Reservoir Dogs
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 Exclusive interview [Mlle Fitzgerald]

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Exclusive interview [Mlle Fitzgerald] Vide
MessageSujet: Exclusive interview [Mlle Fitzgerald]   Exclusive interview [Mlle Fitzgerald] Icon_minitimeSam 31 Oct - 4:24

"Kel heur?"

Leslie Stevenson était de passage en ville, ce soir, et tenait vraisemblablement à revoir de vieilles connaissances. Jesse était d'ailleurs de ceux que la miss disait ab-so-lu-ment désirer voir à la soirée qu'elle organisait, c'est elle-même qui venait de le lui écrire. Et lui, un malin sourire au coin des lèvres, s'amusait à la faire attendre. C'est à peine si Leslie n'était pas née devant les projecteurs. Sa mère était une grande actrice, son père un réalisateur de renom, et elle? Elle avait hérité, et héritait toujours, de la renommée de son nom et ne manquait pas d'en profiter. Tête d'affiche d'une des plus grandes marques de maquillage au pays, on la voyait également dans maints films pour ados, la plupart du temps. Les jeunes boutonneux pleins d'hormones étaient tous littéralement fous de son joli minois. Elle avait quoi... au moins vingt-cinq ou vingt-six ans mais, Jesse l'avait toujours trouvée jeune de caractère, au point ou s'en était, à la longue, épuisant. Alors ils avaient rompu, mais ça faisait longtemps, déjà. Près de cinq ans plus tôt. Des regrets? Pas le moindre. C'était lui, cela dit, qui lui avait dit que « ça ne pouvait plus fonctionner ».

Un coup d'oeil à l'horloge au mur suffit à lui faire oublier le message de Leslie. La journaliste ne devrait plus tarder et il n'était pas prêt. Abandonnant son portable sur la table ovale qui se trouvait au centre du salon, il bondit sur ses pieds et se dirigea vers sa chambre. L'appartement n'était pas énorme, mais les quelques pièces en étaient vastes et le plafond très haut. Dans le salon se trouvait un sofa et deux fauteuils dont le rêvetement était bleu foncé, et puis il y avait la table, d'un blanc immaculé, tout comme les murs sur lesquels étaient accrochées des peintures abstraites aux tons froids. La cuisine était tout aussi claire, mais avec des tons de rouge très vif. Tout était neuf, c'est à peine si ça ne sentait pas encore le magasin. Pour éclairer l'ensemble, outre les quelques luminaires au plafond, le mur de gauche, en entrant, était presque entièrement vitré, donnant vue sur la ville, si on poussait les longs rideaux noirs qui les couvraient. Au fond, après la cuisine, était entrouverte la porte de la salle de bain et à son opposé, lui faisant face, la porte de la chambre du locataire, près de l'entrée. D'un modernisme impersonnel et dangereusement propre. Du Cristal tout craché, exception faite de la chambre. Un beau bordel comprenant vêtements, disques compacts et Blu-ray, chaussures, livres, revues, draps, couvertures, jouets de chien... Et pour compléter l'ensemble, un Jesse qui passe en coup de vent, vêtu simplement d'un jean taille basse et, suivi de près par une grosse bête, plutôt haute que grosse en fait, appelée communément « grand danois », et il était grand, celui-là... S'armant de sa brosse à dents, même pas électrique, Jesse eut à peine le temps de s'en servir qu'on frappait à la porte. Le chien, au pelage fauve soit dit en passant, poussa un aboiement de ténor en direction de l'entrée.

- Dé'hà!?

Effectivement, en regardant la montre qu'il venait à peine d'enfiler, un joli truc argenté qui devait valoir quelques petites centaines de dollars, il constata qu'il était bel et bien temps. Brosse à dents en bouche, il fonça, toujours suivi par le gentil monstre, et ouvrit. De son index il pria la -pas très grande- demoiselle de lui donner une minute, ou une seconde... Tout en l'invitant à entrer, avant de refermer derrière elle et de retourner à la salle de bain. La porte claqua.
Le chien, assis, oreilles pendantes de chaque côté de sa grosse tête, fixait l'inconnue dans l'espoir de découvrir en elle une nouvelle amie pour lui gratter la tête, pendant que son maître crachait dans l'évier en se disant qu'elle avait l'air jeune, la fille, pour une journaliste. Peut-être avait-il, par mégarde, inviter à entrer une groupie folle qui avait mis la main sur son adresse... Non, impossible n'est-ce pas, c'était vraiment impossible. Il se rinça la bouche et enfila un tee-shirt rouge oublié sur un crochet au milieu de serviettes, robes de chambres et vêtements divers qui n'avaient rien à faire là.

Sur la table du salon, le portable abandonné plus tôt vibra un instant en émettant un son indiquant qu'un nouveau message sms venait d'être reçu. Leslie Stevenson récidivait.

"JESSEEEEEEEEE!!!"

Pieds nus, il sortit de la salle de bain, souriant, apparemment on ne peut plus serein.

- Désolé, je ne voyais pas l'heure passée. Très heureux de vous rencontrer, Grace.

À ces mots il alla vers la cuisine et y ouvrit le réfrigérateur, s'y penchant tout en reprenant.

- Vous pouvez vous installer au salon...

Bien qu'il n'avait pas pour habitude de reçevoir des journalistes chez lui, il se montrait tout à fait à son aise. Cela dit, il n'en serait pas à sa première entrevue, loin de là et s'attendait, au fond, au même genre de questions qu'on lui posait à tout coup. On s'intéressait à son film de l'heure, puis on essayait de lui tirer quelques scoops en lien avec ses projets en cours ou à venir et on s'informait de ses amours et autres péripéties, souvent inventées de toutes pièces, du monde des stars... Il n'y avait là pas de quoi avoir peur. Mais ne sait-on jamais! Mieux ne vaut pas juger trop vite et puis, d'après Cristal, cette petite journaliste n'était pas du genre à se mettre à glousser nerveusement comme une collégienne, au contraire. C'était tout de même surprenant qu'on lui attribue ce genre de dossier, mais enfin, qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire, elle faisait son travail et... lui aussi.

