Reservoir Dogs
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 Ginger Tara. "What kind of fuckery are we ?"

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Ginger TarasovGinger Tarasov
Hackeuse
Or how to be a cool GEEK


Cute Name? : Gingy. Haha expldr. /va coder/
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Ginger Tara. "What kind of fuckery are we ?" Vide
MessageSujet: Ginger Tara. "What kind of fuckery are we ?"   Ginger Tara. "What kind of fuckery are we ?" Icon_minitimeMer 20 Jan - 20:55

    I. I D E N T I T E .
    Ginger Tarasov

      NOM : Tarasov.
      PRENOM : Ginger. Mais de naissance, Grażyna. (Est-ce nécessaire de stipuler que cet ancien prénom ne vaut rien pour elle ?)
      SURNOM : Ginger lui-même est un surnom. En fait c'est son pseudonyme. Si on voit une page web signée par ces 6 lettres, on sait qui est passé.
      AGE : 27 ans. etonnant, ne ?
      DATE DE NAISSANCE : le 8 Août 1985.
      NATIONALITE : naturalisée Américaine mais Polonais d'origine.
      STATUT : Hackeuse professionnelle / How to be a cool geek.


    I I . A C T U A L I T E S
    Ginger Tarasov

    PSYCHOLOGIQUE:

    Ginger présente cette espèce d'immaturité pas tout à fait puérile mais plutôt inconsciente, irresponsable.
    Non qu'elle passe son temps à réclamer jouets et sucreries -mais on n'en est pas si loin, en réalité-, mais qu'elle ait cette impression de bienséance qu'on ne retrouve normalement que chez un enfant bien en sécurité chez ses parents. Un enfant qui sait qu'il sera sauvé de justesse par ses bien-aimés parents s'il a un dérèglement comportemental. Un enfant qui ne se soucie nullement des sanctions autres que les punitions infligées pour avoir menti un peu ou être resté un peu trop longtemps debout, dépassant l'heure strict du couvre-feu enfantin. Un enfant qui ne se rend pas compte de ce qu'il fait, et qui voit ses actions que bien après. Parfois il en éprouve des remords, mais la plupart du temps c'est passé alors c'est oublié.
    Disons que tout son mental repose sur ces quelques phrases d'un exemple bien plus que banal. Peut-être l'exemple d'un enfant aisé, tranquille, gâté, riche même. Pas non plus le bourreau de ses parents car ce sont les héros mais presque. Malgré cette simulation de confiance -fondée sur rien pour elle, car elle n'en a pas, de parents réels-, comme un enfant, elle pleure, se met en colère, rit pour rien. Non que les ombres cachées dans l'ombre du placard la terrorisent. Il en faut bien plus pour faire peur à la fière Ginger. Et puis ce masque d'argile peint de couleurs diverses et variées la protège mieux que quoi que ce soit. Quoi de mieux que de se répéter qu'on n'est nullement effrayé pour ne pas l'être ? Quoi de mieux que de redresser la tête pour ne pas voir les obstacles -pourtant évidents- et avancer aveuglément ? Mieux vaut prendre le monde à son sens chromatique. Non visuel, car tout serait gris. Il faut déformer, coloriser, retoucher. Ainsi ce gratte-ciel couvert de brume devient une girafe exploratrice. Une grave dispute peut devenir une inoffensive chamaille qu'on pourrait réparer d'une distribution générale de chocolats. En revanche, si l'imagination ne peut plus rien faire, qu'elle a poussé ses derniers retranchements, là, il n'y a rien à espérer. Si le fantastique ne peut rien, le réel encore moins. Et là, désespoir et tristesse envahissent tout le quartier resté morne, inquiétant, peut-être même horrifique. Les ombres inconnues de la chambre d'enfant surgissent, de nulle part, facilement, sans gêne. Et là, l'enfant concerné ne peut qu'attendre que tout cela passe, vite, vite. Le plus vite possible. Et si à force d'attendre, même longtemps, il n'y a toujours rien, il faut trancher le nœud gordien et recourir à la violence. Quand la nuit triomphe et qu'elle étouffe, il faut respirer et crier, pour que le noire s'en aille, que de l'aide vienne. Crier, taper, pas dans de gémissements ou des râles, mais une voix assurée, convaincante, forte, et emplie de colère. Il ne faut pas trop déranger la clarté. Sinon l'équilibre de la justice penche du mauvais côté. Et cela est très mauvais. Il faut alors taper dans la balance pour qu'elle se rééquilibre. Et puis si ça ne marche pas, elle casse.

