Reservoir Dogs
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Welcome In Our World
Bon Niveau Requis

 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-39%
Le deal à ne pas rater :
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
399 € 649 €
Voir le deal

 

 Incision.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Jack AlvarezJack Alvarez
Homme de main SFU
Dog #1


Cute Name? : Jackie
How old are you? : 39 años [26 de Septiembre de 1970]
Messages : 134


Encounters
Links To Others:

Incision. Vide
MessageSujet: Incision.   Incision. Icon_minitimeJeu 19 Nov - 0:44

[ Los Amantes - Mecano ]

Yo soy uno de esos amantes
Tan elegantes como los de antes
Que siempre llevan guantes.


Bon, d'accord, il n'était ni élégant, si noblement vêtu, mais tout de même, chaque matin il en faisait des efforts. Si on connaissait ses habitudes de vieux célibataire, on aurait même pu le plaindre. Imaginez ! Tous les matins se lever aux aurores, encore ça passe, c'était son ordinaire depuis la nuit des temps, c'est la suite qui déroge à la règle. Se débarbouiller méticuleusement, se brosser soigneusement, non, tenter de discipliner ces épis en broussaille qui formaient sa chevelure brune épaisse, mais le comble du comble était tout de même de devoir, sans écart possible, TOUJOURS se raser de près avant de partir. C'était le point décisif d'ailleurs, et l'espagnol, encore endormi devant sa glace, se coupait parfois le menton ou la joue par manque de concentration.

Entre semana voy deportivo
Pero el domingo me pongo muy fino
Con mi chaque de lino.


En effet les journées étaient longues et difficiles. Fallait pas se plaindre, il était doublement payé pour ça, et puis il trouvait à chaque fois cinq minutes pour distraire la secrétaire, ou préparer un sandwich au boss, ou comme plus récemment, un plat à emporter qu'il faisait chez lui et Lui servait là-bas. Et contrairement à la chanson qui s'écoulait depuis le poste radio, c'était la semaine qu'il était impeccablement vêtu d'un costume bleu marine, ou gris, ou beige, jamais noir, et le week end uniquement, avachi chez lui, qu'il faisait sa larve en survêtement et pouvait laisser sa barbe tranquille. Mais aujourd'hui, non, c'est encore Vendredi, alors on met sa cravate et on se la boucle.

Y voy buscando por los balcones
Bellas Julietas para mis canciones
Y hacerles los honores.


C'est vrai, c'est vrai, il ne manquait pas, en arrivant, de saluer la plupart des employés de sexe féminin, lançant ses flatteries à qui voulaient bien l'écouter, semant des rumeurs amusantes par-ci par-là, égrenant des blagues, ou faisant au contraire récolte des fruits que portaient ses propos. Ce n'était pas pour autant qu'il délaissait la gent masculine, et dans l'agence on ne manquait pas de le voir traîner avec quelques gars au détour d'un couloir, un véritable joyeux luron.

Y siempre estoy
Rompiendome la voz
Cantando coplas
Bajo tu ventana, amor.
 ¡Sal! ya que este trovador
Se esta asando de calor.


Pour autant il n'oubliait pas de faire bonne figure auprès du grand Chef, au risque de se faire reconduire à la sortie. Ainsi il avait rapidement su devenir indispensable à la compagnie, ce qui lui permettait quelques écarts de conduite, comme plus haut, sa sociabilité épanouie auprès du personnel, mais également quelque chose de plus Personnel avec le dit Coleman. Rien n'avait filtré, et pour cause, jusque là Alvarez jouait le rôle de la discrétion pas discrète, autrement dit, seule sa cible avait droit à des démonstrations d'affection bien particulières et invisibles aux autres.

Soy educado caballero,
Bello, cortes y amable compañero,
Un codiciado soltero.


