Reservoir Dogs
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 Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]

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Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Vide
MessageSujet: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeLun 16 Mar - 19:34

Les cheveux battant dans le dos. Les lunettes d'aviateur vissées sur le nez dissimulant ses yeux. Un costume. Sans rien sous la veste. Au bureau, bon nombre d'yeux avaient déjà louché sur le haut de la tenue. Il fallait dire que peu de personnes osaient venir ainsi à l'agence. Mais bon, le boss, c'était une autre histoire. Bizarrement, à chaque fois qu'elle s'était penchée, personne n'avait osé réellement regardé. Disons qu'ils avaient glissé un coup d'oeil. Tout le monde s'était dit qu'elle était vachement glamour la patronne. Et puis ses seins, ils avaient pas besoin de soutien-gorge, franchement pourquoi elle venait pas plus souvent comme ça ? C'était un vrai plaisir. Vivement l'été, tiens. Il y aurait surement des séances de photos au bord des piscines. Les filles en maillot de bain. Les torses bronzés. Mais pas le moment de penser à ça. Yuria se glissa dans les toilettes des femmes. Ôtant ses lunettes, elle observa son regard dans la glace. Bon parfait. Elle repartit immédiatement tout en passant une main dans sa nuque. Son assistante l'attendait au tournant. Le fax pour la soirée au Soreham était arrivé. Oui, oui, elle y serait. Ils servaient toujours un excellent champagne, là-bas. Il y avait aussi toujours des beaux mecs et des clientes des grandes boutiques de mode. Des attachés de presse aussi et des directeurs artistiques, très disponibles pour une nuit. Enfin en attendant, elle avait prévu quelque chose.

Repoussant ce projet, elle se dirigea vers son bureau pour reprendre son sac. Qui l'attendait d'ailleurs sagement. Un joli sac en cuir véritable - et pas synthétique - noir. Elle retourna à son studio et prit au passage sa sacoche contenant son appareil photo ainsi que deux objectifs. Bon, elle partait juste en repérage. Rien de forcément sérieux au bout mais bon, il fallait qu'elle fasse tout de même la démarche. Yuria avait décidé de se rendre au Landanum circus. Pas pour le plaisir mais pour le boulot. Alors qu'elle rêvassait durant la matinée, elle avait entendu certains de ses employés parler de cet endroit. Ça avait cogité pas mal dans sa tête avant qu'elle ne se dise que ça pouvait être une bonne idée. Faire des photos dans un cirque. Enfin il fallait y aller avant de partir sur une idée. Pour ça qu'elle allait payer une petite visite au propriétaire. Chargée comme une petite mule – en plus c'était une tête de mule -, elle traversa le couloir pour aller prendre l'ascenseur puis descendre au parking. Ah oui, parce que maintenant elle avait une voiture. Une jolie SC430 que son mari lui avait offert. Disons que Yu avait juste eu à se plaindre pour que monsieur lui envoie ce petit bijou. C'était pour ça qu'elle adorait son mari. Vous en connaissiez vous beaucoup des hommes qui savaient pile quelle voiture offrir ? Pas elle. La plupart du temps, ils râlaient au contraire. Femme au volant danger constant. Non mais on avait compris que leur bagnole était l'extension de leur phallus. Plus elle était grosse et chère mieux c'était. Alors qu'une femme qui roulait en 4x4, c'était surtout parce qu'elle s'y sentait plus en sécurité face à ces bourrins qui ne respectaient pas forcément le code de la route.

Quittant l'agence après avoir donné des consignes aux standardistes, clé de voiture en main, elle avait troqué son bureau contre l'intérieur de son nouveau jouet. Le moteur finit par vrombir et le véhicule quitta rapidement sa place. Elle avait une conduite plutôt nerveuse. Si bien qu'à part, les amateurs de vitesse, peu de personnes ne montait avec elle. Sa conduite, elle devait la tenir d'une certaine personne. Avec qui elle avait trop trainé. Pas de musique jouant dans l'habitacle. Juste le bruit de sa respiration. Elle était partie un peu plus tôt pour éviter les bouchons. Heureuse idée. Il ne lui fallut que vingt petites minutes pour atteindre son objectif. Au premier abord, ça ressemblait bien à un cirque. Une immense tente. Des roulettes dispersées autour. Bon, ça avait l'air d'être ouvert toutefois, elle préféra se garer un peu plus loin. Les gens du cirque sont toujours bizarres, non ? Descendant de sa voiture, elle récupéra ses affaires et marcha en direction de la tente principale. Sauf qu'elle ne savait pas vraiment où aller. Un homme la regarda étrangement et elle esquissa une moue. En plus, le terrain n'avait rien d'engageant. Si ses escarpins à 400$ - pas en solde évidemment – résistaient, ce serait une chance. Non mais sérieusement, ils n'aurait pas pu s'installer sur un terrain bitumé ?! Serrant les dents pour éviter de jurer, elle finit par se perdre au lieu de trouver l'entrée du chapiteau.

Non mais quelle andouille, pourquoi le chapiteau au fait ? Il fallait qu'elle trouve la bonne roulotte. Ils vivaient dans des roulottes, non ? L'horreur, l'abomination pour elle. Bye bye le 300m2 avec un grand salon, un dressing immense, une salle de bain où elle pouvait installer un spa. Quand elle y réfléchissait, elle se disait qu'elle n'était pas prête de changer de vie. Mais y avait personne pour la renseigner dans ce satané endroit ? C'était pas un cirque mais un labyrinthe en plus. Elles se ressemblaient toutes ces roulottes. Yu finit par héler une jeune femme lui demandant où se trouvait son patron. Elle lui indiqua un endroit tout en lui détaillant la roulotte. Yuria apprit au passage le nom du propriétaire, Jude Guelfe. Ainsi que son surnom, l'homme le plus fort sur terre. La femme grogna vaguement entre ses dents.

« - Ah ça pour être le cirque... »

Trois plombes pour mettre la main sur un mec. Enfin. L'endroit avait du potentiel tout de même. Bon point. Yu se mit en marche dans la direction indiquée. Arrivée devant le lieu où monsieur comment la fille avait dit, monsieur Guelfe devait se trouver. En plus avec son surnom, son second prénom devait être Modeste, le troisième Narcisse. Non mais franchement. Peut-être qu'il avait été catcheur avant de se lancer dans la gestion d'un cirque.. Les catcheurs avaient toujours des surnoms à la noix. Sport de brutes tiens. Quoique tous ces messieurs n'étaient pas que des montres de muscles. Pas le moment de se faire ce genre de réflexion. Bon maintenant qu'elle était là, elle avait juste à toquer à la porte. Montant les marches, elle s'arrêta devant la porte d'entrée et frappa trois fois. Allez, on sourit Yuyu. On se détend. Baissant son visage vers ses chaussures, elle laissa échapper un cri strident. Elles étaient boueuses. Non impossible, elle devait rêver. Elle retira ses lunettes et constata que non. Non mais elles venaient de Paris. Elles les avaient acheté durant les défilés d'hiver. Bon, elle avait joint l'utile à l'agréable. Heureusement, qu'elle n'avait pas mis des stilettos. Quelle idée, elle aurait du se changer au lieu de venir ici. Directement. Et puis, elle allait rencontrer un mec - non, ce n'était pas ça qui la souciait - . Aucun ne pouvait comprendre l'intense désespoir - encore moins le monsieur, patron de cette confrérie ambulante - d'avoir ruiné une de ses paires préférées.

Et puis, il faisait quoi là ? Elle toqua plus fort à la porte. Si ça se trouve, il n'était même pas dans ce foutu truc monté sur quatre roues. Ça roulait d'ailleurs, ça ? S'adossant à la porte, elle se mit à regarder autour d'elle. Bon le plus baraqué, ce serait lui, c'est ça ? Oui, ma fille, la prochaine fois, prends rendez-vous. Dans un endroit chic comme tu les aimes. Mais ne fais plus jamais ça, ok ? Promis, juré. Un instant, elle ferma les yeux. Bon et maintenant qu'est-ce qui allait se passer, hein ? Si ça se trouve, la jeune femme s'était moquée d'elle et il n'était même pas là, le proprio.


Dernière édition par Yuria Kurusoke le Mer 8 Avr - 22:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeLun 16 Mar - 20:31

Pour une journée de merde, c’en était une.
Jude avait été réveillé aux aurores par un de ses abrutis d’employés, un de ceux qui pigent pas que aurore veut dire sommeil et que patron veut dire coup de latte dans la gueule si on le réveille. Sombre crétin. Il avait donc été tiré du pieu à coup de hurlements, enfin il avait juste entrouvert un œil, hurlé à qui l’entendait qu’il voulait que ça la ferme et plus vite que ça, et reçu en guise de réponse un gémissement étranglé. Bon là il avait pigé que quelque chose n’allait pas. Il avait donc glissé hors de son matelas franchement dépravé, avait enfilé un jeans quelconque, avait claqué sa porte et s’était dirigé avec son air habituel de taureau en rut vers le lieu du crime. Si y’avait pas eu de crime pour l’instant, sûr que vu l’humeur de monsieur, ça n’allait pas tarder. Il avait donc pataugé dans la boue – foutu hiver qui n’en finissait pas – et découvert tout simplement que son cracheur de feu faisait encore des siennes. La Mala sauvage avait décidé de bon matin de faire cramer les tifs de la femme contorsionniste – qu’elle pouvait être laide celle-là, même en cherchant il en voudrait pas dans son lit – et il avait d’ailleurs réussi. La donzelle gisait sur le sol, recroquevillée de terreur, les cheveux sentant le cochon grillé et le mec format cigarette light (ici comprendre Mala) en train de ricaner bêtement. Il avait foutu des paires de claques aux deux employés, ramené le cracheur de feu dans sa roulotte, l’avait envoyé promener sur son matelas en le menaçant de l’enfermer et avait décidé de finir sa nuit en s’en servant d’oreiller. Sauf que manque de bol, madame la chance avait décidé de faire sa… comment dire ?... vilaine voilà, avec Jude et dans le quart d’heure qui suivit elle l’envoya régler un problème de gastro, de costume, de lion qui s’était enfui alors qu’il était toujours dans sa cage et de marécage puant. Enfer, damnation et triples sottises.

Rien que ça, ça aurait suffit à le foutre de très mauvais poil pour le restant de ses jours (oui Jude était pas forcément quelqu’un de très aimable et souriant, le genre à voir la vie en rose et à confondre emmerdes avec le mot papillons), mais la journée était loin d’être terminée. Lorsque treize heures avaient sonné, il eut droit à un petit moment de répit, pendant lequel il prit l’initiative, ô combien bienheureuse, de se laver, de se coiffer et même de s’habiller ! Effectivement, y’a de quoi se dire que c’était jour de fête. Non en fait l’idée, c’est qu’il était tellement de sale humeur qu’il cassait tout ce qu’il touchait. Aussi, lorsqu’il eut fini sa toilette, alors qu’il était parti du principe qu’il ne pouvait pas se casser lui même vu sa corpulence, il avait deux nouveaux bleus sur les avant-bras, trois griffures le long du torse et un violent mal de crâne (les effets du coiffages selon Jude, tout un art). Il grogna encore un peu, réclama Malachite à grands cris, le renvoya dès qu’il daigna se pointer – il savait même pas pourquoi il l’avait appelé – et finit par s’écrouler dans un coin de sa roulotte. Pour faire la sieste.

« Patroooooon, c’est la troisiiiiième guerre mondiaaaaaaaaale ! »

Deuxième fois qu’il dormait, deuxième fois qu’on le réveillait à coups d’hurlements. Décidément, aujourd’hui c’était la journée « suicidons-nous » dans son cirque et il allait réellement finir par buter un de ses employés. Il sortit de son antre une nouvelle fois en mode « je suis un taureau et si tu crois que je vais juste t’encorner, tu rêves mon pote », et alla s’enquérir de ce que la troisième guerre mondiale pouvait bien foutre dans son cirque. Si ça vous rassure, la fin du monde n’avait pas encore été déclarée. Non en fait, la raison de tout ce chambardement, c’était que l’homme serpent venait de tomber sur un… truc bizarre, une sorte de boule avec des épines, une chose en métal, un objet non identifié quoi, dans le terrain vague qui juxtaposait le cirque. A pas précautionneux, l’ami Jude s’approcha de la chose (nous sommes dans l’euphémisme le plus déroutant, je vous l’accorde) pour l’arracher violemment du sol boueux. Il le balança quelques mètres plus loin, grogna à ses employés que oui c’était une mine de la SECONDE guerre mondiale, qu’on savait pas ce qu’elle foutait aux Etats-Unis et qu’on en avait surtout RIEN à cirer. Il colla quelques baffes à nouveau pour la route, reprit le chemin de la caravane en soufflant par les naseaux et en farfouillant ses poches à la recherche d’un paquet de clopes. Dieu merci, la sainteté de la nicotine était avec lui ce jour là, et avec un peu de chance Prince Ethanol le serait aussi, et il pourrait aller se finir à la tequila. Là déjà, l’idée de se biturer la tronche après la représentation de ce soir, ça lui plaisait mieux et s’il avait voulu, il aurait même pu faire une jolie risette à l’employée qui arrivait vers lui en courant. Il la stoppa de ses deux grandes mains, la secoua pour qu’elle arrête de bégayer (c’est comme les télés, faut les secouer pour qu’elles marchent) et apprit qu’une Dame (l’employée en question avait appuyé sur le D majuscule) le cherchait partout, en fourrant son nez dans chaque coin du cirque. Une employée de la désinfection ? Une cliente un peu trop hardie ?

Si les employés trouvaient que les fringues de leur patronne n’était qu’un objet de fantasme, je dirais ici que c’est surtout ce qui l’a sauvée d’une superbe gueulante Judienne. Car quand le patron du Laudanum débarqua près de sa roulotte, la clope au bec, dominant tout ce qui bougeait de son mètre quatre-vingt quinze et des kilos de muscles qui allaient avec, sûr que s’il n’avait pas vu le petit derrière de la fille, il aurait cédé à sa mauvaise humeur. Toutefois, avec toute la classe dont il était capable, il la reluqua de haut en bas, de dos, un peu plus de face, faut dire y’avait matière et il s’adossa devant elle, les yeux plissés dans une intense concentration.
Depuis quand lui envoyait-on des putes ?
Jude laissa tomber son mégot encore incandescent par terre, l’écrasa du bout du pied et nota qu’il était encore torse nu. Et là bizarrement, ça l’embêtait. La nana qui lui faisait face là, on sentait tout de suite que c’était pas une fille de paria qui gagnait sa vie dans une supérette sans nom. Non, on sentait l’argent, on sentait le charisme, on sentait le fantasme animal et l’implacabilité de son regard. En gros, elle lui plaisait franchement bien.

« On m’a dit que vous me cherchiez. Jude Guelfe, directeur du Laudanum Circus, que puis-je faire pour vous, madame… ? »

Ouh, un Jude poli, ça fait peur hein. Oui, je sais, même moi j’en suis impressionné. Mais malgré ses allures d’homme monstre, de brute sanguinaire, de mâle stupide et uniquement baraqué, il se cachait un homme d’affaire. Un homme qui savait ce que faire de l’argent voulait dire, ce que flatterie et politesse donnaient quand on savait les manier, et qui avait bien l’intention de soutirer tout ce qu’il pouvait à la beauté qui était venu le trouver.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeMar 17 Mar - 0:17

Question stupide, mais un mec qui dirigeait un cirque avait une carte de visite ? Il devait pas en avoir mais tout le monde en avait, non ? Enfin au Japon, tout le monde en avait mais ici, hein allez savoir. Enfin après un certain temps, Yuria finit par apercevoir une silhouette apparaître. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas le remarquer. Il en imposait le monsieur. Un fumeur. Vade retro, hors-de-question que ses cheveux sentent la clope. Enfin c'était lui le boss ? Elle se laissa détailler en arquant légèrement un sourcil. Non mais il voulait sa photo ou quoi ? Il ne savait pas que détailler ainsi les gens était un manque flagrant de politesse. Elle avait déjà sa claque de ce foutu cirque et de cette boue qui avait ruiné ses escarpins – à savoir que si elle allait pleurer dans le giron de Keiichi, il lui en offrirait forcément une nouvelle paire. Heureusement, qu'il était impossible d'entendre les pensées, sinon elle aurait hurlé. Et malgré les vingts centimètres – environ - qui les séparaient, elle lui aurait volontiers arraché ses bijoux de famille. Non mais elle, une femme de petite vertu ? Elle fréquentait les bars – même les bars à eau, il fallait bien se faire voir - les plus tendances de la ville, était abonnée aux meilleurs traiteurs et connue dans les night-clubs branchés. Ses paupières se baissèrent faiblement. Juste deux fentes de couleurs différentes qui dansaient. Bon ce n'était pas parce que monsieur avait le triple de muscles qu'elle, qu'il fallait le sous-estimer.

Joli torse au passage, il n'avait pas froid à se trimballer comme ça ? Bon, il était un poil trop musclé pour elle et puis trop grand – 1m85 maximum, ça lui suffisait - . Et puis, elle n'était pas venue pour ça quoi – mais ça la sauvait d'une possible erreur -. Elle était là pour affaire pas pour penser à s'amuser. D'ailleurs, elle aurait du réserver un hôte avant de quitter l'agence. Il y avait des petits choux à croquer au The Gem. Préférant lui laisser l'honneur de commencer à parler, Yuria resta silencieuse. Se décollant de la porte, elle fixa l'homme. Ses yeux plantés dans les siens. L'homme parla et pendant ce temps, elle rangea avec soin ses lunettes. De toute façon, il y avait qu'une fashionista pour porter des lunettes de soleil aviateur de chez Rayban – on ne se refuse rien , vous pensiez quoi - en plein hiver. Le 'on' devait faire référence à la jeune femme qu'elle avait croisé. Elle lui avait donné une fausse route et avait alerté son boss, c'est ça ? Elle aurait pu lui dire de la suivre, qu'elle la mènerait à lui. Mais non, à cause d'elle, elle avait poireauté ici. Quelle petite fourbe !