- Je vous offre quelque chose à boire? Café, thé, lait, eau... jus? Ah! Il me reste du jus de mangoustan! Vous avez déjà goûté? C'est délicieux...
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Grace FitzgeraldGrace Fitzgerald
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MessageSujet: Re: Exclusive interview [Mlle Fitzgerald]   Exclusive interview [Mlle Fitzgerald] Icon_minitimeSam 31 Oct - 22:00

    Il paraissait que tout bon journaliste se devait de commencer par le bas de l'échelle, quelle ironie pour une fille comme Grace. Toutefois, elle avait parfaitement accepté le jeu en se chargeant des tâches ingrates comme faire des photocopies ou s'occuper du patron, elle avait également pris son mal en patience quand elle se chargeait d'écrire les rubriques nécrologiques mais au bout d'un moment, la "petite" bonne femme qu'elle était, ambitieuse et déterminée avait pris le taureau par les cornes pour écrire un article au sujet d'une brève économique. En soit le thème n'était pas si passionnant que cela mais son écriture et son audace lui avait valu au début les remontrances de son cher chef mais également une fascinante admiration. A vrai dire, il ne l'avait pas publié pour autant mais il lui avait offert à partir de ce jour là des occasions à saisir en tout genre pour afin voir son nom au bas de la page d'un article de son crû. Haaaaa quelle délice pour son égo, un jour atteindre le but ultime de posséder un pullitzer! Faire la Une du grand journal!!! Mais hélas... elle avait de la marge et on ne cessait de lui dire qu'elle avait encore le temps de se tailler une solide expérience pour en arriver là. Et vous saviez ce qu'elle répondait? " Ce n'est pas une question d'expérience, mais de talent et d'un bon sujet ". Et elle y croyait vraiment dur comme fer. Outrepassant cela, son patron lui avait demandé de faire un article pour une page people, une interview ou un portrait d'une célébrité, et il voulait quelque chose de clinquant, et de préférence un homme. A croire que ce dernier était limite misogyne. Mais non... il prétendrait qu'il souhaitait étendre le Times à un public encore plus grand. Les femmes n'étaient pas les premiers à acheter ce très cher journal, il fallait donc un peu de sang neuf. Soit. Mais Grace ne faisait pas cela avec du baume au cœur. Tout devenait vraiment commercial, quel gâchis. Cependant il fallait être réaliste, il fallait vendre le magazine, si le magazine se vendait, cela rapportait de l'argent, si cela rapportait de l'argent, on conservait ses employers... et dans ses rêves les plus fous, une augmentation de salaire à la clef. On pouvait attendre que les poules aient des dents...

    Le second soucis de la jeune femme, c'était qui. Qui serait la pauvre âme qu'elle allait devoir interviewé? La chance - si finalement on pouvait parler de chance après tout - fut que le destin choisit le célébrissime talent du moment, le play-boy de ses dames, l'homme qui finirait par faire - si ce n'était pas déjà le cas mais Grace ne lisait pas ses magazines là - toutes les couvertures de canards pour midinette : Jesse Taylor. N'était-ce déjà pas un nom super vendeur? En tout cas, ce fut une dénommée Cristal, son agent, par qui tout s'organisa. A sa plus grande surprise, le rendez-vous eut lieu directement chez ce dernier dans un quartier de Manhattan chic et distingué. Pourquoi pas? Cela serait d'autant plus intéressant de voir dans quel milieu évoluait l'animal.

    Vous n'avez pas l'impression que notre Grace paraissait hostile? Il ne fallait pas trop s'y fier... Elle n'avait absolument rien contre Jesse Taylor, mais plutôt le monde de paillette qu'il représentait mais bon.... c'était la société, il lui fallait du glamour, de la lumière et des beaux gosses. Notre New Yorkaise ne se plaindrait pas pour ce dernier détail, après tout, il fallait au moins faire plaisir aux yeux. Et il y avait également une autre raison qui ferait que sont travail se ferait dans le plus grand professionnalisme : elle aimait son boulot même si tout ne l'enchantait pas. De plus, Jesse Taylor ne la mangerait pas et on disait de lui que c'était un homme charmant... c'était l'occasion de vérifier si il ne faisait pas son cinéma aussi devant les journalistes.

    Tenue propre sur elle, un pantalon noir, un joli chemisier blanc, des chaussures sans talons - dommage pour ses un mètre soixante - des cheveux bruns lui tombant sur les épaules, elle avait tout ce qu'il fallait pour être sobre et neutre. La seule petite chose qui cassait avec cette austérité était une paire de lunette rouge. Généralement, elle ne les portait pas, toutefois, elle trouvait que cela lui donnait un air plus intelligente et sérieuse. Il fallait dire que ce n'était pas nécessaire qu'elle se mette sur ses trente-et-un, ce n'était pas comme si elle devait jouer de ses charmes. Professionnelle, elle devait penser comme une professionnelle. Elle avait d'ailleurs pris une petite besace qui lui servait de sac, elle avait un dictaphone, une calepin avec plusieurs stylo perdu au fond de ce dernier, des piles pour le dictaphone et même une casse vierge au cas où... et puis après il y avait ses papiers, son porte-feuille, un téléphone portable... bref, rien de passionnant.

    Arrivant ponctuellement à l'heure prévue, elle dut faire face à quelques regards curieux quand elle se présenta comme une journaliste, carte à l'appui. Sans nul doute qu'elle en avait difficilement l'apparence avec son visage qui faisait assez jeune et cette taille qui lui faisait défaut. Cela était sans compter son léger titubement puisque sa jambe la tiraillait un peu ce jour là. Fichue jambes de métal! C'était bien le moment de paraître disgracieuse et handicapée! Mais bien rapidement son anxiété disparut, prenant une bonne bouffée d'air et de confiance en elle! Elle le mettrait à table la star des stars!

