Energetic Little Beauty Man [Come on Aki & Rui!]

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Tourne petite pièce, plus vite, encore quelques tours! Mais voilà que la pièce tombait et que l'homme blond lâchait un juron étouffé en fermant le poing, son corps se soulevant d'un coup. Tous les regards se tournèrent vers lui. Est-ce qu'il était bien? Grognant, Lynton Ashlow, le respecté propriétaire du casino de la ville, le et l'unique Splendide, balaya l'air de la main. Recommence petit, je mise double! Et voilà que le jeune garçon, assis sur l'une des banquettes du centre commercial, faisait à nouveau tournoyer sa pièce. Pour la plupart des gens qui les regardaient, la scène était étrange, enfin surtout si on se focalisait uniquement sur l'adulte, qui avait un comportement des plus ridicules. Il tapait du pied, jurait tout bas, grognait et se mordait le poing de temps en temps, son autre main fouillant ses poches pour en ressortir des billets. Mais quand on regardait plus attentivement, on réalisait qu'en fait, le dit monsieur, s'amusait à parier avec le jeune garçon, qui ne devait pas avoir plus de douze ans. Ce n'était pas plus acceptable, loin de là mais au moins, il semblait moins fou. Enfin, un peu quand même.

En réalité, cette idée ne lui était pas venue en premier. Il passait par là, profitant de l'absence de ses gardes du corps, lorsque le jeune garçon l'avait interpellé. Comme Lynton n'avait rien en particulier à acheter et qu'il avait terminer dans une boutique pour femme, mauvaise habitude inculqué par sa défunte Esma, il avait laissé la voix juvénile le convaincre d'approcher. Les autres passants l'ignorait depuis bien longtemps mais le grand blond avait approché, les bras chargé de quelques paquets, contenant des robes pour femme. Le jeune garçon c'était alors illuminé de bonheur et l'adulte n'avait pu s'empêcher de sourire. Bien que narcissique et à tendance égoïste, monsieur Ashlow était un homme qui aimait semer le bonheur autour de lui. D'accord, beaucoup aurait dit que c'était hypocrite de sa part, puisque son plaisir personnel passait en premier mais tant pis, il assumait, il aimait seulement faire plaisir aussi, de temps en temps. Alors, ce jeune escrocs était la proie rêver pour sa générosité. Le jeu était simple, il devait parier correctement sur la face qui se retrouverait face en l'air.

Normalement chanceux, Lynton faisait confiance en son instinct mais finalement, pour faire plaisir au petit monsieur qui semblait sur de lui, il avait opté pour la perte facile. Au début, ça allait, il perdait sans trop de mal sauf que maintenant qu'il avait parier dans les trente dollars, il commençait à regretter. Cet enfant était terrible hein! Il voulait miser le double et il n'y avait aucune chance pour que Lynton gagne, et ce même s'il se fiait à sa chance, son bon instinct. Le jeune trichait, c'était aussi simple que ça et maintenant qu'il était autant absorbé dans le jeu, le blond tentait à l'oublier. Aussi, il avait commencé à jurer, à s'emporter et c'est avec un grognement de pure agacement, qu'il avait tendue un autre billet de trente au dit garçon. Le petit jubilait et l'adulte râlait, s'éloignant avec un empressant franchement pathétique. Ici on secouait la tête en le regardant, d'autre riait tout bas et certain souriait. Qui était l'enfant hein? Les deux, il fallait croire. Mais ça, Lynton s'en fichait, il avait perdu soixante dollard hein!

