Reservoir Dogs
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 Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]

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Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Vide
MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Icon_minitimeMar 5 Mai - 20:59

Malachite eut un feulement rageur quand il sentit Jude lui sauter dessus, feulement coupé par l’arrivée de la claque qu’il prit sur le museau. Il se fit vaguement la réflexion qu’il n’aurait pas dû monter dans la roulotte (il était pratiquement certain d’être meilleur à la course que cette grosse masse qu’était Guelfe), mais dans un endroit clos, il n’avait aucune chance. Le coup de genou, il le prit dans l’estomac, serrant les mâchoires sous la douleur avec un piaulement étouffé et mécontent. Etonnamment, il ne contre-attaqua pas, se contentant de prendre une position simplement défensive, les mains verrouillées sur les poignets de Jude … Enfin, il essayait. Mala n’avait pas spécialement les doigts courts, mais Jude avait vraiment de très gros poignets, et ses mains pesaient très lourdement sur le long cou mince du cracheur de feu. Il se cambra, émettant un sifflement mécontent, se débattant uniquement pour se défendre. Il avait été agressif dans les mots, et pas dans les gestes. C’était un genre de test. Voir si Jude réagissait toujours aussi sèchement si Mala se montrait un peu désagréable (test réussi, il n’avait pas prévu qu’il essaie de l’étrangler). A force de contorsions et de coups de pieds donnés au sol pour réussir à bouger, il finit par se libérer des mains de Jude. Il avait pu compter également sur la surprise qu’avait provoqué la question soudaine de Yuria, qui continuait à suivre ses pensées même si un directeur de cirque fou (le cirque ET le directeur d’ailleurs) tentait d’étrangler un employé innocent.
Le cracheur de feu décida de se venger, en même temps qu’il décidait qu’il ne le ferait pas tout de suite parce qu’il y avait une part de risque à ne pas négliger. La menace des battoirs qui servaient de mains au directeur était éloignée de son cou, certes, mais il avait toujours les jambes coincées sous sa masse non négligeable (d’ailleurs, il était en train de se faire la réflexion qu’il aurait peut-être été plus confortable de se prendre un des éléphants du cirque sur le pied plutôt que Jude sur les deux jambes). La dure vie d’une crevette.
Il siffla en essayant à nouveau de se dégager (oui oui, têtu en plus) :

« Il faut faire attention à cette pétasse de hn ! … trapéziste. Elle aime bien crever les pneus des voitures chères. »

Il serra les mâchoires, tirant sur sa jambe pour tenter de la dégager de sous le poids de Jude, mais y renonça en se rendant compte que son articulation allait certainement lâcher avant qu’il ne réussisse. Il soupira en se laissant tomber allongé sur le plancher en bois peu confortable de la roulotte, regrettant amèrement le temps où Eliezer était vivant. À cette époque-là, il était calme tout le temps, et surtout personne ne lui sautait au cou pour insubordination avant même qu’il ait eu le temps de prononcer son nom complet. Il mordit Jude à la main, en croyant (peut-être à tort) qu’il allait le frapper de nouveau, et feula à nouveau, mécontent, en rentrant la tête dans les épaules.
Il jeta un coup d’œil éclair et désintéressé à la femme qui se tenait près de la porte :

« Ça se voit, non ? Et puis qu’est-ce que tu t’en branles, tu vas pas m’faire croire que tu vas appeler les flics ! »

Ah oui, la crevette n’essayait même pas de se faire passer pour gentleman, il ne faisait résolument pas partie de cette catégorie. Femme, homme, il ne faisait absolument aucune distinction, et tout le monde en prenait pour son grade indifféremment de son sexe (justice revue et corrigée par Malachite d’Argence). Le truc con, c’est qu’il s’en prenait plus facilement à Jude qu’à Yuria, alors qu’il aurait eu plus de chances de vaincre la seconde, alors que le directeur, il n’avait aucune chance. (Ca ne l’empêchait absolument pas de s’entêter.)
Il gronda sourdement quelques instants, puis râla de sa voix rauque, agacé :

« Arrête tu vas me péter le bras et j’vais pas pouvoir faire les représentations ! »

Généralement quand Malachite en est à se plaindre, c’est qu’un homme normal serait déjà tombé dans les pommes à cause de la douleur. Mais la crevette, c’t’une dure à cuire.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Icon_minitimeMer 6 Mai - 1:44

Jude avait complètement oublié Yuria. Quand il s’énervait au point de lâcher ses nerfs, il oubliait tout ce qui se passait autour de lui pour se concentrer sur sa victime/cible. Par exemple, il aurait pu se battre avec Malachite dans une pièce en feu qu’il ne s’en rendrait pas compte et se débrouillerait pour s’immoler en même temps que lui. Bon là sur le coup ce n’était que Yuria (même si elle aurait été capable de l’assommer avec son sac à main), alors il ne risquait pas grand chose. Lorsque Mala lui attrapa les poignets, enfin essaya, Jude se mit à imiter une poule de campagne surexcitée, battant des bras pour disloquer son cracheur de feu. Malheureusement pour lui, les mains dudit cracheur cédèrent avant les épaules, et il se retrouva à battre des bras dans le vide d'une manière assez risible. Il en bascula même en avant, allant plaquer ses mains de chaque côté du visage du gamin.
Par contre, ce qui sauva Mala d’une branlée dans les règles de l’art, ce fut quand la photographe ouvrit la bouche.

« Hein ? »

Jude, on dit pas hein à une dame, on dit pardon ou comment ! Ouais, bon, sauf que là Jude il l’avait complètement oubliée la donzelle. Si encore elle avait hurlé de frayeur ou s’était mise à pleurer en leur demandant d’arrêter de se battre comme de vilains petits garçons pour une sucette, il aurait pu faire le raccord, et lui aurait collé une baffe pour qu’elle vienne jouer avec eux. En plus, Jude il était sûr qu’une gonzesse dans une baston c’était super drôle. Ca devait rebondir partout avec la paire de seins et de fesses qui faisaient protection. Bref, toujours est-il que si elle avait dit quelque chose de cohérent, Jude aurait pu suivre. Mais là… Des pneus ? Où ça des pneus ? En plus crevés ? Jude cligna trois fois des paupières, figé, les mains en suspension au dessus du visage de Malachite. C’est à ce moment là que ce dernier se dégagea d’un mouvement brusque, et que le directeur oublia complètement pourquoi il était à califourchon sur son employé.