Oui, oui, on a compris, il en à de l'allure. Plus ou moins cultivé, drôle, charmeur, posé et célibataire, il avait tout pour plaire n'est-ce pas ? Qui pourrait lui résister ? Ses sourires avenants et les regards bien particuliers qu'il avait l'occasion de lancer à son supérieur quand ils se trouvaient seul à seul, pouvaient en dire long quand on savait les décrypter, et même lui avait du mal à s'y retrouver entre Réel et Inventé, Vrai ou Faux. Noir et Blanc. Il serait temps d'y réfléchir, non ? Plus tard, c'était ce qu'il se disait à chaque fois.

Y como no tengo complejos
Me miro siempre en todos los espejos
Antes de echar los tejos.


Il ne s'en était pas rendu compte. C'est Lisa, la secrétaire du hall d'entrée, qui lui à fait comprendre ce matin en assurant Dites donc Mister Alvarez, j'ai l'impression que tes chemises sont de mieux en mieux repassées ! Tu aurais trouvé chaussure à ton pied ? Trop dommage ! Non. Non, non, non. La vérité, c'était qu'il n'avait pas fait attention, mais que depuis quelque temps, c'était une toute autre motivation qui l'investissait quand il s'agissait d'aller au travail. Et il prenait un peu plus soin de lui. La dernière fois, c'était quand... oh non, mieux valait de pas y penser.

Si alguna vez cometo errores
Para que no llores pido mil perdones
Con un million de flores.


Ce midi, il Lui avait emmené des spaghettis bolognaise, préparés la veille. Il l'avait quasiment obligé à tout manger, tandis que lui, l'espagnol baratineur, était assis sur Son grand bureau à monologuer sur le beau temps, le mauvais temps surtout, et beaucoup d'autres choses intéressantes et inutiles. Plus le temps avait passé, et plus il s'était attaché à ce gros ours mal léché qu'il se plaisait à titiller autant que possible. Le faire réagir était devenu un jeu récurrent, et il se freinait parfois, quand ses objectifs de départs lui revenaient en tête. Il se demandait alors s'il serait capable, le jour venu, de tirer dans le dos de cette personne.

Personne.



Porte qui s'ouvre à la volée sur rafale rocailleuse latine.

- Mattheew, tu as bientôt fini ? Il est déjà vingt heure trente passées ! Ya no hay mas nadie, ils sont tous partis, tu veux pas arrêter toi aussi ? Allez, ces trucs à signer ça peut attendre demain ! Oh, et puis t'aurais pu ranger tout ça franchement !

Il s'était lui même donné l'autorisation de Le tutoyer dès que son heure d'embauche était dépassée, ce qui était largement le cas. Pourquoi donc était-il encore ici allez vous me dire ?

La haute carrure s'avançait déjà sans attendre le consentement de l'Autorité, et se dirigeait vers le plan de travail pour fouttre tupperware vide et couverts dans la poche plastique où il les avait transportés. Au moins, il avait tout fini ! Bravo Mattou. Jetant un œil par dessus l'épaule du concerné, l'hispanique fit savoir son ennui par un long soupir et il posa ses fesses contre un tiroir plein à craquer de documents.


- Espèce de bourreau de travail ! Las pastas te han gustado al menos ? Tu devais avoir une faim de loup, il en reste pas une miette ! Mais t'inquiètes pas surtout, je t'en referais ! C'est meilleur que les sandwichs, HEIN ?

Un grand sourire ponctuait chacune de ses phrases, qui se terminaient en s'envolant avec une interrogation. Oui, oui, il était habitué à parler seul avec Lui, alors autant le faire bien. C'est qu'il n'en avait pas terminé. Retirant des mains du pauvres homme les feuillets encore vierge de l'importante signature du Boss, il les glissa dans son propre dos, l'empêchant d'y avoir accès, mais aussi obligeant de cette manière son interlocuteur à lui donner toute son attention.

- Je suis sûuur que tu meurs d'envie de manger comme un roi, comme ça, tous les jouuurs ! Si tu m'invites chez toi, je te fais à manger, promis, t'auras pas à téléphoner au traiteur ou à faire cramer une casserole !