    Là, toquant avec sûreté, elle fut surprise d'abord par un aboiement puis de voir que Jesse, grand homme, lui ouvrit avec une brosse à dent dans la bouche. Avait-il oublié qu'il devait la recevoir ou bien.... Non... elle préférait ne pas trop y penser. En tout cas, elle lui dit un vague bonjour en rehaussant ses lunettes et entra quand il l'y invita. Et bien... si il fallait s'attendre à cela. En tout cas, il s'échappa aussitôt qu'elle mit le pied à l'intérieur pour aller vraisemblablement vers la salle de bain, quant à elle.... elle tenait la compagnie d'un danois qui paraissait attendre quelque chose de sa part.


    " .... Bon chien. "

    A ces paroles, elle caressa légèrement la tête de l'animal avec un peu d'appréhension. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas les chiens mais elle pensait ne pas avoir le feeling avec eux... surtout que celui-ci paraissait dopé! Il était immense! Quoiqu'il en soit, elle profita de l'absence de son hôte pour analyser l'environnement de l'acteur.

    * Et bien... on se refuse rien, hein? J'aurais peut-être du faire carrière dans le cinéma... *

    La décoration était assez impersonnelle à vrai dire, elle s'attendait à voir... peut-être des posters de filles? Des photos de conquêtes? Elle se rendait compte qu'elle avait une vision bien archaïque des acteurs de nos jours et ce n'était vraiment pas juste vis à vis du damoiseau qu'elle allait voir. Mais alors que ses yeux se baladaient par ci par là, elle sursauté quand le vrombissement du portable de son interviewé sonna sur une table basse, mais son hôte arriva tout frais et pimpant devant elle, s'excusant pour ce petit retard.

    " Ce n'est rien. Cela arrive à tout le monde et j'ai tout mon temps. Je suis aussi enchantée de vous rencontrer Monsieur Taylor. "

    Là, il invita par la suite à venir dans le salon. C'était vraiment spacieux et l'ambiance y était tout à fait particulière. La première pensée qui la traversa était que son petit appartement ferait bien grise mise à côté, sans compter ses affaires qui traînaient, ainsi que quelques matériaux médicaux... un vrai capharnaüm. Mais ici cela respirait la propreté... que serait le monde sans femme de ménage, hein? D'une démarche un peu trainante, elle prit place tranquillement sur le premier fauteuil qui se présenta à elle jusqu'à ce que de nouveau, Jesse attira son attention afin de lui offrir un rafraîchissement.

    " Ho? C'est bien aimable à vous... Du jus de mangoustan? Euuuuh... soyons fou. Si vous dite que c'est délicieux, on va s'y essayer. Peut-être que j'en deviendrais une addict. "

    En patientant, Grace détourna un vague regard vers le danois qui était là, et elle ne put s'empêcher de le questionner à ce propos.

    " Vous aimez les animaux à ce que je vois.... ça ne pose pas de problème à vos voisins? "

    A cette question, elle n'avait pas quitté le pauvre chien des yeux. Il avait l'air gentil mais il était vrai qu'elle s'avouerait impressionnée. Elle préférait les chats mais elle n'avait rien contre les canidés non plus. Sans doute que son agent avait trouvé quelqu'un pour s'occuper de lui pendant les tournées de son maître...
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MessageSujet: Re: Exclusive interview [Mlle Fitzgerald]   Exclusive interview [Mlle Fitzgerald] Icon_minitimeDim 1 Nov - 1:16

« Monsieur Taylor »... Que de bonnes manières. Sans perdre son sourire, il rétorqua du tac au tac, comme un automatisme.

- Appelez-moi Jesse.

Il avait beau ne plus être aussi jeune qu'il l'avait déjà été - oh fatalié... - il n'en était pas encore au « monsieur ». Ça faisait vieux, ça faisait acteur qui avait lâché le botox parce qu'on ne pouvait plus rien pour lui, ça faisait monument, ça faisait hommage aux oscars, ça faisait... ça faisait vieux. Et puis, tous ces interviewers qui se prenaient pour ses amis étaient toujours on ne peut plus contents de l'appeler par son prénom, comme s'ils étaient potes. Alors du coup, qu'il était donc sympathique, le Jesse, et qu'on lui voulait du bien...! Bref, jus de mangoustan ce serait. Il posa la bouteille sur le comptoir avant de refermer le réfrigérateur et d'ouvrir une armoire pour en sortir deux grands verres.

- Vous ne pourrez qu'y succomber! Lança-t-il à la blague en versant l'onctueux liquide carmin dans les verres. C'est un ami qui m'en a rapporté d'un voyage la première fois et, depuis, je n'arrive plus à m'en passer. C'est plutôt sucré, mais un peu acide. C'est asiatique, comme truc.

La bouteille désormais vide demeura sur le comptoir et Jesse passa au salon, chargé des boissons. Il posa un verre sur la table basse, devant la journaliste, et prit place sur le canapé, agrippant au passage son portable. Tout en buvant une gorgée, il regarda plus attentivement la demoiselle. Tout compte fait, avec ses larges binocles rouges, elle faisait assez sérieuse, assez journaliste. Voire un peu fouine, mais d'un autre côté, ça lui donnait un petit genre qui lui allait bien. Il garda cependant ses observations pour lui et se contenta de boire, puis de poser son verre à demi-vide sur la table. Posant sa cheville gauche sur son genou droit, il entreprit de lire le dernier message qu'il avait reçu.

- Les voisins? Euh non...

Quelle enfant pourrie gâtée, cette Leslie... Sourire espiègle aux lèvres, il rangea son cellulaire dans une poche de son jean et en revint à Grace.

- Je crois que les chiens sont acceptés, dans l'immeuble... Je ne suis pas certain mais, personne ne s'est jamais plaint...

Personne ne devait oser, à vrai dire, et puis, il n'était peut-être pas le seul à avoir un animal de compagnie, les petits chiens pour mettre dans les sacs à main, tout ça, ça avait la cote. Sa voisine, par exemple, elle traînait un genre de gros rat beige avec des yeux globuleux, dans un sac rose. À chaque fois qu'ils les croisaient, son grand danois devenait dingue, comme s'il voulait avaler le petit machin. Jesse faisait mine de le réprimander, bien qu'il partageait vaguement ses envies...