« Euh… Ah. Ouais elle aime bien faire ça, mais c’est une gentille fille. Et puis c’est que des pneus, hein. »

Reportant son attention sur Malachite, il ne savait d’ailleurs foutrement plus pourquoi il lui avait sauté à la gueule, mais ça devait être une bonne raison, il fronça les sourcils en essayant de se donner un air de vilain (pas très dur). Sauf que, complètement perturbé par l’intervention de Yuria, il avait baissé sa garde et sa main finit entre les dents du cracheur de feu. Ouais bah il avait beau avoir la bouche et les poumons niqués, ça ne l’empêchait pas d’avoir une sacrée force dans la mâchoire, et Jude lâcha un hurlement de douleur. Là, il avait vraiment mal, c’était pas juste un effet de style (c’est un grand comédien), et il dégagea sa main en cognant Mala de l’autre. Ah, chouette, ça saignait.

« CANNIBALE ! »

Secouant sa main dans tous les sens, et par conséquent le gamin qu’il tenait entre ses jambes, il s’interrompit dans sa chirurgie esthétique du visage de Malachite. Juste à temps pour qu’il puisse s’exprimer. Ah et ça en valait la peine hein ! En entendant la réplique de la crevette, le directeur explosa littéralement de rire, tombant sur le côté en voyant la gueule de Yuria, se roulant presque par terre tellement c’était bon. Il en lâcha Malachite, sans même râler, ne le réprimandant pas pour sa vulgarité et il se redressa, la main dans la bouche. Il fit alors face à Yuria, un grand sourire aux lèvres, allant la chercher par l’avant-bras. Il l’accompagna dans la roulotte, lui proposant une chaise, elle aussi tâchée de peinture rouge, et s’en retourna vers Mala.

« Restez avec nous, Yuria. Je peux vous appeler par votre prénom ? De toute façon, il ne faut pas avoir peur, Malachite et moi… on s’aime très fort. »

Et Jude, toujours hilare (en même temps le cracheur de feu venait de réaliser son désir le plus cher), se pencha vers Mala… pour l’embrasser le crâne. Il se recula immédiatement, fier de lui, allant s’écrouler dans un coin de la roulotte, suçotant toujours sa main.

« Pas vrai, Mala ? »

J'ai toujours dit qu'un Malachite d'Argence c'était venimeux.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Icon_minitimeMer 6 Mai - 3:33

Non mais être une gentille fille, ça ne signifiait strictement rien. Encore moins dans un tel endroit. Elle devait forcément avoir un grain, cette trapéziste. Sinon elle n'aurait pas intégré la troupe. Et pourquoi sévir uniquement sur les voitures chères d'ailleurs ? C'était quoi cette discrimination mécanique ? Elle avait travaillé dur – trad : elle avait trouvé le type avec le nombre de 0 adéquat – mais si la passion de ces moteurs et gouffre à argent l'avait réellement touchée, l'asiatique aurait investi son propre argent dans un tel joujou. Bon voilà crainte probable avec possibilité de réalisation. La prochaine, elle viendrait dans une épave même si ce n'était pas classe. Sortie. Revenue. Vérification de la réalisation du meurtre, elle s'était pointée à nouveau. Le moins qu'on puisse dire... C'était que le cracheur de feu était bien vivant. Et qu'il avait entièrement raison, elle n'allait pas appeler les flics et elle réalisa qu'elle avait posé une question dont la réponse ne l'intéressait guère en réalité – fait régulier -. Mais elle réalisa autre chose au passage. Qu'il y avait un des deux types qui était pas humain. Et pas le plus baraqué des deux. Comme quoi la carrure, ça suffit pas.

A moitié choquée par la réponse et part le fait que Mala ne soit pas au bord de la mort, elle laissa Jude l'amener vers une chaise. Elle réalisait à peine, enfin pas très bien, ce qui se passait. Non mais franchement, laisser les autres assumer votre vengeance, c'était bas, hein. Elle lui réservait un homard de derrière les fagots. N'empêche, elle avait pas desserré les dents et se contentait de contempler le jeune homme et son employeur. Même pas une plainte par rapport au fait que le chaise devait être sale, bien poussiéreuse. Sous le choc, il faut rester digne. Avec sa main droite, Yuyu arrangea ses cheveux. Saleté d'Hercule. Enfin, elle était patiente pour ce genre de choses, le retour de l'addition ne pressait pas. Toutefois la suite l'estomaqua. C'était sympa ce contraste de réactions quand même.

« - Vous n'êtes pas sérieux, j'espère ? »

Question qui s'adressait aussi bien à Fireman qu'à Hercule. Pas peur hein ? Non mais il se foutait de qui, hein ? Y avait peine deux minutes, il était prêt à tuer son employé et maintenant... L'avantage, elle n'avait même pas protesté par rapport à son prénom. Fermant les yeux, une main posée sur le front, elle se demanda où elle était tombée – récurrente interrogation -. Elle n'avait même plus envie de faire le point sur sa situation. Ce ne ferait que la pousser à désespérer un peu plus. N'empêche, faudrait qu'elle aille quand même voir sa voiture. Plus tard. Les pneus étaient neufs quand même, elle avait pas envie de devoir en racheter de nouveaux – même si de toute façon, ce n'était pas sa carte qu'elle utiliserait -. Quant à rester ? Elle ne savait pas ce qu'elle pourrait faire ici et il y avait une seule chose dont elle avait présentement envie.

« - Monsieur Guelfe, vous avez de l'alcool ? Fort. Très fort. »

Ses paupières se baissèrent faiblement laissant juste un filet de couleurs non-distinctes provenant des pupilles. D'un coup, la fatigue lui tombait dessus. Un soupir faible s'échappa de ses lèvres et elle tourna la tête détaillant à nouveau la roulotte. Curieusement, du mobilier peuplait encore les lieux. Nostalgie ou souci du ça peut toujours servir un jour ? Son corps quitta la chaise. Ses mains remontèrent ses manches et Yuria se mit à fureter partout, parcourir la pièce de long en large, penchant son visage de différentes manières. Meilleure lumière, meilleur angle. Après tout, elle était venue pour cela à la base, non ? Un petit sourire satisfait apparut sur son visage. Il y avait pas mal de choses à faire. Mais pas question d'avoir quelqu'un à proximité. Peut-être que pour faire des photos ici, elle pourrait venir un jour de représentation, tout le monde serait occupé, par conséquent à elle, la tranquillité. Mains sur les hanches, elle fronça un instant les sourcils.