Andaaa, deja el lobo entrar en tu casita ~
Revenir en haut Aller en bas
http://yami-mi.blogspot.com/
Matthew ColemanMatthew Coleman
PDG de Coleman Business


Cute Name? : ... Don't fuck with me.
How old are you? : 33 ans
Messages : 23


Encounters
Links To Others:

Incision. Vide
MessageSujet: Re: Incision.   Incision. Icon_minitimeLun 23 Nov - 19:05

[Lost - Just Jack]

____________________


La nuit était tombée sur la ville de New York – 2. Cependant, cette dernière ne dormait pas. Elle s’éveillait à présent pour la vie nocturne. Les bars, les boîtes, les restaurants étaient pris d’assaut. Les immeubles, eux, se vidaient alors que les masses de gens sortaient de chez eux, du boulot, pour se détendre après une journée de dur labeur. C’était mérité. Dans l’immeuble de la Coleman Business, les locaux étaient tous pratiquement vides. Il n’y avait plus que les agents de ménage qui s’occupaient de vider les corbeilles de papier, de nettoyer, récurer, faire briller. Dans un bureau, presque au sommet de l’immeuble, se trouvait cependant le directeur de cette entreprise. Et comme à son habitude, il était penché sur ses dossiers, concentré. Immobile, ses yeux parcouraient rapidement les derniers dossiers qui lui étaient parvenus. Réel bourreau de travail, il n’avait jamais quitté, et n’avait jamais éprouvé l’envie, de quitter ce rythme de travail effréné. Chaque soir, il grappillait quelques heures de sommeil, entouré une nouvelle fois encore de dossiers de tout genre. S’il n’avait rien à faire car tout le travail était accompli, c’était un bouquin qui l’accompagnait dans son sommeil. Pas de roman à l’eau de rose cependant, ni de fiction en tout genre. Plutôt des livres économiques, politiques, controversés. Son train de vie était le même chaque jour qui passait.

Sa routine commençait à changer cependant, petit à petit, sans que lui-même ne s’en rende compte. Jack, son secrétaire, envahissait sa vie, changeait sa routine, la faisant légèrement dévier, imperceptiblement, mais efficacement. Tout d’abord, moins de travail. L’efficacité du latino l’aidait à avoir moins de tâches à faire pendant ses journées, bien que le travail fût toujours assez conséquent. Ensuite, il était de bien meilleure humeur en sa présence, certainement grâce à son café. Difficile à croire, et même à admettre pour lui, mais il avait du mal à se contenter du café de la simple machine, comme auparavant. Celui de son secrétaire, bien que sans sucre car il avait horreur de cela, était doux, loin d’être amer. « C’est parce que je le fais avec amour ! » lui répondrait-il sûrement. Peut-être bien oui. En tout cas, il ne lui donnerait pas raison de sitôt. Et pour finir, son alimentation avait ostensiblement changé. Fini les sandwichs achetés à la va-vite, ou les repas sautés par manque de temps. Il y avait aussi les gâteaux, chose qu’il ne portait pas dans son cœur, mais en grignotait parfois avec son café du matin, ou de l’après-midi. Ce midi d’ailleurs, il eut droit à des spaghettis bolognaises. Plat assez simple en soi, mais c’était de loin celui qu’il préférait, étrangement. Non, Matthew ne raffolait pas d’homard Thermidor comme on pourrait le penser.

Ah oui, il allait également oublier les sms envoyés chaque soir. C’était de l’harcèlement, ça oui, mais lui ne le prenait pas si sérieusement que ça. Certes, il trouvait l’attitude de son secrétaire ennuyante, mais il était juste un peu… excentrique, voilà tout. Son travail était sérieux, et il n’était pas si chiant que ça tout de même. C’était sans compter que Matthew n’était déjà plus à ce stade-là complètement objectif. Même l’ours le plus mal léché finissait par fondre un peu devant quelques attentions enrobées de miel. Il était définitivement habitué à avoir Jack autour de lui. Bien sûr, si ce dernier n’était pas là, sa présence ne lui manquait pas, au contraire, mais tout de même…