« - Ce qu'on vous a dit est juste. Je m'appelle Kurusoke. Yuria Kurusoke. »

Enchanté ? Tututut, il ne fallait pas s'avancer trop vite. Elle passa une main dans ses cheveux, les remettant en arrière. Pas envie de s'amuser. L'avantage d'avoir grandi avec une image masculine très présente avait été pour elle une façon de pas les craindre. Elle ne battait jamais en retraite devant un homme. Elle voulait prouver qu'elle était plus qu'une paire de seins et des longues jambes. Son caractère faisait d'ailleurs la fierté de son père. Monsieur Guelfe s'était montré fort correct mais bon ce n'était pas comme ça qu'il allait l'amadouer. Yu aimait bien filer des coups de griffe, une fois qu'elle savait sur quel terrain, elle jouait. Elle n'était pas folle malgré son petit côté superficiel. Ses sacs sur l'épaule, elle s'avança pour s'arrêter à côté de l'homme. Elle se sentit toute petite mais pas forcément plus faible. Fouillant dans son sac à main, elle tira un étui en argent, elle l'ouvrit et en sortit une carte de visite qu'elle tendit à l'homme. Dessus en lettres grises élégantes étaient écrits, '' Yuria Kurusoke. Photographe. Directrice agence – Beautiful People.'' et en dessous la même chose en japonais avec le numéro de téléphone du bureau.

« - Enchantée de faire votre connaissance monsieur Guelfe. »

Un sourire se pointa sur le visage de Yuria. Une lueur malicieuse passait d'une prunelle à l'autre. Yeux soulignés par un discret trait d'eyeliner. Le 'enchanté' arriva enfin parce qu'elle ne faisait que comme elle voulait. Comme d'habitude. Bousculer le sens d'une conversation, parfois être bavarde, parfois être économe, tout dépendait de la personne avec qui elle parlait. De toute façon, principe numéro un quand vous veniez faire affaire avec quelqu'un, vous étiez toujours ravi de rencontrer la personne. Si vous commenciez par tirer la tronche, vous iriez juste dans le mur. Elle tourna légèrement la tête pour regarder autour d'eux. Elle croisa les bras et mauvaise habitude, sous sa poitrine. Sauf que le tissu donnait un petit aperçu de ce qu'il y avait en-dessus. Néanmoins, Yu n'y pensait même pas. Elle était le genre à se balader en petite culotte devant ses mannequins et photographes. Son visage revint vers l'homme. Basculant la tête en arrière pour le regarder, elle retint un soupir. Elle finirait par avoir mal au cou, s'ils ne s'asseyaient pas un instant. D'ailleurs c'était possible maintenant ? Ou alors peut-être devait-elle aller droit au but ?

« - Pourriez-vous m'accorder quelques minutes ? »

Un mec qui trainait presque à poil parmi des baraquements sur des roues, une défunte clope au bec ne devait pas être trop occupé. Non mais franchement, y en avait beaucoup des types qui se promenaient comme ça ? Enfin dans l'esprit de Yuria. Mais demander poliment était la moindre des choses. C'était une fille polie qui ne s'imposait pas – toujours – pour un rendez-vous. Sa main gauche ramena les cheveux sur son épaule. Elle aurait du les attacher mais elle n'aimait pas ça. Tout comme elle n'aimait pas l'idée d'être là à attendre les pieds dans la boue. Simplement, elle ne savait pas trop où elle devait aller là et sans le propriétaire des lieux, pas question d'aller se balader à droite et à gauche.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeLun 30 Mar - 0:56

Une carte de visite ? Ouh, c’est tout beau, tout chou, ça fait bonne impression, mais ça marche pas avec Jude. Le directeur de cirque attrapa le petit carton que lui tendait la fille, ne s’attardant pas trop sur ses seins proéminents – à la réflexion, elle en avait même un peu trop – et il la parcourut rapidement du regard. Sa sale humeur initiale sembla battre en retrait et il s’autorisa un petit rire. Pas le genre ricanement ni même grande hilarité, non juste ce qu’il fallait, juste ce qui montrait qu’elle ne l’impressionnait pas. Elle pouvait être la pire salope que la terre ait porté, le genre de nana qui gouverne le monde de ses hurlements hystériques, qui condamne des gens à mort et programme elle-même les prochaines guerres au pétrole, ça restait une femme. Et une femme c’est facile à faire terre. Jude n’était pas un macho, non, c’était juste encore une manifestation de son esprit tortueux et particulièrement instable. Il est dieu, le monde est à ses pieds. Il prit note de la fonction de la femme, grogna un peu quand il comprit pourquoi elle était là (soyons sérieux, une photographe ça vient pas juste pour prendre le thé), et il soupira quand il la vit croiser ses bras sous ses seins. Elle le faisait exprès ou quoi ? Si oui, elle venait de piger qu’elle n’aurait Jude que par le cul, et si ce n’était pas le cas, c’était encore pire. Parce que le cas échéant, cela voulait qu’elle ne contrôlait pas ses réflexes primaires.
Jude prit note de l’enchantement mirobolant de ladite Yuria et lui sourit légèrement pour lui indiquer que c’était entièrement réciproque. A manipulateur, manipulateur et demi. Toutefois, malgré l’image d’homme fort et insensible qu’il donnait, Jude se sentait légèrement… troublé. Cette femme avait tout pour elle. Elle était belle, elle était forte, elle était provocante. Ses yeux brillaient d’intelligence et de pouvoir, elle maniait les mots et son corps comme des armes, et surtout, elle n’avait pas peur. Pas peur de Jude, pas peur de ses mains qui la briseraient en deux, pas peur du monde. Elle semblait intouchable. Et dans ce monde de larves, c’était un fait rare. Et précieux. Jude garda le silence quelques instants lorsqu’elle eut émit sa proposition concernant un entretient, comme s’il la jugeait, jouant parfaitement son jeu de séduction. Il n’abaisserait pas les cartes avant elle. Il finit toutefois par s’incliner légèrement, adressant un signe de tête courtois à la jeune femme.

« Evidemment. Suivez-moi je vous prie. »

Jude tourna alors les talons, grimpa les trois marches qui menaient à sa roulotte d’une seule enjambée – je vous ai déjà dit qu’il était grand ? - et ouvrit sa porte avec un peu plus de délicatesse qu’à l’accoutumée. Il jeta un coup d’œil sceptique à l’intérieur de l’habitat, soupira très discrètement quand il nota que le ménage avait été fait, et il ramassa ses papiers de compte traînants, d’une seule main. Il s’autorisa alors enfin à se tourner avec la demoiselle, lui souriant enfin, amical et professionnel, avant de lui tirer une chaise, pour l’inviter à s’asseoir. Il la laissa prendre place, garda le silence quelques instants, puis s’assit enfin en face d’elle, les mains sous le menton. Il savait donc être courtois. Grande nouvelle. Jude garda le silence plus longtemps qu’il ne l’aurait fallu, juste le temps de voir s’il pouvait déstabiliser cette femme si étonnante, et, notant que ce n’était pas le cas, il se pencha vers son matelas pour un attraper une chemise propre. Chemise qui glissa sur ses épaules baraquées, vint se positionner exactement là où elle devait être, sans toutefois se fermer sur son torse. La flemme, que voulez-vous.

« Et si nous en venions au sujet de votre visite ? Peut-être puis-je vous aider ou vous offrir un quelconque service ? »

Comme s’il ne savait pas de quoi elle voulait parler. Un appareil photo, une directrice d’agence, un cirque de monstres humains, Jude aurait parié son bras droit (attention c’est le plus musclé) qu’elle ne venait pas juste boire un thé ou se faire engager. Si par contre quelque chose titillait un peu la curiosité de ce pauvre bougre, c’est pourquoi elle n’avait pas envoyé un sous-fifre pour prendre rendez-vous, ou mieux s’occuper de l’affaire. Pourquoi était-elle venue en personne ? Evidemment, c’était une preuve de sérieux et de considération pour l’homme qu’était Jude, mais il n’en voyait pas l’intérêt immédiat. Surtout que c’était flagrant, elle exécrait d’être ici, dans ces lieux sales et puants, violents et dangereux, agressifs et totalement inadaptés à la vie féminine. Elle n’avait pas peur, certes, mais elle avait horreur d’être là.
Jude se redressa sur sa chaise, appuya le dos contre son dossier et reprit la parole, un ton plus bas.

« Mais avant, désirez-vous boire quelque chose ? De l’eau, du café, un alcool ? Je doute d’avoir ce à quoi vous êtes habituée, mais j’ai quand même des breuvages non empoisonnés. »

Comment ça il fait peur ? Un petit sourire pour la route, hop hop !
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeJeu 2 Avr - 12:49

Il paraissait sur de lui et cela ne déplaisait pas réellement à la photographe. Elle n'aimait pas les hommes qui donnaient l'impression de débarquer. Elle entendit le grognement mais ne le commenta pas. Ce n'était pas le moment de jouer à ça. Alors la carte avait été prise, elle avait fait preuve de politesse et souriait avec douceur comme dans tous ces cocktails où elle se coltinait des gens plus ou moins intéressants. Patiente, elle le laissa réfléchir à sa demande. Son sourire charmant était encore accroché à ses lèvres. Quelques mèches brunes essayaient de retomber devant son visage. Ses yeux glissèrent sur celui de l'homme. Yuria songea qu'il serait intéressant à photographier. Voir ce qu'il y avait derrière cette montagne de muscles. Elle n'était pas pressée et n'avait aucune intention de le bousculer. Pourquoi ? Parce qu'elle se méfiait après tout. Elle n'était pas la dernière des cruches et refusait de foncer tête baissée. La réponse finit par tomber et Yu inclina poliment la tête. Brave fille qui remerciait un potentiel client. Et voilà, qu'elle le suivait avec tout son barda. Les marches, elle les monta les unes après les autres avant d'arriver enfin dans la roulotte. Adieu la boue. Enfin un sol propre et solide. Alors qu'elle pénétrait à l'intérieur, elle jeta un bref coup d'oeil à l'habitation. Petite, normal pour une roulotte mais bien rangée. Ça existait des hommes aussi ordonnés ? Il avait du mal à le croire mais peut-être qu'une personne rangeait ses affaires à sa place. Remettant correctement le sac de son appareil photo sur son épaule, elle s'approcha de la chaise en soufflant un remerciement à son hôte.

Ses affaires trouvèrent rapidement position à terre et Yuria passa une main dans ses cheveux. Nullement dérangée par le silence, elle se contenta de pencher la tête sur le côté. Attendant comme une jeune femme sage. Ses yeux suivaient du regard ses gestes. Hm alors monsieur décidait de se rhabiller ? Enfin en partie. Croisant les jambes, elle préféra attendre que son hôte prenne la parole pendant qu'elle détaillait la mâchoire particulièrement virile. Il y avait quelque chose de carré, de terriblement masculin dans son visage. Pensivement, elle laissa ses yeux descendre plus bas, sur le torse avant de cesser sous la question posée. Elle avait du mal à croire que monsieur ne sache où elle voulait en venir mais cela faisait parti des règles du jeu. Ses lèvres se retroussèrent offrant un sourire radieux à son interlocuteur. Effectivement, il pouvait l'aider. Ce qui était bien, c'était que son sourire était 100% naturel. Il n'y avait rien de forcé. Une lueur vive brillait dans ses prunelles différentes. Ses lèvres s'animèrent rapidement comme si elles estimaient qu'il fallait qu'elle réponde immédiatement. On parlait affaire et autant aller droit au but. Il était toujours temps de parler des détails après.

« - Avec plaisir... Je trouve que le cadre du cirque est particulièrement intéressant et j'aurai souhaité savoir s'il était possible d'y faire des photos. Je ne parle pas de photographier vos employés, il faudrait demander les autorisations de chacun, ce serait bien trop contraignant et ne correspond pas à mon projet actuel. Qui plus est. Mais j'aimerai réellement me servir du cadre. De cette atmosphère... »

Une lueur malicieuse passa brusquement dans ses pupilles. Aurait-elle le culot de finir sa pensée ? Bien sur, Yuria ne craignait pas grand chose et puis il fallait savoir se mouiller aussi de temps. Quand bien même vu ce qu'elle allait dire, elle se fichait pas mal de la réaction. C'était une tentative. Voilà tout. Si ça passait tant mieux, sinon tant pis. Ses yeux allèrent se planter dans ceux de son interlocuteur. Pas une trace d'hésitation, pas un soupçon d'interrogation. Elle parlait franchement. Même si la justesse et la douceur ne quittaient pas une seule fois, l'intonation de sa voix.

« - Un patron et l'ambiance de son entreprise sont souvent étroitement liés... J'adorerai vous prendre en photo. »


C'était lâché. Comme ça. Avec une étonnante franchise et une certitude amusante. La proposition arriva et elle fit mine de réfléchir un instant. Monsieur essayait-il de lui faire peur ? On pouvait dire que c'était raté mais bien essayé. Sa main gauche dévoilant des ongles parfaitement manucurés vint se placer devant sa bouche. Un rire léger s'en échappa. Non, elle ne se moquait pas de lui mais elle trouvait la situation comique. Pourtant son petit doigt lui disait que le propriétaire des lieux ne devait pas être le roi de l'humour. S'il savait. Certaines personnes auraient sans aucun doute adorer lui refiler un bon coup de cyanure ou autre douceur dans un breuvage. Doucement, Yuria se pencha vers Jude. Il y avait quelque chose de différent dans son attitude, comme si elle s'apprêtait à révéler un terrible secret. Ses lèvres s'entrouvrirent faiblement et elle souffla sur un ton confidentiel.

« - Mais ne vous a-t-on jamais dit que les garces ne mourraient pas si facilement ? »


Cette phrase, elle la tenait de son adorable époux qui adorait la taquiner quand elle se plaignait d'une crasse qu'un ennemi lui avait fait. C'était gonflé de le dire à un parfait inconnu. Osé. Mais tellement elle. Elle aurait pu laisser passer le commentaire de monsieur. Faire comme si elle n'avait rien entendu. Simplement elle ne pouvait pas. Lentement, elle se redressa. Son sourire adorable revint. Il y avait quelque chose de joyeux dans son comportement et la façon dont ses lèvres s'étiraient ne faisait qu'accentuer cette impression.

« - Un café. Sans lait. Sans sucre, s'il vous plait... »

Elle était portée sur un autre genre de sucreries. Et elle commençait à douter que ce soir, elle pourrait y goûter. Quoique la nuit était faite pour s'amuser après tout. Au moins son hôte pouvait constater qu'elle n'était pas si difficile - mais c'était juste un énorme effort pour ne pas avoir l'air d'être trop une princesse -. Yuria aimait bien le café fort. À condition qu'il soit bon, évidemment. Ses doigts vinrent attraper une mèche brune, qu'ils triturèrent avec nonchalance. En alcool, elle aurait volontiers dit du champagne mais elle doutait fortement que le monsieur en ait. Ses yeux se remirent à errer sur la décoration des lieux. On sentait parfaitement qu'un homme habitait dans ces lieux. Son visage revint sur le matelas puis sur une fenêtre. Distraitement, elle lâcha une question. Oui, elle était curieuse mais c'était normal, non ?

« - Cela fait longtemps que vous dirigez ce cirque ? »


Dernière édition par Yuria Kurusoke le Ven 3 Avr - 20:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeVen 3 Avr - 14:51

Jude s’était immédiatement relevé lorsque Yuria lui avait gentiment passé sa commande. Cette femme alliait décidément tact, courtoisie et séduction avec un naturel qui troublait presque l’homme qu’était le directeur. Il avait beau savoir que ce n’était qu’un masque destiné à leurrer et à parvenir à ses fins, elle parvenait à lui faire croire qu’elle était parfaite, idéale pour un homme comme lui, résistante, proche et lointaine à la fois, séduisante et séductrice. Et là résidait le piège. Il se détourna d’elle tout en lui faisant signe de continuer, s’avançant vers ce qui servait de cuisine, et il dénicha au fond d’un placard le café qu’il avait pour les occasions exceptionnelles. Il en avait pour tous les jours, le genre de café qui te donne l’impression de boire du goudron et qui reste collé au palais, celui qu’il faut à tout prix boire brulant pour éviter de pâlir sous le goût infecte. Mais il en avait aussi une réserve, qui venait de bien loin, qu’il avait acheté lorsqu’il voyageait encore avec Eliezer à la recherche de recrues pour l’ouverture de ce cirque dont ils avaient tant rêvé. Jude dosa la poudre sombre, hésita une seconde sur la quantité à mettre, jeta un coup d’œil à Yuria et décida qu’elle n’était pas femme à boire des cafés légers au goût abominable de flotte passée. Il poursuivit sa préparation en versant son eau bouillante dans sa cafetière italienne et laissa échapper un petit rire. Il fit face à la femme, souriant et s’inclina rapidement, loin d’être moqueur, juste amusé.

« Vous savez, je n’irais jamais empoisonner une aussi belle femme. Surtout quand elle vient frapper à ma porte. Ce serait… malpoli. »

Et il se mit à nouveau à rire. La cafetière siffla, Jude la retira du feu et versa le liquide fumant dans deux tasses avant de les déposer sur la table de bois. Il examina la sienne en passant un doigt sur le rebord, releva le regard vers Yuria et se permit un nouveau sourire. Une femme vraiment intéressante. S’interrompant dans ses pensées qui n’avaient aucun rapport avec la situation actuelle, il se refocalisa sur les questions et suggestions qu’elle lui avait fait quelques minutes plus tôt, et il plissa légèrement les lèvres. Une étude photographique sur le cirque. Une publicité qui pouvait être favorable ou bien pire qu’une expulsion claire et nette par l’état, selon la façon de traiter le sujet. Un grand risque. Jude n’avait aucun problème à l’idée d’offrir les terrains de son cirque à l’objectif du photographe, mais sa conscience professionnelle lui indiquait bien qu’il jouait gros. Il jouait la renommée de son entreprise. Se laissant encore quelques secondes de répit, il préféra commencer par répondre à l’ultime question.