« - Non mais au fait pourquoi je resterai, ici ? Et ne me dîtes pas que c'est pour apprendre à vous connaître... L'aperçu du jour me fait suffisamment peur. Comme ça... »

Ils devaient s'en douter, non ? Et puis hors de question de rester dans un endroit sans avoir prévu son coup. L'air contrarié, elle quitta la roulotte et ce fut au prix d'un grand effort, ainsi que grâce aux conseils d'un artiste qui trainait par là, qu'elle réussit à mettre la main sur voiture. Au premier coup d'oeil, elle sut que quelque chose clochait. Un pneu à plat. Bon un, ça passait. Elle avait une roue de secours toute neuve après tout. Mais une inspection générale s'imposait. Heureuse nouvelle. Un second mort. Elle vérifia deux fois qu'elle ne rêvait pas en grommelant qu'on devrait toujours avoir deux pneus de rechange. Cependant trop tard, il commençait à se faire bien tard et trouver quelqu'un qui viendrait dans un tel coin. Voilà. L'envie de hurler à plein poumons se trouvait bien là mais rien ne sortit. Juste boire suffirait en réalité. Et tout en trainant la patte, le poids du monde sur ses frêles épaules, grognant qu'elle avait un karma de merde, elle emprunta un chemin. Sans même vérifier là où elle allait réellement. Elle ne le faisait pas exprès – c'est normal, c'est pas son environnement naturel. Elle s'y fera jamais-.

[HJ : swarry, post pas très ouvert. J'espère que ça ira]
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Icon_minitimeDim 10 Mai - 0:20

Jude eut bien une chance ce jour-là, c’était de s’être tiré vite fait après avoir embrassé le crâne de son cracheur de feu. Non que ledit cracheur de feu soit particulièrement indigné qu’il l’ait embrassé, en fait il s’en foutait complètement, c’était juste il était bien déterminé à lui montrer qu’il n’appréciait pas du tout ce genre de contact trop rapproché avec lui. Et Jude le savait parfaitement. Le cracheur de feu alla se planquer dans un recoin de la roulotte, foutant stratégiquement Yuria et sa chaise entre le directeur et lui, le surveillant avec les yeux étrécis, l’air franchement peu amène. Il gronda entre ses dents, trop bas pour que les deux personnes présentes entendent :

« Va t’faire foutre. »

Ce qui était évidemment destiné à l’homme le plus fort du monde, quel petit veinard. Mais preuve que Malachite commençait à capter qu’il était dangereux de le provoquer à tout bout de champ, il ne l’avait pas dit à voix haute ; ce garçon était en progrès manifestement, à force de prendre tous les kilos de Jude sur la gueule à longueur de temps, il finissait par capter qu’il valait peut-être mieux pour sa fragile constitution qu’il apprenne à se taire et à obéir. Le moins qu’on puisse dire, c’était que l’apprentissage s’était fait dans la douleur. Il coula un regard en coin à la femme assise sur sa chaise alors qu’il se tenait en diagonale d’elle, et détourna le regard sans répondre, l’air parfaitement hautain. Comme sa gestuelle et son expression le suggérait, il refusait catégoriquement de répondre à cette question, boudeur et borné. Il s’appuya des épaules contre le mur, pliant négligemment une de ses longues jambes en inclinant un peu le bassin, jouant avec son briquet zèbre qui lui avait été enfin rendu, éteignant rapidement la flamme du bout des doigts.

« J’ai de l’alcool à brûler si ça peut aider. »

Malachite n’avait absolument pas l’air de se rendre compte que sa présence dans le dos de Yuria pouvait lui être inquiétante. Pourtant, il faisait du bruit en déclenchant et en éteignant son briquet, il était habillé de sombre et appuyé contre le mur comme s’il était embusqué. Pas vraiment très rassurant, mais ça n’effleurait même pas l’esprit du cracheur de feu, qui ne cessait pas d’allumer et d’éteindre son briquet, presque convulsivement. Marque de stress. Il n’aimait pas que quiconque s’approche de lui, et surtout pas Jude. C’était de l’humour, mais si Malachite avait un autre humour que grinçant et méchant, c’était une nouveauté. Il n’aimait pas du tout qu’on se moque de lui (quand il s’en rendait compte du moins, la plupart du temps les moqueries lui passaient à des kilomètres au-dessus de la tête). Il ne fit qu’arquer un sourcil quand elle avoua avoir peur (dans le monde de Mala, il ne fallait jamais avouer avoir peur, masquer ce sentiment de faiblesse sous des tonnes de protection et de neutralité, chose qu’il faisait à merveille, ayant été à bonne école), et la regarda partir, l’expression vide. Il jeta un coup d’œil à Guelfe qui était resté dans son coin de la roulotte, et, méfiant, sauta de l’ancienne roulotte de l’ex-lanceur de couteaux, tentant de savoir où diable pouvait être passée la photographe.
Malachite, demander son chemin ? Qu’en cas d’extrême nécessité. En plus, il était sans doute celui qui connaissait le mieux le cirque, Jude compris, alors il ne voyait pas du tout l’utilité de demander à quiconque de moins bien renseigné que lui où pouvait être passée Yuria. Certes, les employés auraient pu l’aider puisqu’ils l’avaient sûrement vue passer, mais l’idée ne vint pas à l’esprit du cracheur de feu, qui sema d’abord soigneusement son patron (des fois qu’il lui reprenne l’envie de faire le con en envahissant son espace vital minimum – expression qui prenait toute l’ampleur de son sens quand il s’agissait de quelqu’un d’aussi ombrageux que Mala) et chercha ensuite la jeune femme.
Comme elle avait parlé de voiture, il se dirigea au bout d’un certain temps vers le parking, zone où il n’allait que très peu. Il retrouva facilement la voiture, qui détonnait carrément avec les autres véhicules (tous pourris) qui y stationnaient. Il releva la tête, cherchant une silhouette du regard, et la retrouva, sur la route, toute seule. Il fronça des sourcils, et marcha dans sa direction, la rattrapant rapidement (avec ses grandes jambes, c’était plutôt facile).

« Vous comptez vraiment rentrer toute seule ? »

Malachite pouvait faire peur, c’était bien vrai. Mais en l’occurrence, il était souverainement calme, et si on sentait un côté très bizarre et décalé chez lui, on sentait aussi qu’il n’avait aucune espèce d’attirance pour les autres humains. Il s’en intéressait, mais en restait toujours un peu éloigné, parce que dans sa tête il avait plus à craindre d’eux que l’inverse.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Icon_minitimeJeu 21 Mai - 23:03