    Évidemment, on ne peut toujours rester un enfant. Même Peter Pan au fond n'était pas si gamin. Car s'il n'avait pas la maturité morale pour accepter de grandir, il avait celle de la logique. Sans autant de stratagèmes, il n'aurait jamais vaincu ses terribles ennemis. Ginger présente une sorte de loquacité, une réflexion un peu meilleure que cette résistance aux sentiments qui l'envahissent trop vite. Ne virons pas non plus dans le côté combat psychologique du samouraï ou du joueur de go afin de trouver la meilleure solution. Elle peut paraître pour une sans cervelle, mais même par l'absence de stoïcisme s'est cultivé un pragmatisme, d'ailleurs chez elle plus tôt que chez les autres enfants. Elle a alors perdu le bloc entier innocent et immaculé d'esprit imaginaire pour un peu toucher terre. Peut-être dommage, mais sans, ce serait une personne complètement déséquilibrée. Car elle n'est pas si extraordinaire que ça. C'est un individu comme un autre, certes avec un esprit créatif plus poussé, peut-être une observation aigüe, mais elle a beaucoup de défauts aussi. Comme ce côté girouette.
    Et puis, cet esprit logique ne peut pas que servir à la vie avec l'environnement. Parfois elle s'en sert complètement autrement, se détachant de son esprit ludique. Si elle voit un intérêt par un côté, elle fera tout pour justement l'obtenir sans trop de peines -surtout physiques-. L'intérêt matériel l'appâte beaucoup, réellement, et cela vient de ce qu'on a dit plus haut, du syndrome de l'enfant gâté. Elle voudra toujours plus. Toujours plus. Oh cette écharpe ne lui suffit pas il lui faut un bonnet et puis des gants et puis un manteau et puis tous les autres vêtements et une fois qu'elle les a tous elle voudra renouveler son écharpe trop vieille et adapter tous les autres vêtements à ce nouvel habit.
    Si elle n'a pas ce qu'elle veut, elle se met alors dans une de ses colères soudaines et pas très rares.
    Enfin pas rares... hum. Elle ne cache pas ses colères, qui sont à vrai dire assez fréquentes. Mais ça, c'est des colères aériennes si j'ose dire. Oui bon elle crie, tape, insulte, jure, fort, oui, mais ça ce n'est rien même si ça arrive assez souvent. (Elle aime donner des coups de poing. C'est de l'adrénaline en plus.) Les vraies colères ou la rancune et le désir de vengeance se réveillent sont un cas très particulier pour la demoiselle. A vrai dire la majorité des êtres humains ne font pas toute une maladie et ne deviennent pas tous des Kira, heureusement. Ce qui veut être exprimé chez Ginger, c'est cette aptitude à pardonner même sans sourire pour cesser les enfantillages.
    Oui, vous m'avez bien entendue, cesser les enfantillages. Cette fille que j'ai décrite comme une gamine pas possible. Si vous vous fiez en fait à ce qu'on dit d'elle (donc ce que je viens de dire), attention. On ne l'a jamais vraiment su mais elle s'est pas très nette.

    PHYSIQUE :