- En fait, c'est un cadeau, ce chien, de ma mère. Elle me l'a offert pour Noël passé, je ne sais pas trop pourquoi, elle devait penser que je m'ennuyais... Au début je croyais qu'il m'embêterait plus qu'autre chose mais, il n'est pas trop con, pour un danois. Un vrai lèche-bottes mais... Un gentil lèche-bottes.

Jesse se pencha pour reprendre son verre et le reposa une fois qu'il y but. Le chien s'était couché aux pieds de Grace et reniflait avec insistance sa jambe droite.

- Minus au pied!

Aussitôt, le grand Minus se désintéressa de sa conquête de l'heure et trotta vers le canapé, s'y installant à son tour en appuyant sa gueule baveuse sur la cuisse de son maître. Les sourcils levés, il fixait la journaliste avec... regret, ou quelque chose comme ça. Un son familier tira Jesse de son observation silencieuse de Grace, il tira son portable de sa poche et y lu le message qu'il venait d'y reçevoir, avant d'y répondre rapidement, d'une main, et caressant distraitement la tête du chien de l'autre. Le message envoyé, il rangea à nouveau l'appareil. Ils devraient avoir la paix, en tous cas pour un bout de temps.

- Une amie organise une fête en ville, ce soir. Elle est assez... enthousiaste. Expliqua-t-il simplement.

Il reprit par la suite une gorgée de jus et garda le verre presque vide dans sa main, confortablement adossé contre le dossier du sofa. Sans doute la journaliste passera-t-elle bientôt aux choses dites-sérieuses, aussi se tut-il en continuant de flatter le chien, en attendant qu'elle porte le premier coup, et qu'elle lui révèle, par le fait même, le ton que prendrait cette rencontre qui jusqu'à présent, s'était composée de sympathiques banalités, disons.
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MessageSujet: Re: Exclusive interview [Mlle Fitzgerald]   Exclusive interview [Mlle Fitzgerald] Icon_minitimeDim 1 Nov - 21:59

" Appelez-moi Jesse " qu'il disait... Pourquoi pas? Cela arrangeait tout à fait la jeune femme qui, bien qu'elle connaissait les bonnes manières, préférait de loin parler aux autres de façons plus simples. Toutefois, elle continuerait à le vouvoyer, c'était beaucoup pus professionnel ainsi. Elle lui adressa par cette même occasion un petit sourire légèrement gêné, c'était sa façon de dire qu'il n'y avait pas de soucis. En tout cas, Star montante ou pas, ce Jesse était un bien drôle de trublion, bien loin de l'image de play boy qu'elle s'était imaginée. Finalement, elle en était un peu déçue... il paraissait si... normal.

Attendant tranquillement son cocktail, elle se tourna vaguement sur elle-même afin de le percevoir sortir bouteille et verres. Peut-être aurait-elle dû venir l'aider? Finalement, elle trouva l'idée ridicule et sans nul doute que cela le mettrait mal à l'aise... quoique... Qu'est-ce qui pourrait mettre un acteur de sa trempe mal à l'aise? Il avait dû voyager, rencontrer tous types de femmes, passant par des folles furies amoureuses de lui aux féministes... voire peut-être même aux petits amis jaloux. Cela devait être bien drôle d'ailleurs et terriblement agaçant de se retrouver dans ce genre de situation. Vous me direz, lorsque vous êtes journalistes ce n'était pas mieux, mais généralement cela pouvait être plus méchant : claquements de porte, injures, certains mêmes se faisaient tabasser... généralement les plus fouineurs qui avaient l'art et la manière de se retrouver là où il ne fallait pas. Quelle vie ingrate n'est-ce pas?


" Votre ami devait bien vous cerner pour avoir taper dans le mille... Jesse. Personnellement, ma connaissance dans la gastronomie asiatique s'arrête à ce que je commande à domicile les soirs où je n'ai vraiment pas envie de me mettre au fourneau. En tout cas, j'aime ce qui est sucré et acide, peut-être que je ne pourrais plus m'en passer moi non plus. "

La jeune femme se mit à lui sourire une nouvelle fois lorsque ce dernier déposa son verre sur la table basse. Son verre était empli dans un liquide rouge qui avait l'air assez appétissant à la première vue.

"Merci beaucoup. "

Voyant que son hôte en but une gorgée, par mimétisme, Gracie en fit de même, s'avança penaude pour saisir son verre et le porta timidement à ses lèvres. Puis finalement, aventureuse, elle en avala une bonne gorgée en affichant une petite mine satisfaite. Elle paraissait conquise.

" Vraiment délicieux. Il faudra que je retienne le nom de cette boisson... jus de mangoustan... Merci pour cette découverte. "

Tout à fait à l'aise, le bel acteur se mit à lire alors le sms qu'il avait reçu quelques minutes plus tôt. Grace nota d'ailleurs la petite esquisse qui se dessina sur le coin de ses lèvres avant qu'il ne prenne le temps de lui répondre à propos des animaux. Personne ne s'était jamais plaint? Pas étonnant quand on voyait le bonhomme... avec l'un de ses sourires colgate, il devait pouvoir obtenir pas mal de chose.... quoiqu'il existait toujours un voisin très irritant qui passait sa vie à pourrir celle des autres. Bizarrement, Grace s'était déjà confrontée à ce genre de bonhomme... Pas de bol.

Le chien était donc le cadeau empoissonné de sa chère maman. Voilà une bien aimable attention pour se réconforter avec l'idée que son fils ne soit jamais seul. C'était vraiment... mignon. Pour son compte, Gracie ne se souvenait pas d'avoir eu un quelconque animal mais elle les aimait beaucoup... enfin... ça dépendait. Si c'était des toutous qui ressemblaient plus à des rats enragés, non merci. Les oiseaux? Chez soi c'était beaucoup trop bruyant. Quand aux rongeurs... bonjour les odeurs. Finalement, c'était toujours mieux à regarder au zoo ou bien sur une chaîne animalière.