Laissant échapper un soupir, il sursauta en entendant la porte s’ouvrir brusquement. Et voilà que la tornade espagnole avait débarquée. Que faisait-il encore là d’ailleurs, ce crétin ? Son heure de service était dépassée depuis un long moment déjà, et Matthew n’avait pas besoin de jeter un coup d’œil à sa montre pour vérifier cela. D’une, il faisait nuit noire, de deux, Jack le tutoyait, chose que lui ne permettait pas pendant ses heures de service. Nouveau soupir devant le flot de paroles. Jamais ne se taisait-il donc ? Le brun ne tenait visiblement pas en place et commençait d’ores et déjà à ranger la vaisselle sale, avant de s’installer tranquillement pour lui faire la discussion et la morale. Matthew s’était déjà mis en tête de l’ignorer et se penche de nouveau sur ses feuilles avant qu’elles ne s’échappent de sa lecture. Laissant échapper un grognement étouffé, signe de sa frustration et de son mécontentement, il lança juste un regard lourd de sens vers son secrétaire. Dommage qu’il n’était pas possible les grandes baies vitrées. Il aurait bien jeté un Jack par-dessus bord.

- Pour indication, je ne fais pas brûler mes casseroles. Et non, tu n’iras pas chez moi, même pour cuisiner.

C’était quoi ça hein ? L’employé qui s’invite chez son patron ? Et puis quoi encore… Ok, le motif de cuisiner pour lui était plutôt intéressant, voire alléchant, mais non, il savait garder les limites en tête. Au travail, ou sur son téléphone, Jack pouvait l’harceler autant qu’il voulait, mais il ne le ferait pas entrer dans sa vie privée. Et pour ce qu’il y avait à voir de toute manière… Il se demanda sérieusement pourquoi Jack voulait aller chez lui. Il était aveugle, jusqu’à un certain point cependant. L’espagnol devait avoir des arrières pensées. Il en avait même conclu que l’homme était attiré par lui. C’était un peu embarrassant, surtout qu’il n’avait pas l’habitude d’être approché par d’autres, et encore moins par un homme, mais il laissait couler, espérant juste que le brun finirait par abandonner et réaliser que cela ne serait jamais réciproque. Et pour ce faire, il fallait surtout qu’il ne l’invite pas chez lui. Qu’est-ce qui se passerait dans la tête du pauvre Jack sinon ? Il verrait ça comme une invitation pour autre chose. Rangeant ses affaires calmement, il se leva et attrapa sa veste. Avec le latino à ses côtés, il n’arriverait pas à travailler correctement tout de même, alors autant reporter à demain.

- Allons-y, sauf si tu veux que je t’enferme ici. Et non, pas chez moi, au cas où tu aurais eu de faux espoirs quant au début de ma phrase.

Cela faisait des années que personne, mis à part la femme de ménage, n’avait mis les pieds chez lui, et cela n’allait pas changer de sitôt. C’était son refuge, son havre de paix, là où il pouvait s’installer sur son canapé en cuir et réfléchir, perdu dans des pensées lointaines. Métaphoriquement, son appartement était comme son cœur. Y pénétrer signifiait avoir réussi à se faire une place dans cet organe qui lui était essentiel pour vivre, et par ce fait, cela signifiait avoir réussi à devenir essentiel à sa vie, à son bien-être. Alors non Jack, tu n’entreras pas, même en montrant patte blanche. Avec de la patience, peut-être, mais pour le moment, le grand patron n’était pas disposé à faire entrer quelqu’un dans sa vie, et encore moins un homme. C’était à se demander s’il avait jamais vraiment fini de faire son deuil. Attrapant son téléphone, il éteignit la lampe de son bureau, les plongeant dans l’obscurité alors que seules les lumières des autres immeubles éclairaient la pièce, ainsi que la lueur pâle de la lune. Se tournant vers Jack, il lui fit signe de se dépêcher.
Revenir en haut Aller en bas
Jack AlvarezJack Alvarez
Homme de main SFU
Dog #1


Cute Name? : Jackie
How old are you? : 39 años [26 de Septiembre de 1970]
Messages : 134


Encounters
Links To Others:

Incision. Vide
MessageSujet: Re: Incision.   Incision. Icon_minitimeDim 6 Déc - 13:47