    Voir Ginger s'agiter est assez comique.
    Elle a hérité du teint de ses ancêtres slaves. Enfin, de façon généralisée, on s'imagine les nordiques (ceux du nord mais aussi ceux de l'est) pâles, à cause de leur climat. On doit bien avouer qu'elle l'est. Et vous allez me dire, oui blabla, mais c'est beau le teint blanc, c'est le tableau de la jeune femme parfaite, avec les veines bleues qui se voient eh bien NON. Parce que non seulement sur ce teint de craie ses cernes sont dingues mais elle rougit très vite. Et vous allez me dire, mais siii c'est beau une jeune fille qui rosit de pudeur, c'est joli comme un cœur. Et bien là encore NON. Parce que dès que le mercure monte un peu les joues de Ginger prennent une teinte rouge violacée assez violente, transformant la cruche de lait en aubergine bizarre.
    On va cesser cet exposé sur la rougeur et la kératine de Ginger. Il y a d'autres choses plus intéressantes chez elles. Évidemment. On pourrait expliquer par ce phénomène chromatique le peu d'envie qu'elle a à sortir et à rester cloîtrée à coller son nez contre l'ordinateur. Elle s'y absorbe tellement qu'elle en oublie de manger, de dormir. Elle n'est pas très grande, ne dépassant pas la moyenne des tailles; en revanche comme sa corpulence est filiforme, on en a l'impression. Mais on en a trop impression. Si bien qu'elle passe plus pour une asperge qu'autre chose. Une asperge couleur aubergine, chouette.
    Une autre couleur étrange se mêle à ce mélange; cet espèce de magenta. Ses cheveux, rougis, cramés, brûlés, vont dans tous les sens. Des mèches raides tombent autour de son visage, certaines sont bouclées, d'autres juste anarchistes. Ces autochtones capillaires peuvent faire ce qu'ils veulent car elle ne s'en soucie réellement jamais. Enfin, plutôt qu'elle aime à se les voir déborder de partout, ses cheveux drôles. Des cheveux couleur tomate (comme quand elle est exposée au soleil), couleur crabe, couleur piment, couleur poivron, couleur piment, bref. Mais des cheveux à reflets roses, d'un rose étrange; plutôt fade si on ne prend pas en compte la vivacité du rouge. Ça peut sembler nébuleux mais il faut juste se dire que dans le sombre, ses cheveux si pétillants et gais retombent se tristesse, s'éclatent de façon disparate.
    Enfin il faut arrêter cet exposé numérique tout court. Les couleurs, c'est bien intéressant mais aucun humain n'est rien sans ses expressions. Elle aime à arborer ce sourire féroce qu'ont les requins. Un sourire carnassier qu'ont les hyènes. D'ailleurs, son rire leur ressemble. Un espèce de ricanement aigu inquiétant. Ou bien un rire sauvage, presque bestial. Non c'est toujours Ginger que je décris, pas l'homme du Néandertal. Elle n'a pas honte d'éclater de rire ainsi parce qu'en fait on peut croire qu'elle se force. Explication étrange. Elle sourit en permanence donc, comme les hôtesses de l'air, même devant son écran ou dans la douche. Parce que dans la douche, la seule chose à laquelle elle pense, ce sont ses codes. Des codes, des codes, des codes. Ah ah ah c'est vraiment divertissant de penser à des codes débiles, moi aussi j'en ris, me dites-vous. C'est ce qu'on appelle une passion, tout d'abord. (Elle ne va pas jusqu'à chanter des codes en se lavant... enfin qui sait ?) Bref, revenons au sourire. Son sourire de présentatrice. Mais justement, son sourire est l'opposé de ceux des présentatrices blondes. Le sien est bizarre. Elle étire fort ses lèvres, montre toutes ses dents, comme dans un rictus forcé.
    Vous ne l'auriez jamais deviné mais en réalité Ginger porte des lunettes. Elle ne les met que chez elle (c'est à dire très souvent en fait), pour écrire des lignes de codes. Evidemment, sa fantaisie l'a poussée à mettre des lentilles. Et qu'avec ses lunettes, on ne voit pas assez ses cernes. Ses cernes, elle les arbore assez fièrement, comme des blessures de combat. Non ce n'est pas une emo qui se vante de ne pas dormir et d'être insomniaque à cause du mal qui la ronge et qui la trouble. Et donc, comme sa fantaisie va décidément assez loin en guise de lentilles elle en porte de couleur. Vue et couleur. De couleur rouge foncé, virant au marron, mais assez clairs pour être inquiétants. Crise de fanattitude pour ressembler à Edwaaard ? Non, un geek, ça aime se déguiser en Spock ou en vampire.
    Malgré donc cette aptitude à rougir plus vite que son ombre, elle ne cherche pas spécialement à se protéger du soleil. Loin d'être frileuse, elle arbore des vêtements courts, jeunes et provocants. Des vêtements bizarres que peu de personnes mettraient. Une chemise à motifs nippons, un short à carreaux et des sneakers en toile usés sont ses habitudes vestimentaires habituelles. Elle aime pas mal se mettre tout un attrait d'accessoires, des barrettes, des pinces, des badges, des cravates, des nœuds, des bracelets, des brassards, des colliers de chien bizarres. Underground comme elle dit.
    Quand elle parle, c'est étrange. Une voix cassée, pas très agréable à entendre. Elle forme bizarrement les R. Non qu'elle les roule comme un tracteur bolchevik, mais on y est presque. Puis elle utilise un vocabulaire très cru, très bas, très familier. Elle sait aussi tenir un ton soutenu mais se force également à parler de façon incorrecte. Ça amuse. Ça fait passer le temps.
    Puis si vous vous demandez la couleur originelle des cheveux et des yeux de Ginger, c'est une bonne question. Mystère.
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Ginger TarasovGinger Tarasov
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MessageSujet: Re: Ginger Tara. "What kind of fuckery are we ?"   Ginger Tara. "What kind of fuckery are we ?" Icon_minitimeMer 20 Jan - 21:51