« Ca fait un moment oui. Enfin, je ne suis l’unique dirigeant que depuis quelques jours… J’avais un associé avec qui je travaillais depuis des années, il était chargé de recruter aux quatre coins du pays, il avait un don pour ça, et moi je me chargeais du terrain. J’avais le titre de directeur mais nous partagions tout. Maintenant je suis seul. »

L’amertume perça dans la voix de Jude et il soupira de gêne, perturbé à l’idée de laisser entrevoir à cette femme la peine que lui avait fait la mort d’Eliezer. Il toussota pour chasser ses pensées sombres, et porta la tasse à ses lèvres, laissant glisser le liquide chaud dans sa gorge. Décidément, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas bu de ce café. En même temps, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu de visites mémorables, autres que celles de ses employés, du service des eaux, de la police et des autres emmerdeurs du genre. Jude soupira en songeant que c’était vraiment pas raisonnable d’être seule avec une femme dans sa roulotte, et il se mit à prier pour que les hurlements de ses employés ne viennent pas le déranger. Il s’imaginait déjà en train de devoir régler le viol consentant de la femme à barbe, le nouveau mur de Berlin entre les cages de lions et celles des otaries parce qu’ils étaient en guerre sainte, et les gémissements parce que le salaire n’était pas encore tombé. Et il n’en avait vraiment aucune envie. Il reporta son attention sur la femme, et laissa retomber sa main sur la table.

« J’ai les droits concernant l’image de mes employés. Ca fait partie du contrat. J’suis pas certain que ce soit extrêmement légal, mais je les vois très mal se plaindre. »

Jude laissa percer un petit sourire empli de sous-entendus, et se redressa sur sa chaise, laissant consciemment sa main sur la table. Comme une invitation, un geste de confiance, comme s’il laissait une brèche à Yuria dans sa garde. Laisser le temps de méditer, faire comme si on lui accordait une faveur, jouer le jeu, toujours, toujours. Et puis reprendre.

« Mais si ce n’est pas l’objet de votre enquête, je comprends parfaitement. Je ne vois aucun inconvénient à que vous vous serviez du cirque comme décor, et je n’ai pas de problème avec ma propre image. Aussi, vous avez mon accord. Maintenant, vous devez vous douter que je prends un énorme risque en vous laissant agir comme ça. Vous pouvez très bien traîner mon cirque dans la poussière et détruire les résultats que nous avons eu jusqu’à présent. Chose qui serait très fâcheuse. Peut-être que si j’avais une garantie… »

Le directeur laissa sa phrase en suspens, s’en remettant complètement à Yuria pour la compléter, pour en déduire ce qui s’imposait et lui offrir ce qu’elle pouvait. La sainteté de la nicotine commença à bruler alors dans sa poitrine et il grimaça légèrement. Il avait envie de fumer, histoire de se donner prestance, mais il doutait fort que cela enchante la demoiselle. Depuis quand ce préoccupait-il des convenances des autres ?

« Celui vous ennuie si je fume ? J’ai cru comprendre que ce n’était pas bon pour le teint des femmes. »


Cette fois-ci, il est irrattrapable.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeSam 4 Avr - 22:46

Et voilà plus de Jude. Monsieur s'était levé pour aller préparer le café. Réprimant un sourire amusé, elle songea que son hôte était bien singulier. Elle aurait adoré savoir ce qui se passait dans sa petite tête et en même temps, cela aurait gâché tout le plaisir. Rêveusement, ses yeux fouillaient le bureau. Il n'y avait rien de spécial. Rien de dérangeant. Il avait l'aspect de n'importe quel bureau. Pas de photos. Pas de souvenirs en vue. Yu aurait bien aimé trouver une photo qui aurait évoqué le passé de son interlocuteur. Le frémissement de l'eau lui fit redresser la tête et son visage se tourna en direction de la silhouette de l'homme. Keiichi ne préparait jamais le café. Il avait toujours ses satanés dosettes qu'il adorait plus que tout. Adieu la délicieuse odeur du café fraichement moulu. Un tel parfum aidait à se réveiller le matin. Des délicates effluves qui chatouillaient les narines pendant l'émergence d'une nuit Adieu le percolateur auquel elle était attachée. Il s'en était débarrassé pendant une de ses absences. Les hommes, ça peut être fourbe. On y pense jamais. Aujourd'hui, avait-elle retiré son alliance ou non ? Ses doigts passèrent sur ses mains palpant la peau. Rien. Tant mieux à vrai dire. Ça aurait été embêtant. Sa petite réflexion, elle l'avait déjà oubliée. Peut-être était-ce pour cette raison que le rire de l'homme l'intrigua. Sa tête se redressa et dans un doux mouvement, elle pivota. Faire rire un homme, c'est un bon point, n'est-ce pas ? Ses yeux allèrent se glisser dans ceux de Jude. Pourquoi diable s'inclinait-il encore ? Il lui semblait différent de sa première impression mais ce n'était pas le moment de se laisser amadouer en quelque sorte.

« - Hm... Vil flatteur... »

Impoli surement. Indécent totalement. Yuria lui coula un regard malicieux. C'était bien sur agréable d'entendre un tel compliment. Le problème résidait plutôt ailleurs. Était-ce sincère ou histoire de lui passer de la pommade ? Parce qu'elle ne le voyait pas comme le genre d'homme à offrir si facilement des compliments. Un sifflement. L'odeur du café. Elle se contenta de sourire, ses doigts glissant lentement sur le bord du bureau. Sagement, elle attendit que la tasse soit posée. Lentement, sa main droite se tendit et elle approcha la tasse. Chaud mais pas brûlant. Bon point. Elle n'avait pas oublié ses questions, ni les réponses attendues mais elles allaient évidemment arriver à un moment ou un autre. La tasse fut portée à ses lèvres. Une gorgée. Le liquide dévala dans sa gorge laissant derrière lui un goût agréable. Pas du café premier prix. Second bon point. Lorsqu'il se mit à parler, elle se laissait tenter par une seconde gorgée. Une main tenant l'anse, l'autre sous la tasse. Ses cils papillonnèrent un instant. Le temps qu'elle réalise ce qu'il venait de narrer.

L'unique dirigeant depuis quelques jours ? Son associé l'avait lâché ou le pire était-il arrivé ? Pas le moment de poser cette question. Cependant l'intonation de l'homme avait quelque chose de particulièrement clair. Le toussotement fit comme s'il tentait de faire oublier cet instant. Ses yeux se baissèrent comme si elle se recueillait. Comme si elle présentait des excuses inaudibles à son interlocuteur. Là, il fallait se taire. Elle savait la boucler. Question de timing. Bon sincèrement était-elle désolée ? Non. Cela arrivait à des tas de personnes. D'ailleurs raison pour laquelle elle n'avait jamais pensé à s'associer. Autant apprendre à tout gérer seul immédiatement. Quand l'autre disparaissait pour une raison X ou Y, vous vous retrouviez le bec dans l'eau. Qui plus est, c'était toujours un peu louche. Il fallait surveiller son partenaire au cas où. La confiance ? Jamais dans les affaires enfin ! Clignant des yeux, elle reporta son attention sur l'homme. Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres.

« - Il faut mieux laisser les employés en-dehors de cela pour le moment.. »

Sainte Yuria, protectrice des employés. Ou pas. D'une, ce n'était absolument pas son idée, elle l'avait dit, non ? De deux, ce n'était absolument pas légal et elle n'avait pas envie de mettre la main dans un engrenage qui risquait de lui broyer un bras. Sa décision à ce sujet était donc des plus claires. Et elle n'avait pas l'intention de changer d'un pouce son avis. Ne prêtant nullement attention à Jude, ses lèvres se trempèrent dans le breuvage, qu'elle appréciait mais tentait de ne pas trop le montrer. Ecoutant le reste des paroles, elle se retint de tiquer sur un mot. Enquête. Elle n'était pas une reporter. Elle ne venait pas ici pour faire des photos devant faire la une de magazine. Ce n'était pas son objectif. Mais son esprit s'apaisa rapidement alors qu'elle prenait du recul. Se renseigner, fureter, cela pouvait ressembler à une forme d'enquête dans un certain sens.

« - Vous savez, ce n'est pas parce que j'ai envie de faire des photos que je vais arriver à en obtenir ce que je souhaite réellement. L'insatisfaction est quelque chose de terrible. Il arrive qu'on soit davantage satisfait d'une commande que d'un travail personnel. Alors que diriez-vous de visionner mon travail ? Si j'en suis satisfaite et que les photos vous conviennent, nous pourrons parler d'un... dédommagement financier. »

Elle voyait mal ce qu'il pouvait souhaiter d'autre. Les gens du spectacle avaient des périodes de creux qu'il fallait affronter. De l'argent gagné ainsi était comme du sang neuf. Ça regonflait le moral et c'était utile. En terme de garantie, Yuria n'estimait rien avoir à lui donner mais elle avait sa petite idée. Simplement, elle n'allait pas abattre sa carte de suite. Laissant simplement ce point de côte, elle finit sa tasse et la reposa sur le bureau. Oh monsieur Guelfe souhaitait fumer. Et il demandait. C'était mignon comme remarque en plus. Alors au fond, était-ce un gentleman ? Une main esquissa un vague signe dans l'air auquel quelques mots soufflés avec nonchalance s'ajoutèrent.

« - Ne vous souciez pas de moi... »

Après tout, elle n'allait pas s'imposer. Mais une douche s'imposerait en rentrant et puis elle devrait passer au pressing déposer ses vêtements. Dans la soirée ou demain matin. Non, elle les donnerait à la bonne qui les y emmènera. Elle était payée pour ça après tout. D'ailleurs en parlant de ce soir... Yuria redressa son visage. Des mèches brunes glissèrent dans le cou pour s'immiscer dans le creux de la veste.

« - Seriez-vous disponible un soir dans la semaine ? Ou même ce soir ? »

Les rôles s'inversaient, non ? Les femmes s'apprêtaient-elles à lancer des invitations ? D'une façon aussi naturelle et décontractée ? Il fallait prendre ça comme une façon de se faire pardonner pour avoir sans doute ravivé des mauvais souvenirs. Mais au fond, il ne s'agissait que d'une façon d'amener Jude sur son terrain. Elle ne pouvait pas partir ainsi, en se disant qu'elle avait la parole et l'intérêt de monsieur. Il fallait qu'elle soit sure. Sure qu'il aime son projet. Qu'il accepte et ne se rétracte pas le lendemain. Dans ces cas-là, Yuria était prête à y mettre les formes. Ainsi que les moyens. Pourquoi ce projet lui tenait à coeur ? Parce qu'elle souhaitait continuer ses séries personnelles. Rester une artiste et pas juste une femme d'affaires qui savait exploiter la beauté des autres. Son imaginaire ne l'avait pas quitté. Elle pouvait encore le caresser du bout des doigts. Le sentir. Certains de ses employés s'interrogeaient inlassablement sur cette démarche. Elle avait déjà tout, pourquoi risquer de ruiner son image à la suite d'un travail ? Mais les autres, la japonaise s'en contrefichait. Prouver qu'elle n'avait pas fait de concession, qu'elle était restée entière, qu'elle pouvait tout gérer, se révélait être le plus important à ses yeux.

« - Je vous invite... »

Dans sa voix fermeté et douceur s'entremêlaient. Sa tête s'inclina légèrement sur le côté droit. Malgré un sourire, son regard mettait en garde. De manière implicite. Vous n'allez tout de même pas refuser la proposition d'une femme monsieur Guelfe ? Ou si vous le faîtes, espérons que votre raison soit bonne...
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeMer 8 Avr - 22:25

Jude ne se souvenait plus de quand il avait bu de ce café pour la dernière fois. Ca faisait longtemps, terriblement longtemps, bien trop pour être honnête. En trempant ses lèvres dans le liquide sombre, il se sentait calme, presque apaisé, mais surtout profondément satisfait de l’instant présent. Il était en sécurité chez lui, accompagné d’un fidèle café et d’une femme tout autant fascinante. La comparaison était douteuse c’est vrai, mais pour Jude c’était sensiblement proche. On apprécie un bon café pour la rareté avec laquelle on le rencontre, il en est de même avec une femme de la trempe de Yuria. Notons aussi que Jude n’était pas spécialement connu pour le respect qu’il manifestait pour l’être humain. Bien utilisé, un humain devenait rapidement un objet et c’était ça qu’il aimait dans le pouvoir. Il reposa sa tasse sur le bois dans un infime cliquetis, se rejeta sur le dossier de sa chaise, sa chemise glissant contre sa peau nue et une fois de plus il se mit à sourire. Malachite hurlait à qui voulait l’entendre qu’il ne savait pas sourire, c’était une grossière erreur. D’accord, il était vrai que ce n’était pas la première expression qui lui venait le matin, non c’était plutôt les grognements et les grimaces, mais il savait aussi mettre de côté la violence et son côté borderline pour quelques instants de lucidité. Et son sourire était apparu quand la femme avait fait sa remarque concernant la flatterie. Qu’elle pense ce qu’elle voulait, il n’allait pas se plier en quatre pour lui faire comprendre qu’il n’offrait que rarement des compliments, et que quand il le faisait c’était pour une bonne raison. Et puis après tout, si elle doutait de sa sincérité, cela ne rendrait que le jeu plus intéressant. Jude fit glisser ses doigts le long de la table, allant jusqu’à la hauteur du poignet de la photographe et il releva le regard quand elle lâcha enfin son offre.

« Vous êtes une femme décidément intelligente. »

Le spectateur non averti aurait pu voir encore ici une trace de flatterie, mais en réalité il n’en était rien. Jude avait juste relevé le fait qu’elle avait tapé juste. Elle lui avait affirmé qu’elle n’utiliserait pas les photos sans son accord préalable, et qu’en plus elle était prête à mettre la main à la poche. Combo gagnant, vous avez tiré le jackpot, oh yeah ! Jude laissa échapper un petit rire, reprenant ensuite immédiatement son sérieux, et il ramena sa main contre lui. On ne jouait plus, on marchandait. Se mordillant négligemment la lèvre, il en avait presque oublié son envie de fumer, et il laissa volontairement quelques secondes de silence. Toujours faire croire que l’on ne cèdera pas le moindre centimètre à son adversaire. Il tendit automatiquement sa main vers le paquet de clopes et l’éventra un peu plus, tira rapidement une taffe avant d’expirer en direction de la fenêtre entrouverte. Puis, lentement, il reporta son attention sur Yuria.

« Votre proposition me semble à la fois honnête et avantageuse. Maintenant, je n’ai jamais sous-entendu que je désirais une rétribution monétaire. J’apprécie que vous l’ayez fait, mais rassurez-vous je n’irais pas jusque là. Contentons nous d’exécuter le travail, et nous nous occuperons du reste ensuite. »

Jude ne savait pas vraiment trop pourquoi il faisait ça, pourquoi il refusait une somme d’argent qui lui serait pourtant bénéfique – l’argent l’est toujours – mais c’était comme s’il avait senti que Yuria attendait ça. Il se referma brusquement comme une huître hors de l’eau, les traits tirés, les sourcils froncés, profondément perturbé par sa propre réaction. Il n’était vraiment pas le genre de mec altruiste, au contraire il soutirait tout ce qu’il pouvait des gens sans la moindre culpabilité, mais cette femme avait le don de le déstabiliser. Et une fois de plus, ça ne rata pas. Jude ne put réprimer totalement le haussement de sourcils qui accompagna l’invitation de la photographe et il fut pris d’une quinte de toux, ayant avalé de travers. Il écarta la clope de ses lèvres, fixa quelques instants la fille, remarqua son attitude posée et pourtant ostentatoire, et il leva les yeux au ciel. Il venait de se faire piéger comme un sombre crétin de débutant. Depuis quand les gonzesses invitaient-elles les hommes à sortir ? Jude avait horreur de ne pas dominer, c’était de l’ordre de l’insupportable, et si la proposition le réjouissait, il le cachait bien à l’aide de l’agacement qui était apparu aussitôt. Il tira encore une fois sur sa cigarette, expira profondément, et tenta de contrôler ses pulsions primaires.

« Je suis libre tous les soirs de la semaine. Maintenant, vous avez fait le premier pas, laissez moi en échange le plaisir de vous offrir cette sortie. Nous irons où vous voudrez. »

Remise à niveau, on équilibre la donne, ne pense pas que tu vas dominer totalement chérie. Jude se détendit imperceptiblement, plutôt satisfait de la tournure de l’entretien. Cette femme qui était venue quasiment nue dans sa roulotte, digne d’une pute de luxe, s’était en réalité révélée une adversaire hors paire, et Jude était content de ne pas s’être totalement laissé avoir. Il reposa sa main sur la table, s’apprêtant à reprendre la parole pour orienter le sujet sur leur futur rendez-vous mais il se crispa violemment. Il venait d’entendre des coups contre les lattes de l’escalier, et il reconnaissait ces pas souples, ce mélange de traînement et de sautillement. Il savait qui c'était. Et c’était pas du tout bon signe.
Mais alors vraiment pas.