Cette fois-ci, Jude pouvait l’affirmer haut et fort : une gonzesse ça craint. Il avait peut-être cédé à ses pulsions, certes, s’était jeté sur Malachite comme un chasseur sur sa proie, mais il n’avait pas touché à un seul cheveux de Yuria. Alors, à quoi bon avoir peur ? Il la trouvait très gentille la photographe en plus. Un peu bizarre sur les bords – cette manie d’hurler quand on se fait câliner par un serpent lui faisait froid dans le dos – mais elle était plutôt intelligente et pas dégueulasse pour un sou. Alors il n’allait pas la cogner, ça aurait été très indécent. Par contre Mala c’était une autre histoire. Ce petit… merdeux le cherchait, à croire qu’il aimait les coups, et Jude lui en offrait volontiers. Parce que c’est pas tout ça, mais il n’avait aucune envie de se retrouver un beau matin avec son cirque en feu. Et puis les animaux ça se dresse.
Bref Jude s’était jeté sur son cracheur de feu, lui avait fourni de quoi se calmer dix minutes et avait essayé de corriger le tir pour ne pas faire peur à la fille. Jusque là, tout va bien. Non d’ailleurs, tout allait bien jusqu’à ce que Malachite ouvre à nouveau la bouche. Décidément, il ne s’arrêtait jamais celui-là. Le directeur inclina le visage en entendant l’insulte du gamin, laissa un sourire vicieux filtrer sur ses lèvres et souffla rapidement :

« Quand tu veux. »

Oui Jude avait un esprit particulièrement vicieux, déformait tous les propos, et quand ça tirait sur le cul, il était le premier à lever la main. En plus, Malachite non plus n’était pas dégueulasse, alors pourquoi pas. Jude reporta donc son attention sur la photographe, croisant les bras contre son torse de taureau. De toute évidence, c’était trop d’émotions pour la demoiselle, puisqu’elle se mit à délirer et à parler toute seule. Jude voulait bien lui donner de l’alcool, oui oui oui oui, il en avait plein, et uniquement du fort (il s’appelle pas Edward, non mais oh), mais il voulait d’abord qu’elle se taise. Parce qu’elle était gentille la photographe mais elle parlait franchement trop. Jude leva une main pour lui intimer l’ordre de se taire, mais il n’eut même pas le temps d’ouvrir la bouche qu'elle s’était relevée et avait foutu les voiles en laissant la porte grande ouverte. Ah. Oh. Mince.

Là il était un peu perdu le Jude. Il ne comprenait pas vraiment pourquoi elle s’était tiré, après tout elle avait l’air solide comme fille, et ça l’énervait quand même un peu. Principalement parce que Jude c’est le genre de mec qui donne l’ordre de partir sinon ça lui plait pas. Il jeta un coup d’œil étonné à Malachite, le regarda faire lui aussi demi-tour et sortir de la roulotte, et il se retrouva tout seul. Euh… et maintenant ? Un Jude ça ne court pas après les filles, c’est une question de principe. Par contre, un directeur de cirque ça essaye de sauver la peau de ses collaborateurs. Et Malachite était parti à la poursuite de Yuria (il l’avait deviné tout seul, je vous jure), et c’était pas forcément un bon signe. Imaginez un peu s’il lui prenait l’envie de lui faire une coupe afro et que par conséquent il la branchait sur une prise électrique. Jude poussa un profond soupir.
Quelques secondes plus tard, il pistait le Malachite sauvage, à une distance respectable, assez loin pour que la bestiole ne se sente pas agressée, et assez près pour observer la moindre de ses expressions. Effectivement, il était à la recherche de la demoiselle, et il la trouva sans grande difficulté. Jude s’immobilisa, une main posée sur un poteau qui traînait là, attendant anxieusement que son cracheur de feu fasse un pas de travers.
Ce que de toute évidence, il n’avait pas l’intention de faire.
Jude resta immobile quelques minutes à les regarder, pas vraiment enchanté par l'idée de les rejoindre et de passer pour un homme qui s'inquiète, mais se faire découvrir ici risque de le faire passer pour pire. Au moins pour un con. Il se gratta le museau en réfléchissant, se demandant au passage si Yuria allait annuler l'accord qu'ils avaient passé.
Il finit par soupirer, relâcher le bras qui lui servait d'appui et se remettre en marche.

« Vous ne devriez pas faire ça, demoiselle Kurusoke. Je peux vous proposer de changer votre pneu, on doit en avoir en réserve, ou si vous le préférez de rester ici à dîner. Vous pourriez appeler quelqu'un pour venir vous chercher en attendant. Et si vous le désirez, Malachite pourra aussi se joindre à nous. »

Terrible erreur de stratégie.

Hj/ Désolé pour le temps de réponse !
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Icon_minitimeDim 31 Mai - 12:45

Mais quelle merde. Tout d'abord, elle se faisait piquer sa première voiture. On lui crevait deux pneus sur la seconde. Vive les Etats-Unis. Vive l'insécurité. Elle avait envie de retrouver son Japon où la ménagère pouvait même laisser son vélo sans anti-vol pendant qu'elle allait faire ses courses. Plongée dans ses pensées et réfléchissant aux personnes qu'elle pourrait appeler, les dépanneurs devaient avoir autant envie de se déplacer dans un tel endroit à une heure aussi avancée que d'aller au port, Yu n'entendit pas le cracheur de feu s'avancer. Lorsque la voix perça l'air, elle sursauta et se tourna masquant à peine sa surprise. En fait, elle ne s'habituerait probablement pas à cet être presque normal, – si ce terme ait un sens quelconque ici –, opposé de Jude quelque part. Non, tout le monde avait un grain, d'autres en avaient d'ailleurs plusieurs et des gros même. Bonne question. Déjà où comptait-elle aller ? Rentrer chez elle à pied lui demanderait pas loin d'une heure. Voir plus. Cette option passait donc à la trappe. Sinon il restait à consulter les garages et les dépanneurs encore disponibles. Et qui souhaiteraient bien venir jusqu'ici. Autre problème. Ensuite appeler un proche ? Keiichi était loin, Quin devait être en charmante compagnie et elle supposait que cette compagnie devait être une rousse très demandeuse d'affection. Elle savait pertinemment comment Dai se comportait avec le blondie. Dès qu'il avait fourré son nez contre le cou du blondie plus grand chose ne comptait. Le 'vraiment' donnait à la phrase un petit côté surréaliste. Comme si c'était de la bêtise, de la folie ou de l'inconscience. La brune ne savait pas si Mala demandait ça par pure politesse ou par gentillesse. Elle estimait que ce n'était ni l'un, ni l'autre et qu'il s'agissait davantage d'une information.