    I I I . R E A L I T E
    Ginger Tarasov

    HISTOIRE :

    « Grażyna. »
    « Oui, père ? »
    Banlieue basse de Varsovie. Un ancien immeuble, rénové, lugubre mais imprégné du passé, d'histoires.
    « Grażyna, tu mérites ton prénom. »
    « ... »
    « Écoute, ta mère va revenir bientôt. Elle est juste partie chercher du pain. … Pourquoi fais-tu donc cette tête-là ? Une fille de 5 ans doit aimer son papa. »
    « Père, je ne vous connais presque pas. »
    « Ne raconte pas n'importe quoi. Je rentre tard le soir, je sais, je fais beaucoup de calculs dans mon bureau, des calculs trèèèèès compliqués si tu savais ma pauvre chérie... »
    « ... »
    La mère revint. Un air désappointé. Ils devinèrent qu'elle n'avait rien trouvé. Ou plutôt qu'elle n'avait rien pu acheter.
    Malgré son jeune âge, Grażyna savait que son père ne faisait pas des calculs compliqués. Elle savait qu'il n'était pas comptable. Il n'était même pas diplômé. Il était garagiste. Pas patron de son garage, mais un des garagistes du local petit et peu connu au fond de la ruelle. Ce genre de garage que personne n'a remarqué mais dont de toute façon personne ne voudrait les services. Ils n'avaient pas beaucoup de clients mais ils travaillaient comme des bourriques. A la maison, la pauvre mère qui travaillait déjà beaucoup était menée à la baguette par son époux. Elle ne comprenait pas pourquoi une femme aussi fantastique pouvait rester avec un plouc pareil.

    ♠️
    Elle ne savait pas où on l'amenait. On lui avait mis la plus belle de ses robes, la rose foncée, fuschia, magenta, à pois et rayures. Une robe ridicule mais la moins usée, la moins petite. Une robe joliment coupée pour une fillette de six ans et demi, mais très légère pour un matin de février.
    Son père marchait vite.
    « … Père, pourquoi maman n'est-elle pas venue ? »
    « Ta mère n'en a rien à faire de toi. Ton papa t'amène à un endroit. »
    « … Quel genre d'endroit ? »
    « ... »
    « ... »
    « Tu verras. »
    Les rues devenaient plus petites. Après le long trajet en voiture, les jambes engourdies de la fillette avaient du mal à suivre dans la neige poudreuse.
    Puis ils arrivèrent. Enfin c'était une autre ruelle, comme les autres, mais ils s'arrêtèrent. Des hommes au visage masqué vinrent.
    « C'est elle ? »
    « Evidemment. C'est Grażyna. »
    « Hum. »
    Elle fut persuadée qu'il n'avait pas écouté et que de toute façon il n'aurait jamais retenu le prénom. L'homme aussi avait un terrible accent. Ses R étaient vagues, flottants. Elle avait du mal à le comprendre. Les hommes eurent une discussion à voix basse; puis le père s'accroupit. Il tint le visage de sa fille entre ses mains. Avec un regard pour la première fois triste. L'odeur d'alcool se dissipait dans l'air froid. C'est là première fois qu'elle trouva son père humain.
    Puis il embrassa sa fille précipitamment et partit. L'inconnu la tira violemment par le bras et le périple commença.

    ♠️

    Voyage terrible. Elle était accompagné de celui qui parlait bizarrement. Bruce, il s'appelait. Prénom bizarre. Elle dit son nom, de sa voix fluette. Il éclata d'un rire animal.
    En arrivant, ils prirent une voiture. La ville l'impressionnait, par ses gratte-ciels. New York, à ce qu'il paraît. En 1991, c'était encore « normal ».
    Ils arrivèrent dans un quartier fermé, hostile. Elle fut précipitée dans une maison. La maison était close. Dans les deux sens du terme. Et enfin une femme vint ouvrir, l'oeil inquiet. Elle regarda rapidement les deux individus, les fit entrer et les fit suivre dans une salle.
    La femme qui les attendait était magnifique. On aurait dit une déesse. Ses cheveux corbeau descendaient au sol lourdement mais sa pose lascive évoquait quelque chose de léger et de divin. Elle souffla de la fumée puis inspecta la fillette du regard. Ils eurent une discussion dans une langue que la petite ne connaissait pas. La femme lui rappelait sa mère. Sa mère qu'elle n'a jamais revue. Et c'était plus grave que son père. Puis elle fit un geste, elle fut poussée dans l'antichambre.