« Et merde. »
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeJeu 9 Avr - 2:16

Malachite avait pas mal de sales habitudes que les hurlements de Jude ou des autres employés du cirque n’arrivaient pas à faire passer ; dès qu’il s’agissait de tabac il était kleptomane, n’ayant manifestement pas intégré qu’il avait lui aussi le droit d’acheter ses propres paquets de clopes, il avait déjà foutu le feu aux réserves de foin des chevaux deux ou trois fois, les règles de sécurité les plus élémentaires lui étaient parfaitement inconnues, et il laissait traîner des explosifs un peu partout. Certes. Mais sa manie la plus agaçante était sûrement le fait qu’il laissait les semelles de ses chaussures traîner par terre lorsqu’il marchait. Couplé avec son pas traînant et glissant à la fois, ça provoquait un bruit de chuintement anodin au premier abord, et qui était au final extrêmement agaçant.
Malachite avait décidé que c’était les autres qui s’en prenaient à lui parce qu’ils n’avaient pas trouvé de meilleure cible, et quand on lui demandait de lever les pieds en marchant, il se contentait de renifler avec un air vide de toute expression. Des fois il prenait une expression méprisante, par exemple quand c’était la femme-serpent qui lui demandait ça, parce qu’il avait décidé qu’elle était jalouse de ses deux jambes en état de marche. Ce qu’il n’avait jamais expliqué aux autres membres du Laudanum Circus, c’était qu’il ne pouvait tout simplement pas empêcher ses chaussures de traîner au sol, parce qu’elles étaient trop grandes pour lui de pas mal de centimètres ; sûrement une vieille paire empruntée à Jude. Même en les serrant à mort elles restaient lâches autour de son pied, et il faisait toujours du bruit en marchant. Vie et malheurs de Malachite d’Argence.
Bref, le cracheur de feu dont il était question venait de se souvenir que son très cher directeur avait voulu impérativement le voir il y avait quelques jours de ça. Quatre, cinq, peut-être plus, il n’en savait plus trop rien, par contre ce dont il se souvenait très clairement, c’était que la visite était censée être obligatoire. Le style « si tu viens pas je viens te chercher par la peau du cou et t’y couperas pas en te planquant ». Sauf que bon, Malachite avait complètement oublié (lui, les rendez-vous et ce genre de trucs, c’était pas vraiment ce qui le passionnait dans la vie), et personne n’était venu le chercher pour rappeler à son bon souvenir le directeur du cirque, donc c’en était resté là.
Il était censé être dans son bureau il y avait quelques jours, il avait complètement oublié, et maintenant qu’il se l’était rappelé, il avait piqué un paquet de cigarettes à un jongleur saisonnier qui passait par là, et s’était dirigé tranquillement vers la roulotte du tant redouté Jude Guelfe. Il coinça une cigarette entre ses lèvres, l’alluma rapidement avec un briquet qui n’était pas son briquet zèbre favori (puisque son affreux supérieur le gardait en otage), et monta rapidement le petit escalier en bois qui menait à l’entrée de la roulotte de sieur Jude. Un crachat vola par-dessus les escaliers jusqu’à s’écraser dans la boue qui environnait agréablement les roulottes, et Malachite leva une main décharnée jusqu’à la poignée de porte. Le connaissant un peu, il aurait été très étonnant de sa part qu’il pense à frapper avant d’entrer, ce genre de formules de politesse qu’il n’intégrait qu’à moitié.

« Entrez. »

Voilà, exemple typique, Malachite était persuadé que c’était à lui de dire « entrez » quand il arrivait quelque part sans avoir frappé. Impossible de savoir qui lui avait foutu cette idée en tête, et tout aussi impossible de l’y déloger de là. Il appuya sa longue silhouette efflanquée sur la porte, main toujours sur la poignée, posant un regard désintéressé sur la femme présente dans le bureau du directeur.

« Bonjour … »

Les yeux sombres se reportèrent sur Jude, et le cracheur de feu entama son discours sans même demander s’il dérangeait ou quoi que ce soit du même style. Et pourtant il n’avait pas l’air si dérangé que ça, le Mala, juste un peu trop mince et dégingandé.

« Ouais, j’sais que je devais passer il y a cinq jours, ou quatre, je sais plus trop bien … Bref, j’ai oublié et comme je me suis souvenu, bah je suis là … »

Il soupira, laissant une main de cheveux noirs tomber en travers de son œil droit.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeJeu 9 Avr - 5:00

Flatterie, sincérité. Son coeur jouait au balancier. Le plaisir d'entendre un compliment, le doute que ce dernier ne soit soufflé pour autre chose. Pour faire que les défenses s'abaissent et vous rendre plus vulnérable. À force d'user soi-même de ces techniques, on en venait à douter particulièrement des autres. Même si Yuria faisait croire le contraire, elle appréciait ces petites flatteries. C'était toujours bon pour l'égo. Bien que le sien n'ait pas besoin d'être entretenu. Elle s'en occupait déjà très bien. Pourtant une partie d'elle doutait qu'il soit le genre d'homme à dispenser des mots plaisants à tour de bras. Décidant de se faire sa petite plus tard et plus clairement, la photographe coula un long regard presque curieux à Jude. Un voile innocent passa dans ses prunelles pendant qu'elle s'amusait à soutenir son regard. Bien trop concentrée sur les yeux de son interlocuteur, elle ne remarqua pas la main qui s'avançait lentement. Entre temps, elle avait expliqué sa façon de procéder et sa proposition des plus décentes à Jude. Faire un chèque ou un virement ne posait aucun problème. Mais en plus de cela, elle pouvait très bien accompagner le tout d'un joli petit contrat. Sur lequel le monsieur apposerait sa signature. Un contrat était aussi la garantie de la tranquillité. Un accord verbal, on pouvait toujours revenir dessus, prétendre que l'autre nous avait trompé. Au moins, l'écrit restait, il y avait une possibilité de le déposer à la banque, chez un avocat ou un notaire. De l'en ressortir en cas de besoin. Ce bout de papier était la cerise de toute transaction juste et bien menée.

« - Je vous retourne le compliment, monsieur Guelfe... »

Il faut bien rendre ce que l'on vous offre. Après tout. Il avait le sens des affaires. Si son associé ne s'était préoccupé que de recruter, il avait bien fallu que quelqu'un s'occupe des comptes, fasse en sorte que le cirque ne coule pas. Et là, Jude avait du intervenir. N'est-ce pas ? En même temps, si elle prenait le temps d'y penser, cela semblait mieux de cette façon. Plus logique, pas mieux. Se calant contre le dossier de la chaise, écoutant amusée son rire. Les affaires sérieuses allaient commencer. Du moins, était-ce qu'elle espérait. Partir avec un bon début, sécuriser la décision et porter le coup de grâce plus tard. Sa conception des affaires possédait une connotation très guerrière. Mais sans ça, certains hommes n'auraient déjà fait qu'une bouchée d'elle. Pas dit que la Yuyu soit très comestible en même temps. Après tout, elle avait bien pourri la jeunesse de sa mère – bien que tout soit finalement la faute de cette dernière. Appréciant le silence, elle arbora un sourire entendu. S'il ne proposait rien, ils feraient selon son idée. S'il proposait quelque chose, ils verraient. Elle n'avait aucunement l'intention de se mettre à dos une personne dont elle avait besoin. Ses doigts glissèrent vers la tasse. Son index caressa l'anse en suivant lentement le contour, remonta et se mit à danser sur le bord du récipient. La cigarette ? Elle avait décidé d'en faire son parti, exceptionnellement. Il faut bien savoir faire des concessions dans la vie. Redressant le menton, elle constata que monsieur faisait preuve, ma foi, d'un comportement digne d'un gentleman. Et bien, et bien...

Ses sourcils se froncèrent quelques secondes. Sous des mots précis. Il ne souhaitait pas d'argent ? Alors que voulait-il en échange ? Cela paraissait tout à fait juste à Yuria et elle ne voyait pas sur quoi l'échange pouvait se baser. Qui plus est, elle empêcherait sûrement des représentations pour mener à bien son idée. Il était donc normal de dédommager. Scrutant son visage, la photographe nota la nouvelle expression peinte sur le visage de son vis-à-vis. Devait-elle rire ou garder son sérieux ? Ce dernier semblait fortement contrarié. Comment dire... Quelque chose l'avait-il dérangé ? Pas contrariante, elle souffla

« - Comme vous le souhaitez... »

Ou plutôt comme elle en avait décidé. En l'absence de suggestion énoncée clairement, elle considérait que seule, sa décision était valable. Et en termes de décisions, elle ne s'arrêtait pas là. Lancée sur une invitation, elle inversa sans complexe les rapports. Les hommes n'avaient pas le monopole de ce genre de choses après tout. Et s'ils n'aimaient pas tant pis pour eux. L'égo masculin ? Non mais quelle bêtise. Un homme, ça devait aussi apprendre à s'écraser. De temps en temps. Mais avec Yuria, c'était souvent pourtant elle ne supportait pas les types trop mous, sans avis, sans caractère. Elle enviait sa belle-mère d'avoir rencontré un homme comme son père. Bien qu'elle appréciait aussi le caractère du père de sa demi-soeur. Bon monsieur arrivait avec une suggestion. Entrouvrant lentement les lèvres, elle se permit d'émettre un rire léger.

« - Je ne sais pas si vous auriez les... moyens de m'emmener là où je le souhaite... Sans vouloir vous froisser... »

Petit mais passage obligatoire. Sa voix trainassait volontairement. Un délicat sourire en coin apparut au coin de ses lèvres. J'ai l'argent. J'ai les passe-droits. J'ai des contacts. Tu crois vraiment faire le poids ? Garce ? Sûrement. Mais c'était tellement tentant de rappeler qu'elle n'avait rien à attendre d'un homme. Et la plupart ne pouvait lui offrir ce qu'elle souhaitait. C'était un fait.

« - Mais j'accepte volontiers... »

Par curiosité. Après tout, Jude s'était chargé de se poser ce challenge tout seul. Autant en profiter. Elle cligna des yeux aux bruits de pas et tendit l'oreille. Quelqu'un approchait ? Sa tête se tourna en direction de Jude et de la surprise modifia son expression. Généralement, on jurait pour quelque chose de mauvaise augure. En était-ce un ? Elle aurait mis son appareil photo en jeu, choisissant 'oui'. Enfin, elle ne savait pas trop en quoi ça la concernait après tout. Son sourcil droit s'arqua, dubitatif. Depuis quand on disait 'entrez' ? On toquait à la porte ou on s'annonçait habituellement, non ? Non mais c'était le cirque. Est-ce qu'il y avait des règles dans un cirque ? Le tout fut suivi d'une entrée donc. Elle en déduisit que cela devait être habituel. Mais pas forcément apprécié. Elle songea d'un coup à un de ses assistants qui avait omis de lui donner un nouveau book. Il faudrait qu'elle remédie à ça plus tard. Passons, la porte s'ouvrit et comment dire...

Les yeux de Yuria s'écarquillèrent alors qu'elle dévisageait le nouvel arrivant – pourquoi ? Non, ce n'était pas à cause de son désintérêt pour sa personne, les personnes trainant dans le coin, de toute façon avait rien de net - . Son expression d'horreur aurait été la même, si elle avait découvert d'un coup qu'il y avait des ventes privées chez Barney's et que personne n'avait osé la prévenir – c'est un crime à vrai dire là. Il faut bien qu'elle saigne de temps en temps le compte de Keiichi. Ils sont mariés après tout. Le premier choc passé, son visage redevint tout à fait normal comme si on lui avait dit qu'il y aurait bientôt l'arrivage des nouvelles sandales Rondini. Sa tête se pencha doucement sur le côté pendant qu'un faible « bonjour » s'échappait de ses lèvres. Un moment, les nuances marron et vert fixèrent avec force Jude avant de s'en détacher pour revenir sur le nouveau. Employé et boss ? Elle ne comprenait pas trop ce dont il retournait mais elle avait un ressenti bien précis. Qu'il ne devait faire qu'à la lueur de son esprit. La dernière tirade du jeune homme sonnait ainsi dans ses oreilles. Oui, bon pas besoin de supputer plus longtemps. Et puis elle s'en fichait, non ? Simplement maintenant, elle ne savait plus comment avancer ses pions. Passive, Yu songea qu'elle attendrait que le maître des lieux fasse le premier mouvement. On interagit jamais dans les affaires des autres. Mais ses sourcils se froncèrent délicatement, alors que des mots enveloppés de douceur mais prononcés avec force s'envolèrent.

« - Il vous reste du café ? »

Elle était même prête à se coller à en faire. Dieu, seul, savait ainsi que la femme de ménage, combien Yuria détestait faire ce genre de choses. D'ailleurs si le percolateur avait sauté, c'était aussi parce que Keiichi en avait eu assez de lui préparer son café. Du coin de l'oeil, elle détailla avec soin le jeune homme.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeJeu 9 Avr - 21:11

« Ne vous laissez pas aveugler pour le lieu où vous êtes. Ceci est un cirque de monstres humains, il n’aurait aucun intérêt dans un palace cinq étoiles en plein milieu d’un quartier chic. N’allez pas en conclure immédiatement que nous sommes tous sur la paille. Nous verrons bien si j’ai les moyens de vous y emmener... Prenons ça comme un petit pari entre vous en moi, Yuria. »

La tirade légèrement froide de Jude avait été de justesse adoucie par l’emploi du prénom de la photographe. Il ne souhaitait pas la brusquer, ni même l’offenser, il savait que c’était parfaitement indécent et il l’assumait, mais ça n’avait été qu’un simple moyen de souligner le côté privé de leur marché. Montrer qu’il était digne de confiance, et que hors de ce cirque ou de l’agence de cette femme, il ne seraient plus deux associés en rendez-vous d’affaire. Jude esquissa un petit sourire en pensant à la somme qu’il gardait cachée sous son matelas, pas du tout perturbé à l’idée de l’entamer sérieusement le temps d’une soirée, surtout sachant qu’il y avait là de quoi vivre un paquet d’années sans plus rien glander d’autre que prendre le soleil. Les employés étaient trop dociles pour se demander pourquoi leur salaire était si bas, et tous allaient invoquer le dieu des gazelles ou des orangs-outans d’Amérique pour avoir une petite augmentation, mais Jude lui savait parfaitement où passait l’argent. Il finissait dans cette petite boite noire, cette réserve qu’il gardait, pour lui évidemment, mais pour toutes les emmerdes qui pouvaient lui arriver. Comme par exemple, l’absence de Malachite durant quelques jours. Il avait été obligé de rembourser certains spectateurs qui n’étaient venus que pour lui, et qui surtout avaient menacé de répandre la rumeur de la mort du cracheur de feu. Le directeur avait été profondément tenté de leur exploser la gueule à coup de tisonnier, mais il n’y avait pas besoin de sortir de Science Po pour piger que ça ferait une publicité plus que néfaste. En parlant de Malachite, Jude avait très bien compris que c’était lui qui ramenait ses petites fesses, et un brusque élan de désespoir l’envahit. Il connaissait ce pas par cœur, comme tous les gens du cirque d’ailleurs, cet espèce de chuintement stressant, le genre de bruit qui vous donne immédiatement envie de cogner. Le fidèle « Entrez » malachitien retentit et Jude eut une brusque envie de foncer vers la porte pour l’empêcher d’entrer. Il était SEUL avec une FEMME, il venait de choper un RENCARD et son sombre imbécile de cracheur de feu allait venir foutre le BORDEL, alors que ça lui était pas arrivé depuis au moins DIX ANS ! (Le dix est symbolique, faut pas chercher). Bon okay, c’est lui qui avait demandé à Mala de passer, mais c’était il avait presque une semaine, et la probabilité qu’il apparaisse à cet instant précis était de l’ordre du nul. Sauf qu’avec le cracheur de feu les probabilités c’est pas entre 0 et 1, c’est entre moins et plus l’infini. Autant dire que ça fausse entièrement les calculs.

Jude leva lentement le regard quand la silhouette ultra fine de Mala apparut à la porte et il soupira. Le pire était arrivé. Le gamin se mit à jacasser comme une adolescente malheureuse et Jude fut heureux d’apprendre qu’il avait dit bonjour en entrant. C’était déjà ça, il n’aurait pas à recommencer son éducation à zéro. Il jeta un regard las à Yuria, tira une nouvelle fois sur sa clope et expira en réfléchissant, passablement perturbé. Il hésitait franchement entre s’énerver et donner une mauvaise image de lui à la photographe, inviter Mala à se joindre à eux et le laisser foutre le bordel, ou encore se tirer une balle et ne pas avoir l’occasion de sortir avec cette femme. Il sursauta légèrement en entendant Yuria reprendre la parole et il acquiesça bêtement, bondissant sur ses pieds, allant attraper la cafetière. Il lui servit une tasse, déposa le contenant sur la table et s’éloigna vers Mala, bien décidé à arranger les choses avant que ça parte en vrille. Le truc, c’est que s’il virait le cracheur de feu maintenant, il devrait sûrement attendre deux ou trois semaines avant qu’il se pointe, et ça l’arrangeait pas vraiment. Mais en même temps, il avait besoin d’être seul avec le gamin un moment, c’était pas le genre de choses qu’on pouvait faire en courant d’air, surtout qu’il s’agissait de la libération d’un otage en danger de vie ou de mort. Et en parlant d’otage, Jude ne s’était pas aperçu qu’il jouait fébrilement avec le briquet zèbre de son employé, l’ayant attrapé pour allumer sa cigarette.

« MALA ! COMBIEN DE FOIS JE T’AI DIT QU’ON FRAPPAIT AVANT D’ENTRER ?! TU POURRAIS PAS FAIRE UN EFFORT ? »

Jude ou comment perdre le contrôle de ses nerfs alors qu’il s’était promis de rester calme. Il attrapa Malachite par le bras, le traîna sans douceur vers le fond de sa roulotte et le poussa sans ménagement vers son matelas, lui ordonnant implicitement de s’y asseoir. Il le lâcha enfin, plaqua ses poings sur sa taille et s’accroupit pour être à sa hauteur, prenant une posture profondément agressive.

« Tu restes là et EN SILENCE ! Tu bouges ne serait-ce que d’un centimètre et je t’attache pour ici pour toute la nuit. Je finis avec la dame et on va avoir notre conversation toi et moi. Pigé ? »


Le directeur laissa échapper un vague grognement à l’intention de son employé et fit demi-tour, retournant s’installer en face de la photographe, tentant de prendre un air le plus calme possible.

« Je vous présente Malachite d’Argence, cracheur de feu de son état. Il devait passer me voir, mais de toute évidence ne s’est pas rendu compte que j’étais occupé. Je vous prie de l’excuser. »

Et profondément enfoui au fond de lui, en cadence avec les battements de son cœur et le grincement du briquet zèbre, Jude se répétait avec ferveur : « Ta gueule Mala, ta gueule Mala, ta gueule Mala ».
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeVen 10 Avr - 21:18

N’importe qui aurait tourné les talons et prit la fuite rapidement devant l’expression du directeur, vu la charmante compagnie qu’il avait dans sa roulotte, et suite à sa gueulante. Pas de bol, pas Malachite. Il se contenta de ciller avec une expression un peu vide quand Jude lui rappela qu’il était censé frapper avant d’entrer (chose qu’il n’avait jamais fait de sa vie, s’annoncer avant d’arriver était un concept tout à fait étranger à Mala, qui affectionnait la discrétion et les arrivées secrètes). Bon, en l’occurrence pour l’arrivée super discrète, il s’était sévèrement loupé, et alors qu’il allait ouvrir la bouche pour dire qu’il repasserait plus tard et que c’était pas grave (il avait quand même bien senti que c’était pas vraiment le moment), Jude lui attrapa le bras en le faisant grimacer, et l’entraîna vers le fond de sa roulotte sans lui demander son avis. L’interminable cracheur de feu tomba assis sur le matelas, allant cogner de l’épaule dans le mur avec un bruit sourd et peu engageant, et releva ensuite un regard fatigué d’avance sur son supérieur.

