Reservoir Dogs
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 L'envie m'dévore, fort. [ Mala-shit ]

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AnonymousInvité
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L'envie m'dévore, fort. [ Mala-shit ] Vide
MessageSujet: L'envie m'dévore, fort. [ Mala-shit ]   L'envie m'dévore, fort. [ Mala-shit ] Icon_minitimeSam 11 Juil - 2:27

J'abuse. L'envie m'dévore, fort. Et ça me démange et je m'ennuie.
Mais je résiste, je ne peux faire autrement de toute façon. J'ai plus rien, plus de blé, et je tente vaillamment d'en récolter, en vain. J'ai l'impression que les gens se méfient de moi. Faudrait peut être leur demander, je n'en sais rien, j'ai du mal à réfléchir. Ma tête est lourde, mes oreilles sifflent, j'ai mal dormi et je choppe le contrecoup de mes mauvaises nuits que j'ai pu enfiler. Je trouve une clope, super, je l'allume de mon briquet fétiche et voilà, ça y est, je suis content. J'humecte le filtre de ma clope, mes lèvres se serrent un peu plus, j'inspire profondément, j'y suis. Liberté. Pourtant, je voulais un autre effet, je voulais une dose plus précisément. La clope me fait tenir, m'occupe dans ce monde de fou et j'espère qu'elle me durera suffisamment. Maintenant, j'avance à allure modérée dira-t-on, tentant vainement d'être gracieux. Puis il y a cette vitrine que j'admire et qui me sert de miroir à peu près tous les jours. Elle est là, le soleil accentuant son reflet, et ma gueule fait tache au paysage. Tout de suite et pour un très court moment, je me sens vraiment pas beau. Je pourrais même sursauter si j'avais un peu plus de réaction ou de tension artérielle. Mes yeux ont des cernes plus imposants que d'habitude, les vaisseaux oculaires sont bien visibles, bien rouges et pour finir, j'ai les pupilles vachement dilatées. Je me disais bien que c'était pas normal ce flou continuel sur ma vue.

Bizarrement, la vision de ma personne active mes sens, je me motive. Je me mets en quête d'un nouveau but et je jette ma clope consumée. Je ne pense plus à mon fléau, à ... ma dose. Ou du moins je m'en persuade. Je peux le faire, c'est juste le mental. Oui c'est ça, mon défi mental. Puis miracle ou signe des dieux, une petite vieille déboule, une démarche gauche et un sac négligemment pendu sur son épaule. Coup facile, vraiment trop facile et je veux de l'argent. Je reprends donc mon allure, irrégulière et limite sauvage puis j'arrive juste devant la vieille. Elle cherche des ses petits yeux ronds un je-ne-sais-quoi qui pourrait l'intéressait, son petit moment d'inattention où je peux en profiter aisément. Je dégaine mon couteau-suisse, ma main tremble légèrement et je me crispe sur le petit objet tranchant. Je commence à courir et d'un coup sec, je mutile la lanière de son sac à main.
Lâchement et avant qu'elle puisse piger le truc, je cours.

Au bout d'une bonne dizaine, je m'arrête car j'ai trouvé une bonne rue paisible. Ma respiration est saccadée, mes poumons me font un mal de chien. Vingt-cinq ans et mes organes n'ont pas une meilleure santé que celle d'un vieux. Je me rends compte que mon train de vie me tue, que la drogue ronge. Ah non non, je ne dois plus y penser. Casse toi ! Ta gueule et oublie moi ! Je suis pourtant bien sûr qu'elle, elle ne m'oubliera pas et ne cessera jamais de m'emmerder, clairement.

Je m'assois lourdement sur le sol, masqué par une grande poubelle et j'en profite pour fouiller dans le sac de la vieille. Grand dieu, je savais pas que les vieilles pouvaient être aussi coquettes. Voilà que je trouve un mascara, du rouge à lèvres satiné et tout la panoplie de maquillage. Le combat pour les rides continue, apparemment. J'en suis pas encore là. Heureusement pour moi par contre, je réussis à trouver le porte monnaie taille playmobil. J'y fauche les quelques dollars que je cache dans mes poches, regardant presque amoureusement sa carte bleue. Si seulement j'arrivais à m'en servir... Mais voilà que maintenant je vois une femme débarquer, dans ce trou perdu. Pourquoi il a fallu qu'elle se rende là ? J'en suis pas mécontent tout de même. Ma vie sociale craint depuis un petit bout de temps, a part quelques vieux clodos, je ne vois pas vraiment à qui parler. Je m'approche discrètement, tout en faisant attention de ne pas passer pour un rôdeur mal attentionné. Je veux pas dégager une mauvaise image, je me tiens droit, menton légèrement relevé. C'est une nana et ça fait un bail que j'ai pas couché avec ... ce spécimen.

Sauf que là, bien sûr, c'est la chute, un hic de malheur. Absence de poitrine, je baisse mon regard et j'y vois une bosse malheureuse. Merde. Un gars.