    Là, il y avait une autre fille de son âge, peut-être plus âgée. Ashley, apparemment.

    ♠️

    C'est elle qui apprit à la petite Polonaise l'anglais; c'était elle sa seule amie. A l'école, elles n'avaient le droit de parler à personne. Elles restaient toujours seules. Toujours. Sinon la belle Irina, la patronne allait les punir. Et quand une déesse punit, ça fait mal. Plus mal que peur. Et cela veut dire beaucoup. Parce que les fillettes craignaient énormément Irina malgré leur admiration.
    Ce n'est pas vraiment elle qui a choisi son nouveau prénom. Quand elle s'était présentée à la vénus, cette dernière s'est longtemps tue après le prénom. Irina devait elle-même avoir les mêmes origines que la petite orientale. Puis la déesse a dit « Ginger, now. » Comme ça, sans broncher. La petite a alors hoché la tête.

    Ginger et Ashley grandissaient. Elles savaient ce qui les attendait. Enfin surtout Ashley. Ginger était trop perdue dans sa béatitude face à Irina. Elle voulait être comme elle, elle voulait lui ressembler. Le même métier ne la dérangeait pas. Ginger restait tout de même assez triste que son idole n'ait pas de prince. C'était la première affirmation réaliste qu'elle avait comprise. Les princes et les contes n'existent pas.
    Ginger gagnait en beauté apparemment. Oui, il fallait l'avouer, elle croissait bien, avec les bonnes proportions. Son visage devenait fin et malin. Ce malice présent chez la fille provoquait la jalousie de sa sœur. Sa soeur mentale évidemment. Elles avaient grandi ensemble. La pauvre Ashley n'était pas grande. Ses cheveux noirs, ternes, pleuraient. Elle se cachait avec le visage. Elle avait un énorme complexe sur son nez. Et ses yeux. Et sa bouche. Irina un jour lui dit « mais tu es physiquement intéressante. » C'est toujours ce qu'on dit des gens laids.
    Ashley avait deux ans de plus que Ginger. On la mit au travail quand la Polonaise en avait 14. Depuis, elles ne se sont plus jamais reparlées. Ashley avait complètement changé d'attitude. Elle qui était timide était devenue confiante et assurée quand elle était avec ses clients.

    L'adolescente commençait à comprendre. Elle aussi, allait avoir ce changement. Ashley, si amicale et loyale était devenue odieuse. Gin' se mit en tête d'un jour s'échapper. Mais comment ?

    ♠️

    2001. La panique engendrée par la destruction de New York ne touchait que faiblement la maison. Les clients affluaient dans leur désespoir.
    2001. Aussi l'année déterminante pour Ginger.
    Seize ans. Et désespérément agréable à voir, à toucher. Si Ash' se complexait à cause de sa prétendue laideur, Ginger complexait à cause de sa prétendue beauté. On commença à la « former » en début d'année. Enfin quand elle n'avait que quinze ans donc.
    C'était par une journée chaude que le calvaire commença. Le 8 Août 2001. L'anniversaire de la Polonaise. On l'avait habillée, parée, maquillée. Elle n'avait pas la force de se battre. Elle savait qu'elle ne pouvait y échapper.
    Cependant la vue de son client la changea. Non que c'était un gros obèse, même avec, elle aurait fait.
    Non.
    C'était son oncle. Le frère de son père. Il venait annoncer la mort de la mère de Ginger. Enfin, de Grazyna. Elle fut détruite sur le moment. Irina accourut. En la voyant, l'oncle baissa la tête et répéta la nouvelle. Léona Tarasov, morte par noyade. Irina sembla détruite aussi.
    Et Ginger comprit.
    Irina, c'était sa tante.

    ♠️

    Ragée d'avoir été trompée pendant autant d'années, elle fut gagnée et submergée par l'énergie du désespoir. Elle qui état là en pensant un jour rejoindre sa mère. Mais sa mère était morte. Pire, en fait c'est elle-même qui l'avait livrée à la maison... tout devenait confus.