« Je reste ici et je me tais, ouais … »

Sitôt le directeur reparti à sa place initiale en face de la femme, Mala commença à fouiller dans la ceinture de son pantalon, sans paraître se soucier une seule seconde de savoir qui pouvait bien être cette inconnue qui squattait la roulotte de son chef. C’était pas qu’il avait compris avec tact et doigté que c’était pas le moment de poser la question, c’était qu’il se foutait pas mal de savoir son identité. Il extirpa de son paquet de clopes déjà bien entamé une autre cigarette froissée, parce qu’il avait fait tomber l’autre quand Jude l’avait attrapé, pas préparé à une telle attaque sur sa pauvre petite personne. Sans demander s’il avait le droit de fumer ou si ça ne dérangeait pas, il l’alluma, toujours sans son briquet, son regard sombre se coulant avec une bonne dose de reproche dans le regard vers la main de Jude qui tenait l’objet zébré prisonnier. Etonnamment, il garda le silence quelques instants, instants pendant lesquels il ne se passa strictement rien.
Toute autre personne que Mala, plus sensible et moins centrée sur elle-même, aurait remarqué que les deux autres attendaient qu’il bouge ou qu’il fasse quelque chose, presque le souffle retenu pendant ce temps d’attente. Mala non. Il renifla presque discrètement, passa une main dans ses cheveux absolument pas coiffés, et jeta un regard sur les deux individus qui se faisaient face non loin de lui, et qui ne disaient rien. Un petit soupir, et il se leva, dépliant ses longues jambes d’échassier.

« J’ai des trucs à faire … J’vais y aller … »

L’avertissement de Jude ne semblait pas avoir atteint son cerveau, ou il en était vite reparti, au choix, mais le cracheur de feu ne semblait absolument pas craindre sa colère à l’heure actuelle. Il poussait même le vice à marcher vers la porte, sans courir, ne craignant pas d’être rattrapé ou quoi que ce soit d’autre de ce style.
Quant aux choses qu’il avait à faire, on pouvait bien se demander lesquelles ; il n’avait aucun sens des responsabilités, et était particulièrement nul pour remplir des tâches pourtant simples. A part cracher du feu aux représentations, mettre au point des explosifs divers et variés et piquer des cigarettes, Malachite ne savait faire pas grand-chose d’autre, donc personne ne lui demandait rien. Enfin si, des fois quand personne n’avait le temps, c’était lui qui donnait à manger aux tigres, même si beaucoup étaient lassés de l’entendre dire qu’il préférait les cochons.
Toujours est-il qu’il essayait de prendre la tangente, et qu’il n’avait même pas la décence de le faire discrètement ou très rapidement pour avoir plus de chances de s’en sortir..
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeVen 10 Avr - 23:41

Elle ne dit rien suite à la tirade mais la façon dont elle fixait son interlocuteur voulait tout dire. C'était un homme plein de ressources apparemment. Mais être surprise, cela ne la gênait pas. Bien au contraire ! Elle ne demandait que ça. La vie de princesse était Yu était bien monotone en fait ! Boulot / soirée / amants et encore, il y avait des soirs qu'elle passait seule. Enfin seule, elle essayait de convaincre son mari de partir un an à Hawaii. Mais il y avait un énorme mais, il n'y avait pas de circuit sur cette île. Depuis c'était la guerre. Enfin ne pas se laisser aveugler par le lieu où elle était, d'accord. Mais est-ce que pour les énergumènes qui le peuplaient, ça comptait aussi ? Elle avait davantage sa place dans un palace cinq étoiles que dans cet endroit. Pourtant, elle avait tenu bon. Elle n'allait pas se laisser abattre maintenant. Elle tenait bien dans ce milieu pour le moment, non ? Bon, elle avait demandé un café, histoire de se remettre les idées en place. Se détendre enfin surtout de savoir comment elle allait faire maintenant. Une première gorgée. Zero inspiration. C'était un comme si vous récitiez le ''Ô rage, ô désespoir, n'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie etc '' et que quelqu'un vous coupait d'un coup la parole. Enfin, elle avait son café prestement servi par le sieur Guelfe. Buvant tranquillement, le liquide manqua de passer de travers quand Jude éleva la voix brusquement - Elle était pas préparée -. Yuria posa immédiatement la tasse avant d'en renverser sur sa veste. Sauf que pas de bol, quelques gouttes avait atterri dessus. On inspire. On respire. Tout va bien. La main posée sur le haut de la poitrine, elle constatait que non, c'est bon, elle n'allait pas mourir bêtement étouffée par du café.

Fixant la tasse avec à la fois envie et à la fois méfiance, Yuria se résolut à abandonner l'idée de le finir. Le haussement de voix qui se fit à nouveau entendre lui donna raison. Je finis avec la dame. Ça lui donnait l'impression d'être à la maternelle. Comme s'ils étaient dans le bureau d'un instituteur et qu'un enfant était arrivé. Oui, alors monsieur, je disais ce serait bien si vous pouviez surveiller les autres élèves. J'ai le sentiment qu'ils martyrisent mon petit. Elève Malachite, Maitre Jude et Maman Yuria. Bon c'était totalement surréaliste – elle ne vivrait jamais cette scène qui plus est - et puis elle aurait juré que les enfants auraient été traumatisés par la carrure de Jude. Mais la dame quoi, elle avait pris 10 ans de plus d'un coup – est-ce qu'elle allait s'en remettre ? Pas sur, ça. Essayant de ne pas trop écouter la conversation qui se résumait d'ailleurs plus un monologue menaçant qu'autre chose vu la réponse donnée, monsieur aurait parlé seul, que cela serait revenu au même. La présentation tomba et elle cligna des yeux. Pas certaine d'avoir réellement bien compris.

«  - C'est... original... »

Décontenancée, voilà ce qu'elle était. Evidemment, ce n'était pas le comptable mais c'était une présentation pour le moins surprenante pour elle. Sa tête bougea lentement de droite à gauche comme pour dire que ce n'était pas grave. Ça arrivait à tout le monde ce genre de situation. Elle jeta un coup d'oeil perplexe à Malachite. Ses yeux se levèrent vers le plafond de la roulotte. Cracheur de feu. Là, tout de suite, une image de dragon occidental du moyen-âge se forma dans son esprit. Ses sourcils se froncèrent et ne cherchant pas à briser le silence, elle essayait d'intégrer que cracheur de feu pouvait être un métier. Non mais n'importe quoi. C'était pas juste un loisir ? C'était dangereux, non ? La voix du jeune homme se fit entendre et elle fixa Jude, avec une incertitude prononcée. Il lui avait dit de ne pas bouger, il décidait de partir et vu comment le propriétaire avait haussé la voix tout à l'heure. Elle ne préférait pas tester le doux son de sa voix amplifiée par 100. Se levant, vérifiant que son téléphone portable était bien dans la poche de son pantalon, elle s'avança vers Malachite et lança avec nonchalance.

« - Restez. Je vais aller faire un tour et je reviendrais. »

Pas d'hésitation dans sa voix. Elle avait décidé que. Ce n'était pas une fuite mais un prétexte pour ne pas manquer trop de battements de coeur. Fallait pas être cardiaque pour travailler ici. Au moins, ses oreilles seraient à l'abris une fois dehors et puis de toute façon, elle n'avait pas à assister à une discussion entre un patron et son employé. En plus, elle pourrait mettre à profit cette décision pour voir quels étaient les meilleurs endroits pour faire des photos. Et c'est là qu'on se rendait compte que Yuria n'avait jamais mis les pieds dans un cirque. Parce qu'en plus d'oublier qu'elle risquait de se perdre une énième fois parmi toutes ses roulottes identiques disposées sur ce terrain immense – et rien que ça, ça allait la rendre folle. Si elle devait se perdre autant que ce soit dans un centre commercial -. Elle oubliait royalement qu'elle méconnaissait certains métiers faits par ces intermittents du spectacle des plus étranges et que si elle se retrouvait face à certaines bestioles – vous ne tarderez pas à savoir lesquelles -, elle risquait de pousser des hurlements à percer le mur du son. Mais de toute façon, elle avait déjà passé le seuil de la porte et avait disparu après avoir refermé la porte avec douceur – parce qu'il en faut bien dans ce monde de brut mais n'empêche, il commençait à faire froid dehors. Viens apprendre ton japonais avec Yuria l'exploratrice, version Yuria au cirque !
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeSam 11 Avr - 22:11

Si Jude n’arrivait pas à croire en Dieu, c’était bien parce que ce sombre égoïste ne l’avait jamais écouté. Une jolie fille était venue le voir, ils avaient conclu un marché, elle avait même poussé le vice jusqu’à lui proposer une soirée, et Mala s’était senti obligé de débarquer. Résumons : Mala était un suppôt de Satan, Yuria un succube et Jude le pauvre petit agneau préparé pour un méchoui. Le pauvre Saint-Jude avait essayé de rectifier le tir, chopant Malachite sans trop le cogner, le foutant dans un coin en priant très fort pour qu’il lui obéisse, et une fois de plus Dieu lui avait tiré la langue avant de lui montrer son cul. Résultat de l’affaire : Mala essayait de se tirer, pas même trois minutes après que le directeur lui ait ordonné de rester et Yuria prenait la fuite.
Jude observa le cracheur de feu se relever, presque incrédule, le laissa faire quelques pas en se disant qu’il essayait de s’étirer, ou alors qu’il était devenu sourd suite à une explosion et qu’il n'avait pas entendu sa menace. Sauf qu’il avait très bien entendu et le confirma en annonçant qu’il se tirait parce qu’il avait d’autres choses à faire. Malachite d’Argence, avoir autre chose à faire. Haha. Bon là, il faut avouer que ce fut la goutte qui fit déborder le vase, et un intense grognement s’échappa des lèvres serrées de Jude. Il inspira profondément pour tenter de se contrôler, toujours perturbé par la présence de Yuria, et se redressa vivement pour aller choper son employé par l’épaule. Il se retint de lui coller son poing en travers de la gueule, voyant que la photographe était déjà choquée et le tira à lui, avec un sifflement qui n’indiquait rien de bon.

« Toi tu restes là. »

La prise qu’il avait sur le bras de Mala se resserra et se fit franchement douloureuse, avec marques en prime, lorsque Jude vit Yuria se lever à son tour et récupérer ses affaires. Il acquiesça vaguement en l’entendant dire qu’elle allait faire un tour, et il alla même jusqu’à murmurer un vague « Je suis désolé » parfaitement inaudible. Il poussa brusquement son employé vers l’intérieur de la roulotte quand Yuria passa près d’eux, et fixa la porte jusqu’à ce qu’elle se ferme. Une fois chose faite, au passage Jude était vaguement impressionné par le peu de bruit qu’avait fait la photographe en sortant, il se retourna vers Malachite, poings sur les hanches, sourcils plissés, moue franchement peu engageant sur le visage. Il savait très bien que ça n’avait pas le moindre effet sur le gamin, mais il ne pouvait s’empêcher d’être de très mauvaise humeur et de sentir sa main le démanger. Il s’était retenu trop longtemps pour rester calme maintenant, et il faut bien l’avouer Mala avait poussé le bouchon un peu loin. Le directeur garda le silence quelques secondes, toisant toujours fixement son cracheur de feu, et lorsqu’il fut sûr que Yuria ne se trouvait plus à proximité, il éclata.

« ASSIS ! »

Le problème avec Jude, c’est qu’il considérait n’importe qui comme le dernier des cons. Alors quand en plus, il avait en face de lui un mec qui entravait que dalle, ça tournait au drame. Il se mettait à parler comme à un gamin de cinq ans, ou à un chien pénible, il hurlait et il se mettait à donner des ordres à plus savoir quoi faire. Se dire que si Mala avait beau être limité, il était capable de piger des phrases avec sujet, verbe et complément d’objet direct, c’était carrément trop dur pour lui. Jude attendit patiemment que Mala pose ses fesses sur la chaise, piétinant en long et en large le plancher de la roulotte et il tira une clope de son paquet éventré. Il l’alluma agressivement en secouant le briquet dans tous les sens pour que le gaz débarque plus vite, et finit par se laisser tomber sur son siège, lourdement. Il cogna le bois de la table de son poing droit, furieux, et il fila un coup de pied dans le tibia de Mala avant de se remettre à hurler.

« C’EST QUOI TON PROBLÈME ?! ET ME DIT PAS QU’IL Y EN A PAS SINON JE M’ÉNERVE ! »

Jude et la psychologie, c’était un grand moment. Il savait même plus pourquoi il avait convoqué le cracheur de feu à la base, sûrement pas juste pour voir ses beaux yeux, et il sentait que tout ce qui allait en résulter serait encore une autre série de coups. Il tira vivement sur sa clope, chopa une bouteille d’alcool qui traînait sous un meuble (paye la cachette) et passa du café au liquide agressif. Il poussa à nouveau un profond soupir, reposa la bouteille et cala son menton dans sa main.

« Qu’est-ce que je vais faire de toi, Mala, tu peux me le dire ? »
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeDim 12 Avr - 3:23

Malachite sursauta légèrement quand le directeur lui hurla dessus, juste sous son nez. C’était pas tant le fait de prendre (encore) une gueulante, à force il finissait par choper l’habitude, c’était que Jude était carrément trop près de lui pour la sensibilité de son sens de survie. Surdéveloppé, l’instinct de survie, on l’a déjà précisé, et c’est toujours d’actualité. Il estima donc préférable de s’asseoir immédiatement, le regard fixé sur Jude, mi-inquiet, mi-résigné. À ce stade-là des choses, il avait bien compris qu’il ne couperait pas à une raclée en règle, il essayait juste de savoir si le directeur était vraiment très fâché ou s’il faisait du cinéma pour lui faire peur et l’inciter à obéir un peu plus. Le cracheur de feu avait beau être franchement limité, voire bouché, sur certains plans, n’empêche qu’il avait bien compris que des fois, les gens se font mousser juste histoire de marquer le coup. Il plissa le nez, piaula de douleur quand le pied percuta son tibia (qui n’avait rien demandé) et rabattit sa longue jambe vers l’autre avec une expression indignée.
Attaquer à coups de pieds, c’était vil et bas, quand on était un homme (ou une femme cannibale, merci maman), on attaquait à coups de poings, et au visage. Malachite ne tenta pourtant pas le saut au visage de l’agresseur, parce qu’il sentait vaguement que ce n’était absolument pas le moment. Et puis il n’avait pas forcément envie de se battre tout le temps, ne serait-ce que parce qu’au bout d’un moment, il avait trop mal en voulant simplement bouger. Il frotta son tibia meurtri (et encore un bleu, un), en râlant à voix intelligible.

« C’est toi qui a un problème là, pas moi. »

Réponse qui constituait purement et simplement une volonté suicide extrêmement rapide vu l’état désastreux dans lequel étaient les nerfs de Jude. Et pourtant, ce n’était même pas une provocation à la gomme comme savait si bien les lancer Mala, juste pour engager un combat de dominance d’avance perdu ; non là c’était une constatation. Ne la jouons quand même pas trop Caliméro, le cracheur de feu avait placé sciemment une grosse dose de provocation dans ses mots, se payant le luxe de jeter un regard noir à son supérieur, comme s’il n’avait pas le droit de le frapper.
De mémoire d’employé du cirque, sans aucun doute personne n’avait osé affronter le directeur à ce point-là. Eliezer le manipulait parfois quelque peu, quand il y arrivait, et il lui était trop indispensable pour risquer la mort dans une crise de rage. Les autres qui avaient essayé et qui n’étaient pas indispensables, ils s’étaient écrasés après deux ou trois baffes (y’avait de quoi faire fermer sa grande gueule à n’importe qui). Mais pas Malachite, qui ne comprenait que très rarement quand il était vraiment en danger. En l’occurrence, la situation ne lui paraissait pas franchement normale, ni sous contrôle … (c’était des notions un peu trop conceptuelles pour l’esprit décalé du cracheur de feu), mais il ne s’estimait pas vraiment en danger de mort. Il faisait confiance à son instinct qui lui disait de se méfier, mais qui ne s’affolait pas. Pas comme quand il faisait face à sa mère, dans le temps, quand elle hurlait et bavait en même temps, monstre déchaîné dont il avait dû endiguer la folie en tentant de garder un semblant d’équilibre mental … Il avait pas réussi partout, manifestement.
À la question posée, il inclina la tête sur le côté, un peu comme un jeune chiot qui ne comprend pas un ordre, semblant réfléchir sérieusement à une éventuelle réponse. Une réponse qu’il n’était bien évidemment pas en mesure de fournir, lui qui n’avait aucune idée de ce que signifiait l’expression « cohésion sociale ».
Et comme les gens qui sortent de grandes vérités sur eux-mêmes alors qu’ils ne sont même pas en mesure de se comprendre tout seuls, ça n’arrive que dans les séries télé style « le Caméléon » et tous ces trucs-là, il ferma soigneusement sa gueule, étrécissant les yeux en se demandant très sérieusement par où allait arriver le prochain coup.
Ça aurait été plus classe qu’il sorte une phrase du style « y’a rien à faire de moi tu sais », mais non, Mala tentait de savoir quelle main allait partir la première pour lui arriver dans la gueule.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeDim 12 Avr - 11:49

Yu commençait donc son exploration de ce milieu fortement hostile. Elle avait marché rapidement, histoire de s'éloigner le plus possible de la roulotte où le drame se déroulait. Bras croisés, histoire de se réchauffer, elle avait ralenti le pas. Pas la peine de traverser le terrain au pas de course ! Rien ne pressait, au contraire. Ses yeux observaient les alentours avec attention. Le mode repérage était enclenché. Il n'y avait pas grand monde et en même temps, elle n'était pas pressée de rencontrer des gens. Enfin des employés du cirque. Parce que des gens, on devait rarement tomber ici par hasard. Excusez-moi, j'ai vu un halo de lumière, je me suis pointé. Alors qu'elle dépassait une roulotte, elle entendit un grognement qui l'intrigua. Un cri animal plutôt parce qu'un grognement, c'était bien vague. Tout en penchant la tête sur le côté, elle approcha. La cage des tigres apparut dans son champ de vision. Un petit sourire apparut immédiatement. C'était comme des gros chats, en plus dangereux évidemment. Ses pas la menèrent près de la cage mais elle s'arrêta à une distance raisonnable. Les doigts loin de la cage. On ne passe pas la main à travers les barreaux. Avoir des doigts en moins, c'était pas esthétique. Ils avaient l'air en bonne santé – non, elle ne travaillait pas comme inspectrice - . Elle adorait les félins et gardait un souvenir inoubliable de ses vacances en Afrique du Sud. C'était encore le bon vieux temps où son mari pensait qu'ils devaient voyager ensemble de temps en temps. Est-ce que les tigres avaient des noms ? On donnait toujours des noms aux animaux, non ? En même temps, le dernier animal qu'elle avait côtoyé était la défunte gerbille d'un de ses frères – enfin demi-frères -. Morte dans un bête accident de machine à laver. C'était une longue et surtout triste histoire.