« - Je ne sais pas trop... »

Ses yeux adressèrent un regard incertain à son interlocuteur. Elle détestait être comme ça. Ne pas savoir que faire. Mais des fois, il fallait être honnête et ne pas jouer mademoiselle-je-suis-trop-indépendante-les-hommes-ça-sert-à-rien, parce que certes, elle avait beau avoir son petit caractère, elle avait été élevée par la gente masculine après tout. Si une femme lui avait posé la même question, elle aurait sans aucun doute répondu « Évidemment ! ». Il devait sans doute y avoir aussi une question de fierté mal placée. En soupirant, elle passa une main dans ses cheveux avant d'arquer un sourcil en voyant la silhouette de Jude – chose qu'on ne pouvait tout de même pas manquer à moins d'être littéralement aveugle. Alors maintenant il la conseillait ? En toute honnêteté, Yuria avait conscience que seul un homme baraqué dépassant au moins les 1m85 pouvait être tranquille dans cette ville à cette heure. Elle n'avait pas envie de faire la une des journaux avec son corps découpé en morceaux par un taré – individu qui proliférait à une vitesse hallucinante. Des deux choix, aucun ne l'emballait puisqu'elle se trouvait redevable dans l'un comme dans l'autre. Cependant la curiosité pouvait être quelque chose de terrible et si elle voulait capturer correctement l'atmosphère du cirque, il fallait qu'elle comprenne un peu mieux ceux qui le composaient, n'est-ce pas ? Une moue apparut sur ses lèvres et du bout des lèvres.

« - J'accepterai volontiers votre seconde proposition... Je ne vois pas d'inconvénient à ce que Malachite se joigne à nous s'il le désire ! »

Non parce qu'en fait, ce n'était peut-être pas elle qu'il fallait poser cette question. De toute façon, elle s'adaptait à toutes les situations ou presque – bon elle manquait d'entrainement pour les serpents. En même temps, l'asiatique se demandait ce qu'ils mangeaient pour dîner. Enfin d'une, toutes occasions pour tromper la solitude était bonne à prendre. Deux, elle recherchait plus volontiers la compagnie masculine que féminine et ce depuis adolescente. Elle avait toujours eu plus d'amis que d'amies. S'ils avaient un annuaire, elle essayerait tous les numéros possibles. Redressant son visage, elle fixa Jude, hésitante. Il commençait à faire franchement froid et elle n'avait pas prévu de rester aussi longtemps loin de son appartement ou du moins loin d'un endroit chaud. Ses affaires devaient être encore dans la roulotte du directeur du cirque. Il faudrait qu'elle n'oublie pas de les récupérer. Un simple sourire apparut sur ses lèvres.

« - Est-ce que je pourrais emprunter un pull ou un tee-shirt ? »
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Icon_minitimeMer 3 Juin - 10:15

Malachite était toujours ennuyé avec les gens qui ne savaient pas trop ce qu’ils allaient faire, parce qu’il était certainement le plus mauvais conseiller sur la question qu’ils pouvaient trouver. Dès qu’elle déclara qu’elle ne savait pas trop ce qu’elle allait faire, donc, l’objectif du cracheur de feu fut de se taire bien soigneusement, et de se faire aussi discret que lorsqu’elle ne l’avait pas encore vu. Elle n’avait pas trop l’air d’être du genre à récolter les avis des gens alentours qui n’avaient absolument rien demandé avant de se décider à faire quelque chose, et ça arrangeait franchement le cracheur de feu, qui ne voulait qu’une chose ; qu’elle réponde à ses questions sans lui en poser d’autres pour compenser. Quand il entendit la voix de Jude quelque part dans son dos, il fixa vers lui un regard perçant et méfiant (très méfiant par rapport à d’habitude, même en considérant qu’il s’agissait de Malachite et Jude), et s’éloigna de lui de quelques pas prudents. Sans même prendre la peine de savoir si son déplacement était discret ou pas, il s’en foutait pas mal. Il glissa ses mains dans ses poches où se baladaient certainement quelques petites charges d’explosifs. C’était peut-être bien une menace ou un rappel au bon souvenir de Jude de la présence de ces petites choses, c’était sûrement un geste parfaitement anodin parce qu’il ne savait pas quoi faire de ses mains quand il ne fumait pas.
Les yeux sombres sautaient du visage de la femme qui parlementait posément, pas vraiment affolée par la présence taurine du directeur du cirque, en ne focalisant pas plus de cinq secondes sur le visage et l’expression de Jude. Pas question de le laisser approcher de trop près ni même le regarder avec un peu trop d’insistance, si jamais il le prenait mal Malachite pouvait avoir de sérieux ennuis et il n’en avait pas du tout envie. Plus maintenant en tous cas. Mais le directeur semblait avoir d’autres projets, évoquant différentes idées pour aider la donzelle perdue au pays des monstres.
Le cracheur de feu commença sérieusement par se demander s’il avait autre chose que des pneus éclatés, ce qui n’était pas certain, et il se dit que Jude avait eu du bol qu’elle ne choisisse pas cette solution-là, parce qu’il aurait au moins fallu demander aux trois quarts des employés de chercher. Et la dernière fois que Jude les avait forcé à chercher quelque chose dans le noir (une sombre histoire de trapéziste qui avait disparu et qu’on avait retrouvé étranglé quelque part, Mala n’avait pas bien compris), un des jongleurs s’était ouvert la jambe en tombant sur un débris coupant. (D’ailleurs Malachite s’était foulé la cheville ce soir-là, mais il avait soigné ça tout seul comme un grand en la bandant très serré pour qu’elle ait l’air normal, et personne n’avait rien remarqué.)
Il posa un regard qui se voulait étonné mais qui n’arrivait pas à perdre cette expression atone sur Jude ; c’était bien la première fois qu’il était invité à quelque chose de ce genre. Par Jude en tous cas ; certes Eliezer l’avait fait, mais lui, c’était … pas pareil. Quittant rapidement le visage de son employeur des yeux (on sait jamais, des fois qu’il le prendrait mal, Malachite était prêt à tout avec lui), il le fixa cette fois sur la femme, qui venait de préciser qu’il venait s’il en avait envie.
Comment dire.
Waow ? C’était bien une des premières fois dans la vie de Malachite qu’on lui laissait le choix, à LUI, sur quelque chose, et malgré toutes les batailles au nom de la liberté, toutes les luttes pour le libre-arbitre, et tout ça, il DÉTESTAIT ça. Il en oublia même que fixer Jude pouvait être dangereux pour son matricule, parce que ça lui paraissait préférable ; prendre une claque parce qu’il l’avait fixé insolemment lui éviterait de répondre. Il se racla la gorge, repartant sur la dernière demande de la jeune femme, évitant avec souplesse le sujet « Mala décide » :

« Si je vais chercher ça. »

Et au cas où certains auraient des doutes, il est effectivement parti chercher un pull pour la donzelle, et non pas pour fuir cette affreuse question qui lui demande indûment ce qu’il a envie de faire ; comme si ça comptait en plus ! Il secoua la tête, chassant des mèches de cheveux de devant son visage, et revint quelques dix minutes plus tard vers Jude et Yuria, tendant à la jeune femme un pull aux couleurs du Laudanum Circus, qui avait déjà certes beaucoup vécu, mais qui était propre.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Icon_minitimeVen 5 Juin - 4:18