Mais alors qu'elle apporta une nouvelle fois son verre à sa bouche, la jeune femme aux lunettes rouges s'arrêta subitement. Le danois curieux renifla sa prothèse. En voilà un plus doué que Sherlock Holmes. En tout cas, est-ce que c'était le fait qu'elle se sentait plus détendue ou ce qu'il y avait dans son verre qui avait des propriétés insoupçonnées, elle ne se rendit pas compte qu'elle révéla subtilement son handicap en s'adressant au chien.


" Mon ami toutou, si tu ne veux pas te casser les dents, je te déconseille de me mordre la guibolle. Tu te ferais sans plus plus mal que moi.... et la seule chose qui me ferait mal c'est mon porte-feuille sachant le prix de mon pantalon. "

L'humour était la seule chose qui pouvait l'apaiser un peu dans ce genre de situation qui pourrait être gênante, mais le danois était bien dressé et obéi à son maître à la seconde à son appel. En attendant, elle préféra reprendre une gorgée de son cocktail avant de le reposer à moitié vide sur la table basse.

Son hôte, lui, semblait se faire harceler sur son téléphone et il eut même la gentillesse, car bien que curieuse, Gracie ne lui aurait jamais demandé, l'objet de ses messages. Une fête en ville? Elle s'étonna quelque peu de savoir qu'il préférait alors se retrouver là, devant la drôle de journaliste qu'elle était, plutôt qu'à se vider l'esprit dans une soirée de folie avec des jet-seteurs.


" Ho? Enthousiaste? J'aurais peut-être dit insistante... sans doute que votre présence doit lui être importante pour une soirée peut-être pompeuse... euuhhh... pardon. Excusez moi. Vraiment pardon.... parfois je me dis que je devrais tourner sept fois ma langue avant de parler. "

Ses mots avaient dépassés sa pensée et elle tenta de noyer son trop franc parler dans son verre qu'elle finit par vider rapidement. Par tous les saints! Professionnel! C'était ce qu'elle ne cessait de se répéter depuis qu'elle devait venir ici.... Elle n'en ratait pas une...

Toussotant légèrement pour tenter de reprendre son sérieux, elle finit par farfouiller dans son sac pour prendre son dictaphone.


" Bon et bien... si vous me permettez... je n'aimerais pas trop vous faire perdre votre temps. Si vous êtes près, nous pouvons commencer? J'espère que cela ne vous gêne pas que j'utilise un dictaphone? Je pourrais aisément comprendre que vous préférez que je prenne des notes papiers. "

A New-York, il y avait tous les genres et il n'était pas rare que certains individus refusent d'être enregistrés. Après tout, on pouvait parfaitement détourner une cassette et le dialogue échangé. Cependant, Grace était une femme juste et raisonnable, pour elle, ce n'était qu'une question de confort et de pratique. C'était moins craignant de tout enregistrer que de noter sur un papier comme un greffier.
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MessageSujet: Re: Exclusive interview [Mlle Fitzgerald]   Exclusive interview [Mlle Fitzgerald] Icon_minitimeMar 3 Nov - 18:21

Il avait dit « ami »? Ah si, c'est bien ce qu'il avait dit. Il disait souvent « ami », sans s'être véritablement penché sur la question auparavant. On faisait vite partie de son répertoire d'amis, mais il connaissait parcoeur le numéro de portable de bien peu de ces individus qui peuplaient son interminable liste. En vérité, il aurait essayé de se rappeler quel ami, exactement, lui avait rapporté ce jus, et il aurait éprouvé de la difficulté à lui trouver nom et visage.

- Exact, jus de mangoustan. J'ignore si on peut en trouver dans toutes les épiceries, par contre...

Il ne s'interrogea pas bien longtemps sur le sujet, voire pas du tout. On le trouvait pour lui, ce jus, comme on trouvait près de la moitié de ce que contenait son réfrigérateur. Lui, il se contentait de payer pour tous ces produits venus d'ici et d'ailleurs.
Ne relevant pas l'épisode de la jambe, cependant pas très sûr d'avoir tout saisi, il se contenta d'un timide sourire et de toute façon, le cellulaire changea de sujet pour lui. Il garderait malgré tout les paroles de la journaliste en tête, par curiosité, et y reviendrait s'il n'oubliait tout simplement pas. Elle venait tout de même de laisser sous-entendre qu'elle avait quoi... une jambe de bois ou un truc dans le genre, sous ce pantalon. Il y avait de quoi hausser un sourcil.

Le commentaire de la jeune femme le fit sourire de plus bel, visiblement amusé par son aplomb, bien qu'elle en parut plutôt gênée par la suite. Jeune journaliste... Son honnêteté ne plairait pas à tous, mais lui permettrait aussi, d'un autre côté, de se faire un nom. Les gens n'aiment pas sentir qu'on leur ment, si on leur ment, il faut le faire bien autrement, mieux vaut leur dégobiller la vérité. Ils sentent alors que les journalistes travaillent pour eux, qu'ils sont leurs informateurs, un truc dans le genre. Et c'est là qu'ils deviennent par le fait même ennemi des objets de leur attention et surveillance; politiciens, artistes, personnalités quelconques... Il faut savoir s'en faire des alliés, autrement on se brise, éventré par la plume, dépossédé d'une existence propre.
Cela dit, aux dires de Grace, Jesse ne se retint point longtemps et rit franchement un moment, avant de reprendre la parole, un large sourire aux lèvres.

- Ça va, vous pouvez utiliser votre dictaphone.

Songeur un court instant, les paroles de Grace tournoyèrent encore un peu dans sa tête et il les voyait défiler avec un amusement tel qu'il en oubliait ses réserves, ce qui risquait de l'entraîner trop près de lui-même s'il n'était pas plus prudent, trop près du gouffre. Personne n'allait là avec lui, enfin... Personne suffisamment sain d'esprit pour s'en souvenir le lendemain, ou pour lui attacher une quelconque importance, un quelconque sens alors qu'il n'y en avait pas.
Toujours sur la lancée d'un distrayant égaiement, il revint sur ce que la jeune femme avait dit à propos de ces soirées.