Bon, les fauves, c'était bien mignon mais ça n'allait pas la mener bien loin. Reprenant son petit tour, après avoir décidé qu'elle pourrait les baptiser Jacky, Tity, Jermy, Micky et Marly – trouvez la référence cachée et 5 parce que -, princesse Yuyu se rendit compte qu'elle était totalement paumée. Tournant la tête, elle ne voyait que des masses sur quatre roues qui lui paraissaient toutes aussi identiques les unes que les autres. Ok, tout va bien. Non, mais si elle tournait en rond, elle finirait bien par remettre la main sur la roulotte de Jude. Une voix la tira de ses pensées et son visage se tourna en direction de son interlocutrice. Ses yeux s'agrandirent et son corps esquissa un mouvement de recul. Non mais c'était quoi cette... barbe ? Elle ouvrit la bouche mais aucun son en sortit. Une femme avec une barbe ? Non mais c'était vraiment une femme ? Pas un travesti avec des vêtements féminins ? La poitrine était là pour contredire cette supposition. Elle devrait lui conseiller une excellente esthéticienne, non ? Bon dans le monde de Yuria, on chassait davantage le poil plutôt que de le mettre en avant. Et au fait, c'était quoi son boulot à elle. Tout en essayant de garder l'air le plus neutre possible, elle l'interrogea sur son métier. La réponse la scotcha évidemment. Femme à barbe ? Non, mais ce n'était pas un m-é-t-i-e-r. Si c'en était un, elle posait pour le prochain Playboy ! Bon alors, elle allait éviter de lui parler des gommages et des techniques d'épilation. Qui plus est, le directeur ne serait surement pas content d'apprendre qu'elle débauchait le personnel.

Yuria, il fallait accepter que des gens soient plus natures que d'autres. Oui mais non. Pour un homme, on pouvait encore trouver ça viril à condition qu'il n'y en ait pas tellement qu'on le confonde avec un singe. Mais pour une femme. Elle avait du mal. Esquissant un sourire contrit, elle prit congé de cette autre employée et fila rapidement. Avec tout ça, elle en avait oublié de faire bien attention aux endroits. Allez, ma fille, ne te laisse pas troubler ! Un froncement de sourcils décidé et elle repartait de plus belle. Au bout de plusieurs minutes, elle avait trouvé quelques zones qui pouvaient servir pour des futures prises de vue. Bon le chapiteau était l'endroit obligatoire. Au moins pour une séance ou deux. Son téléphone vibra et nonchalamment, elle l'extirpa de sa poche. Deux emails. Tiens, tiens. Yuyu marchait tout en consultant ce qui lui avait été envoyé. Quelques photos faites par China de ses neveux - qui étaient terriblement craquants même si le garçon ressemblait un peu trop à son crétin de beau-frère - et un message d'un client qui voulait s'assurer de sa présence à un prochain cocktail. S'arrêtant, elle se mit à répondre à l'homme tout en sifflotant. Alors qu'elle rangeait son téléphone, elle sentit quelque chose contre sa cheville. Un tantinet rugueux. Froid. Pas agréable du tout. Et étrangement, c'était un contact qu'elle connaissait déjà. Grâce à ses chers frangins. Invoquant tous les dieux qu'elle connaissait – c'est à dire 2 ou 3 et encore, elle écorchait sûrement les prénoms -, l'asiatique espérait que c'était tout sauf ça.

Lentement, elle souleva l'une de ses jambes de pantalon. Déglutissant avec peine, elle relâcha de suite le tissu. Ses lèvres s'ouvrirent et un cri suraigu s'échappa. C'est là qu'on se rendait compte que Yuria pouvait monter vachement haut après tout. Avant ses 17 ans, elle n'avait jamais eu de problèmes ou d'appréhension quelconque envers les serpents. Mais cette année-là, un de ses ainés crétin avait eu l'excellente idée de lui glisser une vipère dans son lit. C'était au petit matin, qu'elle s'était rendue compte de la présence de l'animal. Depuis, peu importe couleuvre, vipère ou autre, ça rampait, ça pouvait être dangereux. Donc pas la peine de lui demander quel était le pédigrée de la bestiole qui s'amusait à s'enrouler autour de sa cuisse. Immobile, tétanisée par la peur, un nouveau cri perça l'air lorsqu'elle sentit que le serpent ne descendait pas. Non mais il était à qui ce truc hein ? Franchement ! Elle était entrain de devenir blême, elle le sentait. Les yeux rivés vers le sol, elle finit par les fermer avec la sensation que les battements de son coeur s'étaient sensiblement accélérés. Non, elle n'avait pas prévu de rendre son dernier souffle ici. Ouvrant lentement les paupières, elle vit deux pieds apparaître dans son champ de vision. Lentement, sa tête se redressa laissant ses yeux courir sur la silhouette. Au début, elle songea que de l'aide arrivait mais lorsqu'elle vit la jeune femme avec un autre serpent, son coeur commença à manquer un battement. Puis un second. Bouche légèrement entrouverte, yeux écarquillés. Elle ferma brusquement les yeux et laissa échapper un nouveau cri. Non, on égorgeait personne enfin.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeMar 21 Avr - 14:44

Fréquemment, quand on demandait aux parents des victimes de décrire Jude, une fois passés les « violent », « monstrueux », « difforme » (ce qui était totalement faux, Jude étant parfaitement bien proportionné, juste qu’il n’entrait pas dans les proportions classiques), on retrouvait le terme « impulsif ». Oui, Jude avait tendance à cogner avant de réfléchir, et de ne surtout pas culpabiliser après. Ceci dit, il fallait noter que s’il n’était pas le nouvel Einstein, il n’était pas forcément stupide, et que parfois il s’arrêtait avant de cogner. Comme avec Mala à cet instant précis.
Il se crispa en entendant la réponse de son cracheur de feu, fronça les sourcils et émit un grognement sourd, mais il ne cogna pas tout de suite. Parce que oui, effectivement, il avait un problème. Et son problème, c’était Mala. Réponse pertinente, tu ne prendras pas de baffe pour ça. Maintenant, le ton employé par le gamin, ça c’était carrément moins pertinent, et c’est le genre d’insubordination (oui il avait l’insubordination rapide) qu’il ne supportait pas. Sa main droite fusa vers le sommet du crâne de Mala, y collant une douce tape (qui ferait glapir n’importe qui), en montrant les dents. C’était chose faite, il se redressa et se plaqua à nouveau contre son dossier de chaise, la main gauche fermement enroulée autour de la bouteille d’alcool.

« Me parle pas comme ça, Mala. »

Jude avait parfaitement intégré le fait que le cracheur de feu ne fonctionnait pas comme tous les autres, qu’il avait une façon de penser assez… limitée et que toute question qui ne se rapportait pas à un fait matériel resterait sans réponse. Ceci dit, c’était pas parce qu’il l’avait compris, qu’il l’acceptait et le supportait. Il n’attendait pas vraiment de réponse, à la limite un vague « Euh », mais pas une psychanalyse complète de Malachite, parce que déjà il en avait rien à cirer, et en plus c’était juste une question rhétorique. Il resta un moment silencieux, les yeux fixés sur Mala, appréciant son silence et son allure concentrée, cherchant à bien formuler ce qu’il voulait dire. Il avait appelé le cracheur de feu pour mettre les choses au point, pour choper une fois pour toute sa fidélité, sauf que de toute évidence, c’était même pas la peine d’essayer, ce serait un nouvel échec cuisant et source d’hématomes. Jude pinça les lèvres, entrouvrit la bouche pour enfin dire quelque chose, mais fut violemment coupé par un hurlement. Yuria.
Oui Jude savait déjà que c’était la photographe qui hurlait comme une truie que l’on fait rôtir aux petits oignons, tout simplement parce qu’il n’avait pas d’employé qui beuglait aussi aigu (la femme à barbe par exemple, elle avait mué), et ensuite parce qu’elle avait parfaitement la tête à chercher les emmerdes. Le directeur se releva vivement, renversant sa chaise, et jurant à tout va, avant de faire un signe de main à Mala pour qu’il l’accompagne. Eh bah oui il fallait bien aller la sauver des griffes de je ne sais pas quel monstre affreux qui descend les escaliers en faisant croaaaaa ou paaaaaapa, et que Jude trouvait particulièrement chouette.

« Je te jure Mala que si elle est en train d’hurler parce qu’elle s’est cassée un ongle, je la file à bouffer aux tigres ! Une gonzesse dans un cirque… MAIS AUSSI QUELLE IDÉE DE VENIR QUASIMENT À POIL ! »

Jude sortit de sa roulotte, attendit impatiemment que Mala suive, après tout il en aurait besoin pour maintenir la gueule du tigre pendant qu’il découperait Yuria en petits morceaux. Il fila alors au pas de charge en direction des hurlements, ses employés s’écartant précautionneusement de lui pour ne pas prendre une baffe perdue, et finit par plaquer ses mains sur ses oreilles devant tant d’intensité.

« AAAAAAAAAH MAIS C’EST PAS FINI D’HURLER OUI ?! »

Petit coup d’œil à Yuria, Jude les yeux plissés dans l'expression du bel homme ténébreux à la Clint Eastwood, à la recherche du moindre danger sauf que… rien. Il n’y avait rien, juste deux trois serpents et une employée. Elle hurlait pour ça ?! Il franchit les quelques mètres qui le séparaient des deux femmes et attrapa le serpent qui courrait le long de la jambe de Yuria. Immédiatement, il vit l’employée se crisper, dans l’attente d’un coup, mais Jude gardait son attention rivée sur la photographe. Il siffla un ordre à son employée, les yeux baissés, les mâchoires crispées, muscles tendus pour se contrôler et fit un signe de tête à Malachite.

« Tu dégages de là avec tes serpents ou je t’envoie Malachite les transformer en bombes vivantes. Et je suis pas sûr que tu aimerais en retrouver un dans ton pieu. »

Il relâcha doucement sa main droite afin de laisser glisser le serpent jusqu’à terre, mais la resserra au moment où il atteignait la queue. Vous visualisez les supers héros qui balancent leurs ennemis en les faisant tourner au dessus de la tête ? Eh bien c’était exactement ce que Jude était en train de faire au serpent. Et un serpent par dessus le chapiteau, un !
Et si quelqu’un a remarqué le reptile qui est en train de vicieusement glisser le long de son dos, qu’il prévienne, merci.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeJeu 23 Avr - 2:54

La droite. Malachite ne tenta pas d’éviter le coup, se contenta juste de fermer à demi les yeux. Ça aurait fait glapir n’importe qui, mais pas Mala. C’était pas particulièrement qu’il était résistant à la douleur, ou nerveusement. C’était juste une histoire d’habitude. Il était habitué, et il laissait couler ce genre de gestes. Sans glapir. Il n’acquiesça même pas à la demande de son supérieur, tout à fait désintéressé. C’était pas façon de parler, c’était vrai. Il ne s’y intéressait pas. Du tout. Comme si son obéissance rapport à Jude n’était que le problème du directeur. Et que lui n’y était pas partie prenante. Gloire et psychologie de Malachite. Ça faisait mal.
Il tourna son regard sombre vers la porte de la roulotte en entendant le hurlement, n’ayant même pas sursauté. Malachite n’était pas tout à fait seul dans sa tête, lui non plus. A la fois trop solitaire, et trop accompagné. Il entendait souvent des cris qui ne venaient de nulle part. Des cris de porcs. Les cris de son père. De sa mère. De sa femme. Des tas de cris. Ça aidait pas à rester calme et stoïque, mais force était de constater qu’il s’y faisait très bien. En l’occurrence, il avait senti que c’était pas ses cris intérieurs. Sûrement la femme qui était sortie de la roulotte en pressentant l’orage qui allait se déchaîner sur le cracheur de feu. C’était pas très difficile à prédire, Jude était aussi bon acteur que ceux d’une soap opera. Pas très bon donc. Non vraiment pas. Son regard calme revint au directeur, parce que celui-ci s’était levé brusquement. Le cracheur de feu hésita quelques instants ; c’était pour lui foutre une claque dans sa gueule, ou c’était pour aller sauver la dame des griffes terribles d’un quelconque freak qui n’était bon que pour les sensations ? Troisième option qu’il n’avait pas envisagé : foutre une baffe dans la gueule de la dame. Ah. Jude et la galanterie, tout un programme. Il se leva aussi, traîna ses chaussures, comme d’habitude, vers les escaliers de la roulotte et sauta par-dessus. Un peu comme un gamin de cinq ans. Ça lui permettait de coincer les godasses pour ses quatre-cinq prochains pas. Une évolution dans sa vie, au moins.
Il se sentit un peu obligé de suivre Jude dans son élan de course, même si c’était franchement pas pratique pour lui. Un cracheur de feu, ça courait pas trop. Surtout pas avec des chaussures trop grandes. Mala étant débrouillard, il y parvenait pas trop mal. Il aurait pas pu battre les records de cent mètres comme ça, disons, mais il arrivait à courir et même à tenir le rythme de Jude. Gloire et grandeur de Malachite.
Il plissa peut-être un peu les yeux quand Jude hurla. Il avait l’habitude qu’il lui hurle dans les oreilles, après tout Jude passait son temps à ça, et puis c’était son mode d’expression. C’était pas parce que c’était habituel que ça en devenait agréable. Malachite croisa les bras sur sa poitrine mince. Décidé à pas faire grand-chose. C’était pas lui qui avait invité la petite dame ici, donc il était pas responsable. À ce rythme-là, il était pas responsable de grand-chose, certes. Son regard sombre fixé sur le directeur comportait peut-être un avertissement. Pas facile à savoir, c’était ténu. C’était pas dit que Mala obéisse et crame des serpents. Les humains méritaient souvent de mourir, encore que c’était demander trop d’efforts rapport aux bénéfices retirés de leurs morts mais … Non, pas les animaux. Eux au moins, ils ne passaient pas la journée à beugler de toute la force (considérable) de leurs poumons. Ou seulement quand ils avaient des bonnes raisons. Évidemment, il ne dit rien. Trop fatigant. Ça pouvait se comprendre. Il suivit vaguement du regard les courbes décrites par le serpent, minusculement intéressé. Puis Jude lui tourna le dos, et son regard s’arrêta sur le serpent qu’il avait dans le dos. Ah. Pas classe.

« Et puis merde … »

Il tendit le bras, nonchalamment, attrapa doucement la bestiole par le milieu du corps. Contrairement à toutes les règles de sécurité. Il avait beau vivre au cirque depuis un petit moment maintenant, c’était pas pour autant qu’il avait appris à manipuler les serpents. Malachite ramena lentement son bras chargé du poids du serpent vers lui. Le laissant s’enrouler autour de son bras en remontant la tête vers lui, les yeux fixés sur le regard reptilien et la langue bifide. Pas vraiment impressionné, ni même fasciné. Toujours à son égal, Malachite désintéressé, inconscient du danger potentiel qu’il tenait sur son bras, juste bon à s’étonner de son poids.
L’employée, figée par la crainte de Jude, n’osait même pas récupérer sa bestiole. Et Mala se foutait pas mal de ce qui l’entourait. Habituel.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeMer 29 Avr - 21:33

Croyez-le ou non mais se trouver là avec cette bête rampante n'avait rien de plaisant. Peut-être que si on pouvait transformer les serpents en sac à main, Yuria aurait été à nouveau plus encline à les trouver sympathiques. Et encore, il en faudrait des peaux de serpents pour faire rien qu'un porte-carte. Considérant que cet amour pour ce genre de bestioles rampantes à écailles ne pourrait mener à rien, elle était restée dans ce sentiment de haine et de peur. Bien sur, elle n'avait pas prévu de hurler à ce point dans tout le cirque. Elle n'avait même pas prévu de rencontrer un serpent de toute façon. Fusillant du regard la propriétaire de l'animal, l'asiatique reprenait son souffle. Deux silhouettes apparurent et ce n'était pas difficile de savoir qui était qui. La carrure massive, Jude. La silhouette fluette, Malachite. Pourquoi est-ce que le propriétaire avait ses mains sur ses oreilles ? Sa tête se pencha sur le côté. Elle n'avait pas crié si fort, non ? En fait, tout ce serait très bien passé si monsieur n'avait pas eu la brillante idée de lui hurler dessus. Roulant des yeux, Yu fronça les sourcils. Passablement agacée. Non mais ce n'était pas un mec qui allait lui crier dessus. Le dernier qui avait testé n'avait pas du apprécier la revanche. Elle n'était pas du genre à s'écraser et en terme de vengeance, elle prenait son temps. Passant une main dans ses cheveux, elle finit par lâcher.

