Ne baisse pas les bras, sinon ils vont frotter par terre ! [PV Rozelynd]

Invité

Le générique de 30 millions d'amis (lien), pour le fun.

Nous étions samedi, à midi quarante neuf très précisément. Hashi était dans son appartement, dans sa pièce à télé aux murs blancs plus précisément, avec pour tout meuble une énorme télévision HD écran plat plein de pouces au milieu de la pièce, et une chaise en face. Un peu glauque, mais il ne s'accrochait pas à ce genre de détail. Et puis il ne savait pas quoi mettre d'autre dans sa piaule de toute façon.
Il avait toutes les chaînes possibles et imaginables, dont France 3. C'était indispensable à ses yeux, en effet, car à midi cinquante très précisément, le samedi et le dimanche, il y avait trente millions d'amis.
Il attendait les yeux tout écarquillés penché en avant vers l'écran le générique de début avec la musique si caractéristique, les chiens qui couraient partout et les chatons qui jouaient avec une balle. Il voulait sa dose de dauphins qui apprenaient à nager à des autistes, de drames animaliers et de petites vieilles qui possédaient six chats et seize perruches. Oh oui ça commençait ! Joie bonheur et exaltation ! Le sommaire le sommaire ! Oh ouiiii ça allait dénoncer la torture sur des Rottweiler ! Oh mon dieu le reportage avec des combats de chiens ! Oh putain oh putain !

« Nous sommes à Morbleu sur Noireaud où se passe le drame; la fondation Trente Millions d'Amis s'est lancé dans le sauvetage de vingt deux Rottweilers entrainés pour les combats de chien. » Le reportage était accompagné d'images de chiens mutilés et attachés par des chaînes.

Il faudra sans doute en recoudre, peut être même enlever la peau nécrosée... Oh... Sûrement que les propriétaires les frap... Frappaient av.. Av.. Avec des objets contondants. Oh... Il vont sans doute en piquer quelque uns, après qu'ils aient mariné dans une cage puant la pisse dans un refuge quelconque... Oh putain oui... Ils se sont mordus, déchiquetés... Oh oui...

« Les chiens ont été visiblement maltraités avec des coups pour être motivés au combat, privé de nourriture... Foc foc foc foc foc foc foc foc foc ... Nous avons même retrouvés des chiens écorchés, sans doute des perdants de ces jeux cruels, les bénévoles ont été horrifiés face à ce spectacle inhumain...focfocfocfocfocfocfocfocfocfoc ! Maintenant un reportage sur des dauphins nageant avec de jeunes handicapés mentaux ! »

- PUTAIN DE MERDE !