- Plus pompeuses que vous croyez, ces petites fêtes! Dans le genre excessif... Le type de soirée qu'il vaut parfois mieux oublier.

Son sourire s'était légèrement et progressivement retrécit au fil de ses mots. Le goût amer de l'ironie commençait à s'immiscer entre ses lèvres. Mais il était lancé et avait du mal à retenir les mots. Parlait-il trop? Il en douta un moment mais la question lui vint trop tard. Il ne se permit pas de laisser paraître son malaise longtemps, laissant glisser son regard vers le chien qui somnolait contre lui, lui caressant la tête d'une main, tenant toujours son verre de l'autre.

- Il y en a qui ont du mal à respecter leurs limites, parfois... Mais ça, c'est dans tous les milieux. La seule différence c'est que dans ce genre de soirée, les gens ont les moyens de largement les dépasser, ces limites.

Lorsqu'il redressa la tête, il avait retrouvé un air plutôt paisible. Elle devait bien s'en douter, il ne lui apprenait sans doute rien et c'était tant mieux, c'est ce qu'il cherchait à lui faire entendre. Le sujet était banal, alors inutile de s'y aventurer, inutile d'essayer.

- Reste que je passerai peut-être, après l'entrevue. Leslie ne mettra certainement pas fin à cette soirée avant demain matin... C'est une occasion pour revoir de vieilles connaissances et des amis, mais également une opportunité pour élargir ses contacts. C'est une des nécessités du métier et ça, l'agent ne peut pas toujours le faire pour nous.

D'une dernière gorgée il vida son verre, prit celui de Grace et se leva pour aller les poser sur le comptoir dans la cuisine. Minus cilla à peine. Jesse profita de cette brève absence pour se remettre les esprits bien en place. Il revint prendre place dans le canapé.

- C'est quand vous voulez, miss.
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MessageSujet: Re: Exclusive interview [Mlle Fitzgerald]   Exclusive interview [Mlle Fitzgerald] Icon_minitimeMer 11 Nov - 18:32

C'était un peu spécial cette rencontre à vrai dire... Voilà que Gracie parlait épicerie avec une star montante du cinéma. Pourquoi pas après tout? Mais à part la ménagère de cinquante ans, ces détails n'allaient pas attirer beaucoup de lecteur. Quel travail pénible de devoir pathétiquement coller à un système purement commercial... Comme si c'était intéressant de savoir le nombre de femmes qu'il avait eu dans son lit... Enfin. Notre journaliste n'aurait pas la prétention de dire qu'elle était mieux que toutes ses écervelées qui criaient simplement parce que leur idole leur avait effleuré la main - quoique... - mais elle pensait que le monde regorgeait tellement de sujet plus passionnant que la vie sexuelle d'autrui, surtout que c'était terriblement personnel ce genre de chose. Parfois, elle se surprenait à plaindre les gens du showbizness, bien que, tous devaient être au courant du revers de la médaille. Il y avait finalement une véritable forme de narcissisme et de sadomasochisme dans cette vocation. Cependant, c'était terriblement déroutant de voir que la personne que l'on avait en face - au delà du luxe de son appartement - était si banale dans ses habitudes. Une mère couveuse, un chien, la copine qui le harcèle au téléphone... Mais c'était tout aussi bien un acteur. Dans la paranoïa qui pouvait habiter une journaliste, il était tout à fait naturel de croire que tout pouvait être qu'une scène monter de toute pièce. De toute façon, qu'est-ce que cela pouvait faire, hein? Les deux jeunes gens faisaient simplement leur boulot... donner ce qu'attende les autres. Mais Gracie s'était jurée qu'un jour tout cela changerait.

En attendant, la jeune femme pouvait au moins se satisfaire du climat détendu qui régnait, Jesse lui-même éclata de rire alors que notre unijambiste paraissait... étonnée. Espérons qu'il ne se moquait pas d'elle, cela nuirait un peu à sa crédibilité. En tout cas, il ne voyait aucun problème à l'utilisation du dictaphone, ce qui la soulagea grandement. Non pas qu'écrire la gênait, elle avait toujours adoré cela mais... si on pouvait faire les choses plus rapidement et proprement en un enregistrement. On n'allait pas cracher dans la soupe, hein?

Quoiqu'il en soit, Grace écouta attentivement les propos du bellâtre. Mine de rien, il s'ouvrait un peu, et il ne s'était peut-être pas rendu compte qu'il venait de divulguer le prénom de l'amie harceleuse en question, une dénommée Leslie. En tant normal, elle enquêtait toujours un peu préalablement sur les sujets de ses interviewés, toutefois, pour celle-ci, elle avait décider de s'en abstenir. Pourquoi? Pour se mettre dans une position d'une totale neutralité. Elle reconnaissait déjà qu'elle n'avait jamais vu aucun de ses films mais elle éviterait d'en faire mention, on n'allait pas vexer la star au premier abord, non? Ainsi, les questions lui viendraient spontanément au grès de ses curiosités, elles seront toutes posées avec naturel et elle se mettait alors dans la position d'un lecteur qui, comme elle, n'aurait jamais entendu parler de lui. Cela serait comme une interview découverte en somme.

Buvant au grès de ses paroles la fin de son verre, elle ponctuait les propos de Jesse par de simples acquiescement. Gracie n'avait jamais fait partie d'une quelconque soirée mondaine, mais elle s'en faisait facilement une idée, peut-être piètre mais c'était déjà ça. De plus, elle aurait mystérieusement refusé une telle invitation, surtout que les femmes devant porter des robes élégantes.... dans son état, même après des années, elle n'aimait pas montrer sa jambe de métal sauf à un médecin. S'imaginer entourée d'individus plein aux as qui la regarderait avec un regard dédaigneux, dégoûté ou tout simplement de pitié et qui viendrait jouer les désolés et la questionner que le pourquoi du comment.... Voilà bien une chose qui la gonflerait comme on pouvait le dire familièrement. Malheureusement, elle ne pouvait échapper à ce genre de questions, et c'était dans doute la raison pour laquelle la majorité de ses collègues n'étaient pas au courant, et que sa vie sociale était restreinte.