« Lopette ! »
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AnonymousInvité
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L'envie m'dévore, fort. [ Mala-shit ] Vide
MessageSujet: Re: L'envie m'dévore, fort. [ Mala-shit ]   L'envie m'dévore, fort. [ Mala-shit ] Icon_minitimeLun 13 Juil - 0:54

Et vous c’est quoi qui vous fait lever le matin ?
Toi, c’est ton instinct, on peut pas appeler ça autrement. Même si t’es toujours absent et que tu réponds une fois sur quarante quand on te parle, on t’imagine pas lézarder au pieu toute la journée. Quand t’as plus envie de dormir, tu te lèves, et puis c’est tout. Tu te lèves, mais tu sais pas pourquoi, et à vrai dire t’as jamais su, c’est pas comme si ça t’intéressait. L’instinct de survie, c’est d’abord et avant tout le mouvement. Parlant de ça, y’a un moment dans la journée où t’as senti que t’avais besoin d’aller marcher. On parle pas d’une promenade bucolique en regardant les passants et les pigeons, genre à la Mistral-Gagnant, t’sais le truc bien gentillet qui te fout plein de souvenirs aigres-doux dans la tronche. Non, toi quand tu marches, tu serres les mâchoires et t’avances. Tu sais même pas où tu vas, tu regardes ni les gens ni le décor, parce que t’en as rien à foutre. Tu le fais automatiquement, comme à peu près tout ce que tu fais. T’es vraiment mal branlé dans ta tête, hein ? On dira que c’est pas de ta faute, et qu’en plus de ton terrain génétique merdique (t’es quand même le résultat d’une psychopathe et d’un queutard, c’est pas très glorieux mec) t’as vraiment pas eu de bol quand t’étais plus jeune. Okay. Même après en fait. T’es pas vraiment un mec qui a du bol, et tu te paies le luxe soit de t’en foutre, soit de même pas t’en rendre compte.
On sait pas vraiment ce que t’as dans la tête. Et même si tu les regardes pas, t’inquiètes les passants, à marcher comme ça, d’un pas automatique, les mains enfoncées dans les poches de ton jeans qui te va pas. C’est trop te demander de trouver des fringues à ta taille. T’as déjà du mal à en trouver tout court. C’est sûr tu ferais comme tout le monde à claquer ta paye dans des fringues et des clopes, ça irait mieux. Ah ouais, excuse-moi, t’es pas payé. Le grand J. estime que ça te sert à rien parce que t’es pas foutu d’avoir une notion de l’argent. Il croit pas forcément mal. Et cette inquiétude que tu provoques chez les badauds, tu la perçois peut-être, mais tu l’ignores. Et à peine ça leur a effleuré l’esprit, à peine ont-ils eu un petit frisson désagréable dans la nuque, là où se concentrent les réactions purement animales, t’es déjà loin. T’as continué à marcher. T’es dangereux, ouais. Ça se voit, ouais aussi. Mais tu fais pas souvent d’éclats. Tant mieux, le grand J. il apprécierait pas trop ça, et même si tu t’en tapes qu’il te cogne, ça fait quand même pas du bien. T’en as loupé des représentations pour cause de bleus sur la gueule. (L’est pas née la maquilleuse qui réussira à te foutre du fond de teint.)
Bref, t’as senti les muscles de tes jambes qui tiraient un peu, et du coup, automatiquement, tu t’es tiré de ce cirque absurde et vert. Trop vert. Le vert c’est la nature, y paraît, bah toi t’y crois pas trop. Ça fait des années que t’as pas vu un arbre de près, mais comme heureusement t’es pas vraiment un hippie, ça te manque pas du tout. Pas comme ta mère. Elle te manque ta mère, hein ? Remarque pas trop, elle parle dans ta tête. Enfin elle parlerait si elle avait eu un autre mode de communication que le hurlement. Pour toi c’est parler.
D’ailleurs, ça se ressent sur toi. On t’a fait comprendre que hurler à tout bout de champ c’était désagréable. Alors maintenant tu marmonnes entre tes dents, tu murmures, mais jamais tu parles assez fort. T’es pas vraiment doué pour les relations sociales, ça doit être à cause de ta méfiance. T’as bien raison de te méfier, il t’est jamais rien arrivé de bon. Cela dit, tu le méritais pas non plus. T’es pas vraiment l’archétype du mec sympa, hein Mala ? Ouais, tu passes ton temps à faucher les paquets de clopes des autres par exemple. Encore aujourd’hui, t’en as ramassé quatre. Ils les payent avec leurs salaires … Enfin la partie de leurs salaires que le grand J. veut bien leur lâcher. Un sacré escroc celui-là, et puis il a raison, y’en a pas un dans ce cirque qu’est capable d’ouvrir sa gueule pour lui tenir tête sur le sujet.
Tu me diras, vu la taille de ses poings, ça donne une idée de la raison. Enfin si, y’a toi qui ose lui « tenir tête ». C’est juste parce que tu te rends compte de rien. Peut-être que quelque part, tu le sais, que t’as aucune chance et que tu devrais p’têt pas l’énerver gratuitement, mais tu l’ignores avec beaucoup de conviction, et de talent. Et tu le fais quand même. Mais t’as aucune conscience politique (déjà l’idée d’un groupe social, mon pauvre, ça t’a jamais effleuré), alors du coup tu mets pas cette belle inconscience au service d’une quelconque cause. Hormis peut-être celle du jeu avec le feu, et encore. Y’a des doutes sur le sujet.
Y’a pas grand-chose qui peut te sortir de ta torpeur presque trop palpable pour être simulée. Mais quand on s’adresse à toi directement, souvent, ça te fait relever les yeux. T’aimes pas grand-chose dans la vie, parce que tu te fous de pas mal de choses. Mais te battre, ça t’aimes bien. Et tu sais reconnaître une provocation quand on t’en adresse une. Pour ça, t’es fort, on peut pas te l’enlever. Alors quand ce mec, là, pas loin de toi, te balance un truc à la gueule, bah tu te redresses. Tu le toises. Avec cet air absent qui sait par moments si bien imiter du dédain.


« Ouais, t’as un problème ? »

On a pas dit non plus que t’es fin comme mec. Ce serait une lourde erreur de croire que tu l’es.
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