Résumons l’affaire : Jude, après une série d’aventures et de coups du sort qui impliquaient très directement son cracheur de feu favori (pour changer), se retrouvait avec une gonzesse en petite tenue et un employé pour dîner. Et là plusieurs problèmes se posaient : 1) Malachite savait-il se servir d’un couteau et d’une fourchette ? 2) Aurait-il assez de chaises pour les asseoir tous les trois ? 3) Mais surtout, qu’allait-il leur faire à manger ?! Vaste problème.
Jude vivait seul dans sa tête. Il avait beau être entouré en permanence d’êtres aussi grotesques qu’étranges, il avait l’impression de vivre seul une fois passé le seuil de sa roulotte. Par conséquent, comme tout homme célibataire qui se respecte, il ne faisait jamais à manger. Quelques soirs, il sortait en ville boire un verre ou deux (ou trois, ou quatre), grignotait ce qui lui passait par la main et finissait avec des clopes comme coupe-faim. D’autres soirs, quand il était de permanence au cirque, c’est-à-dire les soirs de représentation, il se contentait de bouffe rapide, des pâtes, du riz, des légumes crus, n’importe quoi qui ne nécessitait pas plusieurs heures devant un fourneau, un tablier autour de la taille. Non pas qu’il ne savait pas faire un peu plus élaboré, mais il n’en voyait pas l’intérêt. Et puis on peut le dire, si Jude était un homme bien… bâti, il ne mangeait sûrement pas plus par jour que ce que mangeait Mala en une semaine. En échange, il s'offrait un super restaurant une fois par mois, où il mangeait jusqu'à prendre dix kilos. Mais ce soir, il avait des invités. Et quels invités ! Un cracheur de feu pyromane et une femme habituée aux homards faisant trempette dans le champagne. Jude avala sa salive d’un air un peu embêté.
Jude finit par s’approcher de Yuria, acquiesçant de la tête pour lui confirmer qu’elle pouvait effectivement avoir une fringue quelconque, mais il n’eut pas le temps de lui proposer les siennes que Malachite avait détalé. Le directeur haussa un sourcil surpris, presque inquiet de voir le gamin si obéissant, et il plaqua une main « légère » dans le dos de la photographe pour l’inciter à avancer.

« On va aller dans ma roulotte, Malachite nous rattrapera en chemin. Vous pourrez téléphoner de là-bas si vous le désirez. »

Poli, serviable, et délicat, l’homme parfait ce Jude. A un détail près, il ne pensait pas une seule seconde aux conneries qu’il était en train de débiter à Yuria. Effectivement, il lui faisait la conservation, histoire de ne pas trop laisser de blanc, tentant de glisser quelques excuses pour le mauvais accueil qu’elle avait eu, mais son esprit était désespérément parti dans les recettes de cuisine apprises par feu la grand-mère Francine. SA grand-mère. Une déesse à porte-jarretelle. Elle lui avait appris tellement de choses.
Effectivement, Malachite les retrouva facilement (pour ce qu’ils avaient avancé), et Jude fronça légèrement les sourcils en voyant la loque rapportée. Il ne fit toutefois pas de commentaire, passant la seconde pour arriver plus rapidement à sa roulotte. Une fois devant, il ouvrit la porte avant de s’effacer pour laisser entrer la jeune femme, ainsi que le cracheur de feu. Oui Mala n’avait plus le choix, Jude avait décidé qu’il ferait acte de présence. Et tant pis pour les conséquences.

« Faites comme chez vous. Je n’ai pas grand chose à vous proposer, mais je peux préparer un pauvre bœuf aux carottes. Ainsi qu’un verre de vin pour patienter. »

Grand miracle, Francine était à nouveau en lui. Et le bœuf carottes il savait faire, c’était de la bouffe de campagnard, autrement dit parfaitement dans ses cordes. Oui il n’avait pas besoin de la lune pour le faire, puisqu’il avait et du bœuf et des carottes. Merci Francine, pour la peine, il irait brûler un cierge en son souvenir (en plus les recettes de grand-mère, ça marche toujours). Jude sortit une bouteille de vin d’un placard, souffla dessus pour la débarrasser de la poussière et l’ouvrit maladroitement. Non, c’était pas sa tasse de thé les bouteilles de vin, mais ça servait toujours. Il la présenta à Yuria, servit deux verres puis jeta un coup d’œil dubitatif à Malachite.

« Il y a de l’alcool fort si tu préfères, Mala. Et viens m’aider à éplucher les carottes. »


Et Jude se mit effectivement à éplucher des carottes avant de les plonger dans une marmite en fonte (souvenir de feu sa déesse).

« Après cette visite un peu… mouvementée, vous avez fini par trouver de quoi faire des photos ? Et vous n’êtes toujours pas morte de peur ? »

Sortez les appareils photos, Jude fait la cuisine. Je vous jure.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Icon_minitimeVen 5 Juin - 15:15

Ses yeux se plissèrent en voyant Malachite s'éclipser immédiatement. Hey il partait sans donner de réponse, qu'est-ce que cela signifiait ? Elle lui adressa un regard perplexe. Est-ce qu'il n'était pas de ces gens qui savent décider ? Il y avait des personnes comme ça, elles suivaient l'avis de la majorité ou attendaient qu'on leur impose une décision. C'était une bonne façon de ne pas se mouiller. Assez politique, en fait, non ? Lentement, elle tourna son visage en direction de celui de Jude, intriguée. L'homme semblait être autant surpris qu'elle et elle se tut concluant ses pensées par un vague haussement d'épaules. Son corps bougea sous la pression. Ecoutant d'une oreille distraite, Yu hésita entre répondre ou ne rien dire. Disons que les mots de Jude était plus dans l'affirmative que dans l'attente d'une quelconque réponse. Elle se contenta de ne rien dire avançant pensivement. Elle cligna des yeux en voyant le cracheur de feu revenir avec ce qui aurait pu faire très vintage, si cela avait été d'une marque connue. Un remerciement fut soufflé accompagné d'un sourire. Ses mains gardant le pull. C'était déjà gentil d'être allé lui chercher quelque chose, il aurait très bien pu partir et se volatiliser dans le cirque. Les pas les menèrent à la roulotte du géant qui ne rassurait pas l'asiatique – problème de taille. Elle grimpa dans la roulotte et soupira. Retirer ou non ses escarpins ? Elle en avait envie mais elle allait avoir froid ou même pire abimer ses bas. Tirer de son interrogation, ses yeux sombres se posèrent sur Jude. L'intérieur de la roulotte passait tout petit à côté de lui. Comme si Gulliver s'était invité chez les nains – enfin c'est l'idée.