[ Please don't let me be misunderstood - Santa Esmeralda]

C'est vrai qu'en y repensant, il n'avait pas arrêté de lui envoyer de petits mots électroniques. Dès qu'il avait pu obtenir son numéro personnel en fait. Depuis, et tous les week-end où ils ne se voyaient pas, Jack n'avait jamais manqué de lui écrire ainsi à en faire exploser la mémoire de son téléphone. Même sans réponse, il continuait, ne se décourageait pas, tout comme dans la vraie vie. Oui. En y songeant, cette histoire le modifiait subtilement lui aussi. Vous et moi, on pourrait croire qu'il ne s'agissait que d'un travestissement, cet air de bon vivant qu'il portait toute la journée. A dire vrai, il n'avait même pas besoin de se forcer.

Était-ce à cause de ce nouveau travail qui lui donnait l'illusion de mener une vie ordinaire ? Sa sociabilité qui était dépoussiérée au sein d'un immeuble géré par le travail en équipe ? Ou alors, ce qu'il fallait pointer du doigt, responsable d'un épanouissement graduel, n'était-ce pas Lui et cette doucereuse attraction qui avait éclos chez l'espagnol ? Une moue apitoyante s'était formée sur son visage aux premiers mots chaleureux qui l'accueillaient.


- Aww, come on Mateo !

Sa demande était sensée être implicite, seulement le Boss était trop lucide pour lui et avait déjà deviné ses plans. Quelle idée de lire dans les pensées des gens aussi facilement ? Va falloir redoubler d'efforts si tu veux pas que ça tombe à l'eau Jackie. Pénétrer chez l'ours pour lui voler son miel ou pour hiberner avec lui ? Ça, c'était le gros dilemme, mais quelle que soit l'issue le chemin pour y parvenir était le même. Il devait le séduire pour tout obtenir de lui, et le vendre. Les limites étaient celles qu'il se donnait, et il n'était nullement obligé d'aller jusqu'à franchir les limites de la drague, seulement, il n'y avait pas que sa bonne conscience qui le travaillait. Car il avait envie de le séduire pour tout obtenir de lui, et le garder. Quoiqu'il en soit, la partie n'était pas gagnée.

- Anda ! Je te promet d'être sage, autant qu'une image au moins ! Porfaaa' !

Quittant d'un pas vif la pièce désormais plongée dans le noir, il avait néanmoins compris que sa tentative avait toutes chances d'échouer misérablement s'il lâchait le morceau. Aussi, le temps que Coleman verrouille la porte, il avait filé chercher ses affaires, pour reparaître devant lui une mallette de cuir à bout de bras. Il avait enfilé à la va-vite sa veste brune, ainsi qu'une écharpe d'un vert pomme saisissant, puis des gants noirs, et le latino se mit en tête de marcher sur les pas de son vis à vis. Depuis les couloirs, jusqu'à l'ascenseur, et enfin au parking souterrain, il n'avait eu de cesse de le harceler, puis de vanter ses capacités culinaires, tour à tour.

- Pretty please Matthew ! Si tu savais combien de temps je me suis entraîné pour réussir ce veau en sauce accompagné de ses tagliatelles à la perfection ! Je sens encore l'odeur de la sauce onctueuse, des herbes méditerranéennes, la chair tendre qui fond sur la langue, ce fumet délicat qui te fait frémir les papilles... un tel délice je te dis ! Et puis, j'aurais pas une attitude scandaleuse, promis !

Croix de bois, crois de fer. La main sur le coeur, il avait tout à fait l'air honnête et se tenait à présent proche de la voiture de l'américain, sautillant presque sur place. C'est vrai qu'il n'était pas très discret, ni très avantagé par son comportement un poil trop rentre dedans. Mais ce n'était pas de sa faute s'il en avait tant envie au point de faire des caprices ! Son supérieur n'avait pas l'air apitoyé une seconde par ses mimiques désespérées, ou alors il le cachait très bien. Un peu trop bien.