Après toutes ces émotions, Hashi décida que sortir faire un peu d'exercice était une excellente idée. Il éteignit rageusement la télé, se désolant que les reportage ne fassent pas plus de deux minutes, et enfila son manteau avec de fourrure au col et au bas (son préféré) pour sortir faire un petit tour à Central Park. Il boita péniblement jusque là, tout en fumant une cigarette, à moitié énervé. Le contact des petits oiseaux et de la nature chantante ne l'affecta pas du tout, le monde réel lui paraissait un peu fade en comparaison à la télévision. Il y avait moins de rebondissement, de Cliffhanger, mémé baladait toujours Pupuce dans le park et Jean Paul faisait toujours son jogging en espérant devenir beau et sexy, c'était d'un répétitif blasant. Il n'y avait pas d'annonce surprenante, de rencontre excitante, que dalle nada. Personne n'allait venir tendre la main à Hashi en roucoulant « devenons amis ! ». Il en avait toujours le secret espoir, mais il se serait coupé le reste de sa jambe plutôt que de l'avouer.
Il avait plu la nuit dernière, et une flaque de boue se trouva soudain devant le parcours d'Hashi. Il sortit presque de sa blasitude tellement le fait était rare : Central Park, c'était pas le bois de Clifouillis près de la cité HLM, c'était plutôt bien entretenu. Il chercha des yeux un endroit où poser sa prothèse pour traverser l'obstacle sans salir ses chaussures valant plusieurs SMIC. Ah, pile au milieu, ça semblait sec.
... Ça semblait.
Hashi se retrouva planté sur sa jambe droite de tout son poids, c'était un peu douloureux, mais il n'avait pas de point d'appuis pour se déloger de là et resta comme un idiot façon flamant rose au milieu de sa flaque de boue. Il pensa soudain dans un élan de lucidité comme il en arrive peu que c'était sans doute l'aventure forestière la plus dangereuse qui lui soit arrivé de toute sa vie. La situation étant tout à fait inédite, il resta donc coincé là cinq bonne minutes montre en main, totalement désemparé et avec une tête de chiot battu. Il ne savait pas comment réagir. Finalement, il décida de tenter le tout pour le tout, parce qu'il commençait à franchement douiller, et lança sa jambe gauche de tout son élan sur l'autre rive. Il tira ensuite de toute ses forces pour tirer sa chaussure droite de sa gangue de boue à moitié séché et reprendre sa route en grommelant sur sa vie de merde, mais dans un grand bruit de succion bien crade, sa jambe droite vint, mais pas la chaussure ni la prothèse.
Il faut préciser ici que son pied en plastique tenait à sa jambe par une sorte de système de ventouse avec un manchon autour du mollet qui lui remontait en dessous du genou environ. Normalement ça tenait extrêmement bien, et il fallait y aller vraiment fort pour que ça se détache.
Hashi était baisé.
Il sautilla – Hashi maitrisait le cloche-pied mieux que vous ne pourriez le faire dans toute votre vie – face à la flaque, et se sentit particulièrement con. Il était comme un idiot, en position flamant rose, face à une chaussure montante (une Doc Marten noire vernie dix huit trous) plantée au milieu d'une flaque.
Là commencèrent des trésors d'effort de récupération et de sautillage frénétique.
Il tenta tout d'abord de se mettre du coté de la flaque le plus près de sa chaussure pour tendre la main et l'attraper pour la tirer de là. Peine perdue, trop loin, dieu sait qu'il a tenté pourtant. Il essaya ensuite avec un bâton, mais Central Park était trop bien entretenu pour qu'il en trouve un de taille suffisante. Après il tenta de toucher le cœur des passants qui l'approchaient, mais bizarrement quand un mec blond avec des fringues étranges sautant à cloche pied leur demandait de l'aider à « prendre son pied », bah ils étaient vachement pas coopératif.
Hashi fini par s'assoir en tailleur sur le coté du chemin face à son pied droit, une cigarette à la main, attendant la consécration ultime, c'est à dire qu'une armée de gamin vienne jouer au foot avec sa chaussure. Il la regarda d'un air fatigué, et il resta longtemps là puisque la nuit commença à tomber. Il n'avait malheureusement pas de pied de rechange dans son sac à main Vuitton (que faire de son argent quand on a rien à foutre dans la vie ?). Une dernière tentative avant de renoncer totalement ?

- Madame, vous pourriez m'aider à prendre mon pied ? Je suis handicapé !

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Maximum The Hormones

Comment t'as fait pour perdre ton pied là-dedans ? Elle est pas attachée après toi ta prothèse ?

Je l'imagine lorsqu'il a reçu ton pied sur la tête... Désoler de l'avoir projetée comme ça, elle m'a glissée des mains ! Hm, elle est pas endommagée au moins ?