« - Ayoo... BOUCLEZ LÀ ! »

Nullement impressionnée par son expression, le coin gauche de sa lèvre supérieure se souleva et un espèce de chuintement presque dédaigneux s'en échappa. Un espèce de tic qu'elle avait récupéré en sortant un peu trop avec Eun Soo. Non mais il fallait qu'elle lui montre le problème ou quoi ? Retenant l'envie de hurler mais pour une autre raison, la photographe attendit voyant monsieur Guelfe se diriger vers elle. Il semblait avoir compris la nature du problème, parfait. Soulagée d'être débarrassée du reptile, Yuyu esquissa une moue perplexe. Il menaçait tous ses employés comme ça ? Bon, elle avait déjà eu un aperçu dans la caravane mais là... Sa bouche s'ouvrit mais elle referma immédiatement ses lèvres. Une dresseuse de serpents... Sans serpents, cela ne valait rien, non ? Alors quel était l'intérêt ? Non mais ça devait être une méthode dissuasion, c'est tout. Plus préoccupée par le pourquoi du comment et ses manières douteuse de gérer son personnel, elle ne prêta que peu d'attention au lancé de serpent. Bien qu'il aurait pu facilement gagner une médaille d'or aux Jeux Olympiques pour son joli jet, la seule émotion palpable sur ses traits demeuraient de la perplexité. Ça pour être le cirque, ça l'était à tout point de vue. Ses doigts attrapèrent une mèche brune qu'ils triturèrent longuement. Silencieusement, elle observa le jeune homme se saisir du reptile hardi avant de placer une main devant sa bouche. Lui, il était particulièrement calme. Un camé ? Etrangement, elle n'aurait pas été étonné si de la drogue avait circulé dans les parages. Rien qu'au nom du cirque. Bâillement étouffé. Elle croisa ses bras en les fixant. La bêbête retirée, elle cligna des yeux et lança brièvement

« - Oh... Merci. »


Yuria réalisait d'un coup qu'elle n'avait même pas remercier Jude. En même temps, l'envie de dire merci à un type qui venait de vous crier dessus, voilà, elle ne s'imposait pas d'elle-même. Sa main droite se dirigea dans sa poche et elle en sortit son téléphone portable. Rapidement, elle composa un numéro. Son assistante décrocha immédiatement. Elle était gentille, non ? Yuria laissa quelques consignes et lui demanda de réserver une pièce privée dans son club favori puis raccrocha. Tout en rangeant l'appareil, elle tourna la tête pour laisser ses yeux se poser sur le chapiteau.

« - Vous avez une représentation ce soir ou demain ? Ça donne quoi un cracheur de feu en action ? Je suis... curieuse de ce petit monde. »

Les questions étaient bien sur adressées aux deux. Comme si les évènements précédents n'avaient pas eu lieu. Comme si ces messieurs étaient arrivés spontanément ici. Comme par magie. Mémoire courte ? Assurément, non. Mais autant changer de sujet et puis maintenant, qu'ils étaient là, autant en profiter. Elle n'éprouvait aucun sentiment de culpabilité de les avoir dérangés. Elle avait du renvoyer loin dans son esprit que ces messieurs souhaitaient avoir une discussion privée. Ses doigts claquèrent et ses pieds la menèrent près du plus baraqué des hommes.

« - Oh et monsieur Guelfe, vous apprendrez qu'un gentleman ne hausse jamais la voix sur une femme en particulier après lui avoir confié certaines choses. Si je dis légal, vous voyez de quoi je parle... »

Ses yeux se plantèrent dans ceux du géant. Certes, il pourrait sûrement l'étrangler avec une seule main. Et alors ? Pas de peur, c'était toujours le même aplomb qui la tenait. La force ne l'impressionnait pas, seules l'intelligence et la ruse pouvaient la toucher. Et il y avait aussi de forte chance pour que monsieur se moque de ce qu'un gentleman doive faire ou non. C'était juste sa manière d'amener sa remarque. Non, pas menace, ce n'était pas du tout dans le même esprit. D'un autre côté, elle n'avait pas l'intention de s'amuser à mettre le cirque à mal mais c'était surtout histoire de rappeler certaines choses. Jude était libre de la foutre dehors toutefois le moment serait probablement mal choisi. Vous savez, on parle parfois trop auprès de certaines personnes. Une parole nous échappe et tout s'enchaine. Si certains hommes pensaient qu'une femme devait connaître sa place, elle pensait la même chose pour une homme. Se reculant tranquillement, elle finit par se retourner.

« - Monsieur avec le sac à main rampant et vous, vous me faîtes la visite ? »

Sourire de la première de la classe. Alors professeur, vous me montrez comment ça se passe ici. Tout dans son attitude transpirait la gentille fille. Celle qui se veut adorable, serviable. Mais Yuyu l'était d'ailleurs. A condition que certaines lignes ne soient pas dépassées.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeLun 4 Mai - 2:00

Yuria était masochiste.
Résumons : Jude, suite à un hurlement perçant digne d’une crucifiée, venait de sauver Yuria d’une mort lente et particulièrement douloureuse, parce NON on ne virait les glandes à venin des serpents du cirque, et pour le remercier elle lui criait dessus, avant de le menacer. Cette fille était dingue. Au moins aussi dingue que sa contorsionniste qui l’avait mordu alors qu’il essayait de voir s’il fallait l’amputer ou si on pouvait la soigner. Comme quoi, essayez d’être gentil, et voyez comment on vous remercie.

Lorsque Yuria lui demanda si élégamment de se taire, Jude croisa les bras contre sa poitrine, fronçant les sourcils. Ce sentiment qu’il connaissait si bien l’envahit alors, provoquant une démangeaison particulièrement virulente au niveau de sa main droite, et il inspira profondément. Ladite main se referma en un poing gros comme un melon, j’exagère à peine, et il le planqua dans sa poche pour se retenir de le balancer dans la tronche de la demoiselle. Cogner les employés, ça il n’hésitait pas, il avait compris depuis longtemps que le bâton était le meilleur moyen d’obtenir des résultats (quant à la carotte, Jude était essentiellement carnivore), mais sur les associés… c’était carrément moins bien. Et puis cogner sur une aussi frêle femme, c’était un coup à la casser en deux. Nulle prétention ici, juste qu’il faut être rationnel, et Yuria, malgré ses airs de femme forte, eh bah ça restait… une femme. Et si vous voulez savoir l’effet que fait un coup de poing Judien, il vous suffit de demander à Malachite. Le directeur du cirque resta donc silencieux un moment, respirant comme une forge en pleine activité, tentant de se souvenir du théorème de Pythagore pour se calmer, et il enfonça plus profondément son poing dans sa poche. Et là ô miracle, la sainte divinité de la nicotine était avec lui. Jude tira de sa poche un paquet de cigarettes relativement froissé, l’ouvrit d’un coup sec pour vérifier qu’il contenait encore de quoi l’alimenter, et attrapa en même temps le briquet zèbre d’un certain employé. Ne jetant plus le moindre coup d’œil à la gonzesse, il alluma une clope, tira profondément dessus, et se tourna vers son cracheur de feu. Tiens, il était allé dénicher un serpent lui.

« Mala, rends le serpent à sa propriétaire, tu vas lui faire du mal. »

Oui, dans la tête de Jude, c’était Malachite qui ferait du mal au serpent et pas l’inverse. En même temps, il avait déjà mangé un coup venant du cracheur de feu, alors qu’il se s’était jamais fait mordre par une bestiole de ce genre, alors au royaume des êtres dangereux, Malachite se classait premier. Après Jude, évidemment. Pris d’un élan de solidarité, attention ça n’arrive pas tous les jours, plongé dans son animosité contre la photographe, le directeur attrapa une nouvelle clope et la lança à son employé. Avec son briquet. Oui, exactement. Et ne me demandez pas pourquoi Jude livrait son unique otage, je n’en sais rien.

« Je vous répondrais chère princesse, qu’une collaboratrice n’use pas de chantage surtout quand elle vient en personne proposer un accord. Quant aux gentlemen, il serait encore bon de prouver que j’en suis un. »

Et il se tourna enfin avec la princesse en question. Pour lui jeter un coup d’œil pénétrant, de haut en bas, chargé d’une pointe de mépris. Effectivement, il ne fallait pas trop le chercher, et en plus, elle pouvait s’estimer heureuse de s’en sortir en un seul morceau.

« On a représentation ce soir, demain soir et tous les soirs qui suivent, sauf mardi. Et effectivement, on va vous faire visiter, vous avez l’air d’en avoir besoin. »

Jude, toujours aimable. Direction la cage aux lions.

« Vous désirez voir quelque chose en particulier peut-être ? Malachite, une idée de ce qu’on peut montrer à la demoiselle ? »

Malachite avoir une idée. Ca c’était un concept particulier.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeMar 5 Mai - 3:49

D’un œil averti, le cracheur de feu surveilla la trajectoire du poing de Jude. Il n’y avait aucune raison pour que ce soit lui qui prenne un coup alors que c’était Yuria qui agaçait le directeur actuellement – à tel point que même Malachite s’en rendait compte – mais il était partisan de la méfiance, voire de l’excès de méfiance. Et avec Jude dans les parages, il avait vite compris que c’était une attitude qui payait ; ça avait beau pas être de sa faute en l’occurrence, y’avait toujours moyen qu’il prenne un coup de poing perdu, ou pour l’exemple, ou juste parce que Jude avait envie. Il se détendit un peu, levant le serpent à hauteur de son visage, quand il vit que le directeur avait caché son poing à l’intérieur de la poche de son pantalon, observant les yeux noirs brillants de l’animal. La dresseuse de serpents aurait aimé récupérer sa bête, mais elle n’osait pas le demander au cracheur de feu, réputé dans le cirque pour son instabilité assez impressionnante. Aussi certainement pour le fait avéré qu’il se trimballait tout le temps avec des explosifs dans les poches, et qu’il n’hésitait pas à s’en servir, même si lui même était dans la zone minée.
Il retint un soupir déçu en entendant l’ordre donné par Jude, et comme il commençait à se faire à l’idée qu’il devait lui obéir, il tendit le bras autour duquel le serpent s’était enroulé vers l’employée chargée de son entretien en ignorant sa mine effrayée. Vu la puissance de ses anneaux, le reptile n’aurait eu aucun mal à péter le bras de Mala, qui paraissait soit ne pas s’en rendre compte, soit s’en foutre complètement. La deuxième solution était sans doute la plus juste connaissant ses capacités kamikazes. La dresseuse de serpent récupéra son animal, sous l’œil désintéressé de Mala, qui rejoint ensuite de son pas traînant Yuria et Jude, se demandant intérieurement s’il allait finir par lui en foutre une ou pas. Il rattrapa habilement la cigarette et son briquet lancés dans les airs, allumant rapidement l’une avant de cacher rapidement l’autre dans sa poche. Avec un peu de chance, le directeur oublierait complètement cette histoire de briquet, et Malachite aurait de nouveau la garde de son briquet favori, ce qui n’était quand même pas rien. Il suivit du regard uniquement l’échange de paroles entre Yuria et Jude, ne se sentant pas vraiment invité à participer ; en même temps pour que Mala se sente invité dans une conversation il fallait non seulement lui demander nommément de participer, mais en plus lui laisser le temps de réfléchir à une phrase qui pourrait au moins faire semblant de coller avec le contexte de la discussion. En bref, être patient, chose que n’étaient ni Jude, ni Yuria.
Il jeta un coup d’œil sombre autour de lui en se demandant vaguement où pouvait être passé son matériel de cracheur de feu dont il risquait bien fort d’avoir besoin pour la représentation qui aurait lieu ce soir même. Et si vous vous posez la question, oui il y pensait présentement parce que la question venait d’être évoquée. Et il siffle entre ses dents, regardant toujours autour de lui :

« Ça risque d’être beaucoup moins impressionnant si j’retrouve pas mes affaires … »

Heureusement pour lui et les éventuelles crises de colère de Jude, parmi les piaillements des deux autres son petit commentaire passa complètement inaperçu. De toute façon, des bouteilles d’alcool à brûler ça passait pas vraiment inaperçu, il remettrait bien la main dessus en temps et en heure, il n’avait pas à se faire de soucis pour ça. Ses yeux effilés se posèrent avec une expression méfiante sur Jude quand celui-ci prononça son prénom, et il répondit sans réfléchir.

« La roulotte de l’ancien lanceur de couteaux. »

Evidemment, vous lui laissez le choix dans un cirque raisonnablement grand, il aurait pu choisir les animaux, ou les clowns, ou les répèt’ des trapézistes, mais non, lui il choisissait immédiatement l’endroit le plus glauque possible. En l’occurrence la roulotte de l’ex-lanceur de couteaux du cirque, un type charmant qui avait profité de son métier et d’une répétition un peu à l’écart pour tuer sa femme … Dans ladite roulotte. Selon certains des freaks du cirque (qui étaient autant amateurs de sensations que tous les autres humains du monde), les traces que l’on voyait encore sur le bois mal peint étaient celles du sang de la femme poignardée à mort. Malachite n’avait aucun avis sur la question, mais dans sa conception personnelle du cirque, il fallait avoir vu cet endroit au moins une fois. Et c’était pour ça qu’il le proposait.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeMar 5 Mai - 13:00

Masochiste ou juste purement agaçante ? Un peu des deux ? Totalement les deux ? Allez savoir, peut-être que si Yuria s'allongeait sur le divan d'un psy, les réponses à ces questions se feraient évidentes. Sauf que voilà, c'était pas pour tout de suite. Plutôt revendre sa garde-robe que de mettre les pieds chez un psy. Surtout si c'était pour entendre qu'elle avait un traumatisme lié à son enfance ou autre. Bref payer pour entendre des choses dont elle avait déjà conscience. Elle réalisa qu'elle n'aurait pas du hausser la voix. Comme elle aurait fait avec n'importe quel mec. L'asiatique savait qu'elle glissait facilement vers ce genre de comportement. Pourtant elle ne détestait pas les hommes et n'avait aucun grief contre la gente masculine. Problème d'identification alors ? Enfin comprendre ne signifiait pas regretter. De toute façon, elle ne supportait pas qu'on hausse la voix sur elle. Et puis l'image de Jude entrain de fulminer aurait du lui faire peur, sans doute. Mais elle reste bras croisés à le fixer, ses lèvres s'étirant en un fin sourire. Non, elle ne se demandait pas quand elle allait risquer de finir défigurée et essayait de narguer le propriétaire avec un « osera, osera pas » accroché aux lèvres. L'attitude du monsieur lui évoquait davantage les taureaux ou les buffles dans les dessins animés. Elle l'imaginait avec de la fumée sortant des naseaux – narines et les sabots entrain de gratter le sol. Se mordant la lèvre inférieure pour ne pas rire, elle finit par détourner légèrement la tête observant la dresseuse et Malachite. Le comportement de la femme artiste l'étonna. Elle paraissait avoir peur du cracheur de feu et la photographe finit par se demander, si le duo masculin ne semait pas la terreur parmi les autres employés. Fallait avouer qu'il y avait de quoi se poser des questions, non ? Quoique pour Jude, pas la peine de s'en poser.

Ses yeux clignèrent sous la phrase de Jude et elle vit à l'expression de la dresseuse qu'elle était tout à fait d'accord. Alors Malachite cachait sa dangerosité ? En même temps, il se montrait calme, voir détaché. Y avait des risques. Il fallait se méfier de l'eau qui dort, non ? Bah là, c'était ça, n'est-ce pas ? N'osant pas poser la question, qui aurait sans doute sa réponse plus tard. L'odeur de la cigarette lui fit froncer discrètement le nez mais elle se tut. Aussi étonnant que cela pouvait paraître, elle savait ne rien dire parfois. Ils étaient en plein air alors elle pouvait espérer que l'odeur ne décide pas de s'accrocher à elle. S'ils n'étaient pas deux à fumer en même temps et étrangement, cette probabilité s'envola d'un coup, d'un seul en voyant le lancé de briquet suivi d'un rapide allumage de cigarette. Elle était punie, c'est ça ? Son visage prit un petit un air buté sous les paroles du directeur du cirque. Princesse, et alors hein ? Il la cherchait là ? Levant faiblement son visage en direction de Muscleman, elle plissa un peu les yeux soufflant d'une intonation bien délicate et douce.

« - Oh, veuillez accepter mes excuses. Et pour le reste de vos propos, l'occasion de vérifier se présentera... »

Sauf si vous changez d'avis, puisque c'est vous qui payez. Voilà ce que sa voix trainante sous-entendait. Au fond, c'était comme lancer un défi. Il y avait des hommes qui acceptaient de dîner avec vous et puis après avoir passé quelques heures avec vous avant le dit repas, ils se défilaient. Sincère ou non, allez savoir. Yuria n'était jamais réellement désolée même quand elle fouinait dans la vie de ses mannequins préférés. Et puis ce n'était pas faute si leur téléphone sonnait et qu'il n'y avait personne pour décrocher à part elle. Comment ça, on ne répond pas aux appels des autres sans leur autorisation ? La réponse à sa demande tomba et elle se contenta de hocher la tête comme une gentille fille, satisfaite de ce qu'on venait de lui dire. S'ils n'avaient pas de représentation le mardi, elle n'avait qu'à venir ce jour-là. En travaillant de 6 heures jusqu'à 22 heures avec une pause déjeuner, cela pourrait se dérouler sans gêner l'activité du cirque. Les paroles de Malachite n'atteignirent pas ses petites oreilles, mais entre leur voix et ses planifications d'horaires, elle n'y prêtait pas attention. Bon maintenant l'heure de la visite. Yuria resta tout de même étonnée qu'il accepte au lieu de l'envoyer paître. Pour ce qui était d'avoir une idée de lieu à visiter, elle n'en avait pas. En tout cas, pas d'animaux – en tout cas pour la journée sauf s'ils étaient transformés en tapis ou en fourrure - , on pouvait très bien les voir au zoo et c'était beaucoup moins dangereux. Heureusement une suggestion se fit entendre et l'asiatique tourna un visage intéressé vers le cracheur de feu. Mais voilà un lieu qui paraissait fort bien. Enroulant une mèche sombre autour de son index gauche, elle s'approcha du jeune homme faisant fi des volutes de fumée. Penchant faiblement son visage, elle lança joyeusement.