L'espagnol avait grimpé dans le luxueux véhicule, côté passager, pour s'enfoncer dans le siège de cuir molletonné. Et voila, tout se répétait. Un soupir traversa ses lèvres. L'autre l'avait déjà reconduit deux ou trois fois chez lui malgré l'insistance du brun pour qu'il change de direction, et il savait par avance ce qui allait arriver.
Non, pas là, c'est vers chez moi ça ! Comment ça tu me ramènes ? C'est pas ce qui était prévuuu ! Ses propres exclamations lui revenaient en tête.

Ils roulaient en centre ville, quelque peu arrêtés par les bouchons, les feux rouges. Tout était si lent ici, sclérosé. Un murmure finit par s'échapper des lèvres d'Alvarez après un long moment passé à faire la tête contre la vitre embuée.


- Pourquoi tu veux pas ? Je vais pas te manger tu sais ... c'est juste question de passer un bon moment ensemble...

Un regard davantage déconfit qu'implorant fixait à présent le conducteur. Il fait peine à voir, n'est-ce pas... Comment peux tu encore rechigner devant un visage si agréable ? Se laisser entraîner par lui est tentant quelque part. Tu ne peux le nier.
Revenir en haut Aller en bas
http://yami-mi.blogspot.com/
Matthew ColemanMatthew Coleman
PDG de Coleman Business


Cute Name? : ... Don't fuck with me.
How old are you? : 33 ans
Messages : 23


Encounters
Links To Others:

Incision. Vide
MessageSujet: Re: Incision.   Incision. Icon_minitimeMar 8 Déc - 23:50

[Walk Away - Franz Ferdinant]

Jack n’arrêtait pas de chouiner. S’il était doué à autre chose que son métier de secrétaire, c’était bien pour faire des caprices. Depuis qu’il était entré dans le bureau, il n’avait pas arrêté. C’était toujours la même chanson, et pourtant le brun ne se lassait pas de la chanter, encore et encore. Laisse-moi venir chez toi, s’il te plaît. On passera du temps ensemble ! Et en quel honneur exactement ? Pour Matthew, il était clair qu’ils n’étaient que dans une relation employeur employé, et l’espagnol allait devoir se rentrer cela dans la tête à un moment ou un autre. Ce dernier était bien trop confiant quant à sa position. Certes, elle lui était assurée, mais si par malchance le grand patron trouvait une perle aussi rare pouvait faire son boulot tout aussi bien et en se la fermant plus… Pour le moment, il n’y avait personne en vue, et il était bien trop occupé pour chercher quelqu’un. D’autres postes étaient vacants dans l’entreprise, comme des postes de stagiaires, et ces derniers devaient impérativement trouver des personnes pour s’en charger. Il y avait aussi les quotas pour les personnes handicapés, mais il avait beau chercher, il était difficile de trouver des personnes invalides avec le diplôme adéquat. Il y avait tellement de choses à faire. Autant dire qu’il n’avait pas l’esprit tranquille, et Jack était donc le dernier de ses soucis.

- Autant qu’une image au moins ? Comment ça au moins ? Tu aurais intérêt à être sage comme une image tout court.

A imaginer l’homme dans son appartement, il ne pouvait s’empêcher de sentir qu’il allait casser quelque chose en tripotant tel ou tel objet. Bien qu’il ne soit pas maladroit au travail ou en cuisine, Alvarez avait tout pour être un pitre dans la vie privée. Et il n’avait absolument pas envie que l’homme touche quoi que ce soit. C’était donc au doux son de ses jérémiades incessantes qu’il ferma à clé son bureau, se dirigeant à présent vers l’ascenseur, toujours en compagnie de son secrétaire. Infatigable. Où trouvait-il donc toute cette énergie ? Et maintenant, il essayait de l’amadouer à l’aide de plats fumants, vantant les délices de ses talents culinaires. L’homme pouvait très bien s’imaginer le plat qui lui était décrit, mais lança simplement un air blasé à son employé. S’il voulait vraiment lui cuisiner cela, il faudrait faire des courses avant, chose dont il n’avait absolument pas envie et en plus, les supermarchés allaient bientôt fermer, sauf certains. Chez lui, il n’y avait rien à manger sinon quelques paquets de pâtes et des conserves. Il devait y avoir plus d’alcool que de nourriture d’ailleurs.