Bon hôte, Jesse finit par débarrasser la table basse et Grace attendit que ce dernier soit prêt et qu'il lui donne le feu vert. Là, elle alluma son dictaphone, et commença aussitôt les questions.


" Bien. Jesse... je vais commencer par des questions assez basiques. Beaucoup de gens connaissent maintenant l'acteur que vous êtes, la star montante du cinéma et on vous promet déjà un bel avenir dans le domaine. Cependant, on en sait beaucoup moins sur l'homme. Vous qui êtes réputé pour être un bel homme justement, de nombreuses carrières auraient pu vous tenter, mais vous avez choisi le cinéma. Qu'est-ce qui vous a poussé à vous résoudre à jouer les acteurs? "

Grace pointa ses yeux noisettes en direction de Jesse, l'observant simplement. Elle ne se rendait pas compte que de temps en autre, elle ponctua ses paroles de petits gestes des mains, une manie bien connue pour certains. Toutefois, on pouvait au moins percevoir chez elle, qu'elle était intéressée par la réponse attendue.

" Avez-vous une source d'inspiration particulière? Y a-t-il un acteur ou actrice qui vous a donné l'envie et qui est pour vous un modèle dans le domaine? Peut-être un film qui vous a marqué? Et si vous étiez un film vous même, lequel choisiriez-vous? Lequel vous représenterez le mieux? "

Des questions, elle en avait à la pelle mais elle préférait de loin les réponses et la façon de les formuler. C'était à travers les mots et la façon de les prononcer que l'on peut apprendre de nombreuses choses sur un individu, et à vrai dire.... Grace était tout simplement curieuse également. Elle aussi aimait le cinéma, mais elle avait tendance à préférer les vieux films que les derniers qui passaient... raison pour laquelle elle ne connaissait pas Jesse d'ailleurs...
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MessageSujet: Re: Exclusive interview [Mlle Fitzgerald]   Exclusive interview [Mlle Fitzgerald] Icon_minitimeLun 16 Nov - 6:20

Décidément, elle avait beau être franche, elle ne se montrait pas trop dure. C'est du moins la réflexion que se fit Jesse à l'entente de la première question de Grace. Attentif, il l'écouta et sourit lorsqu'elle mentionna qu'il était « réputé » pour être un bel homme. La formulation avait quelque chose d'amusant. Jesse n'était pas bel homme, il avait la réputation de l'être. Était-ce une manière de lui laisser entendre subtilement qu'elle n'avait pas succombé à ses charmes? Ou alors qu'elle doutait du bien-fondé de cette « réputation »...? Qu'importe, suffisamment de jeunes femmes avaient déjà succombé à sa tête d'acteur pour lui assurer son salaire. Et puis, il y avait quelque chose de rassurant, en quelque part, à ne pas se sentir jugé que par un truc pour lequel on n'a, au fond, pas tellement de mérite... Sinon du tout.

Il aurait été facile de lui sortir une réponse toute faite, déjà crachée dans nombre de micros, mais l'intéret qu'elle semblait réellement éprouver pour ce qu'il lui dirait le freina dans son automatisme, il prit le temps de réfléchir, cette fois, et garda ses phrases préfabriquées pour une prochaine interview.
Mais l'exercice lui demanda plus de concentration qu'il l'avait escompté. Pourquoi acteur? À quand remontait cette question et surtout, à quand le choix qui l'avait mené jusqu'ici... Il leva les yeux vers le plafond, comme s'il pouvait y trouver une réponse, et se passa une main sur le menton, l'air songeur.

- J'ai toujours aimé jouer... Jouer à être quelqu'un d'autre, comme tous les enfants mais, pour moi, ça a duré et, si je me souviens bien, c'est une amie de ma mère qui nous a suggéré de m'inscrire à une agence, je devais avoir une dizaine d'année. J'ai fait des publicité pour la télévision, au début... Et entre-temps, je continuais de m'impliquer dans toutes sortes de projets en art dramatique, à l'école. J'adorais jouer sur une scène, devant des gens... C'est d'ailleurs ce que je croyais faire de ma vie... J'ai étudié à l'école de théâtre, mais avant de me lancer dans ma première production professionnelle, j'ai signé un contrat avec une agence de mannequin enropéenne. C'est ce qui m'a fait dévier de la trajectoire que j'avais prévue. Après mon détour dans le monde de la mode, j'ai reçu des offres pour le cinéma et alors... me voilà. Au fond, c'est l'amour du jeu, qui m'a poussé à devenir acteur... C'est cette façon d'exister en étant quelqu'un d'autre dans une réalité différente...

Et ben... Comme quoi ce n'était pas si simple, finalement. En tous cas, pas autant qu'il s'en était lui-même convaincu. Malgré tout il avait eu de la chance, constatait-il, de s'être rendu là où il était maintenant. Non mais de quoi pouvait-il se plaindre, après tout? Toute manifestation d'inconfort dans cette vie de rêve serait du domaine du caprice... Il avait toujours fait ce qu'il aimait, ou presque.

- Hmmm....

Désormais penché vers l'avant, les coudes sur ses cuisses, le visage appuyé dans ses mains, Jesse fixait les fenêtres sans vraiment les voir.

- C'est dur... marmonna-t-il. C'est dur de choisir... mais...

Il se redressa, laissa tomber le haut de son corps sur le canapé en soupirant lourdemment. Croisant ses mains entre ses jambes il tourna la tête vers Grace.

- J'aime beaucoup Kubrick. Quand j'ai vu A Clockwork Orange, j'ai eu l'impression de saisir, pour la première fois, la portée que pouvait avoir le cinéma, que je ne sentais alors qu'au théâtre... J'étais jeune... Peut-être un peu trop d'ailleurs... Mais y'a aussi ce réalisateur français, Gondry... J'adore son imaginaire... Mais franchement, un film qui me représente... Je sais pas trop, je n'y ai jamais songé, avant...