Invité

Hashi s'attendait plus ou moins à ce que, à un moment ou à un autre, quelqu'un vienne, lui prenne la main et lui dise « voilà maintenant ce que tu vas faire... », sa plus belle démonstration de volonté et d'initiative personnelle ayant été le choix de ses études de vétérinaire et son départ au USA, où il avait fait à peu près la même chose qu'en France, c'est à dire rien.
Il fut donc très surpris de voir que quelque chose réagissait parce qu'il l'avait provoqué, c'est à dire qu'une fille vienne l'aider parce qu'il était dans la merde. Il était plutôt dans la dynamique d'être un spectateur de sa vie, tout comme il était spectateur devant sa télé. Hashi savait que la vie était interactive, mais il n'avait jamais vraiment profité de la chose, rester assis et regarder les train passer lui semblant moins fatigant. Il considérait sa vie comme en stand by, et attendait un élément déclencheur, quelque chose qui secoue la bouteille pour faire remonter les p'tites bulles. Mais ça faisait quinze ans que la pulpe restait à moisir au fond, et glander en mode zombie était finalement plus confortable que d'être actif et se débattre pour qu'il se passe quelque chose. Les souffrances de l'ennui, de la douleur physique et mentale, il les connaissait, il s'y était habitué, c'était des choses qui se supportaient passivement, et y mettre fin était strictement impossible dans la mesure où il était incapable de faire repousser son pied ou d'aborder un inconnu pour mettre fin à la solitude. Il était dans un grand terrain désertique avec des animaux du zoo en train de dormir et un poste de télé planté en plein milieu.
En plus, fait troublant, la fille était jolie.
Hashi trouvait majoritairement que les gens étaient moches, sauf quand ils étaient derrière un écran et inaccessibles. Et encore. Moins fade disons. Oui voilà, c'était exactement ça : Hashi trouvait les gens fades. Tous. Sans exception. Marcher dans la rue, c'était voir une armée de zombie qui faisaient semblant d'être en vie se diriger vers d'obscure occupation censé apporter le bonheur, et le pire c'est qu'il n'arrivait pas à se dissocier de cette impression là. Lui aussi était une merde, pas meilleure que les autres. Peut être même était il le pire. Il avait conscience que son comportement était ridicule et sa vision de la vie négative, mais il n'arrivait pas à la changer, et se refusait d'être la victime des circonstances. C'était pas la vie qui était pute avec lui, mais lui qui était incapable d'en profiter.
La fille ressemblait à un mélange entre Sadako (the Ring) et Hello Kitty, elle avait l'air en vie.
Hashi ne savait pas pourquoi il avait cette impression là, peut être parce qu'elle lui avait parlé et qu'elle l'avait regardé avec autre chose qu'un air indifférent. Elle était interactive. Et ce qui la rendait jolie n'était pas les traits de son visage, la forme de son corps ou ses fringues, c'était qu'elle était... Réelle. Pas surmaquillée comme une héroïne de Plus Belle la Vie. Les joies de la vie en vrai. Hashi n'avait pas conscience que ses pensées étaient un peu naïves, il se sentait très philosophe pour le coup, il savait trouver une fille réelle jolie.
Donc, comme dit précédemment, devant la nouveauté de la situation et son total manque d'habitude du contact humain, il eu un blanc, et regarda très fixement une tâche par terre en se disant que si quelque chose n'était pas dans son champ de vision, cette chose n'existerait pas.
Ça marchait pas.

- Ben normalement ça tient, mais la boue a fait ventouse...

Les prothèse sont faites pour tenir, et c'était bien la première fois qu'il arrivait une telle mésaventure à Hashi. D'ailleurs il ne savait pas comment réagir, il n'avait jamais vu un épisode de sitcom où un des protagonistes perdait son faux pied dans une flaque de boue et qu'une nana toute mignonne l'aidait à le récupérer... Parce que oui, elle l'aidait ! Elle avait couru et sauté, et une vague de jalousie dévorante avait envahi Hashi en la voyant bondir comme ça. Il ne pourrait jamais faire un truc pareil, et ça le rendait malade. Il pensait avoir étouffé tout sentiment de frustration envers les gens qui pouvaient bouger normalement, mais visiblement ce n'était pas le cas. Il se sentit idiot, ce qui ne contribua pas à le calmer. Dieu merci, quelque fois un gogol envoyait un Deus Ex Machina sous la forme d'un gag pour les types dans une merde noire et incapable de se décrisper, et la nana, en récupérant son pied, fit une erreur de manip' et envoya la botte dans la tête de quelque qui passait là. Hashi éclata de rire, sans aucune compassion pour le pauvre mec qui s'était mangé une grole en pleine gueule. Il avait un sens de l'éthique un peu dissolu à cause de la télé qui lui remplissait la tête d'images chocs et malsaines. Le type parti sans demander son reste, et la nana sautilla pour lui rendre sa botte avec la prothèse dedans. Hashi était heureux, il avait retrouvé son pied droit.

- Merci beaucoup ! Il était réellement reconnaissant. Il examina sa botte et l'intérieur pour être en mesure de répondre à la jeune femme. Nan la prothèse a été protégé par la grole. Et ouais, c'était marrant de coup de la chaussure volante.