Attendant patiemment l’arrivée de l’ascenseur, il continuait de regarder le brun. Il n’arrêtait jamais hein ? Si ça continuait, Matthew allait devoir faire un détour et le ramener chez lui. Pénétrant dans la cage en fer, il appuya sur le bouton menant au sous-sol. Quelques secondes de plus. Il restait silencieux à présent. Le brun l’ennuyait, terriblement à vrai dire, mais il ne se sentait pas aussi agacé qu’il devrait l’être. Pourquoi était-il donc si gentil avec lui hein ? N’importe quel autre employé se serait vu renvoyé aussitôt chez lui avec une punition, comme celle de revoir en entier le bilan de l’année passée, et le rendre à 9h tapantes le lendemain. Et pourtant, Jack passait au dessus de tout cela. Laissant échapper un soupir en montant dans la voiture, il attendit que le secrétaire fasse de même avant d’attacher sa ceinture et de démarrer. La radio s’alluma automatiquement. Il n’en sortait que des grésillements pour le moment à cause des interférences. Commençant donc à les conduire hors du parking d’une conduite fluide, il roula dans la nuit noire. Des enceintes sortaient à présent de la musique jazz. Cela le détendit.

Quant à Jack, il avait arrêté de geindre, devenant plus raisonnable. Mais il faisait à présent la tête, et une moue s’affichait clairement sur son visage basané. Il persistait donc à faire l’enfant. Ne voulant pas engager la conversation, l’homme avait déjà pris la route de Brooklyn, là où habitait l’espagnol. Une voix morne lui parvint, emplie de déception. Arrêté à un feu rouge, il se permit de se tourner vers le brun qui le regardait avec des yeux désespérés. Pourquoi lui montrait-il une telle expression ? Il se sentait flancher, un peu. Beaucoup ?

- Passer un bon moment ensemble… Nous passons déjà sept heures en moyenne ensemble dans le même immeuble tous les jours, sauf le week-end…

Lui jetant un regard perplexe, il démarra de nouveau quand le feu passa au vert. Il n’avait pas vraiment peur d’être mangé à vrai dire. Après tout, il savait se défendre, et lui et Jack avaient la même carrure. Il serait donc difficile pour l’espagnol de le maîtriser ou l’obliger à faire quoi que ce soit. Rien à craindre de ce côté-là. Matthew ne voulait juste pas se rapprocher trop de son employé. Par instinct de protection. Et par instinct d’indépendance. Lui qui avait appris à vivre seul ne souhaitait pas sortir de sa carapace. Pas trop rapidement. Mais l’espagnol se frayait un chemin, persévérant.

Lâchant un soupir, le PDG tourna à gauche. Il prenait une autre direction ce soir, pas de détour pour une fois. Si l’espagnol insistait autant, d’accord. Mais il ne lui préparait qu’un repas, et ensuite il pourrait rentrer chez lui. Rien de plus. Voilà ce que s’était fixé Matthew dans la tête alors qu’il conduisait, toujours aussi silencieux, n’ayant même pas fait part à l’espagnol de son changement d’avis. Il finirait bien par s’en rendre compte de lui-même vu qu’il observait avec tant d’attention le paysage. Les lumières des réverbères se reflétaient sur la carrosserie de sa voiture de luxe. Il pouvait sentir l’odeur du cuir des sièges, ainsi qu’une odeur d’agrumes qui lui était inconnue. Jetant un coup d’œil au brun, il en conclut que ce devait être l’odeur de son shampooing.

Les rues défilaient, rapidement. Dans cette ville immense, ils n’étaient que deux gouttes d’eau, sans aucune importance. Mais dans ce vaste océan, ils s’étaient rencontrés. Chance ou malchance ?


[Game Over?]
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Incision. Vide
MessageSujet: Re: Incision.   Incision. Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Incision.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Reservoir Dogs :: M A N H A T T A N :: ¤ ENTREPRISES ¤ :: Coleman Business-