« Milo si je le connais bien ? Oh que oui. Il ressemble à un loup, un loup qui n’a pas de meute à protéger, ni à aimer, un loup solitaire ; un loup qu’on rêverait d’apprivoiser. Seulement un loup, ça ne s’apprivoise pas. […]
Un bel homme d’envergure solennelle qu’on ne croise pas à chaque coin de rue ; vous distinguez une certaine provocation qui s’émane de son attitude de jeune homme séduisant et votre regard le quémande, il le cherche avec curiosité et veut en découvrir davantage de ce qui lui ait permis de contempler. C’est un infini joueur d’un humour étrangement stimulant, il aura toujours le sourire aux lèvres ou l’expression d’un visage apaisé, planant sur une jovialité envieuse. Il expose un corps ravissant que je ne me lasserai jamais d’observer avec convoitise ; des muscles attirants, modelés avec convenance parsèment la totalité de ce corps souple qui semblerait être entretenu régulièrement. Je ne suis qu’une simple marchande, veuve depuis plusieurs années, je n’ai pu l’apercevoir qu’une ou deux fois, mais la pensée de ce corps fantasmatique ne me quittera jamais en tout point. Je ne vais pas jusqu’en dire que je suis à la conquête d’hommes jeunes et séduisants, seulement celui-là a troublé mes pupilles fatiguées davantage que la normale. Quand je l’ai vu pour la première fois, j’ai tout de suite remarqué sa démarche particulière et sa gestuelle à la fois raffinée et provocante. Il ne laisse jamais la moindre hésitation, maladresse, incompréhension, le moindre bafouillage s’exprimer de son fait. Comme si il voulait projeter de lui, une assurance aiguisée, sans faille, sans rature. C’est invraisemblablement inné chez lui. Et puis ce physique en est pour beaucoup : un roux châtain aux iris ambrés avec une attitude mystérieuse et imprévisible, ça ne laisse pas de marbre. »

" Je ne peux dissimuler ma colère ou ma crainte, mon euphorie ou hystérie, ce sont des émotions imprévisibles ; je suis imprévisible. Les autres membres des S.F.U pensent que je suis un homme peu sérieux, complètement décalé de la réalité, d’un rire incessant et perturbant à long terme ; mais pourtant un homme qui est à la fois sociable et d’une évidente sympathie. Je suis sûrement pas ce gars qui a le sang-froid dans les veines, mais ça ne fait pas de moi un mec inattentif : j’observe. Je scrute efficacement les moindres détails qui sont susceptibles d’être intéressés. À vrai dire, je m’amuse peut-être un peu trop du danger. Il y a bien peu de chose qui ne m’amuse guère en ce monde ; je prends goût aux choses futiles, même les plus improbables, même les plus incompréhensibles. Je ne veux pas ressembler à tous ces hommes qui finissent un jour par redouter la mort et regretter de ne pas avoir vécu leur vie comme ils l’entendaient. Je veux vivre ma vie avec passion & folie, faisant particulièrement en sorte qu’elle se soumette aux moindres de mes désirs, car c’est ma vie. Nous n’en avons qu’une seule, elle ne sera jamais suffisante pour découvrir tout ce qu’il y a à découvrir, alors je laisse un avenir fataliste à d’autres, en espérant que le vent emportera tous ces soucis qui ne font qu’entourer incessamment la plupart des hommes si ce n’est la totalité. Suis-je inconscient de la réalité ? Peut-être, peut-être pas. Je pense avoir suffisamment payé lorsque j’étais môme. Le monde peut bien basculer dans la déchéance absolue, faisant la perdition de chaque créature sur cette terre, même les plus infimes ; ça m’est égal, car j’aurai composé dernièrement ma vie avec des choix désirés et continuer à survivre comme je l’ai fait jusqu’à présent n’est plus que le seul objectif que je me suis fixé. Malgré la tempête & le désarroi et quoiqu’il advienne de mon existence, du monde, de l’univers : je suis libre du tout au tout. "

Complètement décalé des gens ; du monde ; de la réalité, c'est définitivement ce qui caractérise le plus justement sa personnalité. Il laisse traîner un voile mystérieux sur son passé pour des raisons inconnues ; la seule chose qui le relie encore à son passé qu’on peut d’ailleurs apprendre sans grandes difficultés, n’est d’autre que son incroyable potentiel de protecteur d’attaques en tout genre : « il est préalablement né pour être garde du corps », supposent toutes voix qui le connaissent. Malgré ce côté inexplicable de sa pitoyable existence, Milo est un personnage sociable – à l’observation sous-estimé par autrui – considéré comme une sorte de loup solitaire, capable des plus grandes douceurs envers ceux qu’il apprécie comme des pires vengeances envers ses ennemis. Son existence n’a subit que sévisse et difficulté, il ne peut que vivre ce qui voudra bien se présenter à lui avec passion dès à présent, ce qui expliquerait cet humour incurablement ‘‘décapant’’ qui resurgit régulièrement de sa personnalité.