Il sembla réfléchir un moment. En fait, il songea aux films dans lesquels il avait joué. Jusqu'à présent, jusqu'à son dernier film, plus exactement, il n'avait souvent apparu que dans de grosses productions. Des blockbusters à gros budgets qui suivaient souvent des schémas conçus pour plaire au grand public... On y mettait des têtes connues, de jolies têtes dont on aimait parler, les mêmes qui faisaient souvent la une des revues à potins, on ajoutait beaucoup d'argent, bien de l'émotion, des effets spéciaux et... Paf. Un film. Wow... Vu comme ça, c'était déprimant, quand même.

- Et puis y'a Artaud... Un incontournable quand même, tant au cinéma, qu'au théâtre ou qu'en littérature... Il a dit des trucs géniaux sur le cinéma, entre autres. Le genre de truc qui fait que j'ai envie de m'impliquer dans différents types de projets, aujourd'hui. J'ai envie de sortir du modèle hollywoodien, un peu...

Un peu beaucoup, bien qu'en même temps, c'était effrayant.
Jesse baissa les yeux vers Minus, qui ronflait presque, à ce stade, et se remit à lui caresser la tête distraitement.
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Grace FitzgeraldGrace Fitzgerald
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MessageSujet: Re: Exclusive interview [Mlle Fitzgerald]   Exclusive interview [Mlle Fitzgerald] Icon_minitimeMer 25 Nov - 20:56

Pour faire une bonne interview, il ne fallait pas véritablement s'impliquer émotionnellement, il fallait savoir prendre de la distance pour rester le plus objectif possible, et ne noter que les faits et rapporter les discours comme ils étaient donnés. Bien évidemment, les journalistes qui pensaient cela se faisaient rares, et Gracie en avait un peu honte quand elle voyait le côté obscur du système. Pas mal de mauvais journée prenait un malin plaisir à sortir des phrases chocs qui n'en étaient pas à l'origine, mais le devenait en sortant totalement du contexte, tout cela pour vendre des torchons lamentables. Le plus déplorable était de voir que des milliers de gens les achetaient... quelle tristesse. Le NY Times? Gracie avait toujours vu ce journal comme un papier sérieux qui évoquait des sujets diverses et variés, et elle espérait sincèrement devenir une grande journaliste. Toutefois, elle avait quelques appréhensions, de s'imaginer qu'un jour où l'autre, elle apprendra que le grand chef était corrompu, qu'on lui payait des pots de vins pour ne pas parler d'une affaire ou mentir sur une autre... Cela pouvait paraître paranoïaque mais malheureusement, cela s'était tellement déjà vu... C'était une petite angoisse. Et si une chose pareille devait arriver? Que ferait-elle? Elle monterait son propre journal? ça serait le rêve.... un rêve qu'elle ne verrait sans doute jamais. Sa première ambition c'était le pullitzer, le reste on le calculerait plus tard. Et si il fallait commencer par une brillante interview d'une star du coin, alors on était partie.

Jesse continuait à se montrer agréable et souriant alors que Gracie faisait un peu peine à voir à vrai dire. Elle était si sérieuse qu'elle en oubliait de détendre ses zygomatiques. Seulement, de temps à autre, le naturel la trahissait toujours, par des petits sourcillements, une lèvre pincée, une petite moue interrogative, ou bien du tapotage de doigts. Mais elle était vraiment impliquée dans la conversation, elle écoutait avec la plus grande attention, cherchant même à analyser chaque mot qu'utiliser l'acteur. Son parcours n'avait rien de particulier en soit, des cours des théâtres, des apparitions dans des pubs... Ce qu'il la fit légèrement tilté c'était lorsqu'il parla de mannequinat. Finalement, c'était peut-être pour cela que son visage lui était vaguement familier? L'aurait-elle vu sur une affiche ou un magazine? Mmmm... Mettant cette interrogation de côté, elle se reconcentra sur le problème premier.

Sa dernière phrase attisa sa curiosité... être quelqu'un d'autre dans une réalité différente... intéressant... est-ce que inconsciemment, il désirait fuir la réalité présente? De toute façon, elle ne pouvait pas poser ce genre de question, elle n'était pas psy et peut-être aussi que c'était inconvenant de vouloir le décortiquer ainsi. Et puis... est-ce que cela allait intéressé les lecteurs... Une autre histoire.

Lorsqu'ils parlèrent enfin du cinéma à proprement parlé, il nomma Kubrick. Un gars sacrément connu, autant que son film qui fit une énorme polémique : Orange mécanique. Gracie se rappelait de l'avoir vu mais elle était restée perplexe à la fin. Certes, il y avait des tellement dérangeants abordés, surtout pour les seventies. Un avant-gardiste comme on disait... Le laissant parler en tout cas, elle bougeait la tête de manière affirmative à chaque parole de Jesse, presque automatiquement. On aurait pu croire que c'était pour faire joli mais elle écoutait vraiment!


" Vous dites désiré sortir du carcan Hollywodien, mais dans quel genre de film aimeriez-vous jouer? Quel genre de personnage à incarner pourrez-vous plaire à jouer? Vous vous sentez capable d'incarner n'importe qui, autant des rôles comiques, romantiques, dramatiques ou d'hommes d'action? Cela ne représenterait pas un exercice trop difficile? Et par ces choix, vous n'avez pas peur que votre public ne vous suive pas? "

Haha! Cela faisait pas mal de questions d'affiler, mais que voulez-vous, Grace serait capable de tenir encore longtemps comme ça vous savez? Mais elle ne désirait pas non plus trop le martelez avec tout cela.

" Veuillez me pardonner Jesse. J'avoue que quand je suis dans ma lancée, j'ai du mal à m'arrêter. J'oublie toujours combien cela peut être désarçonnant autant de questions en même temps. N'hésitez pas à me couper. Vous pouvez aussi refuser de répondre à certaines questions. Cela pourrait aisément se comprendre... "

Pour la première fois, la jeune femme fit enfin un petit sourire. Et oui, derrière les lunettes rouges, il y avait bel et bien une journaliste non robotisée. Elle savait aussi se montrer chaleureuse dans ses grands jours... et puis, Jesse savait mettre les gens à l'aise, cela devait y être pour beaucoup.
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