Bon le boeuf carotte n'avait rien de très léger, ni de très raffiné mais – parce qu'elle n'était pas si chiante que ça, qui a dit si ? - elle hocha la tête montrant son approbation. Etant donné qu'elle était ici plus longtemps que prévu, elle leur épargnerait ses crises de princesse. Le pull dans le main, elle chercha un endroit où poser sa veste pour se changer. Un endroit propre si possible. Le dos d'une chaise lui parut le meilleur endroit. Elle le retira semblant oublier la présence masculine et enfila comme si de rien était le pull qui s'avéra être un peu grand. Ce ne serait sûrement pas le modèle tendance des prochaines collections automne-hiver – à moins que le Laudanum Circus devienne extrêmement célèbre - mais pour être dans une roulotte et avoir moins froid, cela faisait l'affaire. Consciencieusement, Yuria attrapa la bouteille de vin et versa le liquide dans les verres. Se disant que le propriétaire devait se faire violence ce soir. Elle l'imaginait très mal recevoir des gens dans sa roulotte et leur cuisiner quelque chose. Il devait davantage les cuisiner tiens.

« - J'ai trouvé des endroits qui m'ont donné des idées et il aurait été fort dommage que je prenne réellement peur. Cet endroit est vraiment... très intéressant. Une bonne dose de folie qui me le rend sympathique mais pas seulement... »

Finalement dîner avec eux était une excellente idée. Monsieur Guelfe entrain de cuisiner, elle trempa ses lèvres dans son verre pour éviter d'esquisser un sourire amusé. Toute se paie dans la vie même les sourires qui en disaient très longs. Elle les aurait volontiers aidé mais voilà, elle était une véritable catastrophe en cuisine, la faute à sa belle-mère qui lui avait toujours dit qu'il fallait laisser les hommes se charger de cette tâche. Que voulez-vous ? Quand on avait comme modèle féminin une belle-mère féministe atteinte de misandrie n'hésitant pas à hurler dans l'appartement, qu'elle couperait les bijoux de famille de son mari – depuis monsieur fait très attention -, si ce dernier avait encore un enfant caché, on finissait forcément par se détacher – très rapidement – de la gentille petite femme soumise. Sa famille était spéciale et c'était sans doute pour cette raison que le cirque lui plaisait aussi. Une grande famille très particulière. Se détachant de cette pensée, elle songea que Jude n'avait pas de la piquette à proposer. Un crime de laisser des bouteilles pareilles vieillir sans manifestement avoir l'intention d'y toucher. Enfin ce n'était pas tout ça, ses yeux se mirent en quête d'un volume épais rappelant un annuaire.

Appeler les renseignements, elle aurait pu, on lui aurait donné une liste et elle aurait fait avec. Un soupir émana de ses lèvres. Sa main gauche sortit son téléphone portable de sa poche et elle appela son assistante. Plus jeune que Yuria, elle tenait à sa place tout en se montrant ambitieuse mais sa boss l'avait désarmé en lui faisant comprendre une chose, ils étaient dans un ces milieux où être soi-même pour réussir ne servait à rien. A part se faire écraser. Elle lui laissa un message en disant qu'elle ne serait sans doute pas là demain matin et raccrocha. La flemme de démarcher pour trouver de l'aide, peut-être qu'après un verre – ou plusieurs - , ça irait mieux. Son regard erra sur les deux hommes et ses doigts se refermèrent sur son verre. Ses paupières se fermèrent un moment et elle souffla.

« - Ça vous arrive souvent de manger ensemble ? »

Elle se doutait de la réponse mais c'était juste de la curiosité. Ses paupières se relevèrent et elle finit par quitter ses chaussures pour s'installer en tailler sur une chaise.

« - Et vous, Malachite, vous avez grandi dans ce cirque ou on vous a démarcher ? »
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Icon_minitimeJeu 18 Juin - 16:56

Malachite revint donc avec le pull du Laudanum Circus en main, les sourcils froncés en constatant qu’ils n’avaient pas vraiment avancé depuis son départ. Il décida très à propos de ne pas commenter, et comme apparemment il était invité d’office au petit dîner de monsieur le directeur (le cracheur de feu s’auto-dispensait des courbettes que de toute façon son supérieur n’attendait certainement pas), il suivit docilement le mouvement, lèvres pincées. La question du menu de la journée le laissa parfaitement froid, comme on pouvait s’y attendre, et il ne donna aucun signe affirmatif ou négatif, ce qui était une chance vu que là encore, Jude n’attendait absolument rien de sa part (ou pourquoi être déconnecté de la réalité quasiment H24 est une bonne chose par moments). Il observa vaguement Yuria changer sa veste contre le pull qu’il lui avait prêté, s’étant appuyé contre une quelconque surface (peut-être un plan de travail) parce qu’il ne savait pas franchement quoi faire de son corps, attendant des directives de la part de son patron, résigné d’avance. Il redressa un peu la tête en entendant parler d’alcool fort, qu’effectivement il préférait, et se dirigea vers le placard qui contenait les tords-boyaux de Jude, et dont il n’était pas censé connaître l’emplacement. Seulement censé, parce que Malachite, on l’aura compris, connaissait tous les recoins intéressants du cirque ; il se servit un verre du premier liquide incolore qui passait, et retint un soupir las avant d’aller aider son patron à éplucher les carottes, comme demandé. La vision de Malachite avec un couteau dans les mains (même un couteau économique) pouvait donner des sueurs froides à n’importe qui, mais heureusement pour l’humanité, et surtout pour Yuria et Jude qui étaient les infortunés présents ici, Eliezer avait beaucoup insisté sur le fait que les couteaux n’étaient PAS des jouets. Le cracheur de feu n’avait jamais compris pourquoi il était dangereux de faire tourner un couteau dans ses doigts à très haute vitesse comme si c’était un bâton de majorette, n’empêche qu’il avait arrêté de les lancer au hasard dans la pièce pour les planter dans les murs. Gloire à Eliezer. Il s’empara donc d’un des couteaux économiques, jongla mécaniquement avec de la main droite, avant d’entamer l’épluchage de carottes avec un air aussi peu passionné qu’il était capable d’extérioriser.
Le tout en laissant parler Jude et Yuria entre eux, parce qu’ils se débrouillaient très bien pour faire la conversation sans qu’il n’intervienne (il avait été très bon pour les conversations mondaines passé une époque, mais c’était uniquement grâce à Eliezer, et il ne lui en restait plus grand-chose à l’heure actuelle). Une fois la corvée d’épluchage achevée, il en revint à son verre, en vidant le tiers d’un coup, et il laissa échapper un ricanement quand la dame demanda s’ils mangeaient souvent ensemble. Il coula un regard par en dessous à son patron, les yeux étrécis par un amusement presque malsain.

