un des gardes alors que le bras droit Alpha lui coupa la route, s’empressant de lui faire savoir tout ce qu’elle pensait sur lui, et surtout l’accuser d’avoir volé ses affaires. La laissant finir de parler, bras croisés, il la regarda yeux plissés. Du coin de l’œil, l’asiatique était partit. Il doutait que ce soit lui le coupable. Non, ce devait être quelqu’un d’autre, mais qui… ? Les Alphas ? Aurait-elle monté le coup pour faire croire qu’elle aussi avait vu ses affaires volées ? Sweetheart ? Ah, il devait parler de Lillianne. Lâchant un long soupir, il décroisa ses bras et se pencha vers la naine, lui foutant une pichenette sur le nez.

- T’as raison, j’ai que ça a faire. Voler les affaires des autres ! Pour information, les miennes aussi ont disparues. Je ne trouve plus mon portable, ni mon portefeuille. Qui me dit que ce n’est pas toi qui les as pris, hein ?

Avec un mauvais regard envers la jeune fille, il tourna les talons et alla s’informer auprès de ses gardes des allers et venues d’autres personnes. Après quelques minutes de conversation, on lui annonça qu’en effet, quelqu’un avec un badge avait pénétré dans les lieux. Un rouquin, inconnu du bataillon. Intrigué, il voulut en savoir plus, mais personne n’en savait pas plus. De plus en plus irrité, il n’en montra cependant rien. Faisant signe à ses gardes de le suivre, il allait partir, mais s’arrêta et se tourna vers la brunette qui était toujours autant en colère. Qu’elle croit ce qu’elle veut, lui se fichait bien qu’elle appelle Lillianne ou non. C’était de l’histoire ancienne. Maintenant, elle était chef des Alphas. Une ennemie.

- Passe le bonjour à Lillianne de ma part, tiens.

Et sur ces bonnes paroles, il quitta l’endroit pour se diriger vers la cafétéria où il attrapa un sandwich et une cannette de soda. Autant se remplir le ventre d’abord avant de réfléchir et de se mettre à chercher ce mystérieux rouquin. S’il croyait qu’on pouvait s’amuser à emmerder les S.F.U. de la sorte, il se trompait. En mangeant son repas d’une main, il déambula dans les couloirs, les gardes toujours sur ses talons. A l’accueil, on le stoppa. La jeune secrétaire sembla se reculer en voyant son air, mais il s’adoucit rapidement et lui demanda quel était le problème. Une jeune asiatique lui avait laissée un mot vraisemblablement. Attrapant le buvar, il parcourut rapidement les quelques mots inscrits, d’une écriture fine et élégante. Une écriture qui lui correspondait parfaitement. Ses yeux parcoururent le mot de nouveau, et encore une fois. Peut-être que ses clins d’œil finalement avaient fait succombé la belle ? Il l’espérait, et ce petit mot semblait attester ses théories.

Hye-Rim, hein ? Mais qui était-elle au final ? Tellement de personnalités et d’identités se confondaient en un seul être. Perplexe, il remercia la secrétaire et glissa le morceau de papier dans la poche avant de sa veste. Pourquoi s’accrochait-il tant à l’asiatique ? Elle n’était pas comme les autres. Etait-ce juste pour ça ? Toujours aussi pensif, il sortit de l’agence d’un pas vif pour rejoindre la voiture avec chauffeur qui l’attendait. Ce chapitre se terminait à présent, et un nouveau allait commencer d’ici peu. Il avait hâte.

[Exit Edward]
[Tu peux poster encore une fois pour clore le topic Roziie!]