« - Vous montrez le chemin ou Hercule le fait ? Oh, je peux vous poser une question, d'Argence, c'est votre vrai nom de famille ? »

Hercule, ça collait bien à Jude, non ? Il lui faisait penser au monsieur muscle de La monstrueuse parade. En plus, il était pas clean, le Hercule en question. Elle avait adoré ce film, bien que vieux, lorsqu'elle était pré-ado. Et puis bon la force herculéenne et blabla. D'un coup, Yuria se demanda si c'était de la gonflette ou autre ses muscles. Petit frère de Schwarznegger ? Sa main droite se glissa discrètement devant ses lèvres camouflant le sourire très amusé qui se pointait. Le reste n'était que pure curiosité. Fond de curiosité qui avait été suscité lors de son arrivée dans la roulotte. Les artistes usaient souvent de pseudonymes, non ? D'Argence, ça sonnait très aristocrate. Ou à moins que le nom de famille ait une autre histoire. Quoiqu'il en soit, elle avait décidé de continuer sur ses questions. Si Jude voulait se manifester et la couper, il savait comment faire. Fronçant doucement les sourcils, il souffla sur un ton dubitatif.

« - Et vous avez pas la gorge totalement abimée à force de cracher du feu ? »

En plus, il fumait. Bon cracher du feu restait une sorte de vision un peu surréaliste dans la tête de Yuria. Croisant les bras dans son dossier, adoptant une posture bien sage, elle finit par se planter entre les deux hommes. Ses yeux allèrent de l'un à l'autre. Un sourire bien léger apparut sur son visage.

« - Alors Hercule dirige et Fireman commente, mhmh ? »

Comment ça, c'était pas la sortie scolaire du printemps ?


Dernière édition par Yuria Kurusoke le Mar 5 Mai - 19:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeMar 5 Mai - 16:11

Malachite n’était plus franchement habitué à ce qu’on lui parle normalement, et qu’on attende une réponse de sa part, mais heureusement pour Yuria, il avait encore des réminiscences de la période où Eliezer le faisait dialoguer. Mine de rien, ça avait été nécessaire, et le cracheur de feu se redressa un peu, sans sourire, son regard ne croisant pas celui de la femme alors qu’il répondait à sa question.

« C’est mon vrai nom. »

Il lança un regard incertain à Hercule (il avait quand même compris qu’il s’agissait de Jude, même s’il ne saisissait absolument pas la référence sur ce coup-là) et décida de prendre la tête de leur petit groupe, les emmenant d’un pas traînant vers la roulotte de leur ancien lanceur de couteaux, en se demandant vaguement ce qu’avait pu devenir ce mec. Il était certain de l’avoir su, mais il lui était impossible de s’en souvenir, et il se mordillait les lèvres en avançant, agacé de son défaut de mémoire. Il haussa légèrement des épaules à la question de Yuria sur l’état de sa gorge, les yeux toujours portés sur le paysage peu engageant du cirque, retrouvant facilement entre les roulottes qui paraissaient pourtant strictement semblables :

« Y’a pas que la gorge qui est abîmée, les poumons aussi. »

Un vrai cracheur de feu, qui pratiquait sa discipline dans les règles de l’art, était beaucoup moins abîmé que Malachite. Mais le brun dégingandé n’était pas vraiment un puriste, et assez peu étonnamment au vu de son caractère, il avait appris tout seul à cracher du feu. Il utilisait des produits peu adaptés, les moins chers, ceux qui faisaient le plus de dégâts sur son anatomie, et c’était bien pour ça qu’il avait parfois la respiration sifflante, et la voix rauque tout le temps. La cigarette n’était rien comparée aux nuages de produits toxiques qu’il respirait après avoir craché de l’alcool à brûler dans le feu de sa torche pour produire de grandes gerbes de flammes. Il savait très bien, quelque part, qu’il ne fallait surtout pas faire comme il le faisait, mais il s’en fichait pas mal et continuait, même si ça lui tuait les poumons à vitesse grand V.
Il s’engagea dans une allée entre les roulottes, posant un regard indifférent et froid sur la femme-serpent qui était posée sur le palier de sa porte, la dépassant sans même la saluer, et sans regarder si Jude et Yuria le suivait toujours. Il s’arrêta devant la roulotte de leur ancien lanceur de couteaux, levant le nez pour considérer l’ensemble de bois, toujours très calme et indifférent. Il se tourna de trois quarts vers Yuria quand elle posa sa dernière question, ne prenant pas garde au ton malicieux qu’elle employait (une chose trop subtile pour l’esprit très binaire du cracheur de feu) et il haussa des épaules, coulant un regard par en dessous quelque peu provocateur à Jude.

« Hercule tente de diriger, disons. »

De la part de Malachite, une telle phrase à l’encontre de celui qui se disait être son supérieur (lui n’en était toujours pas persuadé malgré la raclée qu’il avait pris sur le terrain vague) n’était rien de moins qu’une déclaration de guerre. Et le fait qu’ils soient accompagnés d’une dame qu’il aurait peut-être été bon de ne pas effrayer ne l’interpellait pas du tout ; Malachite se foutait pas mal de savoir si elle pouvait avoir peur ou quoi que ce soit de ce style. Sans attendre la parade d’attaque de Jude (bien rodée depuis le temps), il força la porte de la roulotte qui les intéressaient d’un coup d’épaule négligent, et entra le premier, ne fronçant même pas le nez devant l’odeur de renfermé qu’il y avait, la cigarette toujours à la main.

« Voilà c’est ici. »

Et les taches de sang, qui n’en étaient sûrement pas vu leur côté exagéré (c’était peut-être la femme-serpent qui avait demandé à ce que de la peinture rouge sombre soit étalé sur le bois mal joint en y réfléchissant un peu) se trouvaient sur le mur du fond. Qui était criblé de trous dus aux nombreux lancers de couteaux.

HJ : Avec l'accord de Jude, j'ai pris son tour parce que c'était plus simple, donc juste après c'est Jude ! /HJ
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeMar 5 Mai - 17:57

Jude avait failli s’énerver.

A vrai dire, là il était très en colère. Ca ne change pas de d’habitude, me direz-vous, mais il faisait quand même de gros efforts pour ne pas exploser. Comme quoi, Jude n’était pas qu’une brute sans cervelle, ne pensant qu’à régler ses problèmes à coup de poings ou de pieds, il avait aussi un minimum de notion de courtoisie et de respect de l’autre. Autrement dit, il ne pouvait pas cogner Yuria. L’envie y était pourtant, c’était toujours le problème avec ce genre de femmes, elles commençaient par vous séduire avec leur indépendance puis elles vous exaspéraient tout aussi vite quand elles commençaient à vous marcher dessus. Principe machiste par excellence, on n’avait jamais dit que Jude était foutu autrement. Donc, il n’avait pas le droit ni même le devoir (ça aurait été chouette pourtant) d’apprendre la politesse et la modestie à Yuria. Il aurait pu cogner Mala, c’est vrai, histoire de passer ses nerfs, mais sa petite fibre morale (si si elle existait) lui indiquait quand même que le cracheur de feu n’avait rien fait et que ça aurait un peu fait désordre. Mala aurait adoré à coup sûr, cet homme était franchement masochiste et rêvait de se servir de ses petits poings, mais Jude ne pouvait pas s’y résoudre. Et puis en plus, il avait tellement envie de ligoter la photographe pour la donner à manger à un poltergeist (j’en ai rien à faire que ça ne mange pas les oursins un poltergeist), qu’il se sentait en… union avec Malachite. Genre on est amis mon frère, faisons front contre cette sorcière, et ensemble nous trinquerons le rhum de la victoire. Un truc comme ça oui.

Lorsque Malachite proposa la roulotte de l’ancien lanceur de couteaux, ah ça c’était de l’employé qu’on regretterait longtemps, Jude faillit s’étrangler. Il avait délibérément donné la parole à son cracheur de feu pour qu’il lui donne l’idée du siècle, celle qui lui permettrait de se venger de Yuria, mais il ne s’était vraiment pas attendu à ça. Ses reflexes anti-Malachite faillirent se manifester et sa main se tendit pour rattraper l’avant-bras du cracheur de feu, mais il se retint de justesse. Laisse Jude, laisse, c’est une excellente idée. Que dis-je ? C’est digne d’un prix Nobel !

Jude emboîta donc le pas à son employé et à son ex-future-collaboratrice, gardant fermement le silence pendant que Mala répondait, enfonçant toujours plus profondément son poing dans sa poche en s’entendant appeler Hercule. Dans l’absolu, ça le dérangeait pas, mais tout de même, être comparé à cette espèce de tapette au sourire Colgate, ça lui faisait mal à l’ego. Non, parce que sérieusement vous avez déjà vu Hercule ? Cet espèce de mec qui se prend pour un dieu et qui roule du cul dès qu’il écrase une mouche, c’est pas forcément un super comparatif. Enfin, respire Jude, respire, enfonce encore ton poing, oui jusqu’à ce que le tissu cède et que tu te retrouves à poil. Bien, c’est bien.

Là où l’exercice de relaxation fut balayé par une puissante vague de colère fut quand Malachite se suicida. Ce mec n’avait décidément aucun sens de survie. Il fréquentait suffisamment Jude pour savoir qu’il était de très mauvais humeur, relativement instable, et pourtant il n’hésitait pas deux secondes avant de l’accuser de mauvaise gestion de son cirque. Comment ça il tentait ?! Il lui filait le poste quand il voulait à ce morveux, et on verrait s’il arrivait à tenir deux jours ! Euh… non deux heures. Jude grogna sourdement, resserra cette fois-ci ses deux poings et s’élança en avant pour choper son cracheur de feu par le col. Manque de bol, celui-ci venait de pénétrer dans la roulotte avec la donzelle à sa suite. Le directeur grimpa les escaliers en tapant des pieds, se plaça dans l’encadrement de la porte, obstruant complètement l’entrée et souffla.

« Les traces, ce sont pas celles de la femme du lanceur de couteau. Il ne l’a pas assassinée ici mais dans son lit. Et on a viré le pieu en question depuis longtemps. Par contre, il s’est suicidé… là. Maintenant ça me donne une bonne excuse, je pourrais dire que son esprit m’a possédé. »

Et Jude se jeta en avant. Directement sur Mala. Oui, il ne fallait pas croire que le directeur avait digéré la petite pique lancée par le cracheur de feu. Il allait lui faire payer, et très cher. Immédiatement Mala mangea la baffe que Jude réservait depuis un moment, associé à un coup de genou histoire de le foutre par terre. Objectif : l’étrangler et si ça ne marchait pas, récupérer ce briquet gardien de l’obéissance de Mala. Mais pourquoi l’avait-il rendu ?!

« Je tente hein je tente ?! Eh bien je vais tenter de te tuer, on va voir si ça marche ! »

Jude un gentleman ? Y’avait bien que les gonzesses pour croire ça.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] Icon_minitimeMar 5 Mai - 19:51

Ses questions trouvèrent des réponses mais elle n'osa pas pousser plus loin. Mais les poumons abimés, ça lui fit un petit quelque chose. Sans s'en rendre compte, elle porta la main à sa gorge en grimaçant. Heureusement, elle n'avait pas conscience de toute l'animosité qu'une personne commençait à accumuler à son égard. Pourtant c'est ça qui aurait du lui faire un petit quelque chose. Enfin voilà, en route pour la roulotte. La brune se demandait si l'endroit était digne d'un film d'horreur. Ça pourrait être excellent pour une série de photos. Tout en suivant, Fireman, elle jetait des petits coups d'oeil à Jude. Dans la vie, il y a des hommes que l'on préfère avoir devant soi, à côté mais jamais derrière soi. Le monsieur en faisait parti. Une intuition ? Ou parce que sa carrure n'avait rien de rassurant ? Pour elle, un homme fort n'avait rien de rassurant parce qu'elle perdait forcément face à lui. Le gros poisson finit toujours par bouffer le plus petit. C'était le cas. Disons qu'elle ne supportait pas être désavantagée. Cependant, elle détestait les mecs qui s'écrasaient. Un brin contradictoire ? Fort probable. Alors qu'ils marchaient, Yuyu ne prêta pas réellement attention à ce qui les entourait. Une sorte d'excitation la tenait, celle d'avoir trouvé un lieu qui pourrait l'inspirer. Les pas s'arrêtèrent devant l'ancienne demeure du défunt employé et elle cligna des yeux en apercevant Malachite se tourner vers elle. Elle n'arrivait pas à savoir s'il disait cela par amusement, histoire de chercher Jude ou s'il était sérieux. En même temps, il ne paraissait pas être le genre à être délibérément moqueur.

« - Bah il doit pas trop mal se débrouiller si le cirque fonctionne encore, non ? »

Dire qu'elle prenait la défense d'un mec qui avait eu envie de lui faire du mal, si elle avait su, mais bon, elle ne savait pas. Sinon dans l'eau bouillante les gambas, hein, ça méritait pas mieux comme sort. Quoique ça ne faisait pas longtemps que son associé était mort, c'est ça ? Mais Hercule avait géré pendant que l'autre recrutait donc au final, il savait comment diriger. Enfin ce n'était pas son problème. Elle était bien plus intéressée par la roulotte. La porte ouverte, elle grimpa à la suite du jeune homme lançant un joyeux remerciement. Une fois dedans, ses yeux se mirent à courir sur l'endroit. Glauque à souhait. Très poussiéreux aussi. La petite histoire des lieux lui fut contée par le propriétaire. Lentement, elle avança vers les traces rouges et les effleura du bout des doigts. Pourquoi on avait foutu de la peinture ici alors ? Envie de créer une pseudo rumeur ? Tout en se redressant, des mots s'échappèrent de sa bouche.

« - Dîtes-moi... C'est sympa... Très sympa chez vous... »


Yuria regarda d'un oeil nouveau les hommes. Soit elle trouvait une excuse et partait parce qu'elle risquait de perdre quelques années, soit elle restait pour voir. En fait, c'était l'annexe de l'asile, c'est ça ? Ils s'étaient tous échappés et regroupés ici ? Bon elle exagérait mais comment dire, elle ne se sentait pas rassurée. D'ailleurs en voyant Jude agresser volontairement - tu parles, possédé de naissance oui - le cracheur de feu, la photographe eut un sursaut de surprise. Elle hallucinait, n'est-ce pas ? Frottant ses yeux, elle essaya de se dire qu'elle rêvait, qu'elle n'était pas entrain d'assister à une telle scène mais, bah si. Ennuyée, très ennuyée, ses pieds reculèrent et son corps se cala dans un coin pas trop loin de la porte tout de même. Et pourquoi il s'était suicidé le lanceur de couteau au fait ? Bon, ce n'était pas le moment de poser la question, elle en avait conscience. Et puis franchement, il n'exagérait pas un peu monsieur Guelfe ? S'énerver juste parce que la gestion était remise en cause, tss. Bon, elle n'aurait pas aimé et elle aurait viré la personne sur le champ. Mais là, il pouvait le tuer quand même, bon c'était fait exprès... Mais c'était pas une raison.

Profitant de ce moment, elle décida se passer son arrivée en tête. Alors un propriétaire dangereux, un cracheur de feu à l'ouest, une femme-serpent terrorisée, une femme à barbe et l'ombre d'un lanceur de couteau assassin et suicidaire. Elle avait touché le jackpot, c'est ça ? Un profond soupir s'échappa de ses lèvres. Bon, il ne pouvait pas y avoir pire, n'est-ce pas ? Son esprit se mit à chercher la pire chose qui pouvait lui arriver après de telles rencontres. Bizarrement, l'idée s'imposa rapidement à elle. Être coincée ici. Non mais ce serait une blague, c'était impossible. Ses dents mordillèrent ses lèvres, alors qu'elle jetait un discret regard en coin à Jude, manifestement très occupé par sa tâche. Dérangera, dérangera pas ? Timidement - parce qu'elle n'avait pas encore envie de finir morte puis presque en cendre, les os récupérés par les membres de sa famille. Bon, si cela déroulait ici, ce serait finir en pâtée pour lions - , Yuyu finit par parler.

« - Je sais que vous êtes énervé, nullement réceptif à ce genre d'interrogation et même très occupé, mais il n'y a aucun risque pour que quelqu'un ait décidé de dégonfler mes pneus ? »

Au cas où. Ça pouvait paraître très con comme question. Il allait sûrement lui crier dessus qu'il n'en avait rien à faire. Mais en même temps pourquoi s'amuser à cela ? D'un autre côté, plus le temps passait, plus elle se disait que tout était possible dans ce genre d'endroit et étrangement, cela ne la rassurait pas. Oui, elle pourrait essayer d'appeler quelqu'un pour l'aider. Mais Quin lui dirait d'aller se faire foutre. Peut-être que Dai pourrait lui donner un coup de main mais il devait probablement être avec le blondie et ce n'était pas la peine de les déranger durant certains moments. Mais non, allez, il n'y avait aucune raison pour qu'elle soit obligée de rester ici. Elle allait reprendre ses affaires, remonter dans sa voiture et elle prendrait un bain en arrivant. Ce planning la détendit un minimum et pour ne pas être témoin d'un possible meurtre, elle préféra s'éclipser. Sa silhouette glissa discrètement vers la porte de la roulotte. Lâche ? Mais non. Mais vous avez déjà essayé d'arrêter un taureau enragé ? Non et bah, elle non plus. Et elle n'avait pas envie de tenter sa chance. Sur les marches, elle croisa les bras et marmonna.

« - Bon qu'est-ce je fous ici encore hein... »

Mais au fait, s'il faisait trop de mal à son employé, ce serait pas problématique pour la représentation ? Remontant doucement, Yuria passa un peu la tête à l'intérieur. Si cela avait été un combat de catch, cela aurait pu être drôle, très sympa. Ses yeux glissèrent en direction de Malachite.

« - Toujours en vie ? »
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