    Elle ne se souvint que de quelques vagues coups de poings, de ruades, de morsures, de courses effrénées. Elle courut à en cracher ses poumons. En chaussettes, car ses bottes à talons étaient horribles. Par la nuit étouffante Ginger n'en pouvait plus. Heureusement qu'elle n'avait pas été une disciple de la NASA et qu'elle n'avait pas une tenue d'astronaute, avait-elle songé avec ironie en ricanant. Les chantiers de New York II lui parurent immenses. Elle en traversa quelques uns, en contourna d'autres, pour semer ses poursuivants -parce qu'elle en avait évidemment-

    Et exténuée, elle s'écroula dans une rue.

    ♠️

    Elle se réveilla le lendemain chez quelqu'un. Elle eut peur. Et si c'était un rêve ? Si elle était restée chez Irina et qu'elle avait tout accompli ? Elle sauta, effrayée. Elle était dans un espèce de gros maxi t-shirt Disney en guise de pyjama.
    Puis un vieillard accourut.
    La seule chose qui lui sortit, de la bouche de la jeune réfugiée, c'était:
    « RACLURE, TE RINCE PAS L'OEIL ! »

    ♠️

    Elle apprit à connaître le vieil homme. George. Elle rit de son prénom ridicule. Il rit de son prénom ridicule. Il avait appris toute l'histoire. Puis ajouta au passage qu'il l'avait changée pour ne pas salir les draps du lit de rechange. Effectivement, elle s'était réveillée dans un espèce de lit de camping à côté de quelques ordinateurs du plus vieux au moins, du plus performant au moins.

    Au fil des années, elle fut heureuse. Son père était quelqu'un de formidable. Rien à voir avec ce clan qui l'a manipulée comme un pion.

    Les ordinateurs, il n'en manquait pas chez George. Elle arrêta ses études, bien tôt, mais eut les meilleurs cours d'informatique qu'on n'eusse jamais trouvés.
    Ginger ne fut jamais recherchée. Etrange.

    Alors que la jeune fille atteignait ses 26 ans, après dix ans d'existence à côté de son père, ce dernier s'éteignit, de vieillesse. Le brave homme avait vécu un peu moins d'un siècle. Elle n'en pleura pas. « Les gens pleurent quand ils sont tristes, gais ou en colère. Mais pas quand ils sont affligés jusqu'au point mort » avait-elle dit, à elle-même. Sa mort les soulageait tous les deux. Les dernières années, après les deux décennies de Ginger, il avait du mal à vivre et souffrait; et surtout refusait d'aller se faire soigner.

    Elle est depuis ce jour là dans ce local rempli d'ordinateurs, irrépérable.
    Avec l'esprit et l'âme de son père.

    FAMILLE :

    L E O N A : Une femme. Sa mère. Qu'elle a longtemps aimée. Pendant 16 ans. Mais en fait, elle l'avait vendue. Elle-même.
    I R I N A : la patronne de la maison close la plus connue de New York II. Rien à dire. Belle comme une divinité, vicieuse comme un démon.

    G E O R G E S;
    Son père. Son vrai. Son père spirituel. Un homme viré de Microsoft il y a bien longtemps pour avoir essayé de falsifier des dossiers (et il avait presque réussi). Un génie. Un esprit pur dans un corps pur. Quelqu'un de merveilleux qui a tout appris à Ginger. Lui-même a toujours vécu seul à cause de sa laideur. Quand il a rencontré une personne susceptible de l'apprécier, même jeune et inconsciente, il lui a porté secours, sans aucun intérêt ni méchanceté. C'était un ange. Un vrai. Plus puissant encore que les ex-déesses de Ginger, ce chevalier des temps modernes qui secourent leurs dames non par amour mais par charité dans une société bien cruelle.

    CODE: Hoho! Validé!=D J'adore ce code! xD
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MessageSujet: Re: Ginger Tara. "What kind of fuckery are we ?"   Ginger Tara. "What kind of fuckery are we ?" Icon_minitimeMer 20 Jan - 23:45

Fiche validée!

J'aime beaucoup! *__* Amuse-toi bien sur RD, Ginger! =D
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MessageSujet: Re: Ginger Tara. "What kind of fuckery are we ?"   Ginger Tara. "What kind of fuckery are we ?" Icon_minitime

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Ginger Tara. "What kind of fuckery are we ?"

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