Là, placez ici un blanc. Hashi voulait remettre son pied droit parce que même si il était en plastique, il le considérait comme une partie de son corps, mais pas devant la fille, ça faisait limite bête de foire, et ça le dérangeait. Vraiment. D'un autre coté, se casser à cloche-patte à toute pompe, n'était ce pas une preuve d'hostilité ? Il opta pour un compromis et se mit dos à la nana.

- J'vais remettre mon truc, regarde pas s'teu plaît, ça fait un peu monstre de cirque – j'crois d'ailleurs qu'y en a un ici – enfin bref ça fait un peu gore quoi, c'est gênant.

Il posa le milieu de son mollet sur son genou gauche et remonta le bas de son futal, révélant ainsi le moignon. Son mollet n'avait plus de muscle et il était plus fin qu'un mollet de survivant d'Auschwitz. C'était ça ou le surpoids, pas d'intermédiaire, il ne pouvait pas le muscler puisqu'il n'avait pas de pied à bouger.
Hashi mit le manchon et emboita la prothèse – qu'il avait délogé de la Doc Marten - à son pied dans un petit bruit de succion. Ventouse mise. Il remit ensuite sa botte, tout heureux d'être enfin sorti de la merde.

- Ta-daaaam ! Il sorti une cigarette de son sac à main pour homme qui valait deux ans de boulot pour une caissière du MacDo, et l'alluma. T'en veux une ?

Je m'aurai sentie mal si ton pied serait en mauvaise état~ Ça n'aurait pas arrangé ta situation j'crois...

Hmm... Tant qu'à y être... Rozelynd ! Contorsionniste du Laudanum Circus... !

Beautiful monster you are Rozelynd !

Fraises !

Tu la veux ? Je te la donne !

Tu la prends. Tu la prends pas. Tout ce que t'as besoin de savoir est que c'est aux fraises.

Invité

Elle était au cirque ? Peut être qu'elle y faisait une imitation de Sadako ? Hashi imaginait la scène : Un puits au milieu de la piste, ils baissent les lumières, et la fille sort en titubant et tue un membre du public rien qu'en le regardant avec son œil droit. Oh ouais, ça serait le fun. Mais tous ses espoirs furent déçu en entendant la suite : Elle était contorsionniste. Enfin déçu... Elle pouvait escalader le puits en mettant ses jambes devant elle comme Sadako ! Bon, l'effet de saccade serait difficile à faire, certes, mais ça pourrait être bien marrant. Ben ouais, elle avait les cheveux longs, noirs, et c'était une fille, tous les ingrédients étaient là.
Mais elle devait probablement s'amuser à rentrer dans des boîtes, des trucs comme ça, ou mettre ses jambes derrière sa tête pour finalement avancer sur ses mains. Ça lui paru bien fade à coté d'une nana qui sort de la télé (le fantasme ultime de tout maniaquo-dépendant à la tétine en verre). Mais tout de même, une nana qui rentrait dans une boîte, c'était bien drôle aussi. Ça méritait un débat intérieur d'ailleurs : Devait il lui chier sur la gueule ou marquer toute son admiration avec des yeux brillants et de la bave au coin des lèvres ? La deuxième option était bien tentante, surtout qu'Hashi n'était jamais allé dans un cirque, et s'imaginait ça comme dans les films avec des chevaux blancs qui courent en rond et un clown qui lance des tartes à la crème, le cirque Pander quoi, avec des lions qui sautent dans des cercles enflammés et tout quoi.
Et là, le drame : Une sucette.
A la fraise.
Cette brusque interruption le décontenança quelque peu – pensez donc, le pauvre s'était lancé dans une scène mentale avec des chevaux blancs et des lions – mais la fille avait mit un tel ton de commandement dans le mot « fraise » qu'il pris la sucette sans se poser de question. Il déballa l'objet avec précaution, très dubitatif, surtout que la provenance de l'objet le faisait douter de l'hygiène de la chose. Il avait rarement croisé de femmes rangeant des denrées alimentaires dans leur chevelure, et cela lui paraissait un peu sale à la réflexion, mais la fille n'avait pas l'air particulièrement malade de sucer un truc qui avait baigné dans ses cheveux, donc il porta la sucette à la bouche, et eu l'air aussi con à fumer et à bouffer en même temps que la nana. D'ailleurs, le pauvre avait maintenant l'air d'avoir un balais dans le cul tellement le mélange sucre/fumée le décontenançait. Le goût de l'un gâchait celui de l'autre, et il rentra la tête dans ses épaules en ouvrant de grands yeux. Hashi ne sortait pas souvent de chez lui, et toute cette sociabilité le déstabilisait complètement. Manquait plus qu'elle se mette à le draguer, et ça y est il se mettait quant à lui à hurler et à appeler sa maman. Dieu merci ça ne risquait pas d'arriver, il ne se faisait draguer que par les fétichistes des pieds (un beau pied en plastique, parfait donc, ça faisait rêver).
... Mais finalement ça se laissait sucer, cette merde.
Il prit une bouffé de cigarette, et le mélange finit par lui plaire. Cette nana avait du goût en matière de bizarrerie alimentaire, il manquait plus que la morue cuite à la poêle aux fraises et le Nutella aux cornichons. Il examina soigneusement la sucette imbibé de salive avec l'air du mec qui goûte un grand cru. Hey non, c'était pas empoisonné, c'est bon mec tu peux lécher.