Errant alors dans le centre commercial, plus rien ne lui faisant envie, il avait pourtant été attiré par un bar laitier, qui offrait de délicieuse glace. Comment résister à de la crème glacé au chocolat avec brownies hein! Retrouvant le sourire, il s'était faufilé à travers la file sans mal, commandant son bien avec plaisir. C'est justement en quittant le comptoir, léchant avec plaisir la glace, qu'il avait aperçue quelque chose d'encore plus appétissant. Pas tellement grand, encore plus élancé et fin que bien bâtit, il se promenait avec un petit air absent, légèrement renfrogné même. Des vêtements simple mais qui tombait parfaitement sur lui, des cheveux noir et des traits asiatique. Lynton avait toujours apprécier les mets chinois, celui-ci ne ferait pas exception. Il n'avait pas eu de chance jusque ici mais la chance tournait, c'était bien connue, c'était peut-être son tour hein! S'assurant qu'il n'avait pas la bouche recouverte de glace, ou son menton, bonjour la classe sinon, il installa son masque de courtoisie sur le visage et approcha agilement le dit jeune homme.

« S'enfermer dans une cage en carton, alors que le soleil brille avec plaisir au dehors, c'est là la preuve d'une quête de compagnie. Parce que la solitude, même à l'air frais et sous la chaleur d'un astre aimant, reste une solitude. »

Ça ne voulait absolument rien dire, sauf que Lynton avait l'intention de lui parler. Il passait pour un malade là? Probablement mais il avait l'habitude et sous un sourire plutôt sympathique, frôlant le bonheur total, il se plaça à son côté, léchant sa glace avant de ne reprendre la parole, devançant de nouveau le pauvre jeune homme.

« Bonjour! Je suis Lynton. C'est un peu triste de faire les boutiques seul, non? »

Il y croyait presque et ses yeux reflétait un peu de tristesse alors qu'il annonçait ça au jeune homme. Lui aussi, il faisait les boutiques seul. Il n'aurait pas dit non à un peu de compagnie d'ailleurs. Mais il ne s'imposerait pas sans un minimum d'accord hein? Peut-être, peut-être pas. Dans tous les cas, il attendait le verdict du jeune homme. Peu importe comment il prendrait la chose, il n'avait pas l'intention de filer le blondinet.

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Flâner seul dans les boutiques, il en avait l’habitude. La solitude, ça le connaissait. Lui qui n’avait jamais réussi à trop s’ouvrir aux autres, il préférait ne pas fréquenter d’autres personnes. Loin d’être misanthrope, il était juste détaché vis-à-vis de son entourage. Seules quelques personnes comptaient. Des personnes qui venaient et s’effaçaient avec le temps. Des personnes qu’il avait côtoyées mais qui à présent n’était plus là. Mais c’était avec une toute nouvelle perspective qu’il avait décidé de venir faire du shopping. D’un œil attentif, il s’arrêtait devant les magasins, que ce soient des magasins de jouets, de vêtements ou de bricoles en tout genre. Au passage, il s’était trouvé une nouvelle chemise, enfouie dans un grand sac, bien trop grand mais si c’était le magasin qui le donnait… Cela devait faire un peu plus d’une heure qu’il était en quête d’un cadeau. Comme tout bon ami qui se respecte, il recherchait le cadeau spécial, celui qui ferait sincèrement sourire, et sincèrement plaisir. Difficile pourtant de le trouver.

Etait-ce donc pour un anniversaire ? Non. Mais son meilleur ami comptait venir le rejoindre ici, à New York – 2, après avoir tout perdu sur le continent du soleil levant. Dire qu’il était là pour le rejoindre était présomptueux. Le lycéen savait très bien que même s’il avait été d’une certaine influence pour que son ami vienne, ce dernier était surtout venu retrouver l’homme qu’il aimait. Et ce n’était évidemment pas lui. Avec le temps, il avait appris à accepter la situation. C’était comme ça, il n’y pouvait rien. Il ne forcerait pas ses sentiments sur son ami, ne lui avouerait probablement jamais. S’effacer pour que lui soit heureux, c’était ce qu’il comptait faire. Mais où donc se trouvaient les limites entre son amitié pour lui, et son amour ? Question épineuse… Il souhaitait être là en tant que meilleur ami, en tant que confident, mais une part de lui commençait à sonner l’alarme. Tu te fais du mal pour rien, se disait-il. Oui, mais il ne pouvait décidemment pas l’abandonner. Il serait toujours là pour lui, qu’importe la situation inconfortable dans laquelle il était. Et il ferait confiance à cet homme. Homme qui n’était plus un rival à présent. Se battre à contre-courant, cela ne servait à rien. Autant se contenter de ce qu’il avait, non ? Et il s’estimait heureux. Oui, être son meilleur ami le satisfait complètement.

Dingue comment on pouvait se voiler la face. Un jour, cela ne lui suffirait plus, mais tant que ce jour n’était pas arrivé, il resterait à ses côtés. Si ses sentiments devenaient trop forts, alors il s’éloignerait, doucement au début, pour ne pas le brusquer, l’habituer. Couper les ponts sans raison, il ne pouvait tout bonnement pas faire cela. Masami avait une place importante dans sa vie après tout. Ou peut-être essaierait-il de lui faire comprendre subtilement… Mais la subtilité ne marchait pas sur lui. Il était bien trop naïf pour cela, et un peu lent à comprendre aussi. Cela faisait partie de son charme. Un sourire traversa ses lèvres alors qu’il y pensait.

Vêtu d’une simple chemise blanche aux manches courtes, d’un jean bleu foncé et de chaussures style converse, il était penché sur une vitrine, observant une boîte en métal, peinte et décorée avec goût. Quel intérêt y avait-il dans une vulgaire boîte, mh ? Eh bien, il pourrait essayer de lui faire un cadeau original, pour qu’il se rappelle de son arrivée ici, pour qu’il puisse bien démarrer sa nouvelle vie. Il pourrait la remplir de sucettes à la fraise, sucrerie qu’il adorait par-dessus tout. Simple, mais efficace non ? Et puis, il fallait y penser. Lâchant un léger soupir, Akira resta planté devant la vitrine un moment, main dans une poche. What to do ? Une voix le fit soudain sortir de sa rêverie, et il regarda un moment autour de lui, avant de planter ses yeux sombres dans ceux de son interlocuteur. Affichant une mine surprise au début, il pencha légèrement la tête sur le côté. Le Monsieur avait parlé un peu trop vite pour lui. Il n’était ici que depuis peu, et malgré ses cours d’anglais intensifs, il avait encore besoin de temps pour s’habituer à la rapidité de la langue. Quelques mots lui étaient parvenus cependant. Cage, soleil, chaleur… Aimant ? Comme les aimants qui s’attirent ?

Solitude.

Sourcils légèrement froncés, il se permit pourtant de lui faire un sourire poli. Le jeune étudiant observa son interlocuteur un moment, sans non plus le détailler. C’était malpoli. Des cheveux blonds, un costume de luxe. Que lui voulait-il donc ? L’heure peut-être ? Embarrassé de ne pas avoir compris sa précédente phrase, il se concentra sur la suite. Lyn… ton ? Pensif, il prit son temps pour répondre, histoire de choisir ses mots, de ne pas avoir l’air trop maladroit. De toute manière, on pouvait toujours déceler son accent chinois quand il parlait, et il n’y pouvait rien pour le moment, mais il essayait de corriger cela, de s’améliorer comme il le pouvait.

- Bonjour… Je suis Akira. Nice to meet you… Lynton ?

Une pause. La syntaxe avait été bonne là, non? Il l’espérait. Bon, maintenant pour la deuxième partie. En quoi cela l’intéressait, à cet homme blond, qu’il fasse les boutiques seul ? Légèrement suspicieux à présent, chose qu’il aurait dû être dès que le blond lui avait adressé la parole à vrai dire, mais faute de compréhension il ne s’était pas enfuit, il décida tout de même de voir ce que cet étrange personnage lui voulait. Gardant sa contenance et son calme, il n’y avait pas de quoi être stressé après tout, il consentit à répondre.

- Je pourrais dire la même chose pour vous. Vous êtes seul aussi… Il y a un problème ?

Le chinois était tout de même curieux, et autant être direct. Pas la peine de tourner autour du pot. Ce n’était pas parce qu’il était encore jeune qu’on devait le prendre avec des pincettes, ni pouvoir lui faire croire n’importe quoi. Il en avait vu des choses dans la vie, peut-être pas grand-chose, mais il se considérait assez mature pour son âge. Et puis, un homme plus âgé que vous qui vous abordez, c’est louche tout de même non ? Surtout que ce Monsieur, il n’avait pas l’air net en soi. Se détournant un court instant, il regarda de nouveau la boîte en métal, ainsi que le prix affiché à côté. C’était un cadeau raisonnable. Pas trop coûteux, et puis pas je-m’en-foutiste non plus. Reportant son attention sur Lynton, il lui lança un regard curieux, l’air de dire « Je vous écoute, qu’y a-t-il ? ».

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Il n'avait qu'à observer la réaction du jeune homme pour comprendre que celui-ci n'avait pas tout compris. Il parlait trop vite le Lynton? Hm, possible, possible. C'était malheureux dans tous les cas, le jeune ne pourrait donc pas connaître combien il était profond le blond. Bah, il aurait encore du temps pour le lui prouver, on ne baisse pas les bras aussi facilement lorsque l'on se nomme Lynton Ashlow. Non pas qu'il ait quoi que ce sois à gagner à parler avec ce jeune là mais franchement, il s'ennuyait et dans son cas, l'ennuie était une probable cause de mort. Il ne l'avait pas testé, bien entendue mais il en était presque certain. C'est pour ça qu'il bougeait toujours beaucoup. Un coup je suis au Japon, un autre à New-York, je choisirais la France la prochaine fois, ça ou les îles Fiji! Encore qu'il ne comprendrait rien des conversations en France, mais ça lui faisait bien envie, là-bas son âme de poète serait apprécié non? Oui oui! Mais en attendant, ça ne servait à rien de penser à sa prochaine destination, il devait se concentrer.

Rapportant toute son attention sur le jeune homme, surement sur le point de devenir un vrai homme vue son visage, il sourit avec plaisir. Tien, il lui renvoyait un sourire? Intéressant. Il semblait réfléchir à la réponse qu'il devait lui offrir, c'était mignon ça. Souriant avec une certaine excitation de ce qui allait venir, parce que Lynton avait du mal à contrôlé ses expressions, malgré son âge, il attendait impatiemment. Okay, il avait approché un inconnu sans crier gare et s'imposait mais dans son cas, c'était quelque chose de normal, qu'il répétait de temps à autre. Quand on se sent seul, il ne faut pas hésiter à chercher de la compagnie et c'est exactement ce que lui, il avait toujours fait. Pas au vécue de sa femme, bien entendue, dans ce temps là, il se contentait de l'appeler et entendre sa voix le rassurait. Au fond, il avait seulement peur de la solitude le grand blond. Probablement oui. Mais Esma n'était plus et quand il effleurait son téléphone du bout des doigts, il se mordait de temps à autre la lèvre du bas, en réalisant ce qu'il avait tenté de faire. Les mauvaises habitudes nous font la vie dure.

Le jeune homme se présentait maintenant. Akira? Joli nom. Asiatique, bien entendue. Mais il avait un accent autre que japonais. Bien qu'ayant vécue un bon moment au Japon, Lyn n'avait rien d'un expert en la matière et quant à savoir si le petit homme brun qui se tenait devant lui était chinois, coréen ou japonais, là c'était un mystère. Bah, c'était du pareil au même, les être humains sont tous semblable! C'est donc avec cette idée, aussi simple qu'elle puisse sembler, que l'homme aux cheveux clair, souriait, attendant la suite avec plaisir. Il serait toujours temps de demandé de quelle origine était le jeune homme, peut-être même que là, ils auraient de quoi parler. Non pas que l'homme sois un très calé dans la matière mais il était d'un esprit ouvert, toujours prêt a écouter et apprendre des choses. On pouvait même lui répéter les même choses, sans qu'il ne perde une once d'intérêt. Encore fallait-il trouvé un sujet qui puisse l'attirer mais en dehors des maths, qu'il avait en horreur, ça allait normalement bien.

Son sourire prit un éclat plus joyeux sous la mention de son prénom et comme un vieillard ou un enfant, à vous de choisir, il acquiesça de la tête, presque avec exagération. Oui oui, c'est le bon prénom! Et puis dit avec le petit accent, ça avait quelque chose de délicieux. Il en aurait mangé! Bon d'accord, c'est une façon de parler mais quand même. Mais voilà que le jeune homme, Akira, changeait un peu d'air. Non, en fait il n'avait pas changer, il avait toujours ce calme étrange qu'ont certains jeune gens mais l'énergie qu'il dégageait avait légèrement changé. Il se méfiait? Peut-être. Après tout, Lynton était louche dans son genre. Il ne le connaissait pas et voilà qu'il l'approchait et lui lançait une tirade, que l'autre n'avait pas même compris, ou entendue. En plus, il venait de lui dire que de faire les boutiques seul, était quelque chose de malheureux. C'était déplacé peut-être? Ça arrivait, en fait non, ça lui arrivait tout le temps à Lyn d'être louche. Il c'était habitué!

« Vrai, vrai. Je suis aussi seul que vous! C'est bien ce qui est dommage d'ailleurs, vous ne pensez pas, Akira? »

Il lançait ça avec un naturel déconcertant, comme si ce qu'il disait, faisait beaucoup de sens. Et pour lui, ça en faisait. Il était seul, il s'ennuyait et bah le petit aussi, il était tout à fait naturel de ce fait, que tous les deux forme une équipe et continue les boutiques. Mais ça, c'est ce que lui en pensait, les autres avaient rarement la même compréhension du monde les entourant, que Lynton. Il n'était qu'un incompris lancé dans un monde trop cruel, trop froid pour lui. Il se démenait pourtant et cherchait des amis, des compagnons de jeu. Quel sorte de jeu? Là on avait l'embarras du choix avec lui! Une partie d'échec, du poker ou encore de l'esclave et du maître. Ahem, vous comprenez!

D'accord, il n'aurait pas proposé au jeune homme le dernier jeu, il savait se tenir, un minimum du moins mais quand même. Il avait bien envie de ne pas continuer à faire les boutiques seul. Bon, il aurait pu rentré à la maison ou faire un saut au casino, appelé Miko ou Evan, demandé de la compagnie mais ce n'était pas pareil et puis eux, il les voyaient tous les jours. Pas que ce sois mal ou qu'il n'en soit plus reconnaissant, non il aimait bien les gens l'entourant et faisait de son mieux pour ne pas prendre leur compagnie pour acquise mais sincèrement, un peu de changement ne fait de mal à personne. Sans parlé que son assistante le traiterait sûrement d'imbécile, pour avoir encore acheté des tenus à Esma, bel et bien morte encore et toujours. Ouais, ça ne lui faisait pas envie. Et puis Evan, brave petit qui ne causait pas tellement, pas envie non plus. Il y avait bien des femmes et des hommes à rencontrer au casino mais c'était son terrain de chasse habituel. Rien de bien épatant là. Alors, il n'y avait rien à faire, il resterait là! Souriant, content et avenant, il pointa finalement la vitrine, se demandant ce que le jeune homme y trouvait.

« Quelque chose vous fait envie? Nous pourrions aller voir! J'ai tout mon temps et puis, je m'ennuyais un peu seul. Je suis bien content de rencontrer quelqu'un! »

Il imposait donc sa compagnie et sans plus attendre, il se glissa dans la boutique, tournant légèrement la tête pour continuer à parler, comme si Akira le suivrait. Non en fait, parce qu'il devait le faire. Il lui racontait déjà comment il trouvait les séances de magasinage triste, lorsqu'il se trouvait seul. Que c'était beaucoup plus drôle d'avoir l'avis d'une autre personne. Il parla aussi de la boutique, lui affirmant qu'il aimait bien ce qu'il y vendait, que les prix étaient plus qu'acceptable et tout le bla bla dont on se fou royalement normalement. Il parlait pour s'assurer que son jeune compagnon ne fuirait pas mais une fois dans la boutique à ses côtés, il se contenta de sourire, toujours content et de laisser tomber simplement.

« Pourquoi êtes-vous seul aujourd'hui, Akira? »

Cette fois, ce n'est pas en anglais qu'il s'exprima mais dans un japonais plutôt habile. Après autant de temps passé dans le pays du soleil levant, il avait prit l'habitude. Mais la question était de savoir si Akira comprendrait quelque chose. Après tout, il n'avait aucune idée de ses origines alors bon, peut-être qu'il faisait fausse route mais normalement, ils connaissaient tous le japonais? Mauvaise affirmation, ça ne voulait rien dire. Mais Lynton se voulait plutôt simpliste comme homme, depuis plusieurs années alors même s'il faisait fausse route, il se contenterait de hausser les épaules. En attendant, il fixait Akira, suivant sa réaction prochaine. Il le comprenait?

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Le sourire de Lynton était intriguant. Pourquoi avait-il donc l’air si ravi ? Peut-être cherchait-il une compagnie, et était content d’avoir trouvé quelqu’un qui daigne lui répondre sans prendre ses jambes à son cou ? De toute manière, Akira n’avait aucune raison de fuir. L’homme avait beau avoir l’air louche, il ne pensait pas craindre quelque chose dans un endroit aussi bondé. Et ce n’était pas comme s’il ne savait pas se défendre. Il était grand, et le sport lui avait permis de développer ses muscles. Au campus, il suivait d’ailleurs l’entraînement pour les étudiants sportifs, en parallèle avec des études plus littéraires et scientifiques, mais ces derniers passaient au second plan. Pour l’instant, seul le tennis l’intéressait réellement, mais il ne savait encore s’il allait se lancer sérieusement dans une carrière. Il était temps d’y songer plus. Ses yeux sombres semblaient à présent sonder le blond à ses côtés. Dommage ? Peut-être bien pour l’un, mais pas pour l’autre. Lui aimait sa tranquillité, sa solitude de temps en temps. Cela lui permettait de réfléchir calmement, ou bien de ne pas réfléchir du tout. Juste de se laisser porter par le courant. Il n’avait pas besoin d’être attentif à son entourage, n’avait pas l’obligation de répondre, de penser, de donner son avis. Il n’était qu’avec lui-même. Jusqu’à ce que Lynton n’arrive.

- Peut-être… je ne sais pas. J’aime bien être seul.

Penchant légèrement la tête sur le côté, il restait pensif, perplexe face à cet individu. Quel âge avait-il au juste, lui ? Un peu moins de la trentaine non ? C’était quelque chose de bien trop impoli à demander. L’asiatique restait donc silencieux à présent. Il ne trouvait pas grand-chose à dire, et c’était l’autre qui l’avait abordé. Faire la conversation n’était donc pas de son ressort. Le blond comptait-il passer toute sa journée en sa présence ? Du moins, le temps qu’il fasse son shopping ? Jetant de nouveau un coup d’œil à la boîte en métal que Lynton lui posa une question, il tritura l’anse de son sac. Avant même qu’il n’ait pu répondre, l’homme était déjà entré dans le magasin. Il ne s’imposait pas un peu là ? Malgré le fait qu’Akira soit le genre de personne à être passive et calme, il pouvait parfois être agacé. Lâchant un soupir discret, il suivit donc l’homme dans le magasin, et regarda autour de lui les objets divers qui étaient exposés sur les étagères. Tout était dans des tons très acidulés et colorés, ce qu’il appréciait.

- Je cherche un cadeau pour un ami.

Lynton avait vraisemblablement continué de parler, sans même que lui ne l’écoute. Quelle impolitesse de sa part… Mais en même temps, le blond s’imposait. Il l’avait entendu monologuer à propos du magasin, et de ses prix. Ou quelque chose dans ce genre. Jetant un regard curieux aux articles insolites qui se trouvaient dans la boutique, il finit par se tourner vers Lynton, surpris qu’il ait utilisé la langue nippone pour lui parler. Il avait donc des connaissances en japonais ? Etonnant ! Et admirable. Pour en revenir à la question… Pourquoi était-il seul ? N’était-ce pas une question étrange à poser ? Le blond semblait vraiment être un personnage intriguant, et ses airs si sûr de lui déstabilisaient un peu l’étudiant. Il ne trouvait pas de réelle réponse à cette question. Parfois on était seul, parfois on était accompagné. C’était aussi simple que ça.

- Eh bien… J’avais juste besoin de me promener un peu, de prendre l’air… Je ne savais pas que vous parliez japonais. Vous avez vécu là-bas ?

S’il parlait la langue du pays du soleil levant, alors autant utiliser la même langue, surtout que le brun avait approfondi sa connaissance du japonais quand il avait déménagé là-bas. Akira se penchait à présent sur les quelques boîtes à musique. Elles étaient toutes très jolies, vraisemblablement faites à la main. Jetant un regard à la vendeuse qui les observait avec son sourire commercial, il se permit d’en tester une, faisant tourner la molette au préalable avant de l’ouvrir. Le son de la boîte à musique s’éleva dans la pièce, dans le brouhaha incessant du centre commercial. Se penchant davantage, il pouvait en écouter la mélodie qui s’y découlait, les sons. Cette musique, il la reconnaissait. La boîte à musique était faite de bois laqué, clair. Quelques motifs étaient dessinés, dans un bois plus foncé. Il y avait également des engravures, sur lesquelles il passa son doigt, avant de refermer la boîte. C’était un très bel objet. Peut-être cela plairait-il plus à Masami ? Il n’en savait trop rien… Il aurait pu lui acheter n’importe quoi et être sûr que le plus jeune serait ravi.

- Et vous ? Pourquoi êtes-vous seul aujourd’hui ?

Surtout s’il n’aimait justement pas être seul mais accompagné. Un homme comme lui, vêtu avec des vêtements luxueux, devait avoir beaucoup de connaissances normalement. C’était donc illogique. Testant d’autres boîtes à musique, le brun finit par en choisir une, assez fine, en bois laqué noir et rouge. Le mécanisme à l’intérieur semblait bon, aucune trace de rouillure ni rien. Le prix était raisonnable. Attrapant l’objet entre ses doigts, il le présenta au blond. S’il voulait faire du shopping avec lui, autant le faire pour de vrai.

- Qu’est-ce que vous en pensez ? Elle est jolie, non ? Je compte l’offrir à un ami qui m’est très cher. Qu’achèteriez-vous si vous deviez faire de même ?

Simple curiosité. En effet, à l’extérieur, Masami était un ami très cher. Une sorte de meilleur ami s’il pouvait se permettre de classer ses connaissances en catégories différentes. Mais il était bien plus pour lui que cela. Mais le cœur du jeune homme battait déjà pour un autre. Il ne s’imposait donc pas, restant à l’écart, toujours prêt à soutenir son ami. Des sentiments ardents qu’il cherchait à éteindre. Y arriverait-il seulement un jour ? Seul le temps pouvait lui répondre.