« Non, jamais. »

Les réminiscences de conversation mondaine, comme par miracle, lui revenaient par bribes, et à nouveau le charme étrange et pas vraiment dévastateur de Malachite paraissait à la surveillance. Son air trop calme et très détaché était toujours présent, mais il était troublé par des éclats d’expression plus pointus, et beaucoup plus humains. En un sens, rassurant, en un autre, pas tellement. Quand il était calme jusqu’à la léthargie, Malachite pouvait passer pour quelqu’un bourré aux médicaments, à l’inverse quand il reprenait un tant soit peu d’expression, il mettait à jour ses côtés implacables, franchement décalés, et ça pouvait mettre mal à l’aise. Ce n’était pourtant pas une chose nouvelle ; si c’était lui la tête d’affiche du cirque, ce n’était pas seulement parce qu’il acceptait de cramer son système respiratoire jusqu’à ne plus pouvoir respirer sans faire de bruit dès qu’un peu de poussière était soulevé par le vent. C’était aussi parce qu’entouré de lumières brillantes, entouré de gerbes de flammes et les détonations de ses explosifs, il avait des expressions de prédateur fin et pourtant dangereux. Et c’était en ça qu’il avait parfaitement sa place dans le cirque de monstres de Jude.
Il inclina la tête sur le côté à la question de la jeune femme, passant une main dans son cou en effleurant ses veines bleutées, pinçant les lèvres. Grandir dans ce cirque, en un sens, aurait été mieux pour lui ; ou peut-être pas. Ses réflexions n’allaient pas jusque là, et il esquissa un sourire malin à l’intention de la photographe.

« Non, j’ai été rabattu par le vice-directeur pour travailler ici. »

Sur cette déclaration, dont il avait parfaitement pesé les mots, il avala une autre grande partie de son verre, et décida de se resservir, pressentant déjà les remontrances de Jude à ce sujet.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Icon_minitimeDim 5 Juil - 22:40

« On peut dire que vous êtes une femme… particulière. J’aurais bien dit courageuse, mais je pense qu’il faut être fou pour apprécier un endroit pareil. Ca me fait penser qu’il faudrait nettoyer les bancs, les spectateurs ont tendance à se laisser aller quand ils ont peur. »

Dit comme ça, avec l’allure peu aimable de Jude, ces paroles auraient pu être prises pour des reproches. En fait, ce n’était absolument pas le cas, puisqu’il jugeait que la folie avait quelque chose de bon dans la constitution d’un homme. Ca le rendait plus intéressant, plus à même d’apprécier certaines choses, et surtout c’était son gagne-pain. Il savait pertinemment que lui-même n’était pas très net, après tout comment l’être après une enfance comme la sienne (même s’il était petit joueur à côté de Malachite), mais ça ne le préoccupait pas deux secondes. Pour lui le monde se restreignait à sa personne, et il en devenait donc un modèle. Il était fou, très bien, alors tout de monde devrait être comme lui. Yuria gagnait donc un point dans son classement féminin.

« En tout cas, c’est une bonne chose, nous pourrons donc travailler ensemble. »

Difficile de dire d’où venaient les talents de Jude pour la conversation. Pour la cuisine, c’était simple, c’était l’héritage de grand-mère Francine, déesse parmi les déesses, et jamais il n’oublierait ses cours de cuisine. Il n’était pas un génie en la matière, mais il savait faire un peu plus élaboré que les sandwiches au thon périmé de trois semaines. Mais pour la conversation, ce n’était certainement pas son ancêtre qui lui avait appris. Il avait eu besoin d’argent, n’avait pas eu l’intention de se prostituer, et il avait dû apprendre. L’entraînement fait le reste.
Jude haussa un sourcil sévère en regardant Malachite fouiner dans ses réserves d’alcool, se passa pourtant de commentaires, il serait toujours temps de le faire plus tard, et retourna à ses carottes. Les carottes ça rend aimable. Râpant consciencieusement ses légumes, il claqua de la langue en voyant le couteau de son employé voltiger dans les airs, hésita à lui mettre un coup de coude entre les côtes, et renonça en imaginant quelle pourrait être la réaction du gamin. Jude n’avait pas l’intention de se faire saigner comme un porc ce soir.

« Jamais. Quelle idée. »

Jude avait répondu une fraction de seconde après Malachite. Manger ensemble, et puis quoi encore ? Faire un petit dîner aux chandelles, regarder la télé sous la couette et se lire des poèmes ? Manquerait plus que ça. Elle avait quand même de drôles d’idées la brave dame. La suite, Jude ne s’y intéressa pas. Malachite avait effectivement été chopé par Eliezer, paix à son âme, et jamais il n’aurait pu grandir dans ce cirque. Tout simplement parce qu’il était né bien avant la création du Laudanum Circus. Jude rabattit donc un couvercle sur la marmite pleine, baissant d’un quart de tour le feu pour éviter que ça brûle, et il s’écroula sur une chaise qui traînait par là. Sa main droite crocheta rapidement son verre, le porta à ses lèvres et, même s’il aimait le vin, il grimaça d’envie à l’idée d’un alcool plus fort. Convenance, convenance, ce soir ce serait vin et pas autre chose. Sauf pour Malachite. Malachite qui s’était dangereusement rapproché de la réserve d’alcool. Jude fronça les sourcils, étira ses lèvres en un sourire légèrement sadique et il finit par détourner le regard.

« La bouteille est à toi, Mala. »

Tu me rembourseras d’une manière ou d’une autre.
Jude avala une nouvelle gorgée de liquide sombre, et reporta son regard clair sur la jeune femme. Il inclina doucement la tête, se faisant la réflexion que le pull ne lui allait pas si mal, même s’il cachait ses formes, et reprit la conversation d’un ton plus léger :

« Nous avons beaucoup parlé de nous, mais si peu de vous. Je suis certain que Malachite brûle d’envie de vous poser des questions. Me concernant, je me demande d’où viennent votre habitude et votre attirance pour les milieux glauques. J’aimerais vraiment savoir. »

Jude accorda à sa question un sourire charmant, le genre de sourire parfaitement ambigu, mais qui faisait pourtant son effet. Et puis autre chose, il aurait foutrement aimé savoir quel âge avait cette fille. Sauf que ça ne se demandait pas.


Hj/ Désolé pour le retard... monstre.
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MessageSujet: Re: Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?]   Jungle beat ! [This way, Jude. Mala, you too ?] - Page 2 Icon_minitime

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