- Hey c'est super bon en fait, j'en avais jamais mangé.

Le fin gourmet avait rendu son jugement, le monde pouvait continuer de tourner. Et si il n'en avait jamais mangé, c'est parce que ses parents jugeaient que c'était très mauvais pour les dents et que vu qu'il ne pouvait pas faire de sport, lui faire goûter du sucre serait comme lui injecter de l'héroïne ou le jeter dans une fosse pleine de crocodiles affamés : L'exposer à un péril sans nom. Et puis bon dieu, une sucette ça coutait trente centimes à la boulangerie ! Tout le monde sait que si quelque chose ne coute pas la peau du cul, et bien cette chose n'est pas bien et on ne peut en tirer aucun plaisir. Pourquoi acheter une sucette quand on peut se payer des tripes chez le traiteur ou de la bouffe bio ? Tant pis si c'est dégueulasse, du moment que ça a coûté un rein. C'est gage de qualité, un prix à trois chiffres. Et puis en plus les sucettes c'est chimique, donc maléfique, et tant pis si on ne connait pas la définition du mot chimique.
Bref, tout ça pour dire que les sucettes c'est bien.

- Et tu fais quoi comme contorsionniste ? J'suis jamais allé au cirque, alors j'sais pas, puis j'pensais que le cirque qui était là bah y avait que des trucs style femme à barbe et tout. Puis y a des animaux aussi ? J'suis vétérinaire, alors j'aime bien les animaux.

Ce qui est bien avec Hashi, c'est que tout le fertilise, même si c'est de la pisse, et le moindre truc de la vraie vie un peu excitant provoquait chez lui l'admiration et/ou l'envie (dans ce cas présent c'était juste l'admiration, parce que rentrer dans une boîte n'était pas vraiment une expérience tentante à ses yeux). Ou le dégoût, ça dépendait, si ça avait un rapport avec le sexe par exemple. C'était son petit - grand – coté ado de treize ans pas très bien muri ça. D'ailleurs – c'était très caricatural – pendant qu'il pratiquait la chose, il pensait souvent aux factures qu'il avait à payer, il comptait les fissures aux plafond, ça lui semblait très mécanique comme chose, un peu façon chien qui copulent. Pas très intéressant en somme. Il n'avait jamais vu un tas d'étoiles qui explosent ou quelque chose dans ce goût là. Il avait plutôt eu mal.
Hashi continua donc de léchouiller sa sucette d'un air songeur. Mais qu'est ce que ça pouvait bien foutre une contorsionniste ?

Si ça n'aurait pas été bon, je te l'aurais pas donné !

Moi ? Je danse, c'est plus fluide et plus attirant à l'oeil, je trouve. Mais, au lieu de me demander, pourquoi tu n'y vas pas, simplement ? C'est assez rare qu'un cirque n'a pas d'animaux... Les gens raffoles de ce qu'ils ne peuvent pas toucher, genre un tigre. J